jeudi, 11 mars 2010
Le parti des abstentionnistes
C’est ce que les partis ont trouvé de plus filou pour enrôler les abstentionnistes dans leur univers frelaté : cette expression ridicule, fausse et tordue : le parti des abstentionnistes. Je ne sais quel communicant véreux en profondeur a créé l’expression : un de gauche, un de droite ? un petit copain du centre ? Je ne me souviens pas, non plus, depuis quand on la répand à profusion dans les medias pour forcer la main de l’électeur. Voter étant, de ce point de vue, la seule attitude normale, civique, responsable, celui qui ne l’adopte pas n’est donc récupérable qu’au prix de cette contorsion sémantique absurde : lui aussi serait membre d’un parti, lui aussi aurait une opinion enrolable, il serait membre du parti des abstentionnistes. Les fumiers !
Cela s'inscrit dans le paradigme d’une idéologie puante (comme beaucoup d’autres, venue des USA), le comportementalisme. De la même façon que vous seriez fumeur ou non fumeur, vous vous retrouvez ainsi votant ou non-votant ; ces gens-là, souvent adeptes de l’hygiénisme physique et moral au moins autant que de l’hygiénisme politique, vous expliqueront toujours que vous êtes réductible à ce que vous faites, comme le petit bourgeois est réductible à ce qu’il possède, l'animal à ce qu'il chasse. Pour ma part, j’ai tour à tour fumé et non fumé au moins autant que j’ai voté et non voté, bu et non bu, sans me définir pour autant comme un fumeur ou un non fumeur, un votant ou un abstentionniste, un gars sobre ou un alcoolique.
Abstenir : du latin abtinere, tenir éloigné. S’abstenir : se tenir éloigné…
Une attitude unanimement réprouvée, tant le vote est devenu, jusque dans les aspects les plus futiles de la société du spectacle, à la fois un jeu et une mise en scène de soi ; il n’est qu’à compter le nombre de fois où l’on sollicite, ici et là, de jeux stupides en sondages inutiles, votre implication, participation, point de vue, solidarité – appelons ça comme on veut – à l’édifice prétendument commun…
Je n’irai pas voter dimanche parce qu’au final les deux partis qui se retrouvent au second tour mènent sur le fond la même politique depuis des décennies. Ces deux partis n'ont-ils pas tous deux été créés, d'ailleurs, pour être, à toutes les strates de la participation citoyenne, de gigantesques et efficaces usines électorales ? Et qu’au premier tour les listes prétendument dissidentes, d’un bord comme de l’autre, ne font, in fine, que servir la soupe aux deux autres. Servir le nombre. On se compte.
Je n’irai pas voter parce que je n’ai aucun intérêt à voir au pouvoir untel plutôt qu’untel.
Aucun intérêt particulier non plus à faire partie du nombre. Je n’irai pas voter parce que je ne suis membre d’aucun parti, et surtout pas de celui des abstentionnistes.
Ne pas donner sa voix, pour sauver sa parole.
07:06 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : régionales, politique, société, ps, ump, regionales |
Commentaires
Cher Solko, voilà une mise au point sèche et nécessaire.
Ne pas donner "sa voix", en effet, et prendre la parole, d'une façon ou d'une autre, "ailleurs", pour la beauté du geste, même en vain, dans une envie hypothétique de communauté contractuelle (et non pas dans la logique d'un communautarisme assassin) où nous puissions nous (re)trouver.
Écrit par : nauher | mardi, 09 mars 2010
- Nauher: c'est quoi "une communauté contractuelle"? comment vous la définissez? (question vraie, sans ironie)
Écrit par : Sophie | mardi, 09 mars 2010
Solko, moi qui vais donner, une fois de plus, "ma voix" (combien en ai-je pour donner ainsi, mais ne donne-t-on ce qu'on n'a pas), je vous lis avec un sincère intérêt. Et n'argumenterai en aucune façon, tout ce que je pourrais dire, le savez déjà.
Écrit par : Michèle | mardi, 09 mars 2010
@Sophie : Depuis le contournement du vote contre la Constitution européenne, on peut affirmer que la communauté politique est un leurre. Elle fonctionne dans une logique où, quoi que nous fassions, le résultat est posé comme un a priori, à la discrétion des intérêts du pouvoir (réel ou occulte). Les corps intermédiaires (notamment syndicaux) ayant été réduits comme peau de chagrin, le monde associatif étant depuis fort longtemps phagocyté, il ne nous reste, je crois, que la composition d'un "lieu autre" (les blogs par exemple, les revues rééllement indépendantes -et il y en a peu-) pour que l'échange se fasse, contradictoirement, avec le droit au silence, à la critique, à l'interrogation. Non pas sur le mode égalitariste du "tout se vaut" mais sur celui du "partage" consenti et parfois récusé. C'est ce que, peut-être, nous cherchons lorsque nous écrivons (bien ou mal peu importe), lorsque nous proposons d'aller vagabonder dans le territoire de tel ou tel (et notamment dans le territoire littéraire). Communauté de paroles, d'idées peut-être, qui ne nous soumet pas à un rapport hiérarchisé (ou pour être plus exact : dont la hiérarchisation est fluctuante) mais qui finit par dessiner des accointances, des "amitiés" affranchies des contingences spatiales. Trouver ceux qui parlent la même langue, dans un monde de plus en plus enclin à la perdition de la langue même.
Écrit par : nauher | mardi, 09 mars 2010
@ Sophie : Très simple : Une communauté de gens qui se sont choisis.
Écrit par : solko | mardi, 09 mars 2010
@ Sophie : Nauher appelle aussi cela : "Chercher des plumes de même encre".
Écrit par : Michèle | mercredi, 10 mars 2010
S'il était possible et si ça pouvait être autre chose qu'une vision de l'esprit, je vous dirais que j'adhère à plus de 200 pour cent à ce texte, Solko.
Mais ça ne sera sans doute pas une surprise pour vous. En tout cas, ça fait du bien de vous lire, ça rassure.
D'abord, les fumiers, oui, les ordures ! Ils nous sortiront bientôt "le parti des sans parti". La logique est simple : les abstentionnistes sont de dangereux subversifs en ce qu'ils refusent la légitimité du scrutin majoritaire et la légitimité de l'association de malfaiteurs pompeusement auto-appelée "la classe politique."
D'ailleurs, à ce propos, les marxistes doivent en prendre un sacré coup dans leur gueule avec leur lutte des classes. La dialectique de leurs fantasmes n'avait pas prévu l'entrée sur scène d'une autre classe que celles des prolos et des bourgeois.
Or, il s'agit bien pour l'abstentionniste de dénier à cette caste d'enculés toute légitimité historique.
Celui ou celle qui va placer dans les urnes son petit avis cacochyme, qu'il ou qu'elle le veuille, donne entière légitimité autant à Sarkozy qu'à la Le Pen. Il ou elle reconnait la validité de leurs arguments et de leurs engagements. Point barre. Il ou elle reconnaît à tous et toutes le droit de meurtre sur la vie et l'intelligence.
L'abstentionniste dit "non" et désigne comme tricheurs tous les participants à ce poker menteur.
J'apprécie beaucoup votre refus d'être étiqueté. Dans tous les domaines...J'ai moi-même aimé (ou aime encore) boire, fumer, rigoler, plaisanter, détourner, voler les voleurs, écrire, chanter, baiser et aucun des substantifs ou qualificatifs qui pourraient sortir de ces différentes pratiques ne peut me définir.
La vie est bien ailleurs.
Nous ne sommes pas des insecets pour planches d'entomologistes...
Il y a plus grave dans votre juste colère : c'est la non-reconnaisance de l'autre. Moi, ou nous, on ne traite pas un votant socilao, stalinien, libéral de votant ou de voteur ou de brebis bêlante (Quoique..)
Nous ne les enrôlons pas dans notre volonté intime d'agir.
Qu'ils nous foutent donc la paix !
PS : à qui me dirait, facile pour toi, tu vis à l'étranger, je réponds bêtement qu'un résident français a possibilité et droit de s'inscrire au consulat pour voter, ce que je m'abstiens de faire, et que, sous les cieux gaulois j'avais exactement le même engagement du non-engagement..Quand je m'engage, j'aime que ce soit de ma propre initiative. Mon opinion n'agit pas comme le juxe-box, quand on lui intime l'ordre de s'exprimer. J'ai dû voter deux fois dans ma vie et ça n'est pas ce que j'ai fait de plus intelligent.
Merci à Nauher de rappeler le désaveu du vote par les thuriféraires mêmes du vote (constitution européeene)
Et je pense même qu'après un tel camouflet, faut avoir quelque chose dans les yeux qui n'est pas vraiment à sa place en se rendant aux urnes.
Sans ses burnes...
Pour qui vos tétons ? ouaf ! ouaf ! ouaf ! ouaf !
Écrit par : Bertrand | mercredi, 10 mars 2010
Tiens, j'aime beaucoup votre "détour" par l'étymologie, cher Solko. Et j'ajoute : dans un milieu très bien pensant - le milieu enseignant - je refuse le vote clairement pour être "un sale type". Et ça marche plutôt bien.
Et puis, il faut bien dire que chez moi la balade jusqu'au bureau de vote n'est pas très plaisante.
Écrit par : tanguy | mercredi, 10 mars 2010
N'est-ce pas ce qu'on nomme aujourd'hui l'hyperdémocratie? Ou alors le mariage fielleux de la quantité et du pouvoir...Je crois qu'il manque le sens politique à toute cette "affaire", une forme d'incarnation vraie du politique car si les ingrédients démocratiques de représentativité nous sont nécessaires en tant que contre-pouvoir ou qu'autre pouvoir ils ne sont plus facteur d'équilibre et sont leur propre finalité: pouvoir auto centré, vision à très court terme, marketing éléctoral, gestion de l'image, langue de bois (totalement appauvrie de plus!!! On arrête pas le progrès!)...culte de soi et de la fausse appartenance à ces partis, coquilles vides qui ne sont qu'un instrument pour "exister" sur cet échiquier de bouffons reproductibles (pas facile d'avoir une stratégie quand tous les pions sont interchangeables et qu'ils renvoient une image identique...). J'aurais tendance à "croire" au vote aux plus petits échelons locaux mais il est vari que désormais tous participent de cet édifice et les intermédiaires ne régulant plus rien comme l'a souligné nauher, il devient même difficile de croire en ces acteurs politiques de proximité également. Je ne sais pas dans quelle mesure les hommes politiques ont réellement prise sur cet état de fait, s'ils ne sont pas pris dans un système, un monstre que nous aurions créé et qui semble nous échapper. Je n'en désespère pas pour autant.
Écrit par : Marie-Hélène | mercredi, 10 mars 2010
- Marie-Hélène: je ne suis pas d'accord sur le "nous" de "ce monstre que
nous avons créé". je ne suis pas d'accord du tout avec cette culpabilité.
- Bertrand:vous vous insurgez contre la "non-reconnaissance de l'autre" mais ceux qui votent ont dites-vous quelque chose dans les yeux qui n'est pas à sa place" et "donnent entière légitimité autant Sarkozy qu'à Le Pen; hum hum!
- Nauher: "trouver ceux qui parlent la même langue"?mais pour faire quoi? se voir en ce miroir?
Écrit par : Sophie | mercredi, 10 mars 2010
@Sophie: lorsque je dis "nous" c'est que je pense que la responsabilité est collective et qu'elle nous dépasse aussi: des choix, tant politiques que de vie, multiples et successifs ont été posés en conscience ou pas et ont entraîné cet état de fait. Que nous le voulions ou pas nous en faisons partie je crois, ce qui ne veut pas dire que nous soyons tous coupables de cela (question qui mériteraient réflexion par ailleurs). Concernant cette idée de culpabilité qui introduit la notion morale de faute donc, je dirais certains sont plus coupables que d'autres de par leurs responsabilités et la place qu'ils ont, oui. (Etre capable de culpabilité c'est aussi la façon de tenir compte du réel).
Écrit par : Marie-Hélène | mercredi, 10 mars 2010
- Marie-Hélène: j'entends bien ce que tu dis mais je persiste: je n'en fais pas partie!!!
Écrit par : Sophie | mercredi, 10 mars 2010
@ Marie Hélène : la seule chose que j'ai faite et qui relevait de ma responsabilité, depuis que j'ai été en âge de raisonner, fut d'organiser les conditions matérielles pour une survie décente et pas trop abrutissante, au centre de cette société en crise depuis un sacré moment, et qui ne cessait de me mettre de nouveaux bâtons dans les roues. Pour le reste ...
Les deux guerres mondiales qui ont bousillé l'Europe étaient en voie d'achèvement quand la société de l'information et de la communication a été théorisée aux USA puis en Europe, puis organisée en France , par le gouvernement de Giscard et ses continuateurs socialistes. La réforme de l'éducation nationale, pilotée par l'OCDE est en cours depuis 1974 (collège unique) jusqu'au ministre actuel en passant par l'Allègre Jospinien (et Royal en co-Allègre). De quoi me sentirais-je à titre personnel responsable ? Quant au vote, vous savez... Le type qui "a voté" se sent plus impliqué, mais c'est un tel leurre... "L'hyperdémocratie" est une dictature administrative soft, dans laquelle les hommes et les femmes ne sont que des matricules interchangeables. Je crois que c'est une imposture historique assez bien montée, hélas !
@ Sophie : D'accord avec vous, le pauvre type n'est pas coupable...
Écrit par : Solko | mercredi, 10 mars 2010
@ Tanguy :
Ah ! vous savez, moi je suis très étymologie... L'étymologie, ce n'est pas à un lecteur de Vialatte aussi averti que vous que je vais l'apprendre, il n' y a que ça de VRAI dans la langue, du moins d'incontestable. Et donc, se tenir à l'écart, au loin, oui. Garder pour soi sa propre voix, continuer à parler.
Aucun de ces hommes ou femmes politiques, formés à l'école d'un parti, quel qu'il soit, n'est à même de porter notre parole. Aucun. A la limite, on pourrait engager sa parole, oui. Mais sa voix, je le maintiens : c'est compromettant.
Écrit par : solko | mercredi, 10 mars 2010
@ Sophie : Il me semble que ce que Bertrand veut dire - pardon de parler pour lui, mais il pourra toujours corriger si je me trompe - c'est que voter, c'est admettre que tous les choix ont une validité égale, y compris ceux pour lesquels on ne vote pas. Alors que ne pas voter, c'est ne pas engager sa voix sur ce terrain-là de la manipulation médiatique, orchestrée en coulisses dans les partis, les institutions, les loges et autres instances privées.
Il est tout de même troublant, par ailleurs de voir qu'un même pays, après avoir refusé majoritairement un traité de constitution européenne porte au second tour d'une présidentielle peu après deux candidats se réclamant d'elle et finalement donne une majorité écrasante à celui qui leur dit qu'il ne tiendra pas compte de leurs voix pour imposer cette même constitution. Tout ceci est une imposture qui,avouez-le,n' invite guère à prendre le vote au sérieux tant une partie non négligeable des électeurs est manipulable facilement, tant tout peut s'expliquer, se valoir, se parjurer aussi facilement dans un tel système. Que cela ne nous empêche pas d'être confarfe à souhait, c'est peut-être la seule liberté qui nous reste.
Écrit par : solko | mercredi, 10 mars 2010
@ Bertrand : Mon cher Bertrand, si vous n'habitiez pas au bout du monde, et si je n'y habitais pas non plus (de votre point de vue) il y a longtemps que je vous aurais invité à boire un coup. Cela dit, se lire ainsi mutuellement et régulièrement, c'est bien aussi instaurer une convivialité de pensée vivante et joyeuse, même si les sujets que nous abordons ne le sont pas toujours. Et comme le rappelle Michèle (que je salue au passage), c'est ce que Nauher (que je salue au passage) appelle chez vous "chercher des plumes de même encre" Non pas pour se voir dans un miroir. Mais déjà, face au terrorisme du plus grand nombre, savoir et sentir que non, on ne perd pas la raison.
Écrit par : solko | mercredi, 10 mars 2010
@Sophie & Solko: vos positions me font réfléchir. Je me dis peut-être que c'est un sentiment de responsabilité sociale un peu diffus qui me fait aussi penser que si nous n'avons pas pu empêcher cela c'est que nous en sommes aussi complices...Je dis ce que je ressens - je n'ai pas dit que c'était la vérité - et crois qu'une troisième voix, celle que vous défendez est plus saine car plus juste et libératrice d'une certaine façon. En tout cas, oui cela me fait réfléchir, merci.
Écrit par : Marie-Hélène | mercredi, 10 mars 2010
une troisième voie!!
Écrit par : Marie-Hélène | mercredi, 10 mars 2010
J'avoue que sans être d'un avis bien tranché, je pencherai plutôt pour la position de Marie-Hélène (première version). La position de Sophie me paraît plus funambulesque et casse-gueulatoire (mais ça ne m'étonne guère) : Affirmer, même en toute bonne foi et avec trois points d'exclamation : "je n'en fais pas partie!!!", ne pourra jamais prouver qu'on n'en fait pas réellement partie (de ce "nous" de la "responsabilité collective"; mais indique juste qu'il serait (ou qu'il est) extrêmement déplaisant d'en faire partie. Ce que je conçois très bien. Mais ça me paraît trop commode, vraiment. Parce qu'alors il faut nier politiquement et la responsabilité et toute idée collective; ce qui me paraît un poil énorme. Parce que cela signifierait, bien au-delà du système électoral qui est ici partie, qu'on n'a en rien affaire avec le "tout". Or si je n'ai rien à voir avec le système politique russe, par exemple, il est très certain que j'ai quelque chose à voir, cela me déplairait-il fortement, avec celui de ce pays et pas seulement au moment des élections, qui se trouve en surplus être le mien. On ne peut que difficilement critiquer le côté "c'est mon choix" du système électoral en opposant en retour un déni de "responsabilité collective" parce que "c'est mon choix".
Écrit par : Pascal | jeudi, 11 mars 2010
@ Pascal et Marie Hélène : "pas seulement au moment des élections" : alors oui, si on parle de la soumission au quotidien à l'air du temps, au système marchand, médiatique, au renoncement à la culture et à la lecture, à la dévalorisation permanente de la critique, à l'admiration devant les stars imbéciles, etc, etc, de toute une société française dont nous faisons partie, je suis d'accord avec vous deux, il y a une complicité tacite, en effet, de l'individu avec le collectif. Mais si on parle d'une responsabilité politicienne, je crois que c'est fait : les partis ont verrouillé l'élection : enfermé dans un mensonge comme dans une pizzeria, l'électeur français n'a le choix qu'entre deux options terminales, le PS et l'UMP comme on aurait le choix entre une napolitaine et une margarita et est définitivement pris en otage devant une politique engageant des processus historiques mis en place bien avant sa naissance. Ce n'est même plus le combat du pot de terre contre le pot de fer. C'est un jeu de dupes, une mise à sac intellectuelle, culturelle et économique organisée conjointement depuis quarante ans par des politiciens carriéristes qui sont seuls responsables de leurs reniements et de leurs forfaitures, qu'ils se revendiquent de la "gauche" ou de la "droite", tout comme de l'un et l'autre "extrême" qui ne font que servir la soupe.
Écrit par : solko | jeudi, 11 mars 2010
Merci, cher Solko, de cette invitation à boire un p'tit canon. Je le ferais volontiers en votre compagnie, c'est certain. Tenez, je verrais bien la terrasse d'un vieux bistro, avec, devant nous, le Rhône gris et bleu qui s'étire..Oui, je verrais bien ça...Avec du soleil matinal et l'ivresse qui monte dans la tête.
Merci aussi d'avoir situé la réflexion de Nauher. Je n'avais apprécié qu'à demi qu'il fût cité sans mentionner d'où on tenait sa réflexion. Un oubli sans doute. C'est pourtant là une bonne part de "la déontologie du net." Un oubli, je répète, car nous connaissons l'un et l'autre le sérieux de "l'oublieuse"
@ Sophie : si je dis que les électeurs ont de la merde dans les yeux, en usant d'une périphrase polie, et aussi,qu'en participant au bal masqué ils donnent légitimité à tous les déguisements - oui, mépris revendiqué, Sophie - je ne les enrôle pas dans ma propre terminologie comme eux le font en nommant le "parti des abstentionnistes."
Je ne leur attribue pas une appartenance abusive à mon parti pris à moi.
J'espère, chère Sophie, que vous en conviendrez...
Amicalement
Écrit par : Bertrand | jeudi, 11 mars 2010
Cher Bertrand, j'en conviens!et volontiers.C'était bien là d'ailleurs le propos initial du billet de Solko.Mais que serait la vie si je ne pouvais vous taquiner un peu, ou apporter un peu de contradiction ici! j'endosse avec plaisir le rôle de la cruche. Une cruche de luxe ça va sans dire!
Écrit par : Sophie | jeudi, 11 mars 2010
J'amerais affiner un poil mon propos sur ce sujet qui mérite encore réflexion et qui est un enjeu clé pour notre pays (et je crois l'Europe). Le "nous" reste primordiale cependant je crois que ne pas vouloir appartenir à ce "nous" dans ce qui fait débat ici c'est refuser toute une idéologie - évoqué en bonne partie par Solko et Bertrand notamment - et reconnaître une forme d'impuissance à notre niveau personnel, ce qui me paraît sain et que je comprends mille fois. Et surtout je crois c'est vouloir remettre les choses à leur place, hiérarchiser, dans le sens où, oui, certains sont plus responsables que d'autres mais ce n'est pas parce qu'ils bafouent haut et fort leurs engagements en se gargarisant d' intentions sans conséquences que nous pouvons quitter le bateau - parce qu'on ne le peut pas en vérité, ce que dit bien Pascal. Nous devons défendre notre vie, notre singularité, ce qui est difficile et dans le même mouvement nous ne pouvons oublier que nous sommes par et dans un monde culturel qui nous dépasse toujours déjà et que nous devons aussi défendre. L'articulation entre les deux est essentielle et passera toujours par le politque. C'est en cela que je parle d'une troisième voie, nous ne sommes pas coupable de cela dans notre histoire à nous, au sens où, oui, nous n'étions même pas nés que les conditions étaient déjà mises en place pour l'avénement de cette hyperdémocratie fallacieuse et qui a réussi à vider le droit de vote de toute sa valeur. Mais nous en héritons et là ça devient plus compliqué. Nous ne pouvons faire autrement qu'assumer cette héritage, le refuser est une façon de l'assumer et ne nous rend pas moins responsable de ce qu'il peut en advenir. Ce "nous" n'est pas totalitaire je crois, il est simplement le signe de ce que de fait nous sommes tenus de reprendre à notre compte cet héritage pour qu'existe un monde commun. Je dirais même pour illustrer mon propos qu'oeuvrer par son blog à la manière des débattants ici présents est une des façons actuelles de s'engager pour cela.
Écrit par : Marie-Hélène | jeudi, 11 mars 2010
Chère Sophie, vous n'êtes point dans le rôle d'une cruche, celle-ci fût-elle de luxe ! ...Et puis (et je réponds un peu en même temps à Marie Hélène en disant cela) la déconvenue d'un abstentionniste c'est avant tout la mise à mort d'une réelle démocratie par le bulletin de vote, les sondages, les mensonges récurrents, la mascarade, alors on ne va pas casser de "la sympathique Sophie" parce que, justement, elle prend réellement la parole, ici même.
Bien amicalement
Ce que dit Marie-Hélène est, à mon sens bien perso,juste. Il s'agit d'un héritage, mais d'un héritage qui a été amputé de ses véritables valeurs. Il s'agirait de redonner (quel vilain verbe !) au scrutin toute sa signification, de remettre l'héritage sur pied, d'en gommer les falsifications.
Mais c'est pas pour demain...Beaucoup trop de choses ont été foulées au pied et ces salopards continuent encore et encore et je maintiens avec force que participer à leurs kermesses c'est les y encourager.
Amicalemnt itou.
Écrit par : Bertrand | jeudi, 11 mars 2010
http://lexildesmots.hautetfort.com/archive/2010/03/08/l-evidence-lamentable.html#comments
Voilà mon cher Bertrand l'erreur (plutôt que l'oubli) réparée. J'allais mettre le lien lorsque j'ai hésité ; voyons, j'avais déjà mis un texte de nauher chez solko, j'allais encore venir installer en lien l'un de ses commentaires. Et pourtant je voulais citer ces mots qui me plaisaient bien et étaient en clin d'œil à Sophie qui questionnait nauher. Bref voulant faire le moins envahissant possible, j'ai pénalisé le seul que je n'eusse dû : L'Exil des mots.
Je te présente donc, Bertrand, mes humbles excuses et ne ferai plus l'erreur de ne point citer mes sources. Surtout de telles !
Je t'embrasse.
Écrit par : Michèle | jeudi, 11 mars 2010
Bertrand: oui je sais bien aussi que c'est de la "déconvenue" et d'ailleurs en ça il me semble que vos raisons de ne pas voter ne sont pas tout à fait semblables aux vôtres Solko, voire vraiment différentes.
(bon oui, je remets un jeton dans le bazar, là!)
Écrit par : Sophie | jeudi, 11 mars 2010
Mais, Michèle, tu es toute excusée... Venant de toi, il n'y avait point péril en la demeure ni, comme disent les juristes, "intention dolosive."
Bises itou
Tiens, tiens, voilà que Sophie sème le trouble sous mes quelques cheveux.
Vous pensez que notre ami Solko n'est pas un grand démocrate ? Non ?
Écrit par : Bertrand | jeudi, 11 mars 2010
Bertrand je réponds en toute simplicité qu'il est très convaincant pour montrer la face obscure de la démocratie,oui. Et qu'il est très fort, oui.Et qu'il s'y entend à semer le trouble sous mes cheveux.Que ça ne date pas d'aujourd'hui. Que je l'écoute toujours très très attentivement.Et que je lui demande pardon de parler de lui ici en son absence.Et que j'espère par cette réponse ne pas botter en touche.
Écrit par : Sophie | jeudi, 11 mars 2010
Attendons alors, le retour du maître de céans...Gageons qu'il éclairera nos interrogations de quelque salvatrice lumière.
Mais je ne pense pas que nos motivations d'abstentionnistes soient très différentes...
La face obscure de la démocratie, c'est bien les démocrates...
Écrit par : Bertrand | jeudi, 11 mars 2010
@ Sophie : Sujet : "La face obscure de la démocratie, c'est bien les démocrates". Vous avez six heures. Vous avez droit, pour composer, à une seule bouteille d'eau minérale (la cruche est interdite), à condition qu'aucune substance illicite, (liquide incolore ou poudre dissoute) ne soit glissée dedans (veuillez passer votre bouteille au détecteur avant de vous installer). Une allusion à Thibaudet est tolérée. Pas deux. Au-delà, ce serait considéré comme un signal de reconnaissance entre dangereux terroristes.
Nous vous invitions également, bien entendu, à éteindre votre portable. Bon courage.
Écrit par : solko | jeudi, 11 mars 2010
@ Marie Hélène : Bien entendu, il s'agit d'un héritage. Mais comme Char l'a très bien souligné il y a déjà presqu'un demi siècle cet "héritage n'est précédé d'aucun testament".
Il me semble que ce qui est atroce dans ces jugements portés sur les abstentionnistes, c'est cette idée que s'ils ne votent pas, c'est qu'ils se foutent de la politique, ou des autres. L'implicite de ce jugement étant que voter une fois tous les quatre ans, c'est suffisant pour faire de la politique (!!!!!). Ce qu'ils appellent "un devoir" (service minimum ?) . Pour moi, voter, c'est simplement collaborer au jeu politicien des partis (rappelez vous aussi que votre voix a aussi, pour eux, un prix, au sens le plus trivial du terme). Bref. Et comme vous le relevez, ce qui se passe ici relevant plus de la parole que de la voix, sans jeu de mots, m'intéresse beaucoup plus.
Écrit par : solko | jeudi, 11 mars 2010
@ Bertrand : Mais à lire vos propres commentaires, on voit bien que vous non plus, mon cher Bertrand, vous n'êtes pas, non plus, très démocrate. Vous seriez même même royaliste, plus "royaliste en tout cas que le roi", que cela ne m'étonnerait pas !
Santé !
Écrit par : solko | jeudi, 11 mars 2010
Oh, Solko, je ne puis être plus royaliste que le roi qu'à mon désespérant insu...
Car les seuls rois qu'il m'ait été donné de rencontrer dans ma vie, le qualificatif des sujets sur lesquels ils régnaient et qu'ils s'évertuaient à surpasser, vous voyez le genre..Hein ? Non ?
Mais si, Brassens a chanté ça, en désespérant qu'on détrone de tels rois un jour...
Écrit par : bertrand | vendredi, 12 mars 2010
"Le poème de Ronsard "Mignonne allons voir si la rose" véhicule une image somme toute très négative des séniors .
Il serait intéressant de pouvoir chercher d’autres textes présentant une image plus positive des seniors pour contrebalancer ces stéréotypes."
(Rapport annuel 2009 de la Halde)
http://petitimmonde.blogspot.com/2010/03/il-est-minuit-monsieur-schweitzer.html
Écrit par : Laurent | vendredi, 12 mars 2010
"Voter blanc" : je m'étonne que les culturalistes (pas les culturistes, qu'on s'entende bien) ne se soient pas encore saisis de la formule pour y lire une quelconque logique discriminatoire et qu'ils n'aient pas réclamé une expression plus neutre, plus politiquement correcte.
Quant au royalisme potentiel de Bertrand, cher Solko, je comprends qu'il y mette des réserves, puisque, depuis que la madone socialiste a voulu s'élever électoralement, ce mot a "gagné" une polysémie dont on se serait bien passé.
Écrit par : nauher | vendredi, 12 mars 2010
Cher Solko,
tant de choses me viennent à l'esprit lorsque je vous lis... j'essaierai de ne pas faire trop long...
D'abord, on ne perd rien à voter, ni sa parole, ni ses idées, on n'est pas gagné par je ne sais quelle impureté, on ne cautionne pas un horrible Leviathan, pas plus pas moins qu'en critiquant l'emprise de la technologie via un blog. On peut voter et par ailleurs dénoncer les turpitudes et les égarements du système politicien...
MAis peut-être y a-t-il méprise sur ce qu'est un bulletin de vote... voter, ce n'est pas donner son adhésion de tout son coeur, de toute son âme, à un parti, à un individu... Les déceptions sont sans doute à la hauteur des atentes et des espoirs déçus de certains... Quelqu'un parle de communauté d'affinités électives... Oui, c'est agréable d'échanger avec des gens qui nous ressemblent, de se sentir "à sa place" parmi eux... MAis la société politique regroupe par définition des groupes hétérogènes... Parfois, j'ai l'impression que certains refusent de voter un peu comme l'on boude un monde qui ne nous convient pas, qui ne nous entend pas... Mais le monde ne nous ressemblera jamais...
A partir de là, le vote peut prendre un autre sens, et notamment celui qui consiste à soutenir une orientation, ou du moins, à éviter le pire, ce qui nous paraît le pire... Pour ma part, je fais une différence entre la droite et la gauche, une différence entre l'UMP et les Verts par exemple... je ne parle pas des individus, peut-être tout aussi arrivistes et mégalos dans un camp comme dans l'autre.
Mais le bouclier fiscal, par exemple, que l'on y soit favorable ou pas ce n'est pas rien.
Si seulement les gens pouvaient considérer le vote comme quelque chose qui n'engage pas toute son âme, comme quelque chose de très pratique, de très concret...
Election, piège à cons : oui, si l'on espère changer le monde par le vote...
Absentéisme, piège à cons : oui, si l'on pense que tout se vaut...
Bien à vous.
P.S.: Il faut quand même rappeler l'enjeu des élections régionales : il s'agit notamment et surtout d'aménagement du territoire et de développement économique. Sur un tel sujet, il y aura des différences concrètes dans les mesures adoptées par la majorité du conseil régional selon qu'elle sera UMP ou Verte, par exemple.
P.P.S.: Au second tour, il n'y a pas que deux listes, deux partis... C'est un scrutin à la représentation proportionnelle, ce n'est pas négligeable.
Écrit par : christian | vendredi, 12 mars 2010
Au second tour, la liste arrivant en tête a le quart des sièges, les autres sièges sont répartis proportionnellement entre les listes qui ont fait un minimum de 5%.
En 2014, ce sera peut-être une autre chanson...
Je voudrais, si vous le permettez Solko, remercier Christian pour la clarté et l'engagement de son propos, que je fais mien, à la seule petite différence que ce ne sont pas les seuls Verts que j'opposerais à l'UMP.
Écrit par : Michèle | samedi, 13 mars 2010
@ Christian et Michèle :
Permettez-moi d'opposer à l'UMP et aux autres mon indifférence dominicale devant leurs orientations que bidouilleront toujours la loi du fric et celle de la vanité humaine.
Écrit par : solko | dimanche, 14 mars 2010
@Christian l'absentéisme (mais l'abstention, ce n'est pas cela) n'est pas penser "que tout se vaut" mais constater que tout revient au même. De le cons-ta-ter. Il suffit pour cela de rappeler que dans les années 90, les gouvernements européens étaient très largement socialistes. Belle époque, n'est-ce pas...
Écrit par : nauher | dimanche, 14 mars 2010
@ Nauher : J'aime beaucoup vos tirets dans le mot cons-ta-ter. Je les entends. J'en rajouterais volontiers deux ou trois : de le cons---ta----ter---.
Écrit par : solko | dimanche, 14 mars 2010
Vous dites cons-ta-ter les choses...
Mais quel est le niveau d'observation requis pour observer les effets d'une politique (déjà, en situant votre argument sur le terrain des effets, "tout revient au même", vous compliquez les choses... on pourrait en effet considérer alors que les hommes politiques n'ont aucune prise sur la société, une société mue par des forces économiques transnationales, etc. Le problème ne serait donc pas les hommes politiques, dont les différences - réelles - ne seraient finalement pas "visibles" uniquement en raison de l'échec du politique à changer quoi que ce soit)?
On cons-ta-te les choses à partir d'une base d'observation individuelle, familiale, communale, nationale, mondiale, intergalactique?
Surtout, ce n'est pas observable... Pour cons-ta-ter, il faudrait, en toute rigueur, comparer sur la même période les mesures prises par un gouvernement de gauche puis de droite... Des conditions d'observation scientifique impossibles à réaliser... On ne peut finalement qu'imaginer, se raconter des histoires, plus ou moins crédibles...
Mais je ne doute pas que les champignons seront toujours aussi bons... quoique...
Écrit par : christian | lundi, 15 mars 2010
Bon. Arrêtez, là, parce que je meurs mais alors vraiment,d'envie d'une bonne poêlée de girolles au beurre avec du persil. Et c'est pas la saison.
Écrit par : Sophie | lundi, 15 mars 2010
@christian : Le renoncement à tout volontarisme politique (si l'on veut bien entendre que le capitalisme est, entre autres, l'antagonisme du politique avec l'économique) est un fait avéré et IL VIENT DE GAUCHE. Peu me chaut alors que l'on veuille discuter sur des broutilles, sur des mesures techniques. L'abandon, mais ce n'est q'un exemple parmi d'autres, d'une certaine idée de la culture, la promotion d'un relativsime issu des tendances les plus néfastes du structuralisme, IL VIENT DE GAUCHE. De cette gauche que vous défendez avec tant d'acharnement, quand elle pratique une hypocrisie fondamentale qui ferait du cynisme de droite un angélisme pathétique.
D'où suis-je pour ainsi cons-ta-ter ? De la place modeste qui est la mienne et qui me met sous les yeux l'échec d'une certaine pensée politique au nom des grands sentiments, au point de pactiser avec les plus radicaux. Je vous propose alors de réfléchir à ce que fut, dans les années 80, la politique des quartiers de la gauche.
La véhémence de ce commentaire ne retire en rien le plaisir que j'ai de débattre. C'est d'ailleurs parce que vous ne refusez pas la contradiction que je réponds.
Cordialement.
Écrit par : nauher | lundi, 15 mars 2010
nauher:
C'est épatant : je ne crois pas avoir un seul instant pris parti pour la gauche, encore moins l'avoir défendu "avec acharnement"...
Pour évaluer les effets d'une politique, on ne peut que se fonder sur des "broutilles" comme vous dites, des mesures techniques (le reste, les mots, les discours, c'est du vent, plus ou moins frais)... Vous visez d'ailleurs des mesures concrètes lorsque vous m'invitez à dresser le bilan de la "politique des quartiers" menée par la gauche dans les années 80... La critique que vous adressez à la gauche, à laquelle vous attribuez tant de maux, devrait vous amener à voter... On ne vote pas forcément "pour", mais également "contre" quelque chose...
Quant au relativisme culturel... il vient de la gauche ou du structuralisme, autrement dit, d'une idéologie politique ou d'une certaine approche épistémologique? Vous allez me dire que les structuralistes sont des gauchistes...
En tout cas, quelle que soit la réponse donnée à la question précédente, je crois que l'on peut distinguer entre une approche objective, affectant pour des besoins scientifiques une neutralité axiologique et une approche subjective, farouchement esthétique.
Le "tout se vaut" (TSV1) peut donc être un postulat requis par les
besoins de la recherche. De ce point de vue, oui, la langue des banlieues peut faire l'objet du même respect que la langue académique, elle a également une histoire, l'une n'est pas plus légitime en soi que l'autre, en tant qu'objet d'étude, d'étonnement, etc. De même, pour les arts urbains.
Le "tout se vaut" (TSV2) peut également avoir un sens esthétique... Bien évidemment, mon propos présuppose d'admettre qu'il n'y a pas de critère objectif du beau, que la beauté relève d'un jugement de goût (donc subjectif).
A partir de cette distinction de registre, je pense que l'on peut avancer deux idées :
D'abord le TSV1 n'implique pas le TSV2. On peut être linguiste, faire une analyse de la prosodie propre au slam, et dire par ailleurs que cela n'atteint pas la "perfection" poétique des vers de Ronsard...
S'agissant du TSV2, cela n'implique qu'une seule chose : assumer pleinement le caractère subjectif de nos appréciations esthétiques et tâcher de faire partager aux autres (ou non), par voie de conviction, notre conception de ce qui est beau, de "ce qui vaut le coup".
(A ce sujet, je ne crois pas que l'on puisse vraiment critiquer la société actuelle en disant qu'elle témoignerait du triomphe du "tout se vaut"... LA télé, les radios, nous inondent par exemple d'une musique "grand public", certes sans grande saveur, destinée à toucher le plus grand nombre... combien d'amateurs invétérés de rap, de "vrai" rap, de rock, de "vrai" rock, maudissent la stérilité esthétique de notre époque... un peu à la manière des amateurs de "vraie" littérature vis-à-vis de la production éditoriale actuelle)
Je ne sais pas si cela a un rapport avec les champignons, mais c'est la réflexion que votre commentaire a fait naître en moi.
Merci à vous.
p.S.: étant donné ce que vous aviez trouvé dans mes précédents commentaires, sur mon soutien inconditionnel à la gauche, afin de dissiper tout malentendu, je ne dis pas dans ce commentaire que j'aime Diam's ou que Diam's c'est aussi bien que Mozart... Je ne le pense pas non plus.
p.p.s.: Je n'appelle toujours pas à voter à gauche... ne voyez pas dans ces post-scriptum un quelconque appel subliminal en ce sens...
Écrit par : christian | mardi, 16 mars 2010
Solko; le "tout se vaut" est un peu facile non? (-;
Écrit par : romain blachier | mardi, 13 avril 2010
@ Romain : Facile ou pas, je n'en sais rien; c'est le fruit d'un constat. On dirait que les partis politiques sont devenus des syndics de copropriété qui gèrent la crise en se repassant la louche à tour de rôle, en fonction du sale boulot qui reste à faire. Encore un peu de patience, vous verrez, le PS reviendra aux affaires. Moi, je garde ma parole. Bien à vous.
Écrit par : solko | mardi, 13 avril 2010
Les commentaires sont fermés.