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lundi, 01 décembre 2014

Professionnel

Ce qu'on appelle un professionnel de nos jours, que ce soit un prof, un écrivain, un journaliste, un industriel, un commercial, un politique, un footballeur, un artiste (mot particulièrement hideux), un médecin, un militaire, un banquier, un humoriste, un cosmonaute, un pape, et la liste pourrait encore s'égrener au fil d'une rabelaisienne énumération, ce qu'on appelle un professionnel, c'est juste quelqu'un de normé, d'adapté à l'entreprise ou à l'institution, de commercialisable dans tous les sens du terme, de pas dérangeant. Voilà ce que c'est un professionnel. D'où cet expression, être professionnel, qui ne signifie plus être doué, compétent, spontané, original, ni même talentueux, mais juste lisse à souhait, corvéable à merci, remplaçable au pied levé. Les cimetières sont remplis de gens professionnels...

De ce point de vue là, on peut très cyniquement imaginer des professionnels du chômage ou de la mendicité, des professionnels du braquage ou de la prostitution, des professionnels de la magouille ou de la tromperie. Un professionnel, c'est tout simplement quelqu'un qui ne propage aucun élément de subversion en lui, qui en ce sens ne dérape jamais, un flexible qui effectue les basses œuvres sans rechigner, un polyvalent par ailleurs, capable d'exercer tous les métiers et tous les arts. On reconnaît ainsi un véritable professionnel à ce qu'il tient du fonctionnaire et du cyborg à la fois, formé, dressé, normé, globalisé, c'est à dire, dans le novlangue en cours, passionné et désintéressé, disponible et citoyen, épris de l'intérêt public, sensible à l'égalité des chances comme à la parité des sexes et surtout non rétif à l'impôt parce que socialisé dès le plus jeune âge, bon électeur parce que bien éduqué, etc, etc, etc...

 

cyborg.jpg

 

Chômeur à la recherche d'un emploi

 

02:48 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : chômage, socialisme, france, professionnel | | |

Commentaires

Ne m'en veuillez pas, mais j'apprécie tellement que je n'ai pas pu m'empêcher de répercuter sur facebook !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | mardi, 02 décembre 2014

Merci pour l'appréciation.
c'est bien qu'il y ait encore des amateurs !

Écrit par : solko | mardi, 02 décembre 2014

"qui en ce sens ne dérape jamais," dites-donc, cher Solko, je croyais que vous n'aimiez pas, avec raison d'ailleurs, ce mot !:)))
Mais on le droit d'utiliser des mots qu'on n'aime pas, je vous titille, bien sûr.
Oui, les pros... des gens impeccablement formatés, les chevilles ouvrières du système.
Je me souviens que les situs, il y a une trentaine d'années, critiquaient avec véhémence et intelligence " les spécialistes".
C'était dans le même esprit que votre juste billet.

Écrit par : Bertrand | mercredi, 03 décembre 2014

On a le droit d'utiliser des mots qu'on n'aime pas pour dire des choses qu'on n'aime pas... C'est même pour ça qu'ils sont faits, ces mots là, non ?

Écrit par : solko | mercredi, 03 décembre 2014

Bonne définition... Paradoxalement, je trouve nos actuels "professionnels de la politique" pas du tout du tout professionnels, au sens ancien du terme : aucune maîtrise, aucun réalisme, aucune technique, aucune culture, aucune idée notable, aucune pudeur, aucune vision...

Écrit par : Sophie K. | mercredi, 03 décembre 2014

Solko, tout à fait... En fait, ce ne sont pas les mots qu'on n'aime pas, mais l'utilisation falsifiée qui en est faite.
Et si on devait éliminer de notre vocabulaire tous les concepts qui ont été détournés, il ne nous resterait plus grand-chose.

Sophie K, paradoxe véritable.

Écrit par : Bertrand | jeudi, 04 décembre 2014

Ah, ce produit !

L'humanisme… l'humanisme omnipotent… et dernièrement papéifié…

Louons l'humanisme, mes frères.
A genoux devant l'humanisme.
A genoux devant son produit, mes frères.

Et tête basse.
Tâchons de prendre exemple.

Écrit par : tamet de bayle | samedi, 06 décembre 2014

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