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dimanche, 06 mai 2012

Au menu de la soirée, du melon hollandais

J’aurai donc clos l’ère Sarkozy tout en corrigeant des copies, et débuté l’ère Hollande tout en faisant de même, preuve qu’au fond les urnes ne changeront guère nos existences. Lorsqu'on songe, pourtant,  à la quantité de motivations qui se sont déversées dans l’urne durant toute la journée : ce méli-mélo de passions humaines, le désir, la rancœur, la conviction, l’instinct grégaire, le mépris, l’admiration, l'humour, le sens du devoir, de la provocation, la haine, l’espoir, la crainte, la nostalgie, le cynisme, le calcul politicien, l’idéalisme,  l’esprit de contradiction, la propagande, la violence, la vanité, le militantisme, l’adhésion à ou le rejet de ceci, de cela, de son mari, de sa femme, de ses collègues de bureau, l’émancipation ou la fidélité par rapport au vote de ses propres parents, le suivisme envers tel ou tel star ou tel sportif, les consignes, les fidélités claniques, les projections, puis les varia -il y en a qui mettent un bulletin dans l’enveloppe les yeux fermés, d’autres une moitié de chaque petit rectangle de papier, ou un morceau de sopalin-, le tout magma ou lave en fusion coulant de petite main en petite main à travers les lettres (de très légers empattements) qui forment le nom des candidats, une vaste chaîne jusqu’à la décision finale. Alors ce concentré, cet amalgame confère une légitimité à un seul, que le temps forge et déforge.

Mais toi demain, tu seras seul avec la chasse d’eau qui fuit, les résultats scolaires de tes gosses, le prix trop élevé des biscottes ou des bridges en porcelaine, les examens à passer, les factures à régler… Et comme tu sais tout ça, hélas, depuis lurette, t’as peut-être demandé au plus jeune de ta marmaille de dessiner le clown Bozo sur une feuille de calepin déchiré, avec les feutres achetés à Carrefour et c’est ce truc là que t’as glissé dans l’enveloppe, avec le nez rouge et une étoile sur la tête. Du coup ton vote qui est nul te devient précieux tout comme ta vie qu’on juge nulle, parce que tu lui trouves un sens au milieu du méli-mélo des passions que comptent et recomptent les assesseurs. Ou bien tu as suivi un camp ou un autre, convaincu ou bien illusionné, la consigne de l’un ou de l’autre des candidats du premier tour. Alors ta voix, crois-tu, ta voix aura compté ce soir.

Bientôt, tu sais que le cirque va recommencer. Après le président nul, le député nul. Tout ça flatte en toi pourtant un instinct et tu ne saurais dire lequel : l’instinct du vote ? L’instinct grégaire, celui d’un troupeau historique devenu République ? C’est l’école qui t’a appris ça, souviens-toi : Toi, tu appartiens à une famille, à un clan, qui ne causait jamais politique. Sans doute as-tu tôt senti dans leurs yeux combien la politique, le grand père pour commencer par lui, ils en étaient revenus. Le mépris du politicien, ça se boit au biberon. Alors… L’instinct du décideur ? Dans ta caisse en sapin, tu ne diras plus rien, tu ne sauras rien, tu n’auras plus part…  Qu’est-ce que ça flatte, au fond ? Qu’est-ce que ça justifie ?

Cette sueur populaire suinte un instant sur un président qui sort des urnes, tout comme le sang sur un nouveau-né. On comprend dès lors que la première des choses qu’il ait envie de faire soit d’aller se doucher, seul dans un bureau, avant de prononcer son discours, qu'on dit inaugural.

Moi président va cependant devoir très vite cesser d’égrener des lieux communs d'un ton de texto sur les valeurs de ceci ou les valeurs de cela. Il va devoir cesser de se rêver en rassembleur ou en pacificateur de je ne sais quelle « France meurtrie » ou « pays à reconstruire », pour commencer à s’agiter, l’air grave, dans une Europe que gouverne cette même BCE à laquelle il a contribué à donner tous les pouvoirs jadis, quand il dirigeait le PS de son rusé tonton, et qui continuera pour longtemps à n’être que celle de la crise, du crédit, de la dette et de la dèche, avec tous les privilèges qui vont de pair…

Les ténors, cadres et autres personnalités du parti socialiste qui ce soir, hélas, tient presque tout le pays, sont chargés de mettre en scène sur les plateaux TV et à la Bastille un remake nostalgique de 1981 ; ces barons prets à investir le pouvoir comme on conquiert un poste dans une entreprise, que leur importe, cette autre élection significative qui se conclut en Grèce, et que bientôt ce soit devant leurs portes closes que les peuples viendront gronder ? Ils se partageront porte-feuilles et maroquins, la langue de bois devenue bétonnée, le rictus toujours en coin.

Pour eux, ce n’est pas du changement ; c’est la Restauration. 

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Louis François Egalité : Mitterrand III ou Sarkozy II ?

19:59 | Lien permanent | Commentaires (92) | Tags : france, politique, élections, présidentielles | | |

Commentaires

Rien ou si peu de changement à prévoir dans nos vies.....et toujours des copies à corriger pour vous, c'est certain.

J'ai été folle de joie au soir de 1981, j'ai dansé avec ma nièce dans la cuisine, et puis.....le temps a passé, ce soir, je me sens une vieille chose désabusée qui ne croit plus en grand chose, si ce n'est à la couleur du ciel et au parfum des roses.

Écrit par : Julie des Hauts | dimanche, 06 mai 2012

Etre désabusée, étymologiquement, c'est plus une qualité qu'un défaut, comme vous avez l'air de le laisser entendre.

Écrit par : solko | dimanche, 06 mai 2012

Hollande ne fera pas des étincelles, c'est certain. Mais la France avait le choix entre un type banal et un déséquilibré mental absolument imprévisible qui, lui, risquait de mettre le feu aux poudres.

Les français ont éjecté le plus dangereux des candidats.

C'était sage. Bravo.

Écrit par : stephane | dimanche, 06 mai 2012

Banal, tu l'as dit. Il remercie son parti, sa famille, sa ville, comme s'il venait de gagner un Oscar...
Le feu aux poudres ? L'ancien président avait cinq ans pour le mettre et ces cinq ans ont plutôt pêché par manque de feu... On ne va pas recommencer incessamment le même débat...

Écrit par : solko | dimanche, 06 mai 2012

Et si on soustrait au résultat l'abstention et les votes blancs/nuls (ah la belle "démocratie" en carton-pâte! C'est pas demain la veille qu'on les prendra en compte, n'est-ce-pas...), ils ne sont pas si nombreux ces "Français" dont on nous rebat les oreilles depuis hier!

J'ai voté MoDem au premier tour et je me suis abstenue au second: je ne suis donc pas une "Française" alors? Et bien tant mieux! Moi c'est ce cancer de bipartisme à l'américaine que je veux "éjecter"!

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Mon cher Solko, vous avez donné le résultat une minute avant l'heure autorisée... Craignez les foudres de la justice...
Sur le fond, vous vous doutez bien que je souscris totalement...

Écrit par : nauher | dimanche, 06 mai 2012

"J'aurai donc clos", pas "clôt"... mon cher Solko ;-) l'émotion, sans doute... ou les prodromes des grandes "réformes" qui nous attendent ?!

Écrit par : Le Photon | dimanche, 06 mai 2012

Mince. Vous avez raison. Je corrige.

Écrit par : solko | dimanche, 06 mai 2012

«Pour eux, ce n’est pas du changement ; c’est la Restauration.»

... et surtout, c'est la fin de la Terreur.

(Peu importe le parti, l'homme était un ravagé.)

Écrit par : ArD | dimanche, 06 mai 2012

Va tout de même falloir qu'il se foule un chouïa pour ses discours, FH. Parce que là, comme soporifique, heu... :-D
http://www.pauljorion.com/blog/?p=36676

Écrit par : Sophie K. | dimanche, 06 mai 2012

Ce n'est ni à l'ENA ni à Sciences Po qu'on apprend à écrire. Ni au PS. Si tu entendais ceux de Gérard Collomb! Ah ah ah ah !

Écrit par : solko | dimanche, 06 mai 2012

Il est notoire que le premier discours d'un président n'est jamais le meilleur. TOUS.

Écrit par : ArD | lundi, 07 mai 2012

"Déséquilibré mental", "Terreur" ?! L'antisarkozisme primaire est mort à 20 h. Le petit 51.5 % devrait en faire réfléchir plus d'un. Votre lavage de cerveau et votre conditionnement haineux a finalement grugé qu'une très petite majorité de Français. On fera le bilan dans 5 ans. Il y a fort à parier qu'en négligeant les vrais problèmes, d'un revers de main, le FN soit encore plus en 2017...

Il va falloir vous creuser un peu les méninges, et sortir de vrais arguments, et non pas la bouillabaisse de paroles creuses, d'adjectifs usés car trop dévoyés, de pensées toutes faites... tout ce que l'on a entendu ce soir à Tulle... Ca fait joli, ça suscite l'émotion, ça réchauffe les coeurs de la génération Y, des racailles, des bobos... Mais, une logorrhée ridicule, un conte de marchand de sable, un vrai conte de fées. Flanby au pays des Bisounours.

Mais, c'est vrai : ne recommençons pas le même débat. Attendons de voir à l'oeuvre les nouveaux barons attirés par les prébendes, les faux proches du peuple, les magiciens de l'antichômage...

On connaît déjà la réponse.

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 07 mai 2012

@ Jérémie : Mon antisarkozisme n'avait rien de primaire et reposait sur des constats précis, rassemblés sur ces dix dernières années. Contrairement à Hollande (pour lequel vous n'en êtes encore qu'aux procès d'intention après tout), j'ai vu Sarkozy à l'oeuvre. Je l'ai vu réinventer le couvre-feu, il y a quelques années de cela, puis j'ai vu la brutalité de ses décisions vis-à-vis des gens du voyage et des Roms, j'ai vu la manière dont il a pointé du doigt les plus faibles, comment il a failli rétablir un système de travail obligatoire pour les plus pauvres. J'ai vu comment il a laissé pourrir Pôle Emploi et un grand nombre d'organismes et d'associations aidant les exclus. J'ai vu des ministres nés avec une cuillère en argent dans la bouche, traiter de profiteur des types vivant avec 400 € par mois. J'ai vu un ministre de l'intérieur condamné pour injure raciale. J'ai vu sa gestion des étrangers, laissant poireauter des familles pendant des années sans leur accorder de réponse quant à leur statut, mais sans les autoriser non plus à travailler ni à bénéficier d'aides. J'ai vu Sarkozy déglinguer l'école primaire, je l'ai vu monter le public contre le privé, dénigrer les fonctionnaires, diviser les travailleurs, pointer du doigts les mauvais français (ceux qui se plaignent et qui ne travaillent pas assez) et, dernièrement, expliquer tout naturellement qu'un français qui manifeste, qui est syndiqué est finalement quand même un peu un ennemi de la patrie. je l'ai vu fouler au pieds le principe démocratique, refuser d'entendre parler la rue lorsqu'elle s'exprimait. Je l'ai vu juger les juges, je l'ai vu faire de l'oeil à Marine Le Pen, je l'ai vu confondre Maghreb et islam...

Et effectivement, malgré tous ces constats qui ne relèvent aucunement du lavage de cerveau, il a frôlé les 50% . C'est très inquiétant, en effet. les Français aiment bien le bruit des bottes, sans doute. "La France Forte" est morte, mais "La France Dure" a de l'avenir, et vos amis d'aujourd'hui (les Guéant, Hortefeux, Wauquiez, Copé, Morano, Bertrand, ne vont pas tarder à le prouver en s'acoquinant avec Marine Le Pen qui, j'en suis sûr en vous lisant, ne va pas tarder non plus à vous paraître sympathique dès qu'elle aura abandonné son étiquette FN (car au fond, qu'est-ce qui vous sépare encore d'elle aujourd’hui ?)

Je vous rassure, Jérémie, vous et les vôtres, apôtres de la droite dure, vous aurez votre revanche... Même si moi, ça ne me rassure pas !

Écrit par : stephane | lundi, 07 mai 2012

La décomposition morale du pays est le fruit de sa décomposition économique.
J'ai vu pour ma part naître et se mettre en place cette décomposition morale dès lors qu'on a, du côté mitterrandien de l'échiquier, commencé à tenir des double discours sur la société tout en signant des accords avec les puissants économiques, et cela à des seules fins électoralistes.
C'est dans ce climat délétère que sont nés les maux qui émergent aujourd'hui et qui ont en son temps, et à sa grande surprise, propulsé Le Pen père au second tour de l'élection présidentielle face à un Chirac qui avait bien joué le coup en demandant à Pasqua de se retirer au dernier moment tandis qu'on donnait "au diable", finalement, ses signatures.
J'en ai marre de passer ici pour un défenseur de Sarkozy qui n'est à mes yeux que le produit de cette période - comme Hollande d'ailleurs -, mais j'en ai marre aussi de lire tous ces discours qui visent à donner à la gôgôche et à la chiraquie une espère de virginité quand les socialistes furent, en leur temps, si prompts à inventer l'Europe libérale, le très clivant et très démagogique SOS racisme, la destruction de l'école primaire et de ce qui suit, l'ouverture des marchés tous azimuts, la privatisation de France Télécom, la marchandisation de la culture, j'en passe et des meilleurs. La démagogie politicienne, l'outrance verbale, la duplicité économique, la braderie culturelle, les scandales financiers et politiciens, on connait bien aussi au PS et on sait comment les dissimuler derrière une langue de bois.
Sans doute est-ce pourquoi les politiciens du FN ont fait voter Hollande, cette synthèse sans relief de Mitterrand et de Chirac, comptant sur les talents du bonhomme pour les mettre le plus vite possible en situation, en effet.

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

La France ce n'est pas les clandestins, les sans papiers, les profiteurs, ceux qui ne se sentent pas désirés mais qui y restent, ceux qui ne veulent pas s'intégrer mais qui profitent du système....
Mais Stéphane semble plus proche de la chienlit, comme disait le Général, que des patriotes et de la nation. La grande fiction que tout le monde peut vivre au dépend de tout le monde. Les tendances centrifuges. Voilà les valeurs de Stéphane. La chienlit danse la carmagnole avec la racaille place de la Bastille (au milieu des drapeaux à la lune et l'étoile), et ne chante pas la Marseillaise. Triste France. Défigurée. Il y a des airs de Chute de l'Empire Romain: crise économique, amollissement des valeurs fondatrices, dilution du sentiment national, barbarisation des élites...Dans ce contexte Hollande apparaît bien comme le Romulus Augustulus des temps modernes!

Écrit par : Luc. Vor. | lundi, 07 mai 2012

@ Luc. Vor :
Les prises à partie individuelles ne servent à rien.
La banlieue qu'on exhibe pour "faire peuple" un soir d'élection, Chirac avait déjà fait ça, avec Bernadette, à la République (il était d'ailleurs assez clownesque dans cette posture).
Ce n'est pas ça le fond du problème, même si c'est un sacré symptôme.

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

Le truc, c'est quand même de réaliser aussi que Sarkozy, malgré un gros paquet de défauts (dont un très gros nommé Buisson), n'était pas la crise. On ne s'est pas débarrassé de la crise en changeant de prez, bon sang de bois. On a juste changé de type de gouvernance face à un truc inéluctable : la paupérisation de l'occident, et donc de notre pays qui, au lieu de faire des réformes au temps où les choses allaient bien (Mitterrand et Chirac, et ce dernier n'aura RIEN fait pour sortir ce pays de l'ornière où il s'enfonçait peu à peu), se retrouve toujours face à ce gouffre qu'il faudra bien franchir. Pas sûre que choisir un gars réputé pour être bordélique (Aubry l'avait bien épinglé pour son manque d'ordre, ses dossiers jamais mis à jour, et les chiottes bouchées des locaux du PS (mouhahahaha !)) et être toujours d'accord avec le dernier qui lui parlait.
Je n'ai rien contre Hollande, mais je ne comprends pas très bien qu'on voie en lui un sauveur d'envergure. Bref, je crois vraiment qu'on a échangé la peste pour le choléra.
Mais bon, c'est moi, on verra bien.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

* Pas sûre... (j'ai oublié la fin)... soit une sortie du tunnel.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

Stéphane : comment faut-il vous le dire ? C'est pas parce qu'on n'aime pas Hollande qu'on aime Sarkozy. Est-ce que cette petite nuance pourra rentrer dans le cerveau d'un partisan de Hollande, un jour ? Parce que ça devient fatigant.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

Comment vous expliquer, Sophie, que passer son temps à se replacer dans le contexte pour mieux critiquer l'un, sans critiquer l'autre, ça s'interprète ? Tout ce que l'on exècre unilatéralement dans une situation bilatérale laisse le champ ouvert à ce qui peut ressembler au parti pris.

Écrit par : ArD | lundi, 07 mai 2012

Honnêtement, cela s’interprète que si l'on est déjà de parti pris. Si vous trouvez sur ce blog une adhésion à l'ultra libéralisme et à l'Europe prônés par Sarkozy, faites moi signe. Tous ceux qui déclarent ne pas être illusionnés par les socialistes mais qui contribuent à leur mise en place dans toutes les instances de décision du pays, vous les trouvez très clairs ?

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

@ Sophie : je n'ai pas eu l'impression de croiser ici beaucoup de partisans de Hollande. Je n'en suis pas, en ce qui me concerne. Je note en tout cas que dès qu'on vous parle de la réalité de la politique de Sarkozy, vous dérivez tous illico sur Mitterrand, Chirac, Collomb, sur Beregovoy sur le manque d'envergure de Hollande... très bien tout ça, mais pourquoi évitez-vous systématiquement de commenter le bilan de Sarkozy ?

Écrit par : stephane | lundi, 07 mai 2012

Vous voulez que je commente le bilan du Président Sarkozy ? Ok. Il est très bon, tant à l'intérieur, qu'à l'extérieur. Voilà, vous êtes content du débat contradictoire. En bon historien, je me dis que l'Histoire lui rendra justice.

Salut.

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 07 mai 2012

Oh ça suffit les procès d'intentions oui ou merde?? Tout le monde sait que le bilan de Sarkozy est lamentable pas besoin d'épiloguer là-dessus, nom d'un chien! En revanche ce qui fait rager, c'est que la gôgôche se fasse mousser en critiquant allègrement la droite alors qu'elle est incapable de faire mieux! Voilà ce qui est pointé du doigt ici, que ça vous plaise ou non!

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Stéphane, vous m'accorderez que ce n'est pas moi qui dérive vers le passé, mais ce PS qui présente les mêmes visages, qui en appelle incessamment aux mêmes mânes, avec ce candidat désormais président qui aura fait lui-même le tour des cimetières, de Jarnac à Nevers. Au delà d'une simple stratégie de com assez éculée, comment y lire un signe de renouveau quelconque ?
Quant au bilan Sarkozy, il sera vite fait : ce président a entériné avec la complicité des "ouistes" du PS l'Europe libérale, sans parvenir à contenir les peurs et les mécontentements qu'elle suscite chez les gens qui n'en tirent aucun bénéfice. Je ne crois pas que Hollande fera mieux, au contraire.

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

@ Stéphane
Désolé, mais quand on passe son temps à déverser un torrent de boue pour gagner une élection, on obtient une victoire à la Pyrrhus, étriquée parce que l'autre moitié se sent injustement insultée. Moi, je souscris à tout ce qu'a fait le gouvernement et que vous dénoncez dans votre résumé, de manière caricaturale. Et je ne suis pas né avec une cuiller d'argent, pourtant, comme la plupart de ses électeurs. J'ai une vie et des origines modestes, mais les Socialistes ne me grugeront pas avec leurs fausses bonnes paroles, car l'histoire m'enseigne que ce sont des bourgeois comme les autres, voire plus riches qu'à droite. Conseiller référendaire à la CC, Hollande se gaussait de gagner de l'argent sans travailler. Sûr qu'il n'a jamais travaillé pour payer ses études, lui. J'admets, en revanche, que le bling-bling du début a été une erreur, certes.

@Sophie k.
C'est vrai que Sarko n'était pas la crise et que Hollande face à elle n'aurait pas mieux face au chômage et à la dette, mais peut-être pire. Dire le contraire, c'est nier la force des évènements. S'il suffisait de dégager Sarko pour résoudre nos problèmes, alors Hollande le magicien va tout résoudre d'un coup de baguette magique, aidé par Her Ayrault. Je crois qu'il faut interpréter les 49 % ainsi : votre style vous a perdu, mais le fond était très bon. Les gens s'offusquent de sa politique contre l'immigration illégale, les Roms et tutti quanti, mais c'est justement ça qui excède la majorité des Français aujourd’hui, même beaucoup de gens de gauche.

On ne devient pas superman après trente ans d'une carrière politique à peine passable, passée entre le Palais Bourbon et la Rue de Solférino ! Puisse les Français s'en apercevoir très rapidement ! Hollande le vainqueur par défaut !

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 07 mai 2012

Au vu du peu de ferveur que suscite l'élection de Hollande, même parmi ses électeurs, les Français s'en sont aperçus dirait-on

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

Vous oubliez la Corrèze...

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

Le bling-bling du début à été plus qu'une erreur, une bourde monumentale, une indécence totale! Sarko en a été châtié par ces élections, puisse-t-il en prendre de la graine et grandir un peu!

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Et quand en finira-t-on avec cette obsession ridicule de la Bastille?? Quel tas de bugnes! Ras-le-bol de cette prostitution de l'Histoire à des fins politiques nauséabondes!
Faut-il encore rappeler que la bastille fut prise dans le seul but de s'emparer de la poudre qui y était stockée? Que ses gardiens furent lâchement exécutés alors que les émeutiers avait juré de ne tuer personne s'ils acceptaient de se rendre?
Barbarie, lâcheté, sang inutilement versé: c'est donc de cela que se réclame la soit-disant gauche? Alors c'est le rouge de la honte qui les marque, et non pas celui de la révolution!

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Bon, je me gausse moi aussi de la sacro-sainte reprise de la Bastoche, sauf que je le comprends pour la jeunesse qui, elle, a le droit (que dis-je ! le devoir !) d'être idéaliste et naïve. Évidemment, elle ne sait pas le sort reçu par le malheureux Delaunay (certes assez con, d'après ceux qui l'avaient connu, du moins suffisamment pour ne jamais faire tirer ses canons à bon escient) découpé vif au canif par les émeutiers. En revanche, voir s'y pavaner quelques vieux moralisateurs zélés de la gauche-caviar m'a bien fait rire.
Bref. Notez tout de même que l'UMP avait, elle choisi la place de la Concorde, qui reste aussi dans les mémoires pour avoir abrité la Veuve pas joyeuse qui aura décapité, entre autres têtes poudrées, celles de gosses, de vieillards, de jeunes et de jeunettes au motif qu'ils n'étaient pas nés dans le bon camp - et les camps de l'époque évoluaient aussi vite qu'un groupe de coureurs cyclistes sous EPO.
Non, décidément, les festivités de ce type sont à éviter avec le plus grand soin, où que ce soit.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

Que ne suis-je milliardaire pour faire distribuer au pays entier des exemplaire de "Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises" de François Reynaert! J'en profite pour recommander à tous ici la lecture de ce brillant petit bouquin, juste, bien fait! Enfin l'on ose tordre le cou à cet exécrable "Roman National"qui ronge le cerveau de certains. Je suis peut-être dure, mais la jeunesse et l'idéalisme n'excusent pas tout pour moi, car je ne suis pas sûre que l'ignorance et la naïveté ne mènent à autre chose qu'à lendemains qui déchantent...
Au passage vous avez bien raison de rappeler l'épisode de la Concorde! Car l'UMP comme le PS sont coupables de cette honteuse manipulation du peuple. Si on farfouille un peu dans le passé récent, je pense que l'on peut en trouver bien d'autres exemples, de gôche comme de drôate.

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Ah, chère Sarah, nous avons tous été naïfs à vingt ans, moi la première. Ça n'empêche pas d'apprendre à penser, heureusement. Mais que la jeunesse, après dix sept ans de pouvoir de droite, rêve au changement, je trouve ça sain (je pense que vous me comprendrez)... :-)

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

PS ArD : mais comme le dit Solko, tout a été dit sur Sarkozy, même un peu trop, je pense. C'est un politicien chez qui la maladresse le dispute à un certain talent. Je réprouve le fait qu'il ait choisi de se faire conseiller par Buisson, je le redis. Je pense aussi que plutôt que de tenter de parler franchouille en n'accordant pas ses participes pour faire genre "peuple", il n'ait pas essayé d'expliquer le sens de sa politique (en avait-il les moyens, ceci dit ?), à la confronter à d'autres dans divers débats, etc.
Je me demande si l'avenir de la politique ne passerait pas par là, aussi. Pourquoi avons-nous des débats (et encore, terriblement langue-de-bois, avec passe-plats servis par de mauvais journaleux) seulement les années d'élection, alors que tout le monde souhaiterait comprendre les tenants et les aboutissants des choses, et donc voir se confronter idées et solutions ?
Cette façon de gouverner loin du peuple, ce conservatisme qui est de penser que la vérité des choses ne peut pas intéresser les individus (ou pire : peut leur faire peur !), c'est passéiste , et ça l'est autant à droite qu'à gauche. C'est ce mépris-là que moi je condamne, de même que je condamne les marques qui, au lieu de communiquer intelligemment sur leurs produits, préfèrent "faire rêver" par des pubs factices.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

Parfaitement d'accord... Cette campagne a manqué de pédagogie, d'approfondissement. Mais à qui la faute ? On se souvient de la suite donnée à la proposition de trois débats.
Pour ce qui est du Président Sarkozy et de son Gouvernement, on peu regretter un manque de pédagogie dans les réformes très bonnes votées ou projetées (je pense à la RGPP où à la Réforme territoriale, deux textes que la gauche, dans son aveuglement démagogique, va abroger : il faut sauver les baronnies menacées par la simplification administrative).

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 07 mai 2012

Jérémie : ah, la simplification... Je l'avais espérée avec Jospin, en son temps. Résultat, je me suis retrouvée à faire un stage de comptabilité pour pouvoir remplir deux feuilles d'impôts au lieu d'une, et à devoir demander un numéro de Siret, hahaha !
(Les bourgeois adorent l'administration, et les feuilles 12 A' jaunes à classer dans le tiroir 23 C.)

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

holala sophie, vous ignorez ce qu'est un débat en fait: un gars arrive et dit "j'ai raison et tu as tort" et, en face de lui, un autre dit la même chose, tout le reste n'est que variations autour de ce deux '?) thèmes^^

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

@ Sophie K. Vous prêchez une convertie Sophie ;) Mais à 25 ans me voilà blasée, car je sais à quel point l'enthousiasme pour la gauche (ou la droite bien sûr) de beaucoup de jeunes n'est que le fruit d'un conditionnement familial lourdingue, aggravé d'une culture générale anémique. Certes ce n'est pas le cas de tous, heureusement. Et comme vous le dite si bien, ils apprendront à penser par eux-même un jour ou l'autre. Moi aussi je rêve de changement depuis longtemps, mais celui-ci ne correspond pas encore à mes convictions profondes, hélas. Je garde mon chiffon rouge dans un coin en attendant. Un jour peut-être...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Sarah, vous avez gagné du temps (j'en ai perdu beaucoup pour ma part, mais bon, en 81, j'ai essuyé les plâtres de ce que je croyais, par inculture aussi sans doute, être le changement), et franchement, tant mieux pour vous. Les désillusions tardives conduisent souvent à l'amertume, or c'est ce qu'il faut éviter, finalement.
En plus, on apprend vite que l'espoir est souvent incarné par quelques personnes qui savent, au bon moment, vous ouvrir des portes dans le murmure de l'anonymat et de l'humilité, et pas sous des spots et devant des caméras. Ne pas croire en "Jeanne d'Arc", c'est déjà se libérer du joug du "surhomme salvateur", qui n'existe pas vraiment - même Gandhi avait de gros défauts, hahaha !
Bien à vous.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

@Sophie K. Ah Jeanne d'Arc! Encore un bon exemple de récupération et exagération de l'Histoire à des fins nauséabondes... Mais de nos jours, ce ne serait pas un examen de virginité qu'elle subirait la Jeannette, mais bien un petit scanner du cerveau!

Blague à part, je ne sais pas si j'ai gagné du temps comme vous le dites, j'ai peut-être simplement eu la chance de ne pas naître dans une famille "de droite" ou "de gauche", d'avoir un accès libre à la culture, de n'avoir pas été baptisée, et donc laissée libre de toutes mes convictions et opinions. Oui au fond ce n'est que de la chance après tout, j'aurais très bien pu naître d'une famille frontiste ou fondamentaliste, pour ne citer que les pires extrêmes que je connaisse.

Heureusement, à part la politique, la bêtise et la religion, l'humanité a quand même produit de bien belles choses, et de bien beaux livres dans lesquels on peut toujours me réfugier le cas échéant! :)

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

@Sophie K. J'ai tronqué mon précédent commentaire, rendant le dernier paragraphe incompréhensible. Je disais donc, que malheureusement parfois l'amertume me guette, heureusement que je puis me réfugier dans la littérature le cas échéant.

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

On a le même refuge. J'ai aussi la peinture. :-)

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

@ Sarah S. :
"Que ne suis-je milliardaire pour faire distribuer au pays entier des exemplaire de "Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises" de François Reynaert! "
Cette filiation est métaphorique et à prendre ainsi. Lire Historiquement correct, de Jean Sévilla.

Écrit par : Jérémie S. | lundi, 07 mai 2012

Parce que tu crois vraiment que nos chers compatriotes pensent ainsi? Tout le monde n'est pas Khâgneux ni n'a ta culture historique!
Tu sais très bien que la plupart des français, prennent cette malhonnête "filiation" pour argent comptant (surtout à droite de la droite!), et Jeanne d'Arc, et Charles Martel et la sacro-sainte Prise de la Bastille, nia nia nia nia nia! Tout ça me semblait déjà bien suspect quand je m'ennuyait sur les bancs du "bahut"!
Le "Roman National" n'est qu'un tissu d'exagérations et même de mensonges destinés à tenir lieu de culture historique à un peuple de bons moutons patriotes.

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

@Sophie K. Une camarade saltimbanque des pinceaux et des crayons donc! C'est aussi mon cas, en y rajoutant le tissu et les ciseaux. Et la folie de vouloir en faire son métier...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

@Sophie K. Mais tant pis pour la folie votre exemple et votre réussite me redonnent une peu de courage! :)

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Sarah : Oui, c'est une prise de risques. Ceci dit, même si ce n'est pas facile, on ne regrette jamais de faire son métier d'une passion. Faut juste être endurant (il y a des moments difficiles, toujours), bosseur, et ne pas craindre une certaine solitude. La liberté se paye, mais bon sang, quel plaisir ! J'espère que tout ira bien pour vous. :-)

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mai 2012

Le remake de 1981 à la Bastille n'a pas eu lieu, ne pouvait avoir lieu, et pour cause... c'est le communautarisme qui l'a emporté la nuit dernière, et qui finira par l'emporter, c'est démographiquement inévitable. Reprendre les unes des journaux de mai 1981 est éclairant à ce titre. Les images à valeur symbolique, nous parlent bien mieux que de vaines querelles. Ce sont bien les drapeaux algériens, turcs, tunisiens, palestiniens... qui pavoisaient majoritairement la place de la Bastille hier soir. D'aucuns, il est vrai, par aveuglement ou masochisme, tolèrent davantage ce nationalisme-là, lui accordent même une certaine légitimité. Qu'ils s'arrangent avec leur bonne conscience. Ils ont sans doute ainsi le sentiment d'appartenir au camp du Bien. Souvent pour eux d'ailleurs, l'histoire de la France ne commence véritablement qu'en 1789, avant, ce serait plutôt la nuit et l'obscurantisme. La déchéance de la conception de l'histoire vers le quotidien y est pour beaucoup.

Disons pour conclure que certains se féliciteront d'un tel état des choses, particulièrement ceux pour qui le multiculturalisme à marche forcée a valeur de programme culturel et politique. Je n'en serai jamais. Multiculturalisme et mondialisation des échanges, n'en doutons pas, relèvent du même mouvement, mortel pour tous les peuples sans exclusive. Le prochain quinquennat ne pourra qu'accélérer cette orientation aux conséquences funestes. Je le déplore, sans pleurer.

Petite précision, le drapeau noir a ma préférence, il fallait le dire.

Écrit par : Danny | lundi, 07 mai 2012

Communautarisme et multiculturalisme... Deux plaies de notre société mondialisée qui perd donc son identité nationale. Vous avez raison. Voilà l'explication du vote des extrêmes.

Écrit par : Jérémie | lundi, 07 mai 2012

Et pas un seul drapeau hollandais au milieu ?
Je dis ça, mais je rigole pas du tout.

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

@Sophie K. Merci pour vos encouragements! :) Pour moi ce fut une décision si difficile à assumer que je l'ai ajournée pendant 5 années universitaires qui m'apportèrent bien peu, à part la possibilité d'aller vivre sous d'autres cieux, expérience fort enrichissante au demeurant! Si tout ce passe bien, la rentrée prochaine me verra diplômée et en recherche d'emploi, vogue la galère!

@Danny, drapeau rouge, drapeau noir, drapeau noir et rouge, peut-importe car ils en sont bien loin nos futurs gouvernants, hélas!
Hollande, pas plus que Sarko, ne nous libérera de la tyrannie des financiers...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Apprendre à marcher, de bonne foi, sur les planches courbes de l'existence, prendre du caractère de métamorphose en métamorphose, sur un air breton...

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

"Le Roman National" me fait penser au 'Roman Familial" de Freud. Notion qui désigne une histoire fantasmée par l'enfant, qui afin de donner un sens plus fabuleux à sa vie familiale pour combler un manque qui le fait souffrir. Il réalise une sorte de roman, qui lui permet de se créer des origines mystérieuses et célèbres (ses parents seraient d'autres personnes bien plus illustres par exemple).
Cela lui permet de renforcer son narcissisme. Et bien je pense que la société se crée aussi de faux héros, de fausses vérités historiques... une façon pour les individus qui la composent de s'identifier avec eux, de renforcer un moi défaillant. C'est propre au névrosé, mais notre société est aussi névrosée. Le principe de réalité tout est là.

Écrit par : Anne Debonnel | lundi, 07 mai 2012

@Solko Avancer sur les planches courbes de l'existence, qui sont parfois bien tordues et pleines d'échardes. Se rattraper à un crayon, un livre, un bout de chiffon (rouge ou non)...

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Ce dont l'époque manque le plus, c'est de poésie. Je me souviens de Bonnefoy au Collège de France dans les années 87 ou 88, parlant de l'histoire littéraire du XIXème, du déclin de la figure d'Hamlet parmi les folliculaires. Puis je le le revois au salon du livre à Bron l'an dernier, vieilli, presque sourd, mais toujours debout grâce à cette pratique tenue de la parole poétique, au milieu de la brutalité langagière. La poésie n'est pas alors quelque chose à quoi on se rattrape, mais bien un exercice du langage à travers lequel s edit un réel salvateur. Tenir ça entre les mains, c'est le plus difficile.

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

@Solko pour citer mon poète favori:

"La poésie, c’est ce qu’on rêve, ce qu’on imagine, ce qu’on désire et ce qui arrive souvent. La poésie est partout comme Dieu n'est nulle part. La poésie, c’est un des plus vrais, un des plus utiles surnoms de la vie."

Jacques Prévert

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

@Solko : vous me devez une explication sur le lien entre la courbure des planches et l'air breton. Je vous somme de vous expliquer, sinon je me fâche tout rose (ah ah aha...)

Écrit par : nauher | lundi, 07 mai 2012

A private joke, une allusion à un certain programme de TL contenant le Nadja de Breton, mais je crois que je mélange les ans et que, avec Ovide, Bonnefoy et La Bruyère, c'était en fait le Procès de Kafka...

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

@Sarah : sérieusement, Prévert ?

Écrit par : nauher | lundi, 07 mai 2012

Oui très sérieusement même. Ses mots me parlent et me touchent vraiment. Que lui reprochez-vous?

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

@Solko C'était Nadja, Un roi sans divertissement (mon préféré), le Supplément au voyage de Bougainville, et Perceval. Que de bon souvenirs en somme!

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 07 mai 2012

Ah bon? Mince alors. Je perds complètement la boule et mélange les ans...
Oui, un roi sans divertissement est un homme plein de misère, ça reste si tragiquement réel. L'un des plus beaux livres du XXème, et ce fut un plaisir de vous en parler.

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

Prévert fait de la poésie au premier degré, comme le pré vert fait de l'herbe (verte).

Écrit par : solko | lundi, 07 mai 2012

Il se trouve que j'aime l'herbe verte, et la poussière du soleil, et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été.

Personnellement je trouve ce "premier degré" beaucoup plus profond qu'on ne pourrait le penser au premier abord. Prévert avait cette décence de n'avoir jamais oublié qu'il avait pu être un enfant.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

Ce fut une chance de l'avoir étudié avec vous! Je l'ai relu à maintes reprises depuis, avec une joie toujours renouvelée.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

Bougainville, en revanche, qu'est-ce que c'était ch...J'avais ramé, ramé et dû barbé tout le monde, bachot oblige, tant je m'étais barbé...

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

Si chiant que cela, je ne sais pas, la plume de Diderot étant toujours assez savoureuse. Mais ce n'était certes pas le plus intéressant du lot!

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

Je me souviens cette année là avoir regretté que l'inspection n'ait mis "Le neveu de rameau au programme". Bougainville n'est qu'une longue dissertation ennuyeuse. Le Diderot qui pétille, il est dans "Le Neveu".

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

Le Neveu, nous l'avions étudié aussi en classe de première, encore un bon souvenir! (je ne me serais peut-être pas tant fait ch... que cela au "bahut" alors?) Il est là quelque part dans mes "livres de chevet", je ne me lasse pas de ce Diderot qui "pétille" comme vous le dites si bien. Quoi qu'il raconte, c'est comme une friandise, un bonbon avec ce qu'il faut d'acide citrique!

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

C'est qu'il y a le bahut et puis les auteurs.
Le contraste, quand on sort d'un cours qui a bien marché, et qu'on retrouve les couloirs beiges (ils viennent d'être repeints) et la moquette de la salle des profs qui n'a toujours pas changé (brrr)...

Bref. Le bahut, c'est ch... pour les profs comme pour les élèves.
Mais les auteurs, comme dirait Mr de La Palisse, c'est les auteurs... Ils n'ont pas traversé les siècles pour rechigner devant quelques années...

Écrit par : Solko | mardi, 08 mai 2012

Eh bien disons que grâce aux auteurs je ne me serais pas trop fait ch... alors!
Les couloirs repeints, mais toujours pas de rideaux aux fenêtres j'imagine.
La dernière fois que j'ai remis les pieds à "La Martin" c'était il y a 5 ans je crois. Revenue depuis peu d'un beau et long séjour à l'étranger, je peinais à me réadapter à la vie d'ici... Ce n'était pas le bon moment pour mes vingt-et-un ans aux abois pour retrouver le fantôme de mes dix-sept ans insouciants! Je n'y suis jamais retournée depuis. Mais les auteurs au moins sont restés.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

Une part de ce que nous étions au moment que nous les lisions demeure aussi. Résiste au temps.
Et donc, les présidents passent, les auteurs restent...

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

@Sarah : Je ne reproche rien à Prévert. Il a écrit ce qu'il avait envie d'écrire. C'est simplement un peu facile, vite fait, ludique. Une littérature de jeunesse, au fond, comme du Vian ou du Barjavel... Et l'on peut être ludique et intéressant : lire Queneau, Perec ou les poètes marotiques, mais quand je pense à Prévert, j'en reviens à ma sixième (monsieur Poirier, 7 heures de français par semaine, de la grammaire, des dictées, de la littérature : tout un passé aboli, que les personnes de vingt ans n'ont pas connu, et je ne leur en fais pas grief puisqu'elles en sont les premières victimes...) et depuis j'ai croisé d'autres livres... Mais continuez à lire Prévert...

Écrit par : nauher | mardi, 08 mai 2012

Prévert vaut bien mieux que la vision "scolaire" et vieille-France que l'on nous en fait subir hélas...
Prévert à pour moi une grande qualité: celle d'être juste, tout simplement. Cela coulait de source pour lui alors que d'autres peinent pour y arriver.
J'ai lu bien d'autres livres, mais je suis toujours revenue à Prévert avec une joie et un intérêt neufs. Mais bon, ce n'est que mon ressenti personnel après tout.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

"un peu facile, vite fait, ludique"....ça vaudra toujours mieux que toutes ces lectures dites "sérieuses" ou "intéressantes".
suivant en cela les principes de lao-tseu, le poète a toujours 17 ans, qu'il s'appelle prévert ou queneau ou autre. il n'existe pas de podium en ce domaine et seules des considérations pseudo esthétisantes (égotiques?^^) amènent à faire des différences.

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

@gmc @nauher Je persiste à penser que Prévert souffre du fait qu'on l'étudie en primaire, et par le petit bout de la lorgnette, encore!

Détestable souvenir de mon année de CE2 où l'on nous fit "étudier" "Le chat et l'oiseau", réduit à l'état de "fable, comme celles de la Fontaine" avec la "morale" à retenir et nia nia nia! Horreur et putréfaction! J'avais bien senti que quelque chose clochait sans pouvoir mettre le doigt dessus. Non pour moi, le chat et l'oiseau n'étaient en rien semblables au corbeau et au renard, mais bien incapable de dire pourquoi j'ai fermé ma gueule et me suis rongé un ongle. Je l'ai redécouvert il y a peu ce poème, et j'ai enfin pu saisir, toute l'ironie, toute la lucidité aussi que dissimulaient la petite fille, le chat et l'oiseau.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

@sarah, très chère, rien de ce qu'on étudie à l'école ne s'appelle poésie, spécialement en primaire où des textes poétiques servent de support pour faire travailler les capacités mémorielles de l'enfant et rien d'autre....d'où le rejet du terme "poésie" par l'adulte qui se remémore ces périodes plus ou moins bien vécues.
jean de la fontaine est considéré par l'éducation nationale comme le plus grand des poètes français; ironie du sort, il n'a fait que versifier des contes, persans pour la plupart (pour la partie grand public de son oeuvre, s'entend).

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

@sarah, très chère, rien de ce qu'on étudie à l'école ne s'appelle poésie, spécialement en primaire où des textes poétiques servent de support pour faire travailler les capacités mémorielles de l'enfant et rien d'autre....d'où le rejet du terme "poésie" par l'adulte qui se remémore ces périodes plus ou moins bien vécues.
jean de la fontaine est considéré par l'éducation nationale comme le plus grand des poètes français; ironie du sort, il n'a fait que versifier des contes, persans pour la plupart (pour la partie grand public de son oeuvre, s'entend).

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

"jean de la fontaine est considéré par l'éducation nationale comme le plus grand des poètes français; ironie du sort, il n'a fait que versifier des contes, persans pour la plupart '
GMC, vous savez bien que si La FOntaine est un poète incomparable, ce n'est pas à cause de ce qu'il raconte, mais de son écoute impeccable de la langue classique.
Fermez les yeux, et répétez vous trois fois, en écoutant chaque consonne et chaque voyelle :
"Une tortue était à la tête légère
qui lasse de son trou voulut voir du pays..."

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

@solko: en ce qui concerne la fontaine, je veux bien admettre une légère mauvaise foi.....mais je ne suis pas un amoureux des dialectes de babel - ce qu'est le français de n'importe quelle époque -, même quand on appose le terme de "langue" sur les jargons qu'elles répandent.(je veux bien aussi admettre que ce point de vue est un parti-pris)

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

@solko: en ce qui concerne la fontaine, je veux bien admettre une légère mauvaise foi.....mais je ne suis pas un amoureux des dialectes de babel - ce qu'est le français de n'importe quelle époque -, même quand on appose le terme de "langue" sur les jargons qu'elles répandent.(je veux bien aussi admettre que ce point de vue est un parti-pris)

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

@gmc J'ai bien conscience de ce que vous dénoncer, et je le regrette amèrement. Le résultat de ce système éducatif est l'atrophie de la sensibilité et de l'empathie chez l'enfant, et cette croyance tenace que rime = poésie! Encore un souvenir détestable, quand on voulait nous faire écrire de la "poésie", en croisant les rimes et en comptant les pieds...

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

C'est fort agréable cette façon de clore ce long débat sur des gens de peu par ce retour à des gens de beaucoup...

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

je ne dénonce rien (perso, je n'aime pas trop ce terme, ça fait un peu collabo).
pour le terme "poème", pas de quoi s'inquiéter, ce n'est jamais qu'une suite de signes appelés mots^^
en ce domaine, le mieux consiste toujours à revenir à l'essentiel; ceci, par exemple:

"...J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs...."

Écrit par : gmc | mardi, 08 mai 2012

Raaaaah "dénoncer" pour "dénoncez", la peste soit des claviers! Voilà le genre de fautes que je ne commets jamais quand j'utilise un bon vieux crayon...

@Solko, oui bien agréable en effet! Il est simplement triste de constater qu'en ces gens de peu, une bonne partie de la population place tous ses espoirs, que pour ces gens de peu des familles ou des amis sont capables de se déchirer.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

Toute œuvre composée en vers n'est pas nécessairement de la poésie, de même que toute poésie n'est pas forcée d'être versifiée. C'est par là qu'il faudrait commencer je crois. Écrire en vers n'est pas un mauvais exercice, je pense même qu'on devrait le faire plus souvent, cela enrichirait même le vocabulaire des enfants, à mon avis.
C'est le fait d’appeler cela systématiquement "poème" qui me dérange. Mais la définition en est bien difficile à poser, je le reconnais.

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 08 mai 2012

Désabusée, j'aurais dû dire, désenchantée, inquiète, triste.

Les politiques - et toutes les gesticulations n'y changeront rien, ni les querelles des tenants de l'un ou de l'autre - n'ont plus aucun pouvoir réel. Ils en sont réduits à parler de viande hallal et de permis de conduire alors que nos emplois s'en vont, que le chomage va repartir à la hausse, en raison des multiples plans dits sociaux que l'on gardait sous le coude en attendant les élections. Hier dans un magasin de sport j'ai cherché en vain quelque chose qui soit fabriqué en Europe. Je suis désespérée.

Écrit par : Julie des Hauts | mardi, 08 mai 2012

Si vous ne trouvez plus rien qui soit fabriqué en Europe, je vous conseille ceci : chercher ce qui a été fabriqué en Europe: les fables de La Fontaine, les poésies de Prévert, des assiettes en porcelaine et des pavés de la fabrique du limousin, des morceaux de soie de la fabrique de Lyon, des toiles de La Tour et de Cézanne, des églises et des vierges à l'enfant, des entrées d'immeubles art déco, toute la Comédie Humaine et toute la Recherche du temps perdu, sans compter la dernière partie des Mémoires d'Outre Tombe qui, avec le sketch que le guignol qui vient d'entrer à l'Elysée nous prépare, risque de redevenir d'une cuisante actualité. Et ce n'est pas tout. Je n'ai pas quitté la France jusqu'ici.
Avec un bon livre de gastronomie en prime.

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

Certes, mais je me permets de prendre votre réponse comme une échappatoire. Il n'y a que des bienfaits à lire les grands auteurs et à regarder les tableaux des maîtres, mais désolée d'être aussi triviale, ce n'est pas ça qui donnera du boulot aux chômeurs.

Je suis désolée, une fois de plus, mais rien ou presque de ce qui s'achète en ce moment, je parle des objets de la vie courante, n'est fabriqué chez nous. Je me suis "amusée" à retourner tous les petits appareils ménagers en vente dans une grande surface, j'ai fait le tout de l'Asie du Sud Est. J'ai enfin trouvé ce que je cherchais (une centrale vapeur) fabriquée en France, chez un commerçant indépendant, qui en avait un modèle, parmi les dizaines exposés.

J'ai bien conscience d'être au ras des pâquerettes, comparativement à vous et à la plupart de ceux qui interviennent sur votre blog, mais à force de ne plus regarder les pâquerettes, elles finiront aussi par pousser en Chine.

Écrit par : Julie des Hauts | mardi, 08 mai 2012

Une seule solution alors, pour se rincer l'oeil et éventuellement faire des affaires : la salle des ventes !! J'y passe beaucoup de temps, et ça me fait beaucoup de bien....

Écrit par : solko | mardi, 08 mai 2012

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