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samedi, 31 octobre 2009

Petition pour l'Hôtel-Dieu

Une pétition est en ligne pour placer le maire de Lyon Gérard Collomb et son équipe municipale en face de leurs responsabilités dans l'affaire du devenir de l'Hôtel-Dieu. Elle est organisée par un collectif de médecins, de professeurs, d'infirmier(e)s et de responsables d’associations de santé et vient tout juste de  recueillir les 1000 signatures. Ci-dessous le texte du collectif. Pour rejoindre les signataires, c'est juste à côté  (bandeau déroulant sur la droite).

 

Pour la création d’un Centre de promotion de la santé à l’Hôtel-Dieu :

 

Nous proposons à l’équipe municipale et à la commission de réflexion ad hoc un projet ambitieux - mais peu coûteux - pour l’unique hôpital public du centre ville, l’Hôtel-Dieu :


250px-JGSoufflot.jpgUn Centre multidisciplinaire de promotion de la santé, qui aurait pour missions de renforcer le lien social, la prise en compte des plus fragiles de nos concitoyens, notamment par l’éducation pour la santé, les médiations culturelles, le droit des usagers, etc…

Ce Centre regrouperait aussi les expertises en santé publique aujourd’hui dispersées dans l’agglomération, constituant de facto la base logistique des programmes de prévention.
A côté de ce pôle de compétences axé sur la promotion de la santé, nous proposons que soit installée au sein de l’hôpital une Maison médicale de garde, pour répondre à la fois aux urgences de première ligne et aux besoins de santé des plus déshérités : l’Hôtel-Dieu, dont la facilité d’accès est exceptionnelle, renouerait ainsi avec sa vocation originelle d’accueil et de soins des plus fragiles.

 

Ci-dessus : Jacques Germain SOUFFLOT, qui vous remercie de votre attention.

 

 

 

Lire ICI un article de Lyon Libé sur le sujet (28/09)

 

Lire également, sur ce blog :

 

 

Sale Vendredi d'Octobre

 

L'hôtel Dieu dans les flammes du pognon

 

D'un Dôme l'autre

 

Lieu planétaire et Espace universel

 

Rabelais & l'Hôtel-Dieu

Common indecency

 

 

 

 

 

Pour son anniversaire il s'offre une rue de Lyon

J’ai plusieurs raisons d’aimer la rue Marcel Rivière, dans le deuxième arrondissement de Lyon. La première est que c’est une très vieille rue, à peine biscornue qui peut donner encore au promeneur une vague idée de ce que fut la presqu’île avant les artères droites et bourgeoises, impériales puis républicaines que le préfet-maire Vaisse fit tracer sous le Second Empire.  

Elle s’appelait la rue de l’Hôpital (1) et prolongeait une rue désormais disparue, la rue Bourgchanin (quel nom !). Elle permettait ainsi aux gens du Dauphiné qui venaient à Lyon par le pont de la Guillotière de rejoindre par la rue Puits-pelu et la rue Mercière le pont du Change sur la Saône : c’était (pour le dire en un seul mot) un axe central du Lyon historique que le préfet Vaisse a jeté à bas.  Nous n’avons que fort peu d’endroits où nous pouvons, par l’imagination, retrouver ce Lyon historique que bien sûr plus aucun Lyonnais vivant n’est à présent à même de décrire.

La rue Marcel Rivière débute donc place de l’Hôpital, à la terrasse du café le République, et s’achève place de la République ; en son centre se trouve l’Hôtel des Ventes et sa haute verrière. Deuxième raison pour laquelle j’aime cette rue,  par laquelle auront transité de nombreux meubles et objets du passé.

Mais il y a une autre raison qui m’a rendu cette rue et celui dont elle porte le nom finalement fort sympathique. Il y a un an tout juste, à l’occasion d’un billet sur les noms de rues rédigé à partir d’un ouvrage de Steyert précisément acquis à l’Hôtel des Ventes  (2) je me suis rendu compte que bon  nombre de billets trop spécifiquement lyonnais consacrés à certaines rues pourraient tout aussi bien migrer sur un autre site, celui-ci (Solko) étant finalement un blog de rencontres et de partages, plus orienté vers la polémique et la littérature que vers l’histoire spécifiquement lyonnaise des rues –sujet certes intéressant mais plus pointu, même si certains billets trouvaient encore leur place dans les rubriques Lugdun’hommes et Lugdunneries.

Je me suis donc dédoublé en inventant un personnage rencontré en salle des ventes, à qui j’ai donné ce pseudo de Marcel Rivière et qui pendant quelques jours a commenté les billets de Solko (dont celui-ci que j’ai placé en lien sur les Noms de Rues) il y a pile un an le 30 octobre. Et puis le 2 novembre 2008 jour des morts, Marcel Rivière a créé son blog sur lequel certains lecteurs de Solko sont venus régulièrement. La tentation de faire exister Marcel Rivière a donc été très forte. Elle aura duré un an.

J’avoue que cette mystification m’a bien amusé, d’autant plus que beaucoup de gens s’y sont laissé prendre y compris un très bon blog consacré aux rues de Lyon ainsi que le maire de Lyon lui-même(suivre le lien et voir sa rubrique "les blogs qui parlent de Lyon").

Mais aujourd’hui la plaisanterie a assez duré car comme le dit la plaisante sagesse lyonnaise "le mal vient à cheval et s'en retourne de pied": j’ai donc rapatrié les anciens billets du blog de Marcel Rivière sur blogspirit sur le serveur hautetfort. Le blog des rues de Lyon poursuivra donc son chemin, indépendamment du blog Solko, mais fabriqué avec sourire par le même taulier.  

 

(1) L’Hôpital en question étant bien sûr l’Hôtel-Dieu placé aujourd’hui malgré lui au cœur d’une polémique

(2) Changements de Noms de Rues de la ville de Lyon, par A Steyert (1884)

 

11:03 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : les rues de lyon, solko, histoire des rues | | |

vendredi, 30 octobre 2009

Rébus

En suivant du regard la piste de Michon dans les Onze, on arrive au fameux décret Lyon n’est plus.

Farce d’un pince sans rire, pour le coup …

Non pas la Route des Flandres, mais celle du Limousin : non pas le bouclier d'Achille, mais celui de Michelet.

 

A suivre des yeux (et du reste), évidemment...

10:29 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pierre michon, les onze, littérature, prix de l'académie française | | |

jeudi, 29 octobre 2009

Un Goncourt pour Renard

Un prix Goncourt attribué le Jour des morts.  Drôle d'idée honnêtement ! Signe que l'époque ne croit plus trop aux présages, bons ou mauvais. Car c'est bien le prochain 2 novembre, à 12h 45 pétantes, «afin de faciliter la couverture médiatique de l’événement, en permettant notamment au lauréat d’être présent chez Drouant avant le début des journaux radio et télévision de 13h. », qu'on apprendra le nom de l'heureux(se) élu(e). Un certain talent pour la communication et le marketting, les vioques de l' Académie, dites-moi !

Extrait (pour se mettre en forme), du Journal de Jules Renard, en date du 23 novembre 1909. Il est alors académicien depuis 2 ans, et mourra le mois de mai suivant :

 

« 23 novembre – Dîner Goncourt. Ils sont à table, Mirbeau près de Daudet, réconciliés, Descaves voudrait donner le prix à Léon Bloy.  Hennique s’oppose à ce couronnement de l’insulteur; à Léautaud : Bourges déclare son livre infect.

On parle de la pourriture du monde. C’est peut-être la seule qualité de l’Académie Goncourt, d’être honnête.

Daudet raconte que, dans un salon, une dame avait un cordon qui passait sous sa jupe. On a tiré : c’était un ténia. Cette histoire affole Bourges.

Mirbeau dit :

-          Les ouvriers, mon cher ? Je m’en suis servi cet été  Ils sont stupides.

Daudet est tout fier de les mater en réunion publique.

-          Renard me dit Rosny ainé, on vous imite beaucoup pour le Prix.

C’est la famille des renardeaux.

Crise. Souffle précipité, dégoût universel. La mort peut venir dans une heure dans dix ans. Dire que j’aime mieux dix ans !

Encore une fois j’ai perdu l’équilibre. Je touche le fond. Tout à coup, guérison si je travaillais.

La mort proche, on sent le poisson »

 

renard4.jpg

19:56 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jules renard, prix goncourt, littérature | | |

Lieux Communs

·         01 Il faut voter

·         02 J'ai du talent

·         03 Le monde bouge

·         04 N'ayez pas peur.

·         05. Le monde change

·         06 "Notre Société"...

·         07 C'est que du bonheur

·         08 Monter en puissance

·         09 Le devoir de mémoire

·         10 J'honore l'argent

·         11 "Je vous laisse..."

·         12 De la videosurveillance et des lieux communs

·         13. Bêtise et lieux communs

·         14 Abolir les distances ...

·         15 Ces lieux communs venus d'Amérique

·         16 "Il faut sauver la planète..."

·         17 Faire des efforts

·         18. Les goûts et les couleurs

·         19 Profiter de la neige

·         20. On ne va pas se mentir

00:17 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lieux communs | | |

mercredi, 28 octobre 2009

Les formules du contribuable

On trouve sous la plume d’auteurs mineurs des réflexions de haute tenue ; comme ici, sous celle de Pétrus Sambardier (1), journaliste et écrivain à peu près complètement oublié qui nous offre là une belle leçon de mémoire politique :

 

« Une seule chose est restée certaine de ce qu’ont dit les journaux : c’est que tout le monde est imposé sur le revenu. Il n’est pas un Français qui ne jouisse pas d’un revenu. Si vous gagnez juste assez pour payer votre location, boire du vin aux grandes fêtes, et acheter un complet les années bissextiles, ce que vous gagnez est un revenu et est imposé comme tel. Au temps lointain où je lisais les affiches électorales je me souviens qu’on faisait des rassemblements autour de ces affiches pour lire en grosses lettres : Etablissement d’un impôt sur le revenu. Dans l’esprit de ceux qui composaient le rassemblement, il n’y avait pas de doute. Impôt sur le revenu cela voulait dire : impôt sur celui qui a de quoi. Nous trouvions cela très bien, et l’on nous aurait fort étonné si l’on nous avait dit : Le revenu, c’est la journée de l’ouvrier, l’heure de la femme de platte (2), le tronc du garçon de café, la bonne-main du déménageur. Le revenu, c’est le cachet du joueur d’ocarina la visite du docteur, la quête du lutteur à la vogue. 

Tout ça il faut le déclarer, et pas moyen de frauder. »

 

(1)    « Les formules du contribuable » - 3 avril 1920 in La Vie à Lyon,

(2)     Les plattes étaient des bateaux-lavoirs sur le Rhône et la Saône

09:12 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : petrus sambardier, littérature, politique | | |

lundi, 26 octobre 2009

Accords parfaits

Entre un texte, une photo et un paysage naissent parfois des accords magiques. Magiques parce que non concertés. Ni le maçon, ni l’écrivain, ni le photographe ne les ont recherchés et pourtant ils sont là : et c’est ainsi que certains grands artistes égalent parfois à leur insu la  nature dont ils s’inspirent en nous révélant non plus un accord entre elle et eux, mais un accord entre eux à propos de ce qu’ils montrent d’elle.  Il en va ainsi de Blanc & Demilly, Jean Reverzy, et de tous les obscurs qui fabriquèrent ce pont.

 

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« J’étais à Lyon sur les quais du Rhône et sous des platanes extrêmement parfumés. Le soleil se tenait entre d’extraordinaires images dont le relief et l’incandescence me stupéfiaient et à droite de la colline dont la seule image me rappelle l’odeur délicieuse des vieux bouquins de piété. Je me souviens que le Rhône découvrait de longs bancs de cailloux d’une blancheur absolue… Mais n’oubliez pas qu’à l’horizon fondait de l’or et de l’or… Dans la lumière inquiète et blanche du sunset, je vis s’éclairer des fenêtres ; ça et là tremblèrent de minuscules cristaux rouges. Un mystérieux esprit m’envahit, que j’appelle le Mal du Soir. »

09:20 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : blanc demilly, reverzy, rhône, littérature | | |

samedi, 24 octobre 2009

C'est une chanson pour femme blonde

A un mois d'un anniversaire douloureux, souvenir perso (ému) de la rue des Pyrénées, des Buttes Chaumont, de Monique Serf :

Et puis, ce qui demeure devant l'Eternel une leçon d'articulation inégalée :

A propos de Barbara, sur ce blog :
A revoir : La comparaison qui tue
Franz :
A relire : histoire de dame brune ;

17:23 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : hop là, barbara, rue des pyrénées, franz | | |

vendredi, 23 octobre 2009

Un Colbert en réserve

Colbert n’était guère aimé de la Cour de Louis XIV qui lui reprocha sa roture, sa vulgarité ainsi que son caractère froid et distant. Mme de Sévigné qui, comme Saint-Simon, n'était pas avare de ses compliments, le surnomma « Le Nord », en raison de son attitude qu'elle jugeait glaciale. Louis XIV  aurait-il été le monarque le plus puissant du monde sans le génie cet homme ? La BdF le jugea suffisamment charismatique pour lui consacrer une coupure de 500 francs le 14 janvier 1943. Malgré les 3 millions de billets imprimés, il ne fut cependant jamais mis en circulation et demeura, si on peut le dire, une effigie de l'ombre, puisque cette véritable éminence grise fut placée en réserve pour des raisons de stratégie autant économique que militaire.

 

Contrairement à la légende, Colbert (1619- 1683) n’était pas le fils d'un marchand drapier. Ses ancêtres, laboureurs à la fin de la guerre de Cent Ans, puis maçons au XVème siècle, s’étaient rapidement enrichis en devenant marchands grossistes au XVIème, puis banquiers et financiers. Ils avaient donné bon nombre d’échevins à la ville de Reims. Sous Henri IV et Louis XIII, ils étaient très liés aux marchands et banquiers lyonnais, et avaient atteint le sommet de leur pouvoir sous Louis XIV : Le grand commis de la royauté française ne fut donc pas le self made man du Grand Siècle qu'on imagina par la suite dans les préaux des écoles, mais bien plutôt un fils à papa poussé dans les allées du pouvoir par des politiques et des gens d’affaires influents, au sein desquels on retrouve Le Tellier (père de Louvois), Particelli d'Émery, Lumagne, Camus…

colbert.jpgJean Baptiste Colbert a donné son nom au colbertisme, doctrine économique prônant entre autres l’idée que la richesse d'un État est avant tout fonction de l'accumulation des métaux précieux. La toujours irrévérencieuse postérité, en ayant songé un temps à le faire figurer sur l’un des ces bouts de papier auxquels les hommes modernes, oublieux des métaux, accordent tant de valeur, fut donc à son égard assez ironique.

De 1634 à 1645, il connut une ascension fulgurante, du comptoir lyonnais banquier Mascranny, où il fréquenta le milieu de la soie, au secrétariat d’Etat à la Guerre du ministre Le Tellier.  Quelques trois ans plus tard, après un mariage qui lui rapporta 100 000 livres de dot, le jeune Colbert passa du service de Le Tellier à celui de Mazarin, sut profiter de la disgrâce de Fouquet, et petit à petit gagner les faveurs de Louis XIV. La légende voulut qu'il travaillât jusqu'à 16 heures par jour et Michelet alla jusqu’à le comparer à un « bœuf de labour », pour signifier cette puissance de travail qui dama le pion à tous les premiers de la classe du Grand Siècle.

Homme de l’épargne, homme du travail, protecteur des manufactures royales, Colbert reste aussi dans les mémoires  comme l’homme du commerce maritime et colonial, qui dota le pays d’une flotte de guerre de plus de 276 bâtiments, ainsi que celui  des Compagnies, dont celle des Indes: Voila pourquoi la coupure qui l'honore le représente la paume de la main posée sur une mappemonde. 

 

A l'autre bout du billet, l'éphèbe gracile qu'on voit danser par-devant les voiles lointaines d'une caravelle, c'est donc5e30_1.jpg le dieu Mercure, dieu, comme chacun le sait, des commerçants et des voleurs. Ah Cherbourg ! Ah Rochefort !  Tous les Dunkerquois s'en souviennent et en sont fiers, c'est lui qui en 1662 racheta leur ville aux  Anglais pour l'offrir au tout jeune Roi de France. Les astronomes lui furent par ailleurs reconnaissants d'avoir, en 1667, fondé l'Observatoire de Paris. Ceux ou celles parmi vous que saisirait - sait-on jamais - l'envie de se recueillir un instant devant les cendres de Colbert peuvent toujours se rendre à Saint-Eustache dans la bonne ville de Paris. Non loin du Forum des Halles et de sa fièvre trop commerciale, la poussière des seules jambes de l'illustre trépassé y demeure, dans la pénombre d'un sarcophage orné d'une magnifique statue dudit en prière sculpté par le sculpteur lyonnais  Coysevox.

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13:25 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : jean baptiste colbert, billets français, politique, littérature | | |