Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 27 janvier 2018

Des nouvelles de Solko

En berne depuis Noël, son animateur étant saisi d’un vertigineux besoin de silence, Solko revient sous la plume de JJ Nuel et sous les traits d’un personnage de polar. Il se révèle un affreux réac et un bon vivant féru de Lyon, dans une enquête plaisamment mené par Brive Noval, un détective-sumo. Ce récit plein d'humour et sans prétention s’inscrit dans une double tradition : le polar français, qui aime toujours s’attarder dans les décors et plonger le lecteur dans les ambiances urbaines ; la Lyonnaiserie, puisque l’urbs dont il est question est l'inépuisable cité de Scève et de Rabelais, de Soulary et de Béraud, auquel Nuel n’oublie pas de rendre - merci à lui - un hommage appuyé en passant. Plus d’infos ici

solko,nuel,hôtel-dieu

22:22 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solko, nuel, hôtel-dieu | | |

mardi, 18 novembre 2014

Dans les limbes

Très occupé dans la création des couvertures des deux  premiers livres du BUG qui seront disponibles dès le 15 janvier. Les démarches administratives coûtent aussi du temps. Les relectures, surtout. J'ai ainsi commencé à goûter tous les délices de l'insécable et toute la poésie du demi-cadratin. Du coup, la semaine a passé comme une comète, c’est le cas de le dire. Je remercie ceux d’entre vous qui, en adhérant à l’association, veillent en quelque sorte sur ses premiers pas. Le site est déjà construit ICI, mais il ne sera opérationnel que début janvier. Il est pour l’instant dans les limbes.

Du coup, je néglige un peu ce blog. On dira que c’est pour la bonne cause.  1637 notes, depuis sa création en 2007. 13663 commentaires.  Entre 5000 et 6000 visiteurs uniques par mois,  67 916 pages vues le mois dernier, pour  22 444 visites.  Un pic de visiteurs le 2 novembre, de 1138…

Je me dis que la logique journalière du blog ne doit pas masquer l’existence de tous ces billets qui dorment, enfouis, dans les jours passés, et qui sont aussi, plus même que le billet du jour, ce qui assure la visibilité et l’existence de Solko sur le web. Et aussi la fidélité de certains lecteurs que je salue au passage. Les vieux billets revivent le temps d’un clic sur leur nom, sous l’œil de qui les exhume.

 

 Je suis en tout cas très heureux de cette nouvelle expérience, plus approfondie, plus exigeante, plus professionnelle, qui débutera avec l’année 2015, et m’occupera encore pas mal de temps durant les derniers jours de 2014.

cassandre,typographie,littérature,bug,édition,solko,blog,

Ci-dessus, Cassandre, l'homme à la pipe à qui mon co-équipier et moi avons emprunté les polices Peignot et Bifur du logo du Bug et un lien ICI vers le site que son fils, Roland Mouron, a construit à sa mémoire, et qui est remarquable 

 

22:21 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cassandre, typographie, littérature, bug, édition, solko, blog | | |

mardi, 31 décembre 2013

Ma dissidence

Parce que nous sommes des individus, nous sommes tous des dissidents : des frontières, que nous ne cernons pas toujours, nous séparent des idéologies et des lieux communs dominants, tout comme de celles et de ceux qui sont moins influents. L’histoire personnelle de chacun d’entre nous a sculpté notre originalité de manière indélébile, et ce caractère original, c'est-à-dire non reproductible, parce qu'il est quasiment archéologique, se heurte en permanence au monde uniforme des sociétés organisées.

La dissidence se distingue de la révolte par le fait qu’elle ne tente pas de changer ni de transformer l’ordre de ces sociétés. Toute société humaine ayant besoin d’ordre, ce serait prendre le risque de devenir soi-même un jour un représentant, voire un garant de cet ordre, et de sombrer ainsi dans l’uniformité, le ridicule, l'ennui de soi, et tout le diktat qui en découle. C’est pourquoi la figure la plus radicale de la dissidence a toujours été incarnée par l’artiste.

Vivre dans un tel monde, j’entends par là le monde contemporain, c’est serrer au plus près sa propre dissidence, au sein de toutes les contraintes – essentiellement sociétales & financières, mais pas seulement – qui nous sont imposées par l’ordre dominant, quel qu’il soit. Voilà pourquoi l’artiste – je veux dire la part la plus artiste de chacun d’entre nous – ne peut être que heurté, choqué par le discours simplificateur des idéologues de tous crins, particulièrement ceux qui sont au pouvoir et prétendent de ce fait régir les mœurs, gérer les affaires et édifier les spectacles de la Cité.

La littérature - tantôt salon précieux et tantôt hall de gare, tantôt estrade de bateleur et tantôt académie d’initiés – est un des lieux où l’individu pour qui c’est une nécessité vitale peut marquer sa dissidence. C’est en tout cas le lieu où moi-même, personnage terne et fondu dans la masse, qu’une carte d’identité, un numéro de sécurité sociale, un autre de compte en banque et quelques autres codes définissent à gros traits pour la société organisée,  l’ai sauvegardée. Cela, aussi bien par un travail de lecture que par un travail d’écriture, les deux étant inextricablement liés.

Moi seul sais ce que tout ce travail m’a coûté et m’a apporté. De ce savoir – si l’on peut appliquer un terme aussi ridicule à ce dont il est question, ou de cette connaissance, mais c'est guère mieux, j’ai fait un roman. Le roman de ma dissidence, si l’on veut. Ce texte a du mal, et cela peut se comprendre en raison de sa nature, à trouver un genre (conte philosophique ? épopée ? science-fiction ? fantasy ?). Et partant un éditeur, car ces derniers ont horreur de ce qui n’est pas calibré, normé, ajusté à un public pré-établi, une cible, comme on le dit élégamment en marketing. Ce qui peut se comprendre. Pour ma part, hormis marquer ma propre originalité, je ne sais qui je cible. C'est ainsi. C'est ma seule note d'intention...

Après avoir longtemps croupi dans mon esprit, ce roman croupit donc dans mes cartons depuis un certain nombre de mois. Tout bien considérer, le fait a beau être ennuyeux, il est aussi plutôt flatteur : Ce roman a visiblement un problème avec l'ordre établi. La rencontre directe avec le public étant constitutive de mon originalité, il est donc probable que je me décide un de ces jours à le publier moi-même. Soit sur ce blog, soit ailleurs. En attendant, on peut considérer que ce court texte en est la juste -et juste- la préface.

08:07 Publié dans Des nouvelles et des romans | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, roman, solko | | |

vendredi, 12 avril 2013

Le statut des commentaires

La conception des plateformes impose à tous la même formule : Billet du blogueur/ commentaires des internautes. Ainsi se créent des communautés de blogueurs/commentateurs de toute sorte, sur la base d’affinités en tous genres (politiques, idéologiques, affectives, consuméristes…). Mais le web étant par ailleurs un espace public, nul n’a sa chaise ni son banc réservé ici ou là, et tout le monde peut commenter à sa guise tel ou tel billet : l’administrateur du  blog a en dernier lieu la responsabilité des contenus publiés (y compris dans les commentaires), et la possibilité de modifier ou de supprimer n’importe quel commentaire, ce qui fait de lui une sorte de Mme Verdurin, aussi dérisoire que redoutable, décidant de qui doit faire ou non partie du petit clan.

Pour ne pas tomber dans ce travers, on peut décider soit de laisser chacun dire ce qu’il entend et laisser les débats aller leur train entre commentateurs (dès lors qu’ils ne sont pas injurieux), ce que j’ai tendance à faire, ou, comme un blog ami l’a choisi, de fermer les commentaires, formule plus raidcale. Il s’en explique ICI dans un billet fort intéressant sur le statut des commentaires.

Un des phénomènes observés durant la récente campagne est la présence, parmi les lecteurs de Solko, de gens de diverses sensibilités politiques. J’aurais pour ma part tendance à m’en réjouir, n’étant nullement encarté dans un parti et n’appréciant guère cette tendance qu’ont les politiciens au pouvoir à cliver l’opinion entre les bons pour et les méchants contre, quels que soient les problèmes qu’ils jettent en pâture, de l’identité nationale pour les uns ou du mariage gay pour les autres, et à présent la moralisation, tarte à la crème démagogique derrière laquelle l’impopulaire Hollande tente de se refaire une santé médiatique.  La pensée binaire étant ce qu’elle est (dominante dans la presse et les medias d’opinion), cela aboutit nécessairement à des prises de position dont les démocraties d’opinion et les partis de gouvernements -qui ont besoin de votants dociles et de militants complaisants- se nourrissent, mais qui n’ont pas lieu d’être ici sous des jours aussi caricaturaux.

Par exemple, étant pour ma part convaincu que la privatisation de la monnaie est une rouerie sans précédent dans l’histoire européenne, commise par des dirigeants cyniques contre des peuples insuffisamment vigilants, je reconnais l’intelligence politique de Thatcher qui en a protégé les Anglais, quand Mitterrand a pesé de tout son poids pour que la France cède par référendum à ce qu’on a le droit de considérer comme un bourbier économique et politique. On se serait passé du « pari pascalien » de ce politicien finalement peu visionnaire et plutôt corrompu, n’en déplaise à ses partisans. Et il me semble juste par ailleurs, dès lors que je dénonce l’attitude également criminelle de Thatcher face  à Bobby Sands, de rappeler celle – guère plus brillante – de Mitterrand face aux militants d’Action directe. Et je rappelle à tout le monde que les deux ont fait ensemble de sacrés gueuletons ensemble de sommets en sommets, sur le dos des contribuables que nous sommes.

Il est quelque chose de plus grand que la stérile passion politique, c’est le goût pour la pensée, la langue, l’esprit. La Trahison des clercs de Benda demeure une référence de ce point de vue, qui renvoyait dos à dos Jaurès et Barrès.

Le fait que le parti qui vient de produire les deux affaires les plus foireuses de l’année (DSK et Cahuzac) continue à vouloir être un parangon de morale et de vertu face aux autres, le fait aussi que ce parti riche et influent est pour quelques mois encore hégémonique dans presque toutes les assemblées tout en se prétendant le défenseur de tous les exclus et en se jouant de tous les communautarismes, ce fait n’arrange rien à l’ambiance délétère qui pourrit le climat dans ce pays, et clive comme jamais l’opinion, sous ce début de mandat présidentiel  pour le moins catastrophique.

Cela étant dit, je laisse à chacun le droit de penser et de dire ce qu'il entend, ne me sentant ni l'esprit d'une Mme Verdurin, ni l'âme d'un idéologue convaincu, et supposant qu'on peut encore se parler dans ce pays (comme ils disent) sans en venir aux insultes entre les uns et les autres.

07:19 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (37) | Tags : verdurin, politique, solko, blog, polémique, benda, littérature, france, société | | |

samedi, 23 juin 2012

Nouvelle bannière

Sans-titre---2.jpg

Les bannières auxquelles vous avez échappé 

Sans-titre---1.jpg

 

Sans-titre---3.jpg

03:16 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : solko, bannières, lyon | | |

mercredi, 20 juin 2012

Dater sa colère - Solko a cinq ans

J’aime vraiment cette idée de dater sa colère, suggérée par Baudelaire dans son célèbre texte Fusée. Dater sa colère, c’est l’envisager comme une histoire. Lui attribuer un début et peut-être aussi une fin. Solko, ce blogue, est né un jour de juin 2007 – cinq ans déjà –d’une colère diffuse, confuse : une colère politique issue non pas de l’élection de Sarkozy, (président contre lequel tant de blogues furent créés - Sarkofrance est mort avant-hier), mais contre le hold-up électoral du NON à  la Constitution Européenne auquel Hollande, cet espèce de SarkoII, a contribué à l’époque à part égale avec son PS droitier. Une colère esthétique contre l’euro, monnaie sans hommes ni femmes. Une colère existentielle contre la médiocrité des temps, contre ma propre médiocrité, englué dans un quotidien de moins en moins satisfaisant. Une colère contre l’indécence de ces temps.

J’avais écrit un polar il y a longtemps, polar dont le héros, à peine sorti de l’adolescence, après avoir rêvé d’une vocation monacale, s’était fait justicier. Un mauvais roman empli de clichés, mais le nom du personnage, Solko, m’était resté. Et comme il favorisait un bon référencement sur Google, ce blogue prit ce nom.

Et voici qu’il a cinq ans aujourd’hui et que je relis, une fois de plus, ce beau texte de Baudelaire.

Lire la suite

04:21 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : baudelaire, littérature, solko, poèmes en prose, fusées, dater sa colère | | |

dimanche, 17 juin 2012

Débat de singes & de signes

Ils n’étaient que signes, et le savaient tous deux :

la lettre et le nombre,

la syntaxe et la monnaie,

la métaphore et le commerce.

 

Quand la valeur de l’or

Ne s’énonça plus que sur le papier,

Le mot fit remarquer à la monnaie :

Tu n’as fait qu'imiter mon arbitraire;

L'homme, c’est par moi qu’il lui revient de s'exprimer !

 

Sans broncher, la monnaie répondit  :

« Ils sont bien trop nombreux, désormais ,

Pour entendre de ta bouche

Ce qui n’a que du sens :

J’ai moi de la valeur !

Quelles sont tes autres armes ? »

              

Le mot découvrit alors

L’éclatement sidéral de son être,

La signifiance à l’infini,

A profusion, silence et musique,

Pensée, engagement, littérature...

 

Studieuse et cynique,

La monnaie observait ce gueux tout en sueur.

« Ta parole n’est que ruse,

Ricana-t-elle enfin :

Mon règne est ce qui est ! »

 

Que dire, qu'écrire, depuis ?

Ce qui n’a plus, nulle part, de sens

Mendie sur les affiches un peu de valeur !

« C’est moi qui  te possède! »

Déclare,  souverainement prostituée,

La monnaie, singe fait signe,

A la lettre, signe fait singe.

21:37 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, solko, monnaie, anciens francs | | |

Sable savant sur la falaise

1. La réduction du lyrisme à la vitesse ayant brûlé sur le sol toute trace, même infime de l'humide, le silence est tel et demeure si sec qu'on ne boit plus rien. Personne.

2.  Rien ! Au creux des ornières, le long des rigoles, la rétraction des secondes est si perceptible qu'un nouvel arrivant renoncerait à graver l'empreinte même de ses pas : de rocheux socles en ronceux nids, la tyrannie du sec si légitimée que la parole implore en la silhouette de la moindre rugosité. Implore. Seul, l'entrelacs violet du piment bruit de l'assaut de violentes files; fourmis dont les pattes brunes se bousculent en traçant dans le foncé de la poudre des alphabets divagants. 

3. Angles, plis, coins, fentes, aspérités : Plus rien n’est prononcé. De trop cuire, le sol s’est cisaillé. Toute parole s’est restreinte à la volonté du siècle dur. Tout récit, à n’être plus raconté.
Dans le gris de la rocaille, partout régnant, la disparition des temps humides apparaît telle une cérémonie accomplie, par le mutisme de ceux qui les a bus.

4. Sable, ici, Si savant…

Que l’ennui s’est mué en un coma qui se cabre dans la fibre de chaque fossile : Des phares, fidèlement, n’avaient-ils pas veillé sur ces lieux, traçant, féconds, de géométriques figures dans la candeur inépuisable de leur nuit, du rebond de leur fil, à l’horizon, trapèzes ?

5. Ce qu’affronte la falaise ! Tout, tout ce qu’endure son brusque précipice !

L’enquête, à bien mener, coûterait trop d’aveux… Et c’est donc un passé toujours indéchiffrable qui s’astreint sur son front rétracté à l’évaporation : Tant s’effrayait, naguère, en leur rotondité, de leur haute lueur, l’enclos de leur vieux bâtiment ! Le vif de leur effort, c’est l’ivoire de leur tour qui, seul, l’a bien connu.

6. Si la signification des figures qu’ils lancèrent inépuisablement jusqu’à nous sur la lande fut jadis défénestrée par paresse, la falaise a malgré tout appris à survivre au-dessus des décombres dans le voltige mousseux des lueurs ineffaçables :

Charpente ainsi d’un hautain précipice,
Sa torride et sa savante malice
Tancent d’un clin d’œil sec de sédiment
Plaines, prés, champs, puis, là-bas, l’océan.

7. La science de ce sable, ici partout savant, n’aura produit, finalement, en plein cœur de la précarité des saisons, que le coma stagnant des fossiles : Troncs rugueux et tannés devant de béants orifices, crinières excédées des racines au bout des souches déculottées, là où l’humus avait garanti l’inscription solide de la trace et la respiration pleine de charmes de l’enfant. 

8. Parole ôtée à son humide auteur,
Trace d’un simple fil,
D’un art patent, lettres abandonnées,
Epitaphe cuisant d’un vers éteint,
La lumineuse trace des absents pèse
Trop sur ce vers que j’étends …

9 L’aridité d’un lit tari à l’or
Découvre au ciel en bans luisant alors
Ternes parmi l’éclat des galets ronds
Quelques rides lisibles de limon
Souple et perlant écueil pur acrobate
Verbe dont l’ordre est l’éclat qui l’extrait
Vif et naïf de la poussière mate
Du relief de sa courbe où tout se tait

« Mon geste il tue majestueux »
Déclare étagé sur le sol
L’ascèse au trait volumineux
D’un alphabet humide et seul...

 


Solko

(première piublication, septembre 2008)

 

00:01 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : sable savant sur la falaise, solko, littérature | | |

mercredi, 23 mai 2012

La gazette de Solko n°28

gazette-de-solko-1-copie.gif

Cliquez sur l'image pour agrandir

00:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, solko | | |