samedi, 29 novembre 2014
Le croupion
Lorsque j’étais gosse, je me demandais toujours pourquoi ma grand-mère préférait le croupion. Dans les repas de famille, elle laissait toujours ses enfants et petits-enfants profiter (comme elle disait) de l’aile ou de la cuisse – morceaux plutôt masculins –, ou du tendre blanc arrosé de son jus, partant, plus féminin.
Elle, c’était le croupion ! L’un de mes oncles m’affirma un jour, de façon quelque peu péremptoire que c’était à cause de ses dents manquantes. Je ne sus qu’en penser. J’ai toujours été persuadé qu’il existait une raison plus sainte et souterraine à la fois, qui faisait de ma grand mère la souche de l'arbre bizarroïde, et qui explique que depuis son décès, ce qui restait de famille se disloqua tout à fait.
14:02 Publié dans Des nouvelles et des romans, Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, famille, souvenir |
Commentaires
Beau texte, Solko !
Qui donne à méditer...
Écrit par : Michèle | dimanche, 30 novembre 2014
le croupion est dur à mâcher cependant... et il me reste toute mes dents n'en déplaise à monsieur Hollande. Le poulet plus du tout fédérateur une fois partie la grand-mère...
elle devait avoir une personnalité attachante cette grand-mère.
Écrit par : Sauge | lundi, 01 décembre 2014
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