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vendredi, 04 décembre 2015

«RUN, HIDE, TELL»

Tout comme existent des consignes en cas d’incendie, en voici dorénavant en cas d’attentat : ce qui donne en français s’échapper, se cacher, alerter. Un tiercé qui nous vient d’Angleterre, avec cette affiche que le gouvernement envisage de placarder dans les mairies, préfectures, stades et autres lieux publics. Ça et le numéro vert, tout ce que leurs ministères peuvent pondre ! Léger, pour le moins, en matière de prévoyance ! Pendant ce temps, le ridicule président, à peine échappé des palais où on sauve la planète et de ses repas trois étoiles place des Vosges, va pavoiser sur le Charles de Gaulle, en compagnie de Jean-Yves le Drian, dont on rappelle accessoirement qu’il est candidat sur une liste des Régionales. C’est vrai que les militaires ont bien besoin de la présence de ces  deux imbéciles à bord. Mais sa cote de confiance était tombée si bas, qu’il se dit que quelques points à grapiller encore, s’il y a des électeurs que ça impressionne, c’est toujours bon à prendre.

Pendant ce temps, une autre courbe, celle du chômage, bondit de nouveau (1,2 % en octobre). Jacques Sapir a trouvé un titre évocateur au phénomène : « le drame silencieux ». 40 000 chômeurs en + dans la catégorie A, c’est, remarque-t-il, la hausse la plus importante depuis janvier 1996 ! Hollande a compris que la bataille était perdue de ce côté-là, alors, pépère surjoue du côté du « chef de guerre » et applique au mot près le programme exigé par Marine Le Pen depuis des années, de la fermeture des mosquées salafistes à la déchéance des binationaux et au rapprochement avec Poutine… Même une girouette aurait l’air calme à côté.

Pendant ce temps également, Daech publie tranquillement un pamphlet assassin contre l’école française, contenant un appel à tuer tous les professeurs et assistantes sociales de France qui incarnent à ses yeux la mauvaise laïcité et sont donc des ennemis d’Allah : « Le but de cette éducation est de cultiver chez les masses l’ignorance de la vraie religion, et des valeurs morales telles que l’amour de la famille, la chasteté, la pudeur, le courage et la virilité chez les garçons.(…) Tout musulman doit savoir que le système éducatif français s’est construit contre la religion en général et que l’Islam en tant que seule religion de vérité ne peut cohabiter avec cette laïcité fanatique». Il faut donc « combattre et tuer tous les corrupteurs » que sont les fonctionnaires de l’Education Nationale, en premier lieu les profs qui enseignent la laïcité ou les agents des services sociaux qui retirent les enfants musulmans à leur famille pour les confier à des mécréants...

Dans l’hystérie anti-Front National des medias sous perfusion, l’information est sous médiatisée, au mépris de toute déontologie démocratique. Jusqu’à la ministre de l’Education Nationale, si prolixe en communication lorsqu’il s’agit de propager la théorie du genre, qui n’en touche mot ! Najet aux abonnés absents, confirme du bout des lèvres une autre information concernant la radicalisation de 857 élèves en 2014-2015, annoncée par le journal 20 minutes la veille. La sécurité de millions d’élèves est pourtant en jeu. Mais diffuser de telles informations serait assurément « faire le jeu du front National ». Leur obsession !

Faire le jeu... L'expression, qui vient des jeux de cartes est en elle-même un criant aveu de ce qu'est devenue la vie politique en France depuis que ces gens de partis tiennent le pays.  Dimanche, ne nous privons pas. Ne nous privons surtout pas !

 

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lundi, 01 décembre 2014

Professionnel

Ce qu'on appelle un professionnel de nos jours, que ce soit un prof, un écrivain, un journaliste, un industriel, un commercial, un politique, un footballeur, un artiste (mot particulièrement hideux), un médecin, un militaire, un banquier, un humoriste, un cosmonaute, un pape, et la liste pourrait encore s'égrener au fil d'une rabelaisienne énumération, ce qu'on appelle un professionnel, c'est juste quelqu'un de normé, d'adapté à l'entreprise ou à l'institution, de commercialisable dans tous les sens du terme, de pas dérangeant. Voilà ce que c'est un professionnel. D'où cet expression, être professionnel, qui ne signifie plus être doué, compétent, spontané, original, ni même talentueux, mais juste lisse à souhait, corvéable à merci, remplaçable au pied levé. Les cimetières sont remplis de gens professionnels...

De ce point de vue là, on peut très cyniquement imaginer des professionnels du chômage ou de la mendicité, des professionnels du braquage ou de la prostitution, des professionnels de la magouille ou de la tromperie. Un professionnel, c'est tout simplement quelqu'un qui ne propage aucun élément de subversion en lui, qui en ce sens ne dérape jamais, un flexible qui effectue les basses œuvres sans rechigner, un polyvalent par ailleurs, capable d'exercer tous les métiers et tous les arts. On reconnaît ainsi un véritable professionnel à ce qu'il tient du fonctionnaire et du cyborg à la fois, formé, dressé, normé, globalisé, c'est à dire, dans le novlangue en cours, passionné et désintéressé, disponible et citoyen, épris de l'intérêt public, sensible à l'égalité des chances comme à la parité des sexes et surtout non rétif à l'impôt parce que socialisé dès le plus jeune âge, bon électeur parce que bien éduqué, etc, etc, etc...

 

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Chômeur à la recherche d'un emploi

 

02:48 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : chômage, socialisme, france, professionnel | | |

jeudi, 26 juin 2014

Dernières nouvelles de la gerbe

Parce que l'Algérie rencontre la Russie dans un stade brésilien à 22 heures, le ministre de l’intérieur (qui sera présent ce soir à Lyon) et le préfet du Rhône conseillent aux Lyonnais « d’éviter le quartier ce soir.» Virés de la ville, en quelque sorte. On déploie dès maintenant trois compagnies de CRS à proximité de la place Gabriel Péri, et des engins lanceurs d’eau.

Un ancien ministre des Affaires étrangères, dans le cadre de la révolution sémantique préconisée par la Garde des Sceaux, suggère lui de ne plus employer le mot euthanasie sous prétexte de l’homophonie  avec nazi. Ce serait plus gentil, affirme-t-il

Un ministre de l’Education Nationale envisage le plus sérieusement du monde de dépenser des deniers publics à rassembler des spécialistes universitaires de la docimolologie, psychopédagogues et sociologues de gauche, pour animer 6 mois de travaux afin de trouver un moyen d’éviter les mauvaises notes, « qui découragent les élèves » Je crois que c'est la première fois qu'une pétition regroupe 53 000 signatures de lycéens, profs et parents, qui ont trouvé un sujet de bac trop difficile... 

Ces quelques faits n’ont, en soi, semble-t-il, rien à voir : qui, néanmoins, parmi les progressistes utopistes et autres faiseurs de fable sur la nature humaine des années 70 aurait pu croire que 14 ans après le fameux an 2000, nous en soyons là ?

Et pendant ce temps, inexorablement, la courbe du chômage progresse, comme aspirée vers le haut par la connerie de tous ces gens qui torpillent le monde en prétendant le gouverner : 24 800 nouveaux demandeurs d’emploi en mai, le cap des 5 millions (parmi les chômeurs déclarés) est allègrement dépassé. Le ministre du travail Rebsamen n’entend pas commenter ces chiffres calamiteux. Il estime avoir besoin pour ça d’une période plus longue… Humour noir ?   Allez savoir, avec des salauds pareils ! Il vous avoue dans un interview qu’il publiera en septembre un livre sur la politique et le football ! De la bonne littérature, les gars. Allez-y. Franc-maçon influent et politicien véreux, il n’a pas de mal à trouver un éditeur, lui au moins.

Mais le pire, c’est le pronostic de l’enc... de l’Elysée pour 2017. Tout ça était, il est vrai, cousu de fil blanc.Je vous laisse découvrir ICI; On est au delà, bien au-delà de la tête à claques, non ? 

20:16 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bac, rebsamem, chômage, coupe du monde, algérie russie, docimologie, hamon | | |

vendredi, 27 décembre 2013

Les socialistes et la pensée magique

« Les Français ont besoin de mesures qui frappent l’imagination, où ils se disent : là, c’est du concret et ça va marcher». La formule (appréciez la syntaxe) est de Brice Teinturier, directeur très médiatisé de l’institut IPSOS. Elle résonne comme un aveu du double échec de la communication présidentielle : incapable de frapper l’imaginaire (il faut dire que la normalité… bref), elle l’est aussi à agir sur le concret (le fameux changement…). 

Énonçant le mal, elle suggère peut-être un remède ; pour agir sur le Réel, il faudrait que le politique soit capable de renouer avec la tradition des grands spectacles. Mais le spectaculaire, depuis qu’il a envahi le champ du social pour devenir sociétal, s’est lui aussi dégradé et connait globalement la même crise que le politique, auquel il est lié. 

Alors, pour frapper l’imaginaire on s’en prend aux signes et aux mots. On a déjà eu Taubira, qui se déclarait sans rire « exclue de l’humanité » en plein JT pour avoir été traitée de « singe » par une gamine de douze ans et raillée par le journal Minute en mal de coup de pub. On a dorénavant Valls qui s'en prend à la quenelle (un geste) et veut interdire les spectacles d'un humoriste sérieusement rebelle à l'ordre établi, Dieudonné. Garde des Sceaux et Ministre de l’intérieur, faut-il le rappeler ? Minute et le théâtre de la Main d’Or menaceraient selon eux la République :  de quoi se tordre! De quoi, aussi, donner envie à la France entière de s’y abonner sur l’heure. Car la censure n’a jamais été bonne conseillère, celle qui joue à Simone Weil et celui qui joue à Clémenceau devraient s’en souvenir. Tous deux au Grand Orient, mais qu’est-ce qu’on leur apprend donc dans les loges ! La censure n’est qu’une forme de la pensée magique qui consiste à croire qu’en supprimant le mot, on viendra à bout de la chose. Absurdité parfaite et terrorisme de studios télé.

L’autre forme de pensée magique est l’incantation. Le curé Ayrault en est devenu le grand spécialiste : l’incantation est une autre forme de déni du réel : je n’ôte pas le mot, je le répète à l’infini, comme s’il avait pouvoir de faire advenir la chose. « Est-ce que oui ou non la situation de l’emploi va s’améliorer ? Nous sommes convaincus que Oui » ; dit-il en battant des ailes. Et voilà. Le premier manitou a parlé. 

Taubira, Valls, Ayrault : frappent-ils l’imaginaire en entrant en guerre contre des mots ou contre des signes ? Pas vraiment, sinon pour révéler un peu plus leur vanité. Leur niaiserie, aussi. Mais ils font parler d’eux, ils occupent le terrain, à mille lieux, certes des préoccupations concrètes des gens. Car ces trois-là ne sont ni de pauvres discriminés, ni de malheureux exclus : ils ont tous les pouvoirs et disposent de tous les privilèges que la République peut conférer à des ministres, faut-il aussi le rappeler ?

La grandeur de leur ridicule impressionne. Et nous manquons d’un Molière pour le mettre en scène. Car frapper l’imaginaire des gens, c’était jadis le boulot des metteurs en scène, des romanciers, des peintres et des compositeurs : Molière et Lully, Balzac et Delacroix, Wagner et Verdi, qui en même temps que l'art, avaient aussi la manière. Les artistes du show-business d'à présent n'ont plus ni l'une ni l'autre. Quel communicant saura sauver le pingouin et sa piteuse tribu ?  Pour ma part, depuis son élection, je ne lui vois aucun avenir, et les faits ne font que confirmer cette impression troublante de totale désincarnation inhérente au personnage et à ses sbires.

jeudi, 06 décembre 2012

On va occuper les hauts fourneaux

L’écologie et la métallurgie n’ont jamais fait bon ménage. En raison de difficultés techniques, le groupe du milliardaire indien a annoncé son retrait du projet Ulcos pour le stockage de CO2. Du coup la défiance règne à nouveau et le feuilleton  d’Arcelor Mittal s’emballe à nouveau.

« On va occuper les hauts fourneaux » a juré cet après midi Mickaël Eveillard, le secrétaire syndical CGT de Florange. Au même moment, Jacques Attali, l’ancien conseiller de Mitterrand, annonce que le dossier est classé : « y a 50.000 chômeurs de plus tous les mois. Tout le monde sait que la sidérurgie n’a un avenir que sur les ports. Tout le monde le sait depuis longtemps. Florange, c’est fini. »

C’est ainsi que la technocratie à la BigBrother cloue d’un coup le bec au romantisme à la Zola et, par la grâce de la statistique, parvient à noyer le poisson, en comptant sur le fait que le citoyen lambda qui ne comprend pas grand-chose à tout ce dossier entendra facilement le fait que tous les licenciés n’ont pas les moyens d’occuper des hauts fourneaux. Non seulement Attali a l’air de dire que les « employés en lutte » (comme disent les commentateurs) sont des combattants archaïques, mais en plus de sacrés privilégiés.

Le petit François, qui est passé pas très loin pour inaugurer le Louvre de Lens initié par son compère Chirac, a lui aussi depuis longtemps tourné la page. Depuis son élection, il fait le beau sur les écrans, comme en son temps le petit Nicolas. De toute façon, dans l’esprit des politiciens de tous bords, la France industrielle est depuis longtemps programmée pour devenir un parc culturel animé par des chinois et des qataris. Ce que Houellebecq, dans la Carte et le Territoire, a parfaitement mis en scène. Le radeau de la méduse peint par Delacroix est tellement plus présentable que celui organisé par Lakshumi.

La barre symbolique des 10% de chômeurs est atteinte, proclame ainsi la statistique. Avec en première ligne, les jeunes, dont la précarisation systématique n’a cessé d’être sympathiquement organisée depuis 1983. Aujourd’hui, un seul parti gouverne la France, toute la France : son VRP occupe l’Elysée, ses barons le gouvernement, onze régions et les principales villes, ses troupes les deux assemblées. En guise de changement, certains électeurs, qui ont fait confiance à ces gens, devraient tout de même faire entendre leur voix. Mais non. Le changement de forme leur a suffi. Et pour la forme. C’est tout dire.

J’ai toujours en mémoire cette phrase dudit Attali, que l’on peut retrouver dans son Verbatim en date du 5 avril 1983 : « la rigueur n’est pas une parenthèse, c’est une politique ».

On a cru comprendre, en effet…

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Combet Descombes, Hauts Fourneaux de Chasse

mardi, 02 octobre 2012

Unemployee of the year

Si vous êtes un non-chef de rang dans un restaurant, un non-commercial dans une entreprise ou bien un non-journaliste dans une salle de rédaction, et si vous avez moins de 30 ans, il vous reste une quinzaine de jours pour participer au concours du meilleur chômeur de l’année organisé par Benetton dans le cadre de sa nouvelle campagne Unhate. On se souvient des sirupeux patins que Sarkozy et Merkel, Obama et Chavez, Benoit XVI et  l'imam de la mosquée al-Azhar, Ahmed el-Tayyeb, se roulèrent sur les murs de nos cités l’an passé. Aujourd’hui, United Colors surfe sur la crise et le talent d'illusionniste politique de nos dirigeants européens, de quelque bord qu'ils soient : le concours du meilleur chômeur de l'année est doté d’une centaine de prix de 5000 euros chacun. C'est du chacun pour soi. Et de la com à la fois provocatrice, ingénieuse, généreuse, cynique, subversive, dégueulasse, somme toute bien dans l’air du temps ; de la com foutrement oxymorique, en un mot. Racontez votre expérience de chômeur... Peut-être même aurez vous la chance de finir sur une affiche ... Et les inscriptions sont par ICI  

Même si vous avez passé l'âge limite, allez-y, ça vaut le détour...

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Agence Fabrica, Trévise, Italie

mardi, 27 janvier 2009

Le retour du hobo

"Sur le front de l'emploi, la journée de lundi 26 janvier 2009 restera probablement comme l'une des plus noires de la crise économique mondiale. En une petite journée, 67 000 suppressions d'emploi ont été annoncées entre les Etats-Unis et l'Europe, selon le décompte du journal britannique The Guardian ."  (Le Monde)

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"Vers onze heures du soir, je commencai à m'inquiéter de trouver un lit. J'avais lu des choses sur les asiles de nuit et pensais qu'on devait pouvoir trouver un lit pour environ quatre pence. Apercevant un homme, l'air d'un terrassier, planté sur le trottoir, je l'abordai pour m'informer. Je lui dis que j'étais dans la purée la plus complète et lui demandai de m'indiquer où je pourrais bien dormir, au minimum de frais. "Oh, fit-il. Vous avez que la rue à traverser. Vous voyez l'écriteau en face : "Bons lits pour messieurs seuls" ?   C'est une bonne turne. M'est déjà arrivé d'y pioncer. Vous verrez. C'est pas cher et c'est propre."
Georges ORWELL - Dans la dêche à Paris et à Londres, 1933.

08:05 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : hobo, crise, chômage, usa, emploi, orwell, dans la dèche à paris et à londres | | |