samedi, 08 mars 2008
IL FAUT VOTER !
Celui-ci a la vie dure et la peau solide. Il faut voter ! Je connais gens de toutes sortes et de toutes générations, capables de vous l'asséner en toute occasion. Si vous ne filez pas droit, vous êtes un mauvais citoyen ! Mauvais ! Vous ne songez pas à tous ces nobles esprits, à tous ces braves gens, à tous ces sacrifiés et ces martyres qui sont morts pour la démocratie ! Eh, dites ! Si vous n'aviez pas eu la chance extraordinaire d'être leur con-citoyen, si vous étiez né dans l'un de ces pays de sauvages ou de malheureux qui ne connait pas l'élection, ah ! ... Vous vous rendriez compte de votre égoïsme, de votre insouciance... Non! non ! Il faut voter, il faut y aller. Même blanc ! Mais il faut se déplacer.
Ce catéchisme républicain ignore pour commencer que le droit de vote n'est pas un devoir. Remarquons bien que la confusion entre droit et devoir, (comme celle entre individu et citoyen, client et consommateur, choix et option...) est monnaie courante autour de nous. Cela ne signifie pas que j'aie le devoir impératif de voter : d'ailleurs il m'est arrivé de voter au moins aussi souvent qu'il m'est arrivé de ne pas voter, à des élections de toutes sortes. Et je dois dire que j'ai plus souvent regretté d'avoir voté que regretté de ne pas avoir voté. Toute une génération (celle d'Elections / pièges à cons) semble avoir à ce point viré sa cuti qu'elle culpabilise les plus jeunes aujourd'hui. Dans un de ses poèmes, Gaston Couté décrit ces chars à bans de moribonds qu'on traîne à la maison commune pour déposer dans l'urne au jour dit le bulletin sacré. Aujourd'hui, ce ne sont plus avec des bulletins de morts ou de moribonds qu'on bourre les urnes, mais avec des bulletins de téléspectateurs. Est-ce un progrès ?
08:48 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, élections, lieu commun |
Commentaires
Je suis rassuré de constater que je n'avais pas la berlue en observant le quasi universalisme de ce triste catéchisme républicain...
J'aime beaucoup d'ailleurs l'argument "des gens sont morts pour ce droit" qui bien évidemment confond alors droit et devoir d'une part. et d'autre part ferait - juste titre - hurler ces mêmes bonnes consciences si on les avisait de ce que des "gens sont morts pour le nazisme"...
Merci pour vos dernières et bien belles notes!
Écrit par : Tang | samedi, 08 mars 2008
Savez-vous, maître, qu'Agenor attend votre voix ? Vous n'allez pas le décevoir, j'espère.
Écrit par : Cendrier débordé | dimanche, 09 mars 2008
Le droit de vote n'est pas un devoir. C'est vrai. Mais ne pensez-vous pas qu'implicitement, il le devient à partir du moment où l'on se permet de lancer des critiques sur les "résultats"? Si toutefois il y en a...
Écrit par : Jet | dimanche, 22 juin 2008
Oh merci d'avoir fait un tel article! Merci de rétablir cela. Je suis vraiment excédé de ces moralisateurs pensant que la démocratie est respectée dès lors qu'il y a participation. D'ailleurs, pour 2007, il y a eu une participation anormalement élevée de procurations mais bon on en parle pas trop...
Pour répondre à Jet, on peut critiquer les résultats qu'on soit votant ou non dès lors que les candidats proposés ne nous conviennent pas. Je vais prendre 3 exemples très variés :
Un Dupont-Aignan ne souhaitant pas voter Sarkozy mais n'étant pas d'extrême-droite est automatiquement contraint.
Un socialiste n'appréciant pas Ségolène Royal est contraint.
Un membre d'extrême-gauche perdu au milieu de 4 candidats préfère s'abstenir plutôt que de cautionner la division.
Et puis, le président n'a de cesse de se réclamer de tous les Français, votants comme non-votants, nous pouvons le critiquer. Enfin, nous sommes consommateur dans le pays et cela nous offre le droit à toutes les critiques car le gouvernement vit sur nos impôts (la TVA entre autres car le revenu n'est pas appliqué à tous)
Écrit par : Léopold | jeudi, 04 septembre 2008
Le pays va se remplir progressivement de braves gens n'ayant pas voté pour Sarko, vous allez-voir...
Merci de votre remarque.
Écrit par : solko | vendredi, 05 septembre 2008
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