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mercredi, 07 octobre 2009

Solennelle autant que désirée

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Plusieurs choses arrêtent le regard :

Tout d’abord ce mur d’affiches que battent la pluie, le vent

La taille des étages, sur des boutiques basses.
Toutes ces boutiques qui, malgré matin qui luit, sont fermées.

C’est sans doute dimanche.

L’œil s’attarde aussi sur

Ce pavé dont j’aime toujours autant qu’il soit mouillé de pluie

Et ces rails de tramways et ces fils électriques

Qui profilent un itinéraire.

Un œil plus attentif se pose sur la carriole

Non loin de la porte-cochère et close.

C’est dimanche, oui, jour de repos, en ce pays encore.

L’étroitesse de la rue obscure qui attire l'attention

Au moins autant que la fuite vers la lumière, par la droite de l’immeuble

Un quai, là-bas, ou bien un boulevard.

Nos villes sont toutes faites de ces contrastes entre nuit et jour,

Saleté et luminosité,

De ces ouvertures atteintes par nos seuls regards

Mais jamais par nos pas.

 

Qu’est-ce donc encore que je recueille avec tant d'avidité

tranquille dans ce cliché ?

(Dont peut-être quelques lyonnais judicieux

Pourraient encore identifier l’endroit où il fut pris)


Le noir et blanc, bien sûr…

Cette précieuse poésie d’un réel passé et, bien que reproduit,

Transfiguré.

Supériorité indubitable du noir et blanc.

 

Et puis surtout, surtout,

Cette absence, si flagrante qu’on ne la remarque pas au premier abord,

Mais qui s'impose peu à peu au regard,

A l'âme,

Solennelle autant que désirée,

De tout bipède humain.

06:13 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, écriture, poésie, lyon, photographie, noir et blanc | | |

Commentaires

Très sincère merci. Lisant ce poème c'est votre voix que j'entendais, curieuse de voir si ce poème serait signé d'un autre nom (sur l'écran, je ne vais jamais d'emblée à la fin d'un texte).
Et je suis heureuse qu'il soit de vous et de l'avoir su.

Écrit par : Michèle | mardi, 06 octobre 2009

Il a plu, puisqu'on voit de l'eau à terre, près de la carriole.
C'est l'absence qui domine. Tout est fermé, aucune activité, aucun passant, aucun tramway. Solitude angoissante, renforcée par la vision de la ruelle sombre, le affiches au vent, etc. Seule la perpsepctive à droite donne un peu d'espoir. On se dit qu'il y a là un boulevard, on espère même que ce soit un quai et le Rhône, pour pouvoir sortir de notre impression angoissante.

Écrit par : Feuilly | mercredi, 07 octobre 2009

@ Michèle :
Sixième sens !

Écrit par : solko | mercredi, 07 octobre 2009

Solitude angoissante ?
Tiens, je ne l'avais pas vu ainsi... A cause de l'équilibre entre la lumière et l'obscurité. Entre la part obscure,certes, et celle, lumineuse, de la solitude,sur laquelle la photo me parait miser...

Écrit par : solko | mercredi, 07 octobre 2009

Beau billet. Très très beau. Merci pour la contemplation.

Écrit par : Frasby | mercredi, 07 octobre 2009

Les commentaires sont fermés.