mardi, 01 octobre 2013
La brume lyonnaise est un empire
Lyon s'est réveillée ce matin sous des vapeurs brumeuses, celles qui conviennent à ses reliefs, ses pierres, ses toits. C'est un beau début d'octobre, prometteur. Les vieux Lyonnais savent que c'est là son visage instinctif, le nordique, le celtique, le romantique également, qui ne pisse pas de sueur salée, mais se délecte de ses humides enchantements. Le moindre pavé devient alors propice au souvenir, dans l'épaisseur du sentiment.
Jadis, des poètes locaux un peu bourrus avaient fait de ce gris l'âme de leur ville, brume qui convient autant à l'effort de vivre qu'à la reconnaissance d'exister. A elle seule, elle donne sens aux carreaux des maisons, patine aux grilles des caves et pose d'inimitables reflets sur les croix de nos églises. En fermant l'horizon extérieur - et l'on voudrait presque que ce soit pour jamais - elle ouvre aux risques de l'âme l'aventure de sa vapeur et celle de son humidité. La brume lyonnaise est un empire. Chambre de chacun calfeutrée sur la pierre, enrobant mystère de sa toison bouclée répandue autour des branches, prometteuse caresse ivre de ses fleuves et filant par nos narines, joie fusant en cris suraigus par la gorge des gones qui courent dans les préaux.
photo Blanc Demilly
10:16 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lyon, poème, littérature, brume d'octobre |
Commentaires
CANTATE FAUVE
De la brume pourpre surgit
L'âme émerveillée du lion
Qui caresse l'argent du regard
Sur les armoiries de la vie
Quand la cité se dépeint
Sous le make-up des convenances
L'ombre perd l'aura de son fard
Comme une blanche pierre bénite
Au droit du soleil les assassins
Forment une confrérie monozygote
Qui rayonne sans souci de vraisemblance
Sur les torrents du crépuscule
Écrit par : gmc | mardi, 01 octobre 2013
Très beau texte, Solko...
Écrit par : Sophie K. | mercredi, 02 octobre 2013
!
Écrit par : Jérémie | jeudi, 03 octobre 2013
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