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jeudi, 16 août 2012

Mariage gay, prière pour la France, quel copyright pour nos enfants ?

C’est toujours en distillant de la pensée binaire dans l’opinion, que les politiques tentent de faire passer les réformes de comportement. La polémique soulevée par la « prière pour la France », lue dans toutes les églises à l’occasion de la fête de l’Assomption hier, en est un nouvel exemple.

Que l’Eglise réagisse au sein de ses offices et devant ses fidèles, c’est son droit le plus strict. Qu’elle défende la Tradition n’a rien de choquant, bien au contraire : ceux qui s’attendent à ce qu’elle s’engage de façon instantanée dans des débats de société soumis à l’immanence sont tout simplement incultes. Le rôle de l’Eglise est de perpétuer le message liminaire et fondateur qui est le sien, Benoit XVI étant le successeur non pas de Jean Paul II, mais de Pierre. En essence, l’Eglise n’a donc rien à faire avec la fluctuante modernité, ses interrogations, ses errances, ses forces de proposition. Aussi, la prendre régulièrement à parti sur le terrain de l’opinion (on a déjà connu cela avec le port du préservatif), c’est volontairement (ou non) méconnaître le statut très spécial qui est le sien. Que l’Eglise s’oppose au mariage civil gay n’a rien de surprenant, ni de scandaleux, puisque le mariage gay contrevient fondamentalement à tous ses principes. Qu’on attende de l’Eglise qu’elle parle le langage des modernes relève en revanche de la franche mauvaise foi. Nous voici au cœur de la méthode socialiste.

64% des Français seraient pour le mariage gay (selon IFOP). Foutre ! La propagande a donc commencé ! 

Personnellement, si je comprends que des couples homosexuels refusent d’être discriminés voire spoliés et revendiquent la protection de la loi dans le champ du social, je ne comprends pas ce qu’ils entendent par « égalité » : Il n’y aura tout simplement jamais de similitude entre un couple normal (pour parler le hollandais) et un couple homosexuel parce que ce n’est pas en ces termes que la question se pose : d’un côte deux mêmes ; de l’autre côté un même et un autre. D'éminents universitaires entretenus par des groupes d'influence auront beau nous expliquer que nous ne sommes plus de sexes, mais de genres différents, cela n'y change rien. Deux mêmes ne sont pas comme un même et un autre. Point.

Alors pourquoi toucher au symbole millénaire qu’est le mariage, quand  un PACS amélioré pourrait faire l’affaire sur le simple plan légal  ?

Parce que, nous dit-on, se pose une question, cruciale, celle du droit à l’enfant.

Passons sur le fait que l'enfant n'est pas un droit, en effet, mais une personne. Il est assez amusant de constater qu’à l’ère de la nanotechnologie, dans une société si fanatique et si déboussolée qu'on n'y croit plus qu’en l’identité génétique de ses membres au point d’en faire le mode opératoire principal de tous ses contrôles, on invente cette distribution digne d’un mauvais mélodrame d’Huxley : d’un côté des faux pères ou des  fausses mères, qui seraient reconnues par la Loi comme de vrais pères et de vraies mères (des parents légaux, du même sexe de surcroit), et de l’autre des pères procréateurs ou des mères porteuses qui ne seraient, eux, que des agents opérateurs d’autant plus insignifiants qu’ils seront réduits à la fonction de passeurs génétiques, bref, des faux pères et des fausses mères.

L’histoire, les mythes, la littérature ne sont-ils  pas emplis de ces quêtes de pères ou de mères, morts ou inconnus, menés par des orphelins hagards bien que choyés par des parents adoptifs plus attentifs que jamais ?  Même si cela n’empêche nullement, bien sûr, que des relations affectives profondes avec d’autres puissent se construire, hommes et femmes n’auront jamais d’autres père et mère que leurs père et mère effectifs, ceux par qui le lien historique avec leurs ancêtres réels s’opère, des liens de filiation. A moins de vouloir transformer l'humanité en un troupeau d'apatrides incultes, de clones inconscients et de nomades fanatisés. C'est ce que le législateur souhaite continuer de faire, pour dominer le monde. Il y a dans ce projet qui se veut libertaire un goût franchement totalitaire.

Nous touchons là me semble-t-il au point crucial de l’aliénation que l’Eglise (mais aussi toutes les autres religions attachées à la Tradition) dénoncent : on ne veut plus de transcendance, ni divine, ni humaine. Seul compte le caractère instantané du présent, comme si le vivant ne devait plus se nourrir exclusivement que du présent, du désir du présent, et non plus aussi du feu des ancêtres. 

Dans la tourmente culturelle qui se généralise, voila donc que ce lien parental -qu’on appellera sournoisement ici ou là génétique- passe donc pour dangereux, parce qu’il demeure l'ultime lien culturel avec le passé, l'ultime repère encore vaguement efficace, dans une société qui a fait tabula rasa sur tout. On veut des apatrides et des incultes, des citoyens du monde parfaitement clonés, disposant d'une filiation à la carte : la cohorte des ancêtres dérange et la logique du c'est mon choix s'impose partout. Quoi de mieux, pour faire passer cette perversion, que d’utiliser ces homosexuels à la cervelle lavée, qui accepteront de passer devant monsieur le maire au nom de leur liberté individuelle déjà si galvaudée, et dont la loi interdira de se gausser à vive et franche voix, comme au temps carnavalesque et joyeux (un temps tout sauf normal) de Coluche et Le Luron, sous motif honteux d'homophobie ?

 

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L’Eglise a donc raison d’inviter implicitement les dirigeants actuels et passagers à réfléchir à autre chose qu’à leurs intérêts électoraux (mais un socialiste sait-il faire ça ?). Là où elle-même est hypocrite, c’est dans la formulation choisie par les évêques, qui esquive la complexité du problème : « Que les enfants cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère » :  comme si, dans le couple hétérosexuel, face à son vrai père et à sa vraie mère, l’enfant n’avait jamais été autre chose – avant qu’il ne s’émancipe de l’une et de l’autre – que l’objet des désirs et des conflits…  Nous entrons là dans un débat d’une autre nature…

19:36 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : mariage gay, prière pour la france, poitique, socialisme | | |

Commentaires

Un billet qui me concerne...

Je crois en Dieu, mais un dieu plus proche du message de Jésus, et donc forcément très loin du message de l'Eglise Catholique, dont la suprême honte est de vouloir être l'unique et véritable intercesseur entre les mortels et Dieu. Foutre !!

Solko, ça m'arrive rarement, mais je ne suis pas d'accord avec votre argumentation : je crois que l'Eglise catholique gagnerait à se mettre au diapason de la société, car non seulement elle dévoie le message du Christ, mais en plus ce dernier n'a jamais voulu son existence ! Le fameux "Pierre tu es pierre, et sur cette pierre..." est galvaudé et détourné. Voilà pour les coincés du cul prétendument Croyants, qui confondent Foi, Religion et Eglise.

Bref. Cela étant dit, je suis en revanche parfaitement d'accord. Les bien pensants de la gôgôche (prétendument socialistes) passent leur temps à fabriquer de fausses inégalités pour mieux revendiquer des droits... Le mariage n'est pas un droit, mais une institution marquée par le judéo-christianisme, même dans sa version laïque. Que dira-t-on quand deux personnes du même sexe se présenteront devant le maire ? "Je vous déclare mari et mari... femme et femme" ? ! Ca fait très carnaval... L'adoption n'est pas un droit, mais une solution juridique permettant, avant tout, aux couples stériles, d'avoir des enfants. L'homosexualité serait-elle donc un handicap ? (Cf. M. G. Dantec pour cette remarque très pertinente).

C'est vrai que deux personnes du même sexe doivent avoir les mêmes moyens de protection que les couples mariés... Un Pacs profondément amélioré permettra à deux hommes ou deux femmes de bénéficier des mêmes droits en matière de fiscalité et d'héritage, par exemple. C'est vrai que l'on ne choisit pas d'être homosexuel, ou bisexuel, et même hétérosexuel (c'est un autre débat, mais la sexualité reste une construction socio-historique), mais gardons-nous de vouloir homogénéiser les droits de tout le monde.

Oui, l'enfant n'est pas un droit, un objet que les caprices de certains individus pourraient exiger. Personnellement, je ne comprends pas comment le désir d'enfant peut naître sans altérité sexuelle, c'est-à-dire dans un couple homosexuel ou l'engendrement n'est pas possible, même métaphoriquement. L'adoption pour les hétérosexuels préserve cette filiation métaphorique. Le "vouloir un enfant avec toi", remplace le "vouloir un enfant de toi" : quelle erreur !

Je crois que les couples homosexuels ont plus à gagner en organisant leur vie autour d'autres projets que celui de la parentalité ou du mariage. Quand je vois les couples hétérosexuels de mon âge, je ne les envie pas ; je les plains même, dans leur obsession à vouloir cocher leurs petites cases (enfants, mariage, maison). Je trouve d'ailleurs qu'ils tombent d'ailleurs bien trop vite dans leur petite routine, et oublient de vivre d'abord pour eux, leurs loisirs, leur santé, leur sexualité. Je les laisse à leur prison.

PS.: Cessons de faire croire que tous les couples homosexuels sont pour le mariage façon hétéro, ou l'adoption. C'est faux et les sondages ne représentent pas la réalité. Ils veulent juste que l'on cesse de parler à leur place. Ils veulent juste le droit au respect.

Écrit par : Jérémie S. | jeudi, 16 août 2012

Vous posez là une question théologique qui me dépasse un peu.L'Eglise est-elle porteuse du vraie message du Christ ? Pour elle, il n'y a pas de doute, et le "credo" invite tous les fidèles à voir les choses ainsi. Concernant le mariage gay, entre nous, j'ai du mal à imaginer le Christ en train de l'encourager...
Le mariage est une institution qui dépasse le judéo-christianisme. On se marie en Mésopotamie, dans la Grèce et la Rome antique, dans toutes les sociétés reposant sur l'ordre familial et la religion, et non pas sur l'individualisme et le consumérisme.
Pour parler comme Anne, Narcisse a-t-il vraiment supplanté Oedipe ?

Écrit par : solko | samedi, 18 août 2012

Je trouve cette intervention de Jérémie S. extrêmement pertinente.

Et je reste toujours très prudente face aux catégorisations et aux généralisations...

Écrit par : Michèle | samedi, 18 août 2012

Je deviens de plus en plus méfiant à l'égard de toutes les idées, opinions, "propositions" visant à donner à tous les mêmes droits. Car derrière ce voeu pieux se cache souvent une volonté de standardiser, normaliser, massifier, niveler les différences, quand ce n'est pas appauvrir au nom de la simple gestion économique (c'est un autre débat, mais qu'est-ce que le passage de l'inhumation à la crémation sinon de la gestion de crise post mortem ?). Cette loi sur le mariage gay me semble aller dans ce sens.
Et de plus en plus, je vois la Tradition comme un recours, une voix autre, une véritable altérité à cette modernité autiste et sourde.
J'oscille.

Écrit par : solko | samedi, 18 août 2012

Rien de plus dangereux que le "droit à l'enfant", que se soit pour les hétéros ou les homos! Une "droit à l'enfant", mais de quel droit? Je considère qu'un couple homo est tout aussi apte à élever correctement un enfant que n'importe quel couple hétéro (et encore il y a un nombre invraisemblable de ces derniers qui sont de vrais tocards!)

Le "droit à l'enfant" est tout simplement contraire aux Droits de l'Enfant. On est dans une véritable réification de l'enfant, c'est une régression totale. Qu'un couple (homo ou hétéro) souhaite adopter ou faire un enfant et fonder un foyer ne me choque pas, mais le fait de parler de "droit à" et de lancer toute une machine juridique est inacceptable.

Écrit par : Sarah. S. | dimanche, 19 août 2012

Le "droit à l'enfant" est une pure horreur. Le texte de Solko pose beaucoup de questions. Les homosexuels veulent se marier alors que presque tous les couples négligent de le faire, c'est assez drôle. Personnellement ça ne me dérange pas, je l'ai déjà écrit ici. Ce qui me dérange un peu plus c'est que l'église se mêle de la vie privée des gens. Puisqu'il s'agit d'union civile, elle ne me parait pas concernée. Je ressens bizarrement la phrase sur le respect dû aux enfants, respect qui fut et est peut-être encore "oublié" par de nombreux membres de l'église.

Dans un monde idéal, un enfant grandirait entre un papa et une maman aimants, mais hélas, nous savons tous que cette image d'Epinal est de plus en plus battue en brèche, dans la classe de ma petite fille, plus de la moitié des élèves ont des parents divorcés.

Dans mon département, un couple a fait trois enfants, le père est en prison, la mère a été déchue de ses droits maternels, les enfants sont dans un foyer. Des enfants vivant au sein d'un couple homosexuel seraient-ils nécessairement plus maltraités ?

Quand à la formule du maire pour l'union de deux personnes du même sexe, il suffit de dire : Pierre et Paul, ou Jeanne et Marie, je vous déclare unis par les liens du mariage, c'est tout simple.

Écrit par : Julie des Hauts | dimanche, 19 août 2012

En donnant son point de vue à l'intérieur des églises, l'eglise ne se mêle pas de la vie privée des gens, puisqu'elle ne fait que donner un point de vue à ses fidèles, et sans aucunement légiférer.
Alors que l'Etat en légiférant tout azimuts se mêle constamment de la vie privée des gens, lui. Et ça, c'est beaucoup plus gênant qu'une prière lue dans un office. Beaucoup plus...
L'Etat intrusif me gène bien plus que l'Eglise prêcheuse, voyez-vous.


Quant à votre exemple, c'est un exemple: en quoi a-t-il valeur d'argument ?

A lire votre dernière phrase, les bras m'en tombent. C'est tellement simple, en effet. On aurait tort de s'en priver, hein ? C'est tellement simple que c'en en est ...

Écrit par : solko | dimanche, 19 août 2012

L'homosexualité, c'est autre chose qu'une homosexualité bis. En tous cas, quand je regarde l'Histoire antique de l'Occident, c'est ainsi que je vois les choses. Les homo devraient continuer à être eux-mêmes.

Écrit par : Jérémie | lundi, 20 août 2012

Erratum : je voulais dire "hétérosexualité bis".

Écrit par : Jérémie | mardi, 21 août 2012

La communauté homosexuelle a toujours combattu pour ne plus être une minorité invisible et avoir des droits comme les autres et maintenant, elle revendique la normalité. Depuis la pilule, l'enfant est devenu un droit "un enfant comme je veux, quand je veux" (attention, je ne remets pas en cause la contraception!). Avec les progrès de la biotechnologie, le désir-besoin d'enfant s'est amplifié, l'infertilité est surmontée et on peut aussi se jouer de l'âge. On peut tripatouiller la nature pour notre plus grand plaisir et notre bon vouloir.
On veut on veut...mais qu'y a-t-il derrière ce vouloir, que cherche t-on à réparer, nos manques , nos frustrations, l'estime de soi, le narcissisme...
Freud a écrit:" L'amour des parents, si touchant et au fond si enfantin, n'est rien d'autre que leur narcissisme qui vent de renaître, et qui malgré sa métamorphose en amour d'objet, manifeste à ne pas s'y tromper son ancienne nature" C'est à-dire le narcissisme primaire, la toute -puissance.

Écrit par : Anne D. | dimanche, 19 août 2012

Le désir d'engendrer cache un fantasme d'immortalité, c'est normal. Ce qui l'est moins, c'est quand les parents idolâtrent leurs gamins et oublient de penser aussi à eux. C'est ce que je déteste le plus.

Écrit par : Jérémie | lundi, 20 août 2012

C'est tellement simple que c'en est bête, oui, bien sûr. Mais faire semblant de bloquer sur la formule en disant "dira-t-on je vous déclare mari et mari, ou femme et femme", ça ne me parait pas fondamentalement plus malin.

Je suis agacée par ces pauvres enfants qu'on prend en otage, en opposant la "sainte famille" idéale, papa et maman, et les homos forcément dépravés qui seraient incapables d'élever des enfants. Vous savez comme moi que ce n'est pas aussi schématique, que des familles "normales" dans lesquelles les enfants sont maltraités, battus, abusés, ou tués, ça existe. Bien que cela vous déplaise je vais encore citer un exemple. Un couple de femmes, une médecin, l'autre professeur, ont trois enfants biologiques, insémination faite en Belgique où c'est autorisé. Les trois enfants sont superbes, bien éduqués et semblent parfaitement équilibrés. Ces femmes voudraient se marier, pour que chacune, en cas de malheur, ait ses droits envers les enfants reconnus, je n'y vois rien de choquant.

L'église a toujours été contre tout progrès, contre la contraception, elle a longtemps traité les divorcés comme des pestiférés....ce n'est pas mon modèle, même si je respecte les personnes croyantes. L'église a trop longtemps été éloignée des réalités de vie quotidienne. Elle considère l'ivg comme un crime, mais a autorisé les avortements pour les religieuses violées en Afrique et enceintes suite à ces viols....alors que pour les autres victimes de viol, elle n'admettait pas l'ivg.

Même si l'état fait voter une loi autorisant le mariage entre personne du même sexe, il n'obligera personne à devenir homosexuel, de même que les personnes opposées à l'ivg n'ont jamais été obligées d'y recourir, chacun conserve la liberté de ses opinions et de ses actes.

Écrit par : Julie des Hauts | lundi, 20 août 2012

La différence entre vous et moi, c'est que vous semblez prendre le mariage pour une formule, alors que pour moi, il touche au symbolique, et cela dans toutes les cultures, y compris non chrétiennes. En autorisant le mariage aux gays, l'Etat transforme ce symbole au nom du pragmatisme. C'est la même chose avec le passage de l'inhumation à la crémation, j'en ai déjà parlé plus haut, et ça m'interpelle tout autant. On veut transformer la tête des gens. En faire des citoyens du Brave New World. Les forces de résistance à ce mouvement "culturel" catastrophique qui vise à la standardisation généralisée de 7 milliards d'individus sur Terre ne sont plus du côté du progrès, terme qui a perdu tout son sens. Mais du côté de la réaction.

Écrit par : solko | lundi, 20 août 2012

Julie :
J'ai donc raison. Si on ne peut pas dire "mari et mari" ou "femme et femme", c'est que le mot mariage n'est pas adapté aux homosexuels. Point barre. Et ce ne sont pas les heteros bobos du gouvernement caviard qui va penser à ma place. Ils n'aiment pas la France, je ne les aime pas.

Écrit par : Jérémie | mardi, 21 août 2012

C'est un fait, que de nombreux enfants issus d'insémination artificielle, de dons d'ovocytes, de mères porteuses avec leur propres ovocytes et spermatozoïdes du père géniteur ou non, de mères porteuses avec dons d'ovocytes ou ceux de la mère génitrice et spermatozoïdes du père géniteur ou non...(pratiques qui se font dans le monde) cherchent leur père ou leur mère biologiques. C'est pour eux une véritable souffrance de ne pas savoir, tout comme beaucoup d' enfants adoptés ou nés sous x. C'est souvent la quête de toute une vie.
C'est Oedipe qui revient chercher ses origines et son identité, le trangénérationnel et ses secrets... Je pense que de nos jours on ne pense pas assez à ce petit Oedipe.

Écrit par : Anne D. | lundi, 20 août 2012

Solko, je prends d'autant moins le mariage pour une formule que je suis mariée depuis cinquante trois ans. Mais je suis opposée à ce qu'on stigmatise une catégorie, quand même très minoritaire de la population en raison de son orientation sexuelle.

Je ne suis pas favorable à ce que les couples homosexuels adoptent des enfants, car l'adoption est un parcours difficile pour les enfants qui sont toujours en recherche d'identité, qui idéalisent leurs parents biologiques, je pense donc que l'adoption par un couple "différent" poserait encore plus de problèmes à ces enfants. Je dois dire aussi que je ne suis pas très favorable à toutes ces interventions de la médecine pour satisfaire ce fameux "droit à l'enfant", dans la mesure où ces manoeuvres recourent à des dons d'ovocytes ou de spermatozoïdes.Une fille née d'une mére stérile devenue mère suite à une intervention risque d'être elle-même stérile et qui sait, d'en vouloir à sa mère.

Toutefois, si un couple homosexuel, en particulier un couple de femmes a déjà des enfants, pourquoi ne pas leur donner les mêmes droits qu'aux autres parents ?

Écrit par : Julie des Hauts | mardi, 21 août 2012

Vous raisonnez toujours à partir de cas particuliers. Mais la loi ne peut, à moins de se désintégrer symboliquement (ce qu'elle fait d'ailleurs sous l'emprise des libéraux libertaires type PS )se construire à partir de cas particuliers, et devenir systématiquement permissive. La loi se construit à partir de schéma universaux pour donner sa cohésion au général. Ne se marient que deux "autres", pas deux "mêmes".
Dans le cas que vous me citez, ces femmes n'ont qu'à assumer leur différence, la situation dans laquelle elles se sont placées elles-mêmes. Différence que, par ailleurs, elles revendiquent tellement haut quand ça les arrange. Cela ne regarde pas la loi générale. De surcroît, je ne vois pas en quoi un couple de femmes aurait en particulier plus de "droits" qu'un couple d'hommes, puisque ce couple est exactement dans la même situation.

Écrit par : solko | mardi, 21 août 2012

Jérémie, le maire dit toujours :je vous déclare unis par les liens du mariage, et non, je vous déclare mari et femme. C'est sans doute une formule de l'église, mais non du mariage civil.

Écrit par : Julie des Hauts | mardi, 21 août 2012

Oui, c'est vrai. J'avoue que cet argument n'était pas forcément pertinent. Il n'empêche une union civile avec presque tous les mêmes effets que le mariage proprement dit me paraît plus acceptable pour les couples du même sexe que le mariage traditionnel.

Pour le reste, comme le dit Solko, il ne faut pas confondre exemple et argument. Le fait qu'il y ait des parents hétéros ratés ou tarés n'est exemple auquel on peut opposer la faillite de nombreux couples homosexuels. En revanche, l'existence de parents homos au départ mariés hétérosexuellement ne me dérange absolument pas.

Il faudrait que l'on introduise un peu plus de "diversité" dans les cours d'instruction sexuelle des collèges afin de ne pas faire croire à la fumisterie de la "normalité" de l'hétérosexualité. La Grèce antique et la Rome des Césars étaient, avec des nuances entre elles, basées sur la bisexualité sans que cela nuise à leur fonctionnement.

Écrit par : Jérémie S. | mardi, 21 août 2012

J'avoue que, sans doute par idée préconçue, j'imagine plus facilement un couple de femmes élevant des enfants, qui peuvent être leurs enfants biologiques, qu'un couple d'hommes avec des enfants forcément adoptés. La société nous montre infiniment plus de femmes élevant seules leurs enfants que d'hommes, et ça, les lois qu'elles soient socialistes ou umpistes n'y ont jusque maintenant rien changé.

Écrit par : Julie des Hauts | mercredi, 22 août 2012

Pardon ?! Un couple d'hommes a forcément des enfants adoptés ?! Mais que racontez-vous là ?!
Oui, cette idée préconçu ne résiste pas aux faits, chère Julie, j'espère que vous saurez le reconnaître.

Cordialement.

Écrit par : Jérémie | mercredi, 22 août 2012

Forcément, peut-être pas, mais alors il a fallu que l'homme recoure à une mère porteuse, ou qu'il ait un enfant avec une femme qui le lui a laissé, ce qui n'est guère facilement envisageable. Je pense quand même que c'est plus facile pour un couple de femmes. Il y a encore la possibilité d'un homme ayant été hétéro pendant une période de sa vie, ayant eu des enfants, et devenu homo, prenant ses enfants avec lui...je me demande si un jugement de divorce irait dans ce sens, pas sûr du tout.

Écrit par : Julie des Hauts | jeudi, 23 août 2012

Forcément, peut-être pas, mais alors il a fallu que l'homme recoure à une mère porteuse, ou qu'il ait un enfant avec une femme qui le lui a laissé, ce qui n'est guère facilement envisageable. Je pense quand même que c'est plus facile pour un couple de femmes. Il y a encore la possibilité d'un homme ayant été hétéro pendant une période de sa vie, ayant eu des enfants, et devenu homo, prenant ses enfants avec lui...je me demande si un jugement de divorce irait dans ce sens, pas sûr du tout.

Écrit par : Julie des Hauts | jeudi, 23 août 2012

Solko, vous dites que je raisonne toujours à partir de cas particulier, mais c'est injuste. J'ai parlé de la pédophilie dans l'église, de la position du Vatican qui a autorisé l'avortement pour les religieuses violées, alors qu'elle le refuse pour les autres victimes de viol, je ne vois pas là de cas particulier.

Écrit par : Julie des Hauts | jeudi, 23 août 2012

Les prêtres pédophiles et les religieuses violées sont des cas particuliers, que je sache. Cela ne passe pas, même si la propagande anti cléricale des medias mettent le paquet dessus, pour des vérités générales. Une vérité générale, c'est qu'un homme et une femme ne sont pas du même sexe, alors que deux hommes ou deux femmes sont du même sexe.

Écrit par : solko | jeudi, 23 août 2012

Les religieuses violées ont reçu l'autorisation ecclésiale d'avorter, laquelle n'a rien à voir, justement, avec le droit civil. Leur cas est non seulement particulier mais exceptionnel.C'est en tant que religieuses qu'elles ont été autorisées à avorter par le pape et non en tant que femmes. Si elles n'avaient pas été religieuses, elles n'auraient eu nul besoin de cette autorisation puisque le droit civil le leur permettait.
Une chrétienne laïque victime de viol qui choisit l'avortement peut se confesser. Il est fort probable et même certain que son confesseur lui accordera toute la compassion et la miséricorde qui lui sont dues au nom du Christ. L'église catholique, par la confession, précisément, prend en charge le cas particulier ce qui est parfaitement compatible avec sa position contre l'avortement fidèle à la théologie chrétienne.
Sinon, excellent texte, Solko. Je n'ai rien à ajouter à vos arguments ni à vos commentaires. Merci de votre liberté d'esprit et de lutter, à votre manière, contre la désinformation généralisée et systématique concernant l'église catholique et le catholicisme.( Il me semble que Jérémie est un peu victime de cette désinformation, mais en discuter dépasserait le cadre d'un commentaire)

Écrit par : Elisabeth | jeudi, 23 août 2012

Je vous rassure ... Adepte de libres penseurs comme R. Camus, M. Dantec, A. Soral, je ne suis victime d'aucune désinformation. Ma formation historienne, ma culture, et ma réflexion me conduisent à critiquer raisonnablement l'Eglise catholique qui n'a aucun droit particulier ni exclusif sur le message du Christ. Point barre. Dire le contraire est un mensonge sur lequel il est en effet de disserter à perdre son temps. Tout le mal a commencé avec Saint Paul.

Écrit par : Jérémie | vendredi, 24 août 2012

"Tout le mal a commencé avec Saint Paul"
Jérémie, voilà une phrase typique de la doxa médiatique. Seriez-vous un disciple de Michel Onfray qui proclame partout que saint Paul était un désaxé paranoïaque? "L'Eglise catholique n'a aucun droit particulier ni exclusif sur le message du Christ" dites-vous. C'est étonnant, cette manie de mettre du "droit" partout comme si l'Eglise, millénaire, devait justifier son existence, son propre droit à exister, encore et malgré tout, au XXIe siècle... L'Eglise catholique n'a aucun monopole. Elle n'empêche personne de faire ce qu'il veut du message du Christ, d'avoir un rapport direct avec Dieu, que je sache. Elle n'empêche nullement l'Eglise Réformée ni les innombrables sectes qui en sont issues d'exister, elle dialogue même avec elle.
Moi non plus, je n'approuve pas tout dans l'Eglise à commencer par la liturgie actuelle, c'est une institution humaine et comme telle, sujette à l'erreur mais sans elle et sans saint Paul, le message du Christ n'aurait pas donné lieu à une Histoire. Elle incarne le magnifique dogme de la Communion des saints, issu de la 1ère épitre de Paul, selon lequel les saints et les pécheurs sont solidaires sur le plan spirituel. Dogme scandaleux aux yeux des non croyants. Si vous avez lu Georges Bernanos, en particulier "Le dialogue des carmélites", vous voyez de quoi je parle.

Écrit par : Elisabeth | vendredi, 24 août 2012

"Tout le mal a commencé avec Saint Paul"
Jérémie, voilà une phrase typique de la doxa médiatique. Seriez-vous un disciple de Michel Onfray qui proclame partout que saint Paul était un désaxé paranoïaque? "L'Eglise catholique n'a aucun droit particulier ni exclusif sur le message du Christ" dites-vous. C'est étonnant, cette manie de mettre du "droit" partout comme si l'Eglise, millénaire, devait justifier son existence, son propre droit à exister, encore et malgré tout, au XXIe siècle... L'Eglise catholique n'a aucun monopole. Elle n'empêche personne de faire ce qu'il veut du message du Christ, d'avoir un rapport direct avec Dieu, que je sache. Elle n'empêche nullement l'Eglise Réformée ni les innombrables sectes qui en sont issues d'exister, elle dialogue même avec elle.
Moi non plus, je n'approuve pas tout dans l'Eglise à commencer par la liturgie actuelle, c'est une institution humaine et comme telle, sujette à l'erreur mais sans elle et sans saint Paul, le message du Christ n'aurait pas donné lieu à une Histoire. Elle incarne le magnifique dogme de la Communion des saints, issu de la 1ère épitre de Paul, selon lequel les saints et les pécheurs sont solidaires sur le plan spirituel. Dogme scandaleux aux yeux des non croyants. Si vous avez lu Georges Bernanos, en particulier "Le dialogue des carmélites", vous voyez de quoi je parle.

Écrit par : Elisabeth | vendredi, 24 août 2012

Si vous avez lu Georges Bernanos, vous ne pouvez pas adhérer à l'Eglise catholique. Oui, je l'ai lu.
Je n'aime pas Onfray. Mes préférences philosophiques vont à Marc-Aurèle et Sénèque ! Politiquement je suis bonapartiste.
Saint-Paul n'a été qu'un habile propagandiste. Je lui concède de beaux passages dans ses Epîtres. C'est tout.

Écrit par : Jérémie | samedi, 25 août 2012

C'est Benoît XVI qui a dit que l'Eglise catholique était la seule et unique dépositaire du message du Christ et le seul et véritable intermédiaire entre Dieu et les Hommes. Foutre !
Des gens qui refoulent ou répriment leur sexualité ne sont pas des êtres sains d'esprit et dignes de confiance.

Écrit par : Jérémie | samedi, 25 août 2012

Pardon pour le double clic dû à un dysfonctionnement qui m'est arrivé déjà dans un autre com. Après le 1er clic,une page blanche s'est affichée pendant plus d'une minute. J'ai cru que mon com n'était pas enregistré et j'ai recliqué.

Écrit par : Elisabeth | vendredi, 24 août 2012

Les religieuses violées attendaient des enfants que, selon la terminologie de l'église, on a tués. Toutes les arguties théologiques ne changent rien à ce fait brutal. On a tué ces enfants en devenir.

Écrit par : Julie des Hauts | vendredi, 24 août 2012

Julie, comme vous, je ne comprends pas que l'on défende cette Église anachronique au prix de contorsions comme celles énoncées plus haut, du genre "institution millénaire" et tutti quanti. Tout ça doit révulser le Créateur, ou le Grand Horloger. C'est sûr. Mahomet et son Livre de Combat sont (presque) aussi vieux, ça ne leur confère pas plus de respectabilité et d'excuse. Point barre. Qui connaît un tant soit peu l'histoire des Conciles, des Eglises catholiques et protestantes ne peut que condamner ces monstruosités anti-christiques ! Il y a certainement des bons hommes d'Eglise, à l'image de Léon Morin prêtre, du Curé de Bernanos, du Révérend Alden de Walnut Grove. Mais pas le Vatican.

Écrit par : Jérémie | samedi, 25 août 2012

Jérémie, je vous laisse à votre conclusion: "point barre", écrivez-vous pour la deuxième fois. Cette expression de la novlangue met fin à tout dialogue d'une manière on ne peut plus élégante, c'est certain;-)

Écrit par : Elisabeth | samedi, 25 août 2012

Elisabeth,

Votre technique argumentaire est trop bien rodée pour que je me laisse abuser par elle : vous essayez, vainement, de me faire passer pour ce que je ne suis pas (un adorateur de la modernité) afin de me discréditer.

D'autres commentateurs ont tenté, ici, vos techniques de disqualification à mon égard (en galvaudant le concept historique de fascisme*, par exemple) et ont échoué. Ils sont d'ailleurs partis poser leurs étrons ailleurs.

PS.: Elisabeth, je ne connais pas la novlangue. Vous, en revanche, vous adoptez le langage des geeks (cf. vos smileys).

* A ce sujet, revoir l'interview de Jospin, pendant son Ministère, c'est éloquent : "le FN n'est pas un parti fasciste". C'est une des rares choses de censées qu'il a dites pendant sa vie politique.

Écrit par : Jérémie S. | samedi, 25 août 2012

Solko me reproche de m'exprimer en utilisant des cas particuliers, d'un certain point de vue, tout est cas particulier. Hitler était un cas particulier, Pie XII qui a aidé des criminels nazis à fuir l'Europe était un cas particulier, le monde entier et toutes les sociétés humaines sont faites de milliards de cas particuliers.

Les guerres de religion qui ont poussé des chrétiens à s'entre tuer, pour des points de doctrine différents, les massacres de toutes les populations qui ne pensaient pas "bien", l'inquisition, n'inclinent pas à une grande admiration envers l'Eglise, même si on peut, et c'est mon cas, éprouver le plus grand respect pour certains religieux.

Écrit par : Julie des Hauts | samedi, 25 août 2012

Julie, désolé de vous le dire : vous avez tort sur Pie XII.
Lisez le livre Pie XII de Pierre Blet. Vous verrez qu'il a beaucoup fait pour la résistance au Nazisme et pour le sauvetage des Juifs. Vous avez compris que je ne suis pas aveuglé par l'Eglise catholique, contrairement à d'autres ici ; mais, au nom de la vérité historique, je ne peux pas vous laisser dire ça sur Pie XII.

Quant au reste de l'histoire de l'Eglise catholique, il faut replacer les choses dans leur contexte et ne pas juger les faits passer avec les valeurs d'aujourd'hui, sinon c'est de l'anachronisme qui va à l'encontre de la méthode historique. Lisez aussi Historiquement correct de Jean Sévilla. Pitié Julie : ne cédez pas aux idées reçues de la rue et des médias, vous pouvez faire mieux que ça en matière de réflexion.

Je partage pas mal de vos critiques au sujet des prises de position de l'Eglise catholique dans notre monde actuel. Mais, pour le passé, c'est différent : il faut adopter l'esprit critique historique.

Écrit par : Jérémie S. | samedi, 25 août 2012

Jérémie, j'apprécie votre texte, que pour cause de "bug" je n'avais pas pu lire.Il se peut que vous ayez raison au sujet de pie XII, mais je pense qu'en homme très intelligent qu'il était, il a sans doute fort habilement ménagé, si je puis dire, la chèvre et le chou. L'église et c'est un fait avéré, a aidé de nombreux criminels nazis à fuir, à se cacher dans d'accueillants monastères.

Pie XII a quand même, pour ne pas se mettre Hitler à dos, béni des bombardiers allemands, il y a des documents qui le prouvent.

Je suis d'accord avec vous pour ce qui est du passé qu'on ne doit pas juger à l'aune du présent, mais certains faits pèsent encore lourd.

Écrit par : Julie des Hauts | jeudi, 06 septembre 2012

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