Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 17 juin 2012

Débat de singes & de signes

Ils n’étaient que signes, et le savaient tous deux :

la lettre et le nombre,

la syntaxe et la monnaie,

la métaphore et le commerce.

 

Quand la valeur de l’or

Ne s’énonça plus que sur le papier,

Le mot fit remarquer à la monnaie :

Tu n’as fait qu'imiter mon arbitraire;

L'homme, c’est par moi qu’il lui revient de s'exprimer !

 

Sans broncher, la monnaie répondit  :

« Ils sont bien trop nombreux, désormais ,

Pour entendre de ta bouche

Ce qui n’a que du sens :

J’ai moi de la valeur !

Quelles sont tes autres armes ? »

              

Le mot découvrit alors

L’éclatement sidéral de son être,

La signifiance à l’infini,

A profusion, silence et musique,

Pensée, engagement, littérature...

 

Studieuse et cynique,

La monnaie observait ce gueux tout en sueur.

« Ta parole n’est que ruse,

Ricana-t-elle enfin :

Mon règne est ce qui est ! »

 

Que dire, qu'écrire, depuis ?

Ce qui n’a plus, nulle part, de sens

Mendie sur les affiches un peu de valeur !

« C’est moi qui  te possède! »

Déclare,  souverainement prostituée,

La monnaie, singe fait signe,

A la lettre, signe fait singe.

21:37 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, solko, monnaie, anciens francs | | |

Commentaires

AU TEMPS DE LA MONNAIE

Sous le mot l'absence de sens
Autre qu'injustifié
Annule les effets supposés
D'une monnaie dont la valeur
Ne s'exprime qu'en grossièreté
Sous le mot en profondeur
Rutile la perle noire
Qui invalide les espèces
Sonnant glas et tocsin
Dans le trébuchet de l'ivresse

Écrit par : gmc | mardi, 18 décembre 2007

Combien m'achetez-vous ce bel alexandrin ?

Écrit par : solko | mardi, 18 décembre 2007

Oui, sauf que le mot ne se négocie pas, il est seulement polysémique.

Écrit par : lexique en folie | dimanche, 23 décembre 2007

Belle parabole.
Dans notre monde, le mot doit faire face à l'empire des nombres. Les pythagoriciens faisaient un usage noble du nombre: il était pour eux l'instrument d'une quête de l'harmonie, de la beauté du monde. Il y avait chez eux une poétique du nombre, de la mathématique, à laquelle reviendront Simone Weil et Maria Zambrano. Aujourd'hui, le nombre ne sert plus qu'à calculer, il est l'outil de la volonté de puissance dans l'illusion de pouvoir tout maîtriser, ce que symbolise la monnaie, il me semble. Mais seul le mot peut dire cette illusion.

Écrit par : Elisabeth | lundi, 18 juin 2012

Les commentaires sont fermés.