Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 09 décembre 2013

Guadalupe et le merveilleux chrétien

Je me demande souvent ce qui a le plus nui au surnaturel : tous ceux qui l'ont nié, parce qu’à leur sens et à leur esprit il se révélait déraisonnable devant la science, incohérent devant la politique, irrationnel pour leur logique. Ou bien tous ceux qui l'ont revendiqué en tant que preuve extrême d'une quelconque et irréfutable existence de l'autre monde. Ces derniers ne s'apercevaient-ils pas qu’ils le rapportaient eux-mêmes (mais en sens opposé), au même rationnel en en faisant une étape de leur raisonnement, quand la ferveur du surnaturel ne peut, par nature, se contenter d’être prouvée ? Le surnaturel n'existe que pour bien montrer à chacun les limites de la raison, de sa raison. Et de tout ce qui enclot l'esprit dans la chaîne sans fin des causes et des effets, des preuves et des résultats, des naissances et des morts. Et comme il est vain de chercher à prouver son existence ou sa non-existence, quand la finalité n'est que de l'admettre ou non. Cette rhétorique du judiciaire, si typique de l'histoire des hommes et des conflits qui la divisent et les brisent, si éloignée du monde platonicien des Idées, l’est tout autant du merveilleux chrétien. C'est en poète que je crois.

vierge de guadalupe,merveilleux chrétien,surnaturel,raison,

Notre Dame de Guadalupe - 9 décembre 1531

Le Mexique fête aujourd'hui l'anniversaire de l'Apparition de la Vierge de Guadalupe, le 9 décembre 1531, à Juan Diego  Cuauhtlatoatzin. Comme dans le cas de celles de Fatima ou de La Salette, les controverses à son sujet ont évidemment été nombreuses, opposant front à front  deux raisons sûres de leur fait et des droits de l'emporter sur l'autre que les partisans tiraient de leur point de vue.

C'est oublier que chaque Apparition de la Vierge relève de ce merveilleux chrétien dont les raisonneurs de tous bords refusent à leur dépens de comprendre l'essence éminemment poétique, comme si ce mot et tout ce qu'il soulève en notre for intérieur était disqualifiant, alors qu'il est la qualité suprême, toute la qualité. L'essence même des âges ténébreux est de mépriser le Poétique.

Mon Dieu, s’il existe un autre monde, ce que j’espère, que la toute puissante raison n’y règne pas comme sur celui-ci, au vu des dégâts qu’elle y commit ! Semer le sérieux, revendiquer le sûr, établir des garanties, voilà qui  ne sera jamais le fait des poètes. Puisse-t-il donc, ce surnaturel, n'être jamais prouvé, par quelque moyen que ce soit. Et qu’il conserve ce caractère ouvert, simple et généreux qui constitue – en quelque lieu qu’on le rencontre – l’essentiel de son mystère, de son miracle et de son indéfectible beauté. 

06:07 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : vierge de guadalupe, merveilleux chrétien, surnaturel, raison | | |

Commentaires

Et pourquoi semblez-vous vouloir que l'essence de ce qui "est éminemment poétique" passe par la foi chrétienne ?
Savez-vous qu'il y a aussi des athées non raisonnables et non matérialistes ? Que la transcendance inexpliquée et surtout inexplicable n'est pas le monopole d'une foi, d'une croyance ?
C'est en poète, que je crois. Je vous comprends.
C'est en poète que je vis. Me comprenez-vous ?

Écrit par : Bertrand | lundi, 09 décembre 2013

Voyons, ce n'est pas parce que je dis que la seule façon d'aborder le merveilleux chrétien (je ne parle pas de la foi) est de le faire en poète que je dis que la seule façon d'être poète est le merveilleux chrétien. Ce serait absurde !

Écrit par : solko | lundi, 09 décembre 2013

D'accord... Mais peut-on aborder le merveilleux chrétien sans avoir la foi ? Je n'en suis pas certain. Tout du moins pas de la même façon. Enfin, je crois...

Écrit par : Bertrand | lundi, 09 décembre 2013

C'est bien ce que fit Vittez en adaptant le Soulier de Satin ! Ou un organiste qui joue du Messiaen. Faut-il la foi d'un saint pour admettre le merveilleux de La légende Dorée ? Etc etc

Écrit par : solko | lundi, 09 décembre 2013

Le merveilleux touche et atteint les incroyants, dont je suis. Je connais la Légende Dorée, j'aime aller dans les églises, les lieux où souffle l'esprit. La religion a permis à de grands artistes, peintres ou musiciens, de faire leurs plus belles oeuvres.

Écrit par : Julie des hauts | lundi, 09 décembre 2013

Je n'ai depuis longtemps plus aucune affinité avec les religions du Livre, et pourtant ce merveilleux-là me touche quand même. Je crois que l'on devient un vieux con le jour où le merveilleux, quel qu'il soit, ne nous atteint plus.

Écrit par : Sarah S. | lundi, 09 décembre 2013

Fauré passa trente ans à la Madeleine sans jamais rater une dimanche.
Il était agnostique...

Écrit par : tamet de Bayle | lundi, 09 décembre 2013

L'apathéiste que je suis trouve ce billet à son goût. Ce billet et le fil de discussion font comprendre pourquoi, quand viendra le moment de se faire la malle, ce mot valise sera un excellent sésame pour flotter dans l'au delà du rien, du tout.
La poésie n'appartient à personne, elle n'a pas de maison, elle ne s'enferme pas, ne se définit pas. Poète n'est pas un statut ,tout au plus, un état temporaire, une utopie indicible. Elle jaillit de nulle part et n'importe où, une évidence difficilement, dicible. Elle existe envers et contre tout...

Écrit par : patrick verroust | lundi, 09 décembre 2013

"Je crois que l'on devient un vieux con le jour où le merveilleux, quel qu'il soit, ne nous atteint plus."

Qu'en termes galants ces choses-là sont dites ! Surtout quand on sait que plus de la moitié de la population des vingt-cinq ans ignore jusqu'au sens même du mot "merveilleux"...

Écrit par : Bertrand | mardi, 10 décembre 2013

Et qui vous dit que je l'ignore, cher Bertrand? Il faudrait peut-être arrêter de prendre les jeunes pour des abrutis! Un peu d'humilité ne vous ferait pas de mal. Est-ce assez "galant" pour vous? Au revoir.

Écrit par : Sarah.S | mardi, 10 décembre 2013

A lire ici un autre témoignage contre la Fête des Lumières organisée par la municipalité maçonnique
http://lantidote.hautetfort.com/archive/2013/12/08/illuminations-ou-fete-des-lumieres-5241810.html

Écrit par : Solko | mardi, 10 décembre 2013

C'est drôle, ça (!) Mais je ne parlais de vous, Madame ! Comment saurais-je que vous avez 25 ans ? Je me le demande bien...
Vous avez des lecteurs un peu nerveux, Solko (!) C'est vous qui les excitez comme ça ! Vous allez finir par boire la ciguë...

Écrit par : Bertrand | mercredi, 11 décembre 2013

Qu'il s'agisse de moi ou non peu importe: j'en ai assez de voir ma génération sans cesse raillée! C'est facile de toujours taxer d'ignorance les générations d'avant. On a même voulu nous coller cette étiquette infamante de "génération Y". On nous a soufflé le chaud et le froid durant toutes nos études. On a dit qu'il fallait savoir "maîtriser l'outil informatique" tout en nous reprochant d'utiliser internet.
Mais alors que dire de la génération d'après, celle qui peuple les lycées d'aujourd'hui et qui est pour ainsi dire née le smartphone à la main?

Il y a des abrutis partout, dans ma génération comme dans la votre Bertrand, et nous ne sommes pas plus ignares que d'autres.
Et je m'énerve car j'estime que nous avons suffisamment morflé pour qu'on évite de nous donner des leçons.

Écrit par : Sarah S. | mercredi, 11 décembre 2013

M'en parlez pas ! Si c'est pas la ciguë, c'est la camisole ...

Écrit par : solko | mercredi, 11 décembre 2013

Tu as raison. Faut pas s'laisser faire. Surtout que "dans ce pays", vous êtes, les jeunes, minoritaires. En même temps, la génération sacrifiée, c'était autre chose, non ? Mais bon.
J'aime que l a jeunesse pousse de bons coup de gueule; "Quand elle se refroidit, dit Bernanos, le monde entier claque des dents"

Écrit par : solko | mercredi, 11 décembre 2013

Une biographie de Bernanos est parue en septembre chez Perrin, de Phillipe Dufay. Elle a de bonne critiques. C'est un beau portrait de lui sur la couverture.

Écrit par : Anne. D | mercredi, 11 décembre 2013

"Sacrifiée" non, je n'irai pas jusque-là! Mais "on" s'est bien payé nos tronches, à commencer par tous ceux qui ont voté Mitterrand en croyant provoquer l'avènement du Messie...

Écrit par : Sarah S. | mercredi, 11 décembre 2013

Et que dire de ceux qui ont voté pour son clone en papier mâché !
Y'a plus que le vieux Chirac, au bord de la démence, pour être encore "dithyrambique" à son sujet !
http://www.lepoint.fr/politique/jacques-chirac-dithyrambique-sur-francois-hollande-11-12-2013-1768317_20.php

Écrit par : solko | mercredi, 11 décembre 2013

@ Anne, sur la biographie de Bernanos par Dufay, lire la critique au vitriol dans Stalker (qui, il est vrai, est plus qu'intransigeant quant à ce qu'on écrit sur ce magnifique écrivain...)

http://www.juanasensio.com/archive/2013/10/27/georges-bernanos-a-la-merci-d-un-journaliste-philippe-dufay.html

Écrit par : nauher | jeudi, 12 décembre 2013

@ Sarah S : ce n'est pas moi qui vous contesterais que le nombre d'abrutis n'est pas fonction de la tranche d'âge. Ce serait un monde merveilleux s'ils étaient tous rassemblés dans un même échantillon. On pourrait les ignorer. "Les vieux faudrait les tuer à la naissance", dit une macabre plaisanterie...
Ceci dit, c'est quoi un abruti ? Pour un que je considère comme un abruti, je suis un abruti fini et ainsi va le monde...

Écrit par : Bertrand | jeudi, 12 décembre 2013

On est toujours l'abruti de quelqu'un, c'est vrai. Pour ce qui est de les voir rassemblés en un échantillon, ma foi, le métro parisien aux heures de pointe, ou les rues les soirs de match France-Tartempionland donnent un bon aperçu de la chose...

Écrit par : Sarah S. | jeudi, 12 décembre 2013

On est toujours l'abruti de quelqu'un, c'est vrai. Pour ce qui est de les voir rassemblés en un échantillon, ma foi, le métro parisien aux heures de pointe, ou les rues les soirs de match France-Tartempionland donnent un bon aperçu de la chose...

Écrit par : Sarah S. | jeudi, 12 décembre 2013

Les commentaires sont fermés.