samedi, 09 juillet 2011
A la voix de Kathleen Ferrier
Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s’était voilée
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite au lointain du chant qui s’est perdu
Comme si au-delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu
O lumière et néant de la lumière ô larmes
Souriantes plus haut que l’angoisse ou l’espoir
O cygne, lieu réel dans l’irréelle eau sombre
O source, quand ce fut profondément le soir !
Il semble que tu connaisses les deux rives,
L’extrême joie et l’extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l’éternel.
(Yves Bonnefoy Hier régnant désert, 1958)
Video : Kathleen Ferrier (1912 - 1953), “Che faro senza Eurydice”, Gluck
22:42 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : yves bonnefoy, poésie, littérature, gluck, musique, kathleen ferrier |