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vendredi, 05 décembre 2014

La dé-fête de la lumière

En ce début décembre, comme chaque année, les Lyonnais véritablement sensés ferment leurs volets, tirent leurs tentures et se terrent chez eux en maudissant leur maire. (1) A grands frais bat au-dehors la fête maçonnique dite des Lumières, laquelle par sa démesure, sa techno, son ingérence dans la moindre petite place et la plus humble impasse tente de rivaliser avec le lumignon de la tradition posé sur le rebord de la fenêtre en hommage à la Vierge. (2)

Lorsque j’ai vu arriver les ouvriers hier après midi, qui ont installé des baffles et les projos sur cette malheureuse place C... devenue ( comme beaucoup de sites urbains) à peu de frais une sorte de salle municipale gratos où déployer au fil de l’an et à bon compte les festivités les plus débilitantes, j’ai pris mon téléphone. Un employé courtois m’a indiqué dans quel service des festivités je pouvais manifester mon courroux et ma réprobation face à cette mainmise de cette fête prétendument traditionnelle sur le quotidien des gens comme vous et moi, l’irrespect de la municipalité à l’égard de ses administrés, et la propagande pour un type de manifestation artistique pour le moins discutable qui entérine la défaite de la véritable lumière, celle de l’intelligence et de l’esprit. L'événement prend tout en charge, même ses détracteurs, et dirige les pas de chaque quidam vers le service de neutralisation intellectuelle qui lui convient...

 

A cette heure, et pour encore quatre longues soirées, une musique techno-gothique aussi grave et satanique qu’assourdissante retentit dans tous les immeubles et les cours intérieures de la place, tandis que des rayons multicolores la balaie en tous sens avant de venir mourir dans les salons des riverains, qu’un nouveau-né y dorme, qu’un vieillard y agonise ou qu'un type normal tente de se reposer de sa journée de travail. Les promeneurs somnambuliques et passifs jusqu'à l'insomnie ont commencé à errer par les rues, consommateurs hébétés de je ne sais quelle quelle émotion esthétique. Vu de haut et de loin, ça ressemble à une vision de l’Enfer bruegélien, les derniers pas avant l’Apocalypse

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Le commerce est juteux, l'abrutissement des foules bien avancé, le triomphe de la techno-lumière et du techno-son bien implantés dans les esprits passifs, et l'entreprise de marée noire, grâce à la propagande massive, trouve sans doute aujourd'hui plus de défenseurs que de détracteurs puisque, comme chaque année, on attend paraît-il des millions de touristes, venus assister à l'agonie de la vieille ville qui sous ses toits se cabre et se replie. De Lyon, ces pauvres gens ne connaîtront donc que cette image quelconque, uniforme et abrutissante, aussi éloignée dans le temps que l'électricité l'est de la lumière du couchant qui donna son nom à la ville (Lux, lucis), aussi éloignée de toute vraie ferveur que toutes ces projections lumineuses sans aucun intérêt le sont de Pothin, Bonaventure et Nizier, de qui les églises qu'ils visitent portent pourtant la dédicace...

1 : Gérard Collomb, dans le genre "j'ai rien dans le cigare et je veux le dire à la terre entière" :

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2: Entre autre délire et propagande, j'ai entendu une journaliste affirmer sur BFM tout à l'heure que cette fête avait une origine médiévale....

Commentaires

Ma dernière "fête des lumières" à Lyon, en décembre 2013. Exactement ce que vous écrivez. J'ai connu l'ancienne fête de l'Immaculée Conception dans ma jeunesse estudiantine...
On interdit les crèches dans les lieux publics et on impose la techno partout.C'est plus marqué à Lyon, mais c'est pareil dans toutes les villes. Triomphe des Lumières, de la lumière artificielle, manifestation visible du triomphe du scientisme et du positivisme. Dans les villes, on ne voit plus le ciel étoilé tandis que le monde supra sensible s'est effondré.
Les lumières artificielles éblouissent. Nous sommes rentrés à nouveau dans la Caverne de Platon.

Écrit par : Elisabeth | samedi, 06 décembre 2014

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