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samedi, 09 juillet 2011

A la voix de Kathleen Ferrier

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Toute douceur toute ironie se rassemblaient

Pour un adieu de cristal et de brume

Les coups profonds du fer faisaient presque silence,

La lumière du glaive s’était voilée

 

Je célèbre la voix mêlée de couleur grise

Qui hésite au lointain du chant qui s’est perdu

Comme si au-delà de toute forme pure

Tremblât un autre chant et le seul absolu

 

O lumière et néant de la lumière ô larmes

Souriantes plus haut que l’angoisse ou l’espoir

O cygne, lieu réel dans l’irréelle  eau sombre

O source, quand ce fut profondément le soir !

 

Il semble que tu connaisses les deux rives,

L’extrême joie et  l’extrême douleur.

Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,

Il semble que tu puises de l’éternel.

 

(Yves Bonnefoy  Hier régnant désert, 1958)

Video : Kathleen Ferrier (1912 - 1953),   “Che faro senza Eurydice”, Gluck  


22:42 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : yves bonnefoy, poésie, littérature, gluck, musique, kathleen ferrier | | |

Commentaires

Il faut que j'arrête de vous lire: Katleeen Ferrier est le grand grand amour de mon père -et tous les dimanche matins de mon enfance Katleen Ferrier était là chez nous à tue-tête et mon père chantait avec elle, et ma mère faisait vaguement la tête -ce qui n'était pas très malin, ..mais peut-être vaguement humain!

Écrit par : Sophie L.L | vendredi, 12 décembre 2008

@ Sophie : Vous auriez pu conseiller à votre mère de lire Fénélon pendant ce temps-là.

Écrit par : solko | vendredi, 12 décembre 2008

Ma mère c'est Fénelon

Écrit par : Sophie L.L | vendredi, 12 décembre 2008

@ Sophie : Diable !

Écrit par : solko | vendredi, 12 décembre 2008

Vous croyez pas si bien dire!
Bon, assez ri!
Douce nuit!

Écrit par : Alfred qui dit zut à Solko! | vendredi, 12 décembre 2008

Cela se passe de commentaires ... Un seul mot : merci !

Écrit par : simone. | vendredi, 12 décembre 2008

Bien sûr, le poème, la voix.
Mais la femme aussi, la photo, cette joie, cet élan... La photo est magnifique.

Écrit par : S Jobert | vendredi, 12 décembre 2008

Cela fait longtemps que je ne peux venir ici (enfin une semaine= une éternité ;-) mais là... vous me prenez gravement par les sentiments , je suis sur un merveilleux nuage , dans une lumière qui vaut nos fêtes.
Illuminée, béate ;-) d'admiration, et à l'écoute...
Merci infiniment.

Écrit par : frasby | vendredi, 12 décembre 2008

Alors, on vient enfin au chant lyrique ?... Cela dit, bravo pour le choix du morceau. Et puisque nous sommes dans la période pré-Noel, si vous trouvez "silent night" par K Ferrier, n'hésitez pas à l'écouter. Ca réconcilie avec les niaiseries de Noel.

Écrit par : Porky | vendredi, 12 décembre 2008

La photo du disque aussi est très très belle; c'était bien de voir tourner la musique en 33 tours, il y avait quelque chose de particulier dans les sillons, dans ce noir(profond comme du réglisse);il n'y a rien de comparable à ça, et sûrement pas l'image d'une boite de CD-
C'était quelque chose à part qu'on pouvait regarder en écoutant -et qu'on avait plaisir à retourner ; les 78 tours c'était trop souvent, les 33 tours c'était bien.
On ne voit plus les gens qu'on aime se lever d'un fauteuil pour retourner le disque, et on n'entend plus le petit moment de silence ému de deux secondes, le temps que le disque soit retourné.
j'ai perdu mon Eurydice, rien n'égale ma douleur.

Écrit par : Sophie L.L | vendredi, 12 décembre 2008

@ S.Jobert : Oui. Le chant, le mouvement, comme arrêtés tous deux dans cette photo. Je l'aime beaucoup, ce cliché de Kathleen Ferrier.

Écrit par : solko | vendredi, 12 décembre 2008

@ Frasby : Oui. Rien à rajouter à cela. Si vous aimez aussi dt Yves Bonnefoy, et Kathleen Ferrier, il suffit d'écouter.

@ Porky : Je viens enfin au chant lyrique? Je me souviens quand je faisais lire Bonnefoy (& Hannah Arendt) aux étudiants en musicologie en leur faisant passer toujours ce même air, "che faro senza Euridyce..." et aux TL aussi, du temps des Métamorphoses d'Ovide... Ah, je l'ai baladée, la Kathleen, si vous saviez !

Écrit par : Solko | vendredi, 12 décembre 2008

@ Sophie : "Profond comme du réglisse" : superbe, en effet. On ne voit plus non plus les gens se lever pour changer de chaine à la télé, ni pour pour tourner le bouton de la station à la radio... Si on faisait le compte de tout ce qu'on ne voit plus, c'est un véritable continent englouti, vous savez. Mais on peut toujours lire Vialatte et écouter Kathleen Ferrier, alors ...

Écrit par : solko | vendredi, 12 décembre 2008

La vidéo (j'arrive trop tard) me dit qu'elle est no longer available. Du coup je m'en vais chercher mon disque du Chant de la Terre de Mahler...

Il se laisse lire ce poème de Bonnefoy (il y en a tant d'autres qui ne se laissent pas lire).

Écrit par : Pascal Adam | vendredi, 12 décembre 2008

Savez-vous, cher maître, que le chant lyrique ne se limite pas à K Ferrrier et à son Orphée ?...

Écrit par : Porky | samedi, 13 décembre 2008

@ Porky : Si vous me cherchez trop longtemps, je vous sors Lili Pons !

Écrit par : Solko | samedi, 13 décembre 2008

Chiche, Solko ! Parce que j'ai entendu parler de cette chanteuse (Lili Pons) il y a très longtemps et dans ma mémoire, les anecdotes se confondent ... (faute de les avoir notées). Ne continuait elle pas à chanter sur la scène du Capitole de Toulouse des rôles dont elle n'avait plus l'âge depuis longtemps ? C'était assez fréquent à l'époque. Il existe notamment une opérette dont le titre m'échappe mais les paroles sont " elle n'a que 17 ans et ne sait rien encore ... " quelques petits facétieux dans les choeurs avaient remplacé le texte par " elle n'a que 75 ans et ne sait rien encore, son coeur en est à son aurore, elle n'a que 75 ans " - J'ignore du reste si elle a vécu jusque là. Je serais curieuse d'entendre sa voix, en effet ! A l'occasion ...

Écrit par : simone. | samedi, 13 décembre 2008

Pour simone : les paroles que vous citez sont un extrait de l'opérette "Les saltimbanques", de Louis Gane.

Écrit par : Porky | dimanche, 14 décembre 2008

Pour Solko : Lili Pons ? Certes. Bien qu'à mon humble avis, sa réputation soit un peu surfaite. Mais il y aussi Mado Robin ou, moins connue actuellement, Renée Doria. Ah !

Écrit par : Porky | dimanche, 14 décembre 2008

Et je ne parlerai pas de Mady Mesplé. Non, non, je n'en parlerai pas. Ni des autres, d'ailleurs...

Écrit par : Porky | dimanche, 14 décembre 2008

@ Simone : Vous avez affaire un spécialiste
@ Porky : Vous avez affaire à une amatrice

Écrit par : solko | dimanche, 14 décembre 2008

Merci solko pour cette réédition, le poème et l'enregistrement... Avant de s'en aller dormir.

Écrit par : tanguy | dimanche, 10 juillet 2011

Cette voix est pour moi la voix de la premiére écoute celle qui vous lie à jamais non pas aux origines dont on parle si souvent mais aux fins...

Écrit par : laurence | dimanche, 10 juillet 2011

Je suis sérieusement en retard, je viens d'écouter cet enregistrement qui est sublime. Cette voix est unique, bouleversante.

Écrit par : Julie des Hauts | lundi, 01 juillet 2013

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