Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 04 mars 2017

Le culte des allégories est mauvais pour la démocratie

Juppé , ex-favori des sondages qui s'est ramassé aux primaires, leur meilleure carte pour "faire barrage" , anonnent-t-ils ! S'ils trouvent encore un seul électeur de droite pour aller voter Juppé contre Macron, quand l'opportuniste Bayrou leur aura démontré que c'était la même ligne, et presque la même loge, ils seront forts ! Un parti qui a fait cracher 16 briques aux Français durant les primaires, dont les électeurs ont choisi le candidat, lequel a ses signatures avant tous les autres, et qui se plie aux injonctions du prétendu "ennemi de gauche" en leur balançant dans les gencives celui-là même qu'ils croyaient avoir enfin écarté !... C'est comme le traité rediscuté en coulisses après le référendum de 2005 : on ne voit ça que dans le pays des droits de l'Homme, assurément. Et tout ça pour une prise de position personnelle de principe dudit candidat contre l'avortement, et un engagement politique sensé et courageux contre l'Islam, lesquels dérogent à l'infernale doxa maçonnique qui étrangle le pays ! Le Grand Orient exulte et la Grande Loge de France applaudit à tout rompre ! Ils peuvent, c'est certain, adorer leurs allégories de paiens déifiées, qu'ils auront corrompues à loisir, et répéter à l'envi que la culture française n'existe pas !
Toute cette caste politico-judiciaro-mediatique se rend-elle compte qu'elle ne laisse le choix à des millions d'électeurs qu'entre Marine Le Pen et la rue ?

2048x1536-fit_allegorie-justice-restauree-installee-musee-hospice-comtesse-lille.jpg

Ci dessus : Allégorie de la justice, hospice Comtesse, Lille

08:19 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juppe, fillon, les républicains, france, socialisme, franc maçonnerie, justice, grand orient | | |

mardi, 06 décembre 2016

Cazeneuve : le pire du quinquennat reste à venir.

Cazeneuve aux affaires européennes, ce fut le premier reniement de campagne du Moi président, avec l’acceptation du traité budgétaire européen. C’est lui qui eut la lourde tâche de faire avaler cette première couleuvre aux parlementaires socialistes qui deviendront des « frondeurs ».   Bilan négatif.

Cazeneuve au Budget, remplaçant au pied levé Cahuzac, ce fut les augmentations d’impôts qu’on appela fort justement « matraquage fiscal ».  Ce fut aussi l’enterrement d’une autre promesse de campagne du Moi Président avec la légitimation du trading à haute fréquence. Bilan catastrophique.

Cazeneuve à l’Intérieur, ce fut la mort de Rémi Fraisse, onze attentats islamistes et 250 morts sur le sol, Viry-Châtillon, les manifestations policières dans la rue. Bilan tragique.

Cazeneuve, d’un air sérieux (et, disent certains, rassurant) de croque mort caustique et d’un ton grave (et disent certains, pédagogique, d’instituteur de la troisième République, ne fit jamais que parler en bon frère. C’est cela, semble-t-il, qu’en Hollandie, on appelle « le sens de l’état ».

cazeneuve,hollande,socialisme,gouvernement,france,attentats

La valse maçonnique de Matignon

Cazeneuve Premier Ministre, à présent. Même les mondanités de passation de pouvoir ont l'air surjouées, en papier glacé. Papier glaçant.Dans une France où les courtisans de tous bords s’écharpent pour s’installer à leur tour sur le siège d’un calife exsangue, une France en plein état d’urgence, avec 9 millions de pauvres et 4 millions de chômeurs, le pire reste sans aucun doute à venir. Autour du Moi Président ,qui n’est plus parait-il obsédé, en bon pervers narcissique, que de « l’image qu’il laissera dans l’Histoire » ( 1) ne demeurent que la poignée de fidèles incapables que ce Cazeneuve incarne sous son masque de cire. Les ennemis du pays l'ont dans leur viseur. Le pire reste à venir. Ce n’est pas jouer les Cassandre que le dire. Vous verrez…

 

  • Marieur d‘homosexuels ? Tête de turc de Léonarda ? Vaudevillesque conducteur de scooter ?  Président démissionnaire ? Fossoyeur de son propre camp ... Hollande, c'est l'embarras du choix.

18:08 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cazeneuve, hollande, socialisme, gouvernement, france, attentats | | |

samedi, 14 novembre 2015

Impassible raison

Ce matin, je pense à la femme qui m’a élevé, ma grand-mère. Au soir de sa vie, sa fille lui a ramené un mioche à la maison, mézigue ! Les tickets de rationnement étaient à peine un souvenir, quand j’y pense à présent ! Ma vieille avait traversé deux guerres. La première s’était déclarée alors qu’elle avait 19 ans, la seconde 44. Son mari, qui avait été gazé lors de la première, est mort d’un cancer à la gorge peu de temps après. J’ai poussé, grandi, dans son silence. Qu’avait-elle appris de cette espèce folle, dont elle était membre elle aussi ? La merveilleuse humanité…  Que devant sa folie, il faut lorsqu’elle éclate en gerbes demeurer impassible. Non pas indifférent ; ni méprisant. Mais impassible : Ecce homo, ne pas porter sur soi toute la misère et la folie du monde, mais dans ce chaos savamment organisé, se contenter du poids de sa juste croix

On va donc encore nous appeler à des marches silencieuses, des minutes de silence, on va évoquer des élans de solidarité à partager, ce genre de manifestation incarnant ce qui demeure d’une République désossée privée conjointement de foi et de raison. On va nous expliquer qu’il ne faut pas nous arrêter de vivre, continuer à emplir les marchés de Noël et se bousculer dans les événements festifs, comme si c’était cela, vivre !  Quid de la fête des Lumières à Lyon, par exemple ? Que nos valeurs… Mais le vivre ensemble balancé pour masquer son incompétence par un pouvoir politique délétère est-il une valeur ?

Le tout pour éviter la remise en cause de toute politique conduite à l’arrachée depuis une quarantaine d’années en France par un pouvoir de gauche et une droite complice. Vous les entendrez vous dire encore qu’il ne faut pas faire d’amalgames, que toutes les religions se valent, Islam et Christianisme au premier chef. Qu’on m’explique alors pourquoi 1300 fidèles musulmans sont morts cette année dans des piétinements au cours d’un des rites fondateurs de l'Islam, la lapidation de Satan, quand au même moment, des centaines de milliers de catholiques communiaient en paix à Philadelphie autour de François ?  Si j’étais musulman, je me poserais la question de la valeur réelle de ma religion, comme d’ailleurs, je me la pose sans cesse en tant que chrétien, lorsque je décide chaque jour de rester chrétien.

Il n’est pas anodin que les islamistes aient visé deux lieux de l’entertainment : le stade et le concert. C’est aussi un message que nous devrons décrypter, mais là encore, qu’on ne compte pas sur moi pour devenir soudain solidaire de ce que certains appellent une culture, osant même rajouter une culture de la liberté : c’est le libéralisme du divertissement mondialisé, c’est la libre circulation des biens et des capitaux, c’est le règne des marchés culturels aliénants, la déstructuration morale des masses que les terroristes embrigadés au nom d’Allah viennent aussi de viser. Et là aussi, ne faisons pas d’amalgame. Ces marchés, ce divertissement, cette libre circulation qui est leur politique, non, ce n’est pas la France. Et ce n'est pas non plus la croix, comme l'avance la délirante revendication de Daesh, en se vantant de la mort de centaines de croisés...

La France sous le choc, lit-on partout ce matin. Cela fait longtemps, je crois, que les gens qui réfléchissent un peu sont sous le choc devant ce que le décrié Finkielkraut appela La défaite de la Pensée, le honni Zemmour Le Suicide français, sous le choc aussi devant cette construction européenne entreprise au forceps, ce suivisme atlantiste qui est devenu la ligne diplomatique des deux derniers présidents, ces guerres menées au Moyen Orient sous l’étendard de BHL et autres agents de propagande.

Le sang coule, c’est la guerre et il va bien falloir cesser de vivre dans le festif émotionnel et les vœux pieux compassionnels pour retrouver le chemin de l’impassible raison et comprendre une bonne fois pour toute qui nous sommes, quelle longue histoire est derrière nous, et quel est notre camp. Nos dirigeants corrompus, certes, ne nous y aideront guère, car tel n’est pas l’intérêt de leur survie politique. Mais il en va de la nôtre, de notre survie intellectuelle et morale, et, peut-être même, de notre survie tout court.

 

attentats,paris,bataclan,sdf,eagles of death metal,france,islamisme,daesh,islam,gauche,socialisme,défaite de la pensée,entertainment

Texte de la revendication de Daesh

cliquez sur la photo pour agrandir

mardi, 10 novembre 2015

André Glucksmann est mort

Lire ICI un éloge impeccable, après lequel je n'ai plus grand chose à rajouter

andré glucksmann,philosophe,maoiste, socialisme,france,société,hollande,macron,valls,situationnisme,

14:42 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré glucksmann, maoiste, socialisme, france, société, situationnisme, philosophie | | |

samedi, 04 juillet 2015

De la ruine des sociétés

Juillet, nous y revoilà. Dans une ambiance caniculaire, au gré d'un faux suspens entretenu sur l'avenir de l'Europe pour le plus grand plaisir des spéculateurs et au cœur d'un climat délétère où j'entends certains se demander si ce qui s'est passé sur une plage en Tunisie ne pourrait se passer sur une plage de la Côte d'Azur, on s'apprête à suivre le Tour de France qui prend le relais des tournois de tennis, pour maintenir une illusion de cohérence dans une société en ruines. J'en profite pour laisser la parole à une réflexion d'Emmanuel Favier dans ce billet invité.

 

L’organisme humain fonctionne ainsi que la population cellulaire, qui est entièrement renouvelée tous les trois ans. Ceci n’est pas dire que les nouvelles cellules sont différentes de celles qui leur ont fait place. Elles sont les mêmes et elles sont d’autres, mais non sous le même rapport. Elles sont nouvelles en ce que les anciennes cellules sont mortes et d’autres ont été portée à existence par le procédé de multiplication cellulaire. Elles sont cependant les mêmes quant à leur essence, c’est-à-dire qu’elles se multiplient selon leur espèce propre : les cellules du cœur produisent d’autres cellules du cœur, celles du foie produisent d’autres cellules du foie, etc. Ainsi, si l’on applique ce principe à un corps de doctrine, il lui convient, pour vivre et  répondre continuellement aux nouvelles données politiques et sociales du moment, il lui convient, disais-je, de se renouveler.

 

Que ce soit dans les manuels d’histoire dispensés par l’Éducation nationale comme dans les milieux dits contre-révolutionnaires, on parle de 1789 comme une sorte de premier instant d’un big-bang politique, comme un an zéro d’une nouvelle ère. Certains y voient la naissance de la France, d’autres sa mort. Or, faire naître ou mourir notre pays en 1789 me paraissent deux idées aussi fausses l’une que l’autre, répondant au même jeu dialectique qui prétend dénier, oblitérer, une partie de l’histoire de France. Est-ce un principe basé sur le réel ?

 

De l’histoire de France tout doit être assumé ; « assumer, » ce qui n’est pas dire «approuver», «applaudir.» Assumer, «prendre sur soi, à soi», embrasser l’Histoire de France, c’est-à-dire un foisonnement bimillénaires de faits tour à tour glorieux et douloureux. Voilà la tâche du chercheur honnête, impartial, de celui qui n’est pas prisonnier d’un système de pensée, d’une sorte de convention mentale par laquelle il devrait ignorer certaines pages de cette histoire.

Pour cet historien, ce sont les principes les plus hauts qui doivent guider son jugement : le bon, le bien, le beau, le vrai, qui ne riment pas toujours avec « Français ». Ainsi que le disait le Pape Grégoire IX, la France n’est grande que soumise au Christ. Comme le corps assume une nourriture sans en rien rejeter d’abord, puis la consume en en expulsant les toxines et en n’en gardant que ce qui participe à sa régénération, de même il faut assumer notre Histoire et n’en retenir que ces leçons de vie qui peuvent participer à la construction d’un avenir.

 

Il me semble donc plus juste de dire que la Révolution de 1789 exécuta un corps social déjà affaibli et malade. En effet, toute maladie qui parvient à pénétrer un corps profite d’une baisse des défenses immunitaires.

Depuis, sa décomposition n’a pas cessé, et nous arrivons sans doute aujourd’hui au terme de ce lent mais fatal processus.

 

Chez le vivant l’âme est le principe vital, maintenant l’unité du tout. Quand la mort survient, le corps, privé de son principe unitif, va alors tendre à trouver un nouvel équilibre par la dissolution du tout dans ses parties, c’est-à-dire par la décomposition, au terme de laquelle le corps ne sera plus que poussière.

Mais ce n’est pas tant du pourrissement du corps humain dont je veux m’occuper ici que de celui des sociétés.

 

La mort est, comme dit ci-dessus, la dissolution du tout dans ses parties. Or c’est bien de la Révolution de 1789 que sont nés les partis ; lesquels, en réalité, ne sont pas la résultante d’un corps en vie (peut-être un cadavre, juste après la mort, peut encore présenter certains aspects propres aux vivants : la couleur, la chaleur… ou peut-être certaines personnes confondent-elles le grouillement des vers avec la vie corporelle ?), mais bien d’un cadavre en décomposition. On pourrait classer ces partis en deux catégories, ou plutôt en un dégradé commençant à l’extrême-gauche : parti de ceux qui souhaitent précipiter l’anéantissement de la dépouille par la promotion de tout ce qui peut favoriser sa dissolution ; et l’extrême-droite, parti de ceux qui, au contraire, veulent arrêter net ce processus en plongeant les précieux restes dans le formol, ou, du moins, réduire la pestilence résultant de la décomposition du corps social.

 

De là, deux remarques.

 

Premièrement. L’ordre ancien — s’il le faut décrire en quelques mots, — basé sur la loi naturelle tendait, en général, au bien commun qui consiste, selon la formule populaire à «rendre les gens heureux» (d’un véritable bonheur, i.e., de permettre à l’homme de tendre vers sa fin et dans l’ordre naturel, et dans l’ordre surnaturel). Ainsi, l’unique recherche du bien commun, d’abord sur un plan matériel (rôle de l’État), puis dans l’ordre spirituel (rôle de l’Église), est, ou devrait être l’unique but d’une société. C’est la fin que lui a assigné la nature. Le bien commun est la forme substantielle (c’est-à-dire le principe vital) d’une société. Ce bien commun transcende toutes idéologies, tous partis. Le bien commun tend à l’unité, à la santé, à la sainteté. Le bien commun est à une société ce que l’âme est au corps. En réalité, ce bien commun est multiforme : il prend parfois les apparences du socialisme, parfois ceux du libéralisme, d’autres fois il arbore les couleurs du patriotisme, du nationalisme.

 

Les idéologies, au contraire, indiquent elles-mêmes par leurs suffixations en ismes l’absolutisation qu’elles font d’un des différents aspects du bien commun, au mépris des autres : libéral-isme, national-isme, commun-isme. Seule une vraie société sait jouer de tous ces éléments harmonieusement ; ces éléments qui n’ont, en fait, de cohérence, de «raison d’être» —tout simplement— que dans une poursuite véritable du bien commun.

 

Deuxièmement. Les nationalismes, fascismes, conservatismes sont des idéologies. Ils ne sont donc pas aptes, —ne se le proposant par pour but, et étant, de toute façon, la résultante mortifère de la décomposition de l’ordre ancien— de réformer et surtout de re-former une société véritable. Ne s’agissant que d’arrêter ou de ralentir le processus irréfragable de décomposition, ces idéologies dispersent en vain les volontés, les forces, les intelligences, cherchant à conserver un cadavre voué à finir en poussière.

 

Enfin, concernant le conservatisme.

Comme dit saint Augustin, deux amours ont fait deux cités : l’amour de soi poussé jusqu’au mépris de Dieu constitue la cité des impies ; l’amour de Dieu poussé jusqu’au mépris de soi constitue la cité des justes.

Ces deux cités sont essentiellement différentes. L’une est un Être vivant, l’autre un corps mort. Cependant, de cette haine millénaire entre les deux cités, quelques résolutions ont été prises par les impies afin de donner un cachet de pérennité à leur œuvre. Quand, au lieu de la chair et du sang il ne restera du cadavre social qu’un squelette et des tissus secs, il leur faudra l’embaumer. C’est là qu’interviendront les conservatismes. Après avoir tout dissous dans le magma de l’indifférentisme, du subjectivisme, il conviendra de revenir sur certains aspects extrêmes des législations précédentes qui avaient en fait pour but la destruction de la société. On remettra en valeur l’Ordre ancien comme en Angleterre on met en valeur les ruines des Abbayes détruites par la Réforme : une pelouse bien verte, tondue régulièrement, d’où surgissent quelques pierres empilées les unes sur les autres, consolant les nostalgiques qui diront que, finalement, tout n’est pas perdu.

 E.F.

—————

[L’Amérique pratique le sacrifice perpétuel de la société à l’individu, et le voudrait répandre partout, c’est la déification de l’homme, c’est le modèle le plus achevé des idées anti-ecclésiastiques, ecclesia, qui signifie société, réunion, pour constituer une véritable anti-société.]

 

jeu_de_paume_bd.jpg

David, Serment du Jeu de paume

mardi, 23 juin 2015

De l'in-justice en toutes choses

Quand j’entends rugir Valls ou Taubira, quand je vois manœuvrer Hollande ou Vallaud Belakacem, je ne peux que ressentir une irréversible répugnance de cœur. Comme ils ne peuvent lutter contre le bon, le juste et le bien à découvert, ils ne cessent de détourner le signe linguistique, en jouant de l’arbitraire de ce dernier, pour feindre de les supporter. Un exemple ?  Ces êtres n’ont que le mot de justice à la bouche. Demandez-leur quel est le contraire de la justice ? Tous vous diront l’injustice, usant du préfixe in qui signifie, nous disent les dictionnaires, le contraire de. C’est là qu'il faut se souvenir de l’arbitraire du signe, par lequel on doit distinguer le mot de la chose : si l’injustice est bien le contraire de la justice en tant que mot, elle ne l’est nullement de la justice en tant que chose.

 

Quel est le contraire de la justice en tant que chose ? La malice. Lorsque je cesse d’être juste dans mes actes, j’utilise en effet la malice pour parvenir à mes fins. Celui qui est juste ne peut être malicieux, et celui qui est malicieux ne peut être juste.  L'injustice, qu’on prend pour le contraire de la justice, n’est dans les faits que le produit de la malice, qui est son vrai contraire en tant que chose. On voit qu’un usage rusé de l’arbitraire du signe (ici de l'arbitraire d’un simple préfixe) conduit à des falsifications du discours fortement préjudiciables à la morale politique, car il permet par un discours de façade de parvenir à des fins apparemment justes mais en réalité profondément iniques sur un plan moral. Il permet de substituer un signifié à un autre, tout en évacuant le référent moral initial. On reconnaît la toute la rhétorique gouvernementale à l’œuvre dans les manipulations langagières du genre « pour tous » (mariage pour tous) ou « je suis » (je suis Charlie) qui permettent littéralement de dire et de faire n’importe quoi. La ministre de la Justice  (quelle blague !) parle à ce sujet de révolution sémantique à effectuer au plus vite pour imposer ce qu'elle appelle la vraie France, et qui n'est qu'une vision abstraite et maçonnique de la République. Cette perversion du discours est à l’œuvre autant quand ils causent égalité des chances, dette grecque ou laïcité. Ne parlons pas de leur inepte « combat contre la haine », si à contre emploi, si grossier, si parjure, que je ne comprends pas comment il peut encore fonctionner dans la cervelle de ceux qui croient en eux. Ils se prétendent justes, mais ne font qu'utiliser la diabolique malice de la langue. Ce faisant, ils sont les fossoyeurs sataniques et terriblement efficaces de tout débat contradictoire, et donc de toute justice.

 

 

mercredi, 15 avril 2015

Plus con qu'un belge

« Bruxelles et son sacré collège de fonctionnaires, ses députés engraissés à débattre du dogme et servir la soupe aux lobbys d’un côté; la rue grecque et ses suicides, ses grenades, ses échines courbées, ses gueux tristes, ses milliers d’affiches et de graffitis et ses adespotes de l’autre. Là, le puzzle tragi-comique de l’eurozone, ses statistiques, ses budgets prévisionnels, ses experts dressés à coups de masters et de voyages linguistiques; ici, saigné à blanc, un peuple millénaire bras en croix et ventre au ciel, tandis que le reste de la zone, enivré de théories droits-de-l’hommistes, bâfrait cyniquement les dernières miettes du festin »  (La Queue, p 26)

 

claude bartolone,vote obligatoire,socialisme,france,politique,démocratie,république,républicains,

Pardon pour vous, lecteurs belges, mais faut bien dire que  vous donnez raison à Baudelaire, vous, qui avez été les premiers à instaurer le vote obligatoire, Plus cons que vous, il n’y a guère que les Luxembourgeois, qui taxent la moindre entorse à la dictature démocratique de la modique somme de 1000€…

Depuis hier, il y a aussi un Bartolone. J’ai connu jadis un principal de collège à Gagny dont son passage en Seine-Saint Denis n’avait pas non plus arrangé les neurones ; Bartolone, quand il cause, sa suffisance de petit crève l’écran je trouve, et ya bien que lui parmi la clique des jobards pour être pire aussi qu'un Hollandais, non ?

Enfin bref.  Si le vote devient obligatoire, je voterai pour :

 - une fleur

- un produit d’entretien

- ma tante Adèle

- Attila…

 

Quand je pense aux augmentations d’impôts, me prend envie de ….

 

 

dimanche, 07 décembre 2014

Tuer le pays

Week end héroïque, de travail et de concentration, au milieu du bordel ambiant. Derniers travaux de relecture des romans qui sortiront en janvier, dernières retouches ponctuelles. Chasse à l’accent, à l’espace manquante ou de trop, au terme qui ne serait pas le plus propre, à la préposition qui ne serait pas la plus juste.

Suis sorti pour acheter un dessert chez un Arabe, spectacle étonnant dehors : au milieu des merguez, des touristes munis de plans à la recherche de telle ou telle attraction…  pas d’un monument, d’une statue, d’une plaque commémorative, d’une adresse, non… De quelque chose qui n’existera plus dans deux jours, des rayons projetés sur un mur, sont venus du lointain, du bout du monde disent certains,  pour voir ça, déroutant !  Quitteront la ville sans savoir qui est  Nizier,  Maurice Scève, Lemot, Mourguet…  N’auront vu que du feu, comme dit le sage proverbe. Tant pis pour eux. Amoureux de leur temps,  réduits à eux-mêmes. Méritent que ça.

 

Sans-titre---1.gif

Voilà ce qui vrombit derrière les doubles rideaux tirés, voilà. Spectacle cheap, en boucle. Low cost pour le moins. Bande son d'un quart d'heure en boucle durant 6 heures de suite jusqu'à une heure du matin, moche, cheap. Photos cheap également, ça mérite pas mieux, prises à la volée de ma fenêtre avant de tout barricader à nouveau.

Une musique bâclée, des va-et vient de projos dans le ciel, effet lanterne-magIque, dévorante Maya,  devant  laquelle se pâment des gens de tous âges, pigeons, chats, et chiens en fuite. Et les arbres ? que ressentent-ils de ces insanes trépidations sous l’ocelle de leur écorce, et jusque dans la terre souillée dont ils ne peuvent s'enfuir ? Me demande… Les arbres, infiniment plus sages que tous ces zombies émerveillés du vide. Honte d'être de cette race.

Un matin du 8 décembre, ma grand-mère a rendu son dernier soupir dans un hôpital aujourd’hui rasé, celui dans lequel j’étais né. Me souviens avoir pensé qu’elle était defuntée en vraie Lyonnaise, tant le 8 décembre et ses Illuminations – pas la merde pour laquelle la face de rat de maire se réjouit à l’Hôtel-de-ville d’attirer tant de monde – sont liés à l’âme lyonnaise.  Elle est morte à l’aube et j’étais venu  - la sachant condamnée depuis la veille – dès l’ouverture de l’hôpital après une nuit à marcher dans les rues du centre illuminées. On venait de porter son corps au dépôt – dans lequel j’ai travaillé quelques mois par la suite –. Ses pieds étaient si gonflés qu’on n’avait pu lui enfiler ses chaussures. Ma grand-mère est partie en pantoufles. Elle était couturière à domicile et les avait tant portées en cousant, sans doute était-ce dans l’ordre des choses.

 

gerard collomb,socialisme,gauche,fête,illuminations,fête des lumières,lyon,8décembre,hopital saint-joseph

J’étais loin alors d’imaginer que le 8 décembre allait mourir bientôt aussi, avec l’arrivée au pouvoir de ces technophiles incultes et fascisants, haineux de leur pays au point de le défigurer, le tuer après l’avoir précipité dans la crise, oui, rien de moins. Le tuer.

lundi, 01 décembre 2014

Professionnel

Ce qu'on appelle un professionnel de nos jours, que ce soit un prof, un écrivain, un journaliste, un industriel, un commercial, un politique, un footballeur, un artiste (mot particulièrement hideux), un médecin, un militaire, un banquier, un humoriste, un cosmonaute, un pape, et la liste pourrait encore s'égrener au fil d'une rabelaisienne énumération, ce qu'on appelle un professionnel, c'est juste quelqu'un de normé, d'adapté à l'entreprise ou à l'institution, de commercialisable dans tous les sens du terme, de pas dérangeant. Voilà ce que c'est un professionnel. D'où cet expression, être professionnel, qui ne signifie plus être doué, compétent, spontané, original, ni même talentueux, mais juste lisse à souhait, corvéable à merci, remplaçable au pied levé. Les cimetières sont remplis de gens professionnels...

De ce point de vue là, on peut très cyniquement imaginer des professionnels du chômage ou de la mendicité, des professionnels du braquage ou de la prostitution, des professionnels de la magouille ou de la tromperie. Un professionnel, c'est tout simplement quelqu'un qui ne propage aucun élément de subversion en lui, qui en ce sens ne dérape jamais, un flexible qui effectue les basses œuvres sans rechigner, un polyvalent par ailleurs, capable d'exercer tous les métiers et tous les arts. On reconnaît ainsi un véritable professionnel à ce qu'il tient du fonctionnaire et du cyborg à la fois, formé, dressé, normé, globalisé, c'est à dire, dans le novlangue en cours, passionné et désintéressé, disponible et citoyen, épris de l'intérêt public, sensible à l'égalité des chances comme à la parité des sexes et surtout non rétif à l'impôt parce que socialisé dès le plus jeune âge, bon électeur parce que bien éduqué, etc, etc, etc...

 

cyborg.jpg

 

Chômeur à la recherche d'un emploi

 

02:48 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : chômage, socialisme, france, professionnel | | |