Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 31 décembre 2015

Barbara

Une leçon d'articulation.


L'hommage de Serge Lama


Les cons, ça ose tout,  c'est à ca qu'on les reconnait  (Audiard)




16:03 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : barbara, serge lama, bruel, dis quand reviendras-tu | | |

vendredi, 27 novembre 2015

Toujours préférer l'intention sans arrière-pensées de l'original





 

13:33 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : brel, barbara, perlimpinpin, quand on n'a que l'amour | | |

jeudi, 17 juillet 2014

Les coureurs dans les vignes

Il y a bien, dans le Tour de France, le meilleur comme le pire.

Le pire, tout d’abord : cette caravane interminable qui balance sur les routes de France des tonnes de saloperies ; non, pas des fruits secs ou des biscuits bio, mais des chips emplies de sel et de gras et des haribos sucrés, par grappes sur les familles amassées le long des talus. Le Tour de France, comme la Coupe du Monde ou une campagne électorale, c’est avant tout une gigantesque opération de communication

Qui en contient d’autres, selon le principe des poupées gigognes. Celles des sponsors, des partenaires, des équipes, de la gendarmerie nationale, des médias, des coureurs eux-mêmes, bref … Chacun y communique qui pour sa chapelle, qui pour son maillot.L'objet publicitaire traîne partout, comme la carte de visite au salon du livre. 

Le côté spectaculaire de l’affaire, aussi, bigarré, festif et coloré. Certains diraient peut-être franchouillard ou beauf, je n’en sais rien. Dimension indéniable, le peuple  que les medias ont façonné au sortir des Trente Glorieuses, dans toute sa splendeur. Derrière tout cela, il y a les belles choses.

Quand la caravane est passée et qu’on attend les coureurs, cette route soudainement vide, telle un tapis sinueux parmi les vignes. Comme elle brille, silencieuse. On s’y balade à pieds ou en vélo, on y musarde en paix, on y goûte le silence et la sûreté comme au temps de l’avant Denis Papin. La route est libre, le moment est irréel, le silence reprend ses droits, plus une bagnole, c’est la fête aux lézards et aux lapins.

Les coureurs sont loin encore. Suivre le Tour, cela n’a de signification réelle que symbolique, car il faut avoir en tête que le cycliste est autant un individu affranchi que le membre assujetti d’une équipe. Et le peloton se vit comme une petite cité, une corporation, avec sa hiérarchisation presque féodale. On sent bien que tout exploit individuel ne peut survenir que de très loin, et que nul ne gagne contre cette étrange municipalité roulante.

Hier, il y avait pour finir la campagne beaujolaise.  Le Beaujolais, c’est le pays des vignes et des pierres dorées. C’est un beau coin de France, d’Odenas à Oingt, de Saint-Laurent à Chatillon, sinueux au vertical, par des chemins qui ne savent pas ce qu’est le plat, autant qu’à l’horizontal, à travers les coteaux où le raisin mûrit. Il faisait 35°, sur le pays. « Ça cogne aujourd’hui », disait jadis ma grand-mère, en plantant sur ses cheveux blancs un chapeau de paille, d’été en été plus esquinté. Puis nous allions cheminer par ces coteaux brûlants, jusque la rivière. Mais eux ne musardent pas. Ils ont une victoire d’étape, une place au classement, un rang à tenir, une prime et une augmentation en tête.

Le Tour est joli parce que la France est jolie : j’entends, cette France des paysages, cette France déconnectée des métropoles, du commerce, de la politique et des écrans. Cette France de la transmission. J’ai entendu une mère crier à son petit qui courait devant :  «Ça cogne, mets ton bob ! ». Et lui plongeait malicieusement sa main dans un sachet de haribos, pour en enfourner deux ou trois dans sa bouche.

Aujourd’hui encore, il y a eu des chutes, des abandons. Le Tour n’a de sens et de beauté que s’il est compris comme métaphore de la vie. J’ai appris aujourd’hui le décès d’un de mes anciens élèves. Il avait l’âge de ces coureurs, il s’est tué en vélo, paraît-il.  

Et puis la course se prolonge, se poursuit. Elle va se poursuivre au-delà de cette étape, au-delà de ce Tour 2014, avec son lot de consolations impossibles, de dépassement de soi, de renoncements  et de victoires. Au-delà de ces coureurs et de ces spectateurs. Un long fil ... Chanceux sont ces coureurs de le disputer,certes, ces spectateurs d’y participer à leur façon.  C’est ainsi que j’ai fini par lire le Tour, malgré sa caravane publicitaire, le grand show du village départ, les clips culturels de France-Télévision et la pauvreté des éléments de langage des commentateurs, de « satisfaire un besoin naturel » à « avoir des sensations dans les jambes»…A l'instant, les coureurs étaient dans les vignes.  Ils seront bientôt  dans les alpages. Un jour, ils ne seront plus. Nous non plus. Nous n'avons qu'un dossard. Comme le chantait Barbara, accrochée à son piano comme ceux-ci à leurs vélos, artiste jusqu'au bout des doigts comme eux, à leur façon, jusqu'au bout des pieds, l'important, c'est de bien faire son numéro.

beaujolais,tour de france,cyclisme,littérature,barbara,

22:00 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : beaujolais, tour de france, cyclisme, littérature, barbara | | |

mercredi, 09 octobre 2013

S'il pleut à la Saint-Denis, la rivière sort neuf fois de son lit.

Aujourd’hui, saint-Denis, c'est  la Journée mondiale de la Poste. J’ai appris à cette occasion que la poste royale avait été fondée par Louis XI le 9 juin 1464, par l’édit de Luxies. Des échanges de courriers, néanmoins, on en trouvait déjà dans le livre de Néhémie  (ch 2 – 7,8,9) : « Et le roi me donna ces lettres car la main favorable de mon Dieu était sur moi ». Des échanges de courriers, mais pas de poste !

La carrière de chevaucheurs, au Moyen Age, devait être fort agréable. On s’imagine volontiers, parcourant des forets, de relais en relais, durant des lieues, je veux dire de vraies forêts comme il s’en rencontre dans les romans de chevalerie. Un peu comme les premiers aviateurs du courrier postal, ces personnages porteurs de nouvelles étaient tout puissants, il paraît même qu’en cas de retard, ils pouvaient réquisitionner les chevaux des particuliers.

Les postillons portaient de jolies bottes. Des bottes faites de bois et de cuir, qui pesaient environ trois kilos et remontaient jusques aux genoux pour les protéger en cas de chute. A cause de la distance entre les relais, le populaire les surnomma les bottes de sept lieues.

Pendant très longtemps, la distribution du courrier se fit d’une ville à l’autre, mais rien n’était prévu à l’intérieur d’une même ville. C’est Louis XIV qui ordonna un service de distribution dans Paris intra-muros, ce qui généra l’invention de la boite aux lettres et du même coup du facteur à tricorne, employé de la petite poste de Paris.

saint-denis,louisXI,john lennon,barbara,brel,

Dans un autre registre, on célèbre aussi aujourd’hui la naissance de Lennon et la mort du Che. Incroyable, tout ce qu’on apprend d’un seul clic sur une page wikipedia.  Lennon et le Che, deux icônes de la société warholienne, qui firent vendre au moins autant de posters que Le Chat Noir de Toulouse Lautrec et la photo de Rimbaud en communiant réunis. C’est aussi l’anniversaire de la mort de Brel. Et je pense à chaque fois à ce bel hommage que Barbara lui rendit dans Gauguin, d'une voix déjà fort éraillée par la maladie qui allait à son tour l'emporter. Gauguin, cette chanson à tiroirs tout en aimante nostalgie, comme beaucoup d’autres de la dame en noir. Il pleut et les Marquises sont devenues grises...




05:07 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : saint-denis, louisxi, john lennon, barbara, brel | | |

dimanche, 03 juillet 2011

Franz

Franz, premier film écrit et réalisé par Jacques Brel. Un inoubliable moment du septième art, gravé sur la pellicule, un superbe pied de nez de deux dilettantes à un art que la technicité, le marketing et le stéréotype n'ont pas encore décomposé. 

1971 : Sur les plages de la mer du Nord, dans une pension de famille peuplée de gens médiocres, comme il s'en raconte au plat pays chez ces gens-là, Brel interprète "Léon", Barbara "Léonie". Elle n'est pas franchement comédienne, lui tout juste metteur en scène; elle a cependant accepté : goût du risque, amitié, inconscience ? L'air du temps, de l'époque le permettait. Et c'est une belle aventure. Et c'est une belle amitié. Regardez comme ils sont beaux, tous deux :


Jacques Brel Barbara Extrait de Franz 4 par lightning49

A sa sortie, le film a fait un bide. Total, et sans doute justifié. La critique n'aime pas les impromptus. Et le public n'a que modérément le goût de l'aventure. Le huis-clos respirait trop le théâtre filmé, la chanson racontée. Franz, film hybride, qui disait à une époque friande d'autres horizons les turpitudes de Léon et de Léonie demeura sans lendemain.

Je me souviens l'avoir vu plusieurs fois à l'époque, comme on repasse en boucle une chanson, comme on s'imbibe à petits feux d'un décor inattendu, dans la salle d'un petit cinéma de Tournon qui ne le laissa qu'une semaine à l'affiche. Barbara n'a jamais regretté. 

« Je signe Léonie, tu sauras qui je suis »: c'est ainsi qu'elle conclut la chanson Gauguin, dédiée au Grand Jacques, bien des années après sa mort. Elle aussi est morte à présent. Nous les regrettons souvent. Vif est donc le plaisir de les retrouver, en images et en chansons.



Barbara: clip Gauguin par ouah93

 

09:32 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : franz, brel, barbara, chanson française | | |

mercredi, 24 novembre 2010

La Berma-Barbara

 La France vieillit, et le souci commémoratif, qui n'a jamais pris un tour aussi commercial que depuis quelques années, semble accompagner ce vieillissement. Bien sûr, tout n'est pas à jeter dans cet effort à l'adresse du bon public de la société de compilations. Pourtant. Ce culte de l’émotion tous azimuts finit par avoir quelque chose d’indigeste.  « Je ne peux pas me servir des morts qui ne sont pas les miens », déclara un jour la chanteuse Barbara à Denise Glaser, dans l’émission Discorama.

Une fois de plus, c’est aujourd’hui l’anniversaire de la mort de « la grande dame brune ». Je dis une fois de plus, parce qu’il en est de cet anniversaire comme de tous les autres : nous nous éloignons des vivants que nous avons connus, aimés. Le souvenir d’eux en effet  s’estompe et puis soudain, nous nous apercevons de cette distration qui n’est pas une indifférence mais pourrait y ressembler. Le 24 novembre 1997 disparaissait la chanteuse Barbara.

Avec beaucoup de délicatesse, de prudence et de talent, elle  avait  su approcher un à un tous les éléments de son drame personnel pour l'envelopper derrière une confidence, dont elle apprit à son public que son partage devrait, peu à peu devenir un art - ou n'être pas : La confidence esthétisée, sublimée par la note et par l'articulation : A sa poursuite, j'ai couru un temps les routes de France et de Hollande, et campé non loin de son piano dans le provisoire du théâtre des Variétés ou de Bobino. Son approche de la scène était empreinte de la conscience du temps qui passe, de la mort qui vient, de l'amour qui illusionne, et de l'art, seul capable de figer l'instant de la mort comme celui de l'amour.  Recréer chaque soir, comme si le temps qui passe n'avait plus d'incidences, le même rituel, au geste près, au souffle près. Et, derrière le voile de cette maitrise technique, laisser croître en lui l'émotion du spectateur, comme monte la mayonnaise. J'avais vingt ans, et cela m'épatait : « La scène est un pouvoir, disait-elle. Mais c'est un faux-pouvoir ». C’est cette leçon, essentiellement, que j’ai retenue d’elle. C'est le sens de ce billet qui suit, vieux d'un an déjà, et que je republie :

 _________________________________________

 

Barbara, la Berma - la Berma, Barbara...  Une même façon de découvrir le double B.A-BA, un apprentissage par deux voix, deux voies guidant nos pas vers la même, splendide et étonnante mystification, prodigieux rite que celui de la scène : « Mais tout d’un coup, dans l’écartement du rideau rouge du sanctuaire, comme dans un cadre, une femme parut et, aussitôt à la peur que j’eus, bien plus anxieuse que pouvait être celle de la Berma, qu’on la gênât en ouvrant une fenêtre, qu’on altérât le son d’une de ses paroles en froissant un programme...  

 

La Berma, il me fallut l’immense privilège de tout l’ennui de ces vacances de Pâques, puis de celui des Grandes, comme on disait alors, ennui qui se prolongeait jusqu’à la mi-septembre, pour la rencontrer, cet être de papier – comme le murmurent les proustiens qui ont lu leur Genette. Mais pour moi, la Berma, c’était un être vivant, un être de chair; c'était déjà Barbara... Or ce billet, qu'il soit d'abord l'hommage que je rends ici à Monique Serf, laquelle nous a quittés un 24 novembre, il y a désormais douze ans - douze comme le nombre de syllabes dans un alexandrin... L'alexandrin, un mètre que Barbara utilisa rarement,  lui préférant l'octosyllabe :

« J'ai eu tort, je suis revenue
dans cette ville loin perdue
ou j'avais passé mon enfance.
J'ai eu tort, j'ai voulu revoir
le coteau où glissaient le soir
bleus et gris ombres de silence… »

 

 Une chanson, cependant, Drouot, a été écrite en alexandrins, oui, que voilà :

 

« Dans les paniers d'osier de la salle des ventes
Une gloire déchue des folles années trente
Avait mis aux enchères, parmi quelques brocantes
Un vieux bijou donné par quel amour d'antan

 

 

« Je l’écoutais comme j’aurais lu Phèdre, ou comme si Phèdre, elle-même, avait dit en ce moment les choses que j’entendais, sans que le talent de la Berma semblât leur avoir rien ajouté. J’aurais voulu – pour pouvoir l’approfondir, pour tâcher d’y découvrir ce qu’elle avait de beau – arrêter, immobiliser longtemps devant moi chaque intonation de l’artiste, chaque expression de sa physionomie ; du moins, je tâchais, à force d’agilité morale, en ayant avant un vers mon attention tout installée et mise au point, de ne pas distraire en préparatifs une parcelle de la durée de chaque mot, de chaque geste, et, grâce à l’intensité de mon attention, d’arriver à descendre en eux aussi profondément que j’aurais fait si j’avais eu de longues heures à moi… »

 

Barbara, c’est au Palais d’Hiver, une salle de concert lyonnaise à présent détruite, que mon cœur et ma fascination, encore neufs de tout profond consentement, se sont ouverts à elle. Et comment, me présentant à la loge de l’artiste pour lui demander (à la fois très humblement et très orgueilleusement),  un avis autorisé sur les poèmes que j'écrivais alors  (« Personne ne saura dire comme / Rien ne pourra plus sauver l’homme »…), comment aurais-je pu, de toute façon, oublier ces lignes d’ouverture du second tome de la Recherche au titre si évocateur, dans lequel je pistais déjà le monde et ses contours, à la recherche d'un art d'écrire que je rêvais de faire mien ?  Quelle ferveur, quelle gratuité coulaient encore dans mes veines ?

 

Barbara a été la seule personne au monde qui - à chaque fois que je la retrouvais, inlassablement, m’a demandé : « Roland, vous écrivez en ce moment ? » Car elle avait compris quel arôme, quel vertige, quelle poigne, l'écriture ... Cette question autant proposée que posée, et ces lointains théâtres (de l’autre siècle déjà) sonnent à mon oreille ce matin…

Car aujourd’hui encore, ce texte du narrateur - comme disent les proustiens - me paraît avoir été écrit non pour la Berma, non même pour une image d’elle, mais pour ce mystère qui réunit la scène et la salle comme pour une cérémonie, cérémonie d’un sexe et de l’autre, d’un âge et de l’autre, d’un humain à un autre ; mystère qui est, certes, un pouvoir; mais un pouvoir, comme le disait si justement Barbara dans son interview qui vous attend plus bas, qui demeure un faux-pouvoir. A la vouloir trop sincère, trop semblable à nos tragiques désirs d'authenticité, nous aurons fini peut-être par la perdre, cette frêle dramaturgie qu’est l’art de la scène. La Berma, donc, Barbara…   école d’une même dramaturgie : les rappels de Pantin en 1981, les visites aux prisonniers, la jeunesse orpheline, les hommes qui l'ont accouchée, à peine... Suit une video de 10 minutes de survie.

 

rideau_pt_web.jpg

 

 

Lire la suite

10:11 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : littérature, barbara, chanson française, marcel proust, actualité, culture | | |

samedi, 24 octobre 2009

C'est une chanson pour femme blonde

A un mois d'un anniversaire douloureux, souvenir perso (ému) de la rue des Pyrénées, des Buttes Chaumont, de Monique Serf :

Et puis, ce qui demeure devant l'Eternel une leçon d'articulation inégalée :

A propos de Barbara, sur ce blog :
A revoir : La comparaison qui tue
Franz :
A relire : histoire de dame brune ;

17:23 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : hop là, barbara, rue des pyrénées, franz | | |

samedi, 04 octobre 2008

La comparaison qui tue


Et puis :


Et puis :


 

Et puis :

 

Et pour finir

00:03 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : barbara, musique | | |

samedi, 27 septembre 2008

Le mystère de la scène

Personne n'en parla aussi bien qu'elle : c'est juste après la chanson "du bout des lèvres", l'interview


Une leçon d'articulation, à chaque consonne d'appui. Et puis, un autre interview où il est question de Bobino, rue de la Gaieté.


 La mort. Après la mort, le mythe...


02:36 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : barbara, théâtre, scène, le mystère de la scène | | |