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jeudi, 04 mai 2017

Conscience de Marthe Robin

Si la France n’est plus, comme c’est le cas depuis des décennies, « la fille ainée de l’Église », que mérite-t-elle d’autre que de devenir une succursale de la zone européenne chérie par le bonhomme Macron et consorts ? « Vous n'imaginez pas jusqu'où l'on descendra ! », disait Marthe Robin à propos de la France. Nous y voilà : « La France tombera très bas, plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil et des mauvais chefs qu'elle se sera choisis. Elle aura le nez dans la poussière. (…) » 

Si la France n’est plus, comme c’est le cas depuis des décennies, « la fille ainée de l’Église », pourra-t-elle résister efficacement et longtemps à la folie de l’adhan ? Nous y voilà encore :  « La France va descendre jusqu’au fond de l’abîme, poursuit Marthe Robin, jusqu’au point où l’on ne verra plus aucune solution humaine de relèvement. Elle restera toute seule, délaissée de toutes les autres nations qui se détourneront d’elle, après l’avoir conduite à sa perte. »

Macron élu dimanche, quel que soit son score, ne suscitera aucun espoir de redressement chez les millions de Français conscients de la mascarade électorale hollandaise qui l’aura porté au pouvoir. Ils ne voulaient pas de lui au premier tour et ne le désireront pas davantage au second, même s'ils se croient contraints de voter pour lui. Marine Le Pen a dit bien des vérités sur lui hier, que le piège médiatique rendait inaudibles. Macron le fédéraliste européen dont le libéralisme débridé n’incarnera jamais rien de français, au sens où l’entendait Marthe Robin encore, qui écrivait dans son journal, le 23 janvier 1930 : « N’est malheureux que celui qui veut jouir de soi. »

Nous vivons dans ce pays depuis des décennies un temps d’indifférence à Dieu extrême. Souvenons-nous donc de ce que disait aussi la stigmatisée de la Drôme : « Aimer Dieu, le faire aimer, c’est gagner une couronne pour le ciel.Aimer la France, la faire aimer, c’est ajouter un fleuron à cette couronne. »

Mais le renouveau sera extraordinaire, prédit-elle également, comme une balle qui rebondit : « Elle sera sauvée, mais ni par les armes, ni par le génie des hommes, parce qu’il ne leur restera plus aucun moyen humain… Le Bon Dieu interviendra par la Sainte Vierge et par le Saint-Esprit : Après le nouvel avènement du Saint-Esprit qui se manifestera plus particulièrement en France, celle-ci réalisera vraiment sa mission de fille aînée de l’Église, et l’épreuve, en la purifiant, lui rendra son titre perdu. »

 

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Puissent les temps vraiment obscurs dans lesquels nous entrons avec l’élection de Macron dimanche prochain rendre à beaucoup de Français et à nous tous  le goût de la prière de cœur et de l’amour authentique pour le Christ.

04:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, marthe robin, présidentielles | | |

dimanche, 09 avril 2017

Les rameaux de la République

Cette entrée à Jérusalem sur une ânesse, le peuple juif, encore impressionné par la reviviscence de Lazare, la confond avec un moment de liesse en battant le sol de rameaux, et ne se doute pas qu’elle correspond à une entrée en Passion, dont la violence extrême marquera les siècles en lui révélant la source de son péché et en le marquant d’un sceau indélébile. Car c’est la vérité d’un repentir que le Père attendait de chacun de ses membres en ordonnant ainsi le sacrifice de ce Fils qui est Un avec Lui, la simple vérité du repentir et non pas le seul remords ou la soudaine bonne volonté.  Membre par membre, ce peuple devait offrir à la Trinité son péché le plus intime contre le Père, le plus injuste devant le fils, le plus consentant devant l’Esprit.

Or cette entrée dans la Passion correspond cette année en France avec une entrée dans une parodie d’élection ; pas de quoi se réjouir ni de battre au sol des rameaux : la France ne se doute pas que les temps de violence extrême dans lesquels elle entre sont aussi ceux de sa Passion, qui lui révélera aussi l’étendue de son péché. Car c’est bien aussi la vérité d’un repentir que le Père attend de chacun de ses membres en ordonnant la continuité de son abaissement politique à travers la mascarade des urnes. Membre par membre, ce peuple, qui oublia collectivement son baptême dans l’ivresse du blasphème républicain, devra subir sans aucun doute de multiples outrages et de multiples humiliations, jusqu’à offrir au Père la confession de son plus vain orgueil, au Fils celle de son plus veule abandon, à l’Esprit celle de sa plus vive  erreur.

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08:07 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rameaux, christ, jérusalem, france, élections, présidentielles, république | | |

dimanche, 05 février 2017

Le Pen et l'Année Terrible

On a beaucoup chanté la Marseillaise ce weekend à Lyon.  Le cul un peu pincé chez Macron, la main sur le cœur chez Mélenchon, et avec une fervente unanimité chez Le Pen, parce que sans doute on s’y est habitué depuis plus longtemps. Il suffisait de faire la queue parmi les militants du Front National à la Cité Internationale ce dimanche pour prendre le pouls d‘un tout autre public que celui de la veille chez Macron, moins riche, moins bobo, plus jovial, et sans aucun doute moins curieux de voir la bête et plus convaincu par elle. Marine Le Pen dispose, et c’est évident, d‘un parti structuré, avec cadres et militants regroupés autour d‘elle, n’en déplaise aux gens des Républicains ou du PS qui sont tous deux, pour des raisons diverses, menacés d‘implosion. Et ce parti, oui, est populaire, on le sent tout de suite, comme put l’être jadis le PC ou comme l’étaient les kermesses de mon enfance. Avant de passer les portiques de sécurité ici surréalistes, les gens entament la Marseillaise ; et ils n’ont pas des têtes de vieux militants, mais d‘hommes de la rue parfaitement anodins. La salle étant bondée, beaucoup suivront le discours en retransmission dans des salles adjacentes. Des couples. Des familles. Des jeunes gens.

« Notre existence en tant que peuple dépend de cette élection » lance très tôt Marine peu après son entrée en scène. Avec elle, on est loin du ton du grand oral à la Macron. Elle sait parler à une salle, être à son écoute, la laisser réagir, lui répondre. Sans doute ce que les journalistes nomment son populisme... Un réel talent, en tout cas.  Mais venons-en au fait. Au contenu.

Lorsque Marine Le Pen explique à son auditoire les liens qui unissent l’ultra libéralisme et le fondamentalisme islamique, elle devient brillante. L’un, dit-elle, se fonde sur l’individualisme, qu'il instaure dans la société au fil des ans. Il isole, restreint le champ des actions et des pensées. L’autre, qui vient après, se fonde sur le communautarisme. Les individus isolés des quartiers abandonnés se trouvent ainsi peu à peu défaits d‘une identité et livrés sans protection à une autre culture. C’est alors qu’ils devraient éprouver le sentiment de la nation, qui les protégerait. Mais on le leur a volé. On les en a dépossédé. Ils sont seuls, parmi d'autres communautés.  

Nul doute que les brillants ingénieurs et fils d‘ingénieurs venus applaudir hier Macron balaieraient d‘un revers de main cette démonstration qu’en réalité ils sont incapables de comprendre puisqu’elle ne leur a jamais été enseignée à l’école par de savants sociologues, et qu’ils ne savent somme toute que ce qu’ils ont appris à l’école.  Mais il suffit d‘avoir un jour habité Bron et d‘y être revenu récemment pour comprendre tous les enjeux qui se cachent derrière ce que la candidate rappelle à l’instant, ce sentiment collectif de dépossession du territoire que l’intelligentsia refuse de regarder en face, procès contre Zemmour après procès contre Le Pen. La preuve : Mélenchon, pendant ce temps, s’entretient avec son public dans le hall d‘Eurexpo comme un universitaire le ferait avec ses étudiants dans une fac délabrée. Il disserte, quand Marine raconte. Quand Macron et Mélenchon parlent aux classes aisées, Le Pen s’adresse aux classes populaires.  Et comme les classes populaires sont plus nombreuses que les classes aisées, l’élection risque de réserver des surprises.

Il me vient ensuite à l’esprit en écoutant Marine parler d‘elle en tant que femme et que femme française qu’une certaine complaisance à l’égard des femmes voilées dans les milieux de gauche puise peut-être son origine dans la crainte que la fille Le Pen inspire en leur sein. Et je me demande ce qui se serait passé si Jean Marie, au lieu d‘une fille, avait pu placer à la tête de son parti un héritier mâle, comme on disait jadis. En tout cas je suis frappé du fait que jamais, dans le discours médiatique, il n’est question d‘elle en tant que femme, comme dans le cas de Ségolène, Hillary, ou autres Angela. Comme si elle était un mutant. Et que cela représente une force, une particularité dans le paysage politique dont elle sait remarquablement jouer.  Sur ce point, le blondinet Macron peut retourner vaticiner à l’ENA !

Et lorsqu’elle lance à la salle : « vous avez le droit d‘aimer votre pays et de le montrer »,   je vois autour de moi beaucoup de gens humbles à qui ça fait du bien de reprendre en chœur le fameux  : « On est chez nous. » Et je mesure une fois de plus à quel point la gauche au pouvoir a failli, a trahi, et combien le ressentiment est épais dans les milieux populaires, et à quel point le divorce est consommé avec elle. Car tous ces gens, qui quittent sans doute bien moins souvent la France que les étudiants Erasmus fin lettrés de chez Macron, l’ont, bien plus qu’eux, chevillée au corps. La France ! Chez Macron, elle n’est qu’une idée depuis longtemps, et plus du tout un territoire.(1) Ici, elle est encore un territoire, et c’est ce qui donne aux Marseillaises un accent plus poignant.

De l’avocate ou du banquier, qui gagnera s’ils se retrouvent tous deux au second tour ? Sans doute le banquier. Le pays continuera alors à se déréaliser, comme dans la Carte et le Territoire de Houellebecq. A moins, se prend on à rêver, qu’un sursaut …  Marine Le Pen clôt son discours par une citation littéraire :  « Nous n’avons pas encore fini d’être Français ! ».  Macron citait Char, elle, Hugo, comme beaucoup l’ont déjà relevé. Mais peu ont trouvé significatif ce qui m’a pourtant sauté à l’oreille : la citation provient de L’Année Terrible. Terrible, 2017 est bien partie pour l’être, en effet…

(1)  Hollande lui-même, détournant stupidement une citation de de Gaulle, voulait s'il avait dû battre campagne, parler d'elle comme d'une idée...

 

mercredi, 01 février 2017

L'affaire Fillon

Nous sommes au spectacle. Le citoyen-consommateur regarde. Le citoyen -consommateur est habitué à prétendre à l’irréprochable (lui, l’est rarement, mais passons…) Il contemple donc, pour s’en réjouir ou non, un meurtre politique commis en direct, conduit grâce à tous les outils de la propagande. Pour être élu président de la République dans ce pays, il y a des erreurs à ne pas faire. Travailler durant des années avec sa femme à un cheminement politique qui passe par Matignon, tout en la rétribuant quand la Loi de l’époque le permet, ça on peut : la preuve, 20 % des parlementaires besognent encore tranquillement ainsi, et on n’a jamais emmerdé Fillon durant des décennies de vie politique pour ça.  

Mais affirmer :

  • Qu’il existe des raisons géopolitiques qui justifient qu’on négocie avec Poutine ou Bachar el Assad
  • Que la laïcité n’a pas à être durcie pour des religions comme le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme, car seul l’Islam est un problème
  • Qu’on n’abolira pas la loi Veil, mais qu’on est cependant personnellement contre l’avortement
  • Qu’enfin on s’affirme haut et fort catholique en soutenant de surcroit Sens Commun, dans un moment où pourtant tout le monde s’accorde à trouver friendly le fait qu’un musulman devienne maire de Londres …

Affirmer tout cela, c’est s’exposer à ne jamais pouvoir devenir président de la République, tout simplement. Des secrets fiscaux conservés au chaud dans les placards de Bercy et tout prêts à fuiter si nécessaires, ils en ont bien  d‘autres, de même que des journalistes courageux prêts au lynchage, humour et gros titres garantis, infos en boucle et commentateurs politiques unanimes. C’est le monde dans lequel nous vivons. Les pauvres sont tenus par leurs crédits, et les hommes politiques idéologiquement déviants par leurs arrangements financiers des temps anciens.   Pendant ce temps, un blondinet irréprochable forcément, vu d‘ il vient, dont la campagne est financée par on ne sait trop qui, est bombardé homme providentiel. Jeunes gens, votez pour lui ; c’est lui le monde de demain.

 La moralité la plus austère y règne…  Et ça ne plaisante pas…. Car l'argent et les medias demeurent plus que jamais le nerf de la propagande. 

mardi, 30 août 2016

Le sociopathe

Il faut, je crois, remonter à ce que les gens de gauche appellent « les heures sombres de l’histoire », (c’est à dire les années trente) pour rencontrer un tel amateurisme. La leçon à en tirer, c’est qu’un homme « normal »  ne peut assurer les fonctions de chef d’état sans conduire son pays au désastre. Quatre ans et tout ce que cet idiot trouve à dire dans une moue d'autosatisfaction vaudevillesque, c’est que c’est  dur de gouverner et qu’il n’a pas eu de bol. Surréaliste !  Voilà un olibrius qui pour des raisons différentes aura perdu je ne sais combien de ministres (de Cahuzac à Macron en passant par Montebourg, Dufflot, Fabius, Taubira, Hamon,) qui « gouverne » à présent le pays avec son ex et mère de ses enfants, quelques copains de promotion et deux ou trois francs-maçons coagulés au petit clan. Ce serait comique si c’était un épisode des Guignols, or c’est la réalité. On ne peut même pas se réjouir d ‘avoir eu raison avant tout le monde quand on pronostiquait qu’Hollande serait tout juste bon à faire un bon principal de collège ; n’est-il pas en train de transformer la société en cour de récréation, où chacun chacune prétend aux plus hautes charges, propose sa solution face à des questions aussi importantes que la théologie musulmane, l’Islam radical, la crise économique , la déstructuration complète du corps social ? Il est certain que dès le prochain attentat, personne ne parlera plus de Macron. Mais il n’y aura plus ni Euro ni JO pour apaiser les tensions et divertir les masses. Il y aura les primaires des uns et des autres, me direz-vous. De quoi rajouter du ridicule au ridicule. Du moi je au moi je. C'est quand, au fait, l’élection des délégués dans le préau ? La démocratie montre ses limites dans ce peuple infantilisé, dont la vie intellectuelle se borne à la tolérance à manifester face à l'Islam. Une question qu'on croyait réglée depuis lurette au si fier et si vain pays des Droits de l'Homme. Pas besoin d‘être grand clerc pour se dire que ça débouchera soit sur une guerre civile, soit sur une crise de régime. Ce qu’à l’étranger, certains ne verront pas d’un sale œil, hélas.

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21:26 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, macron, démission, sociopathe, élections2017, présidentielles, élysée | | |

mardi, 12 janvier 2016

Sondages

Après ça :

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Les Français veulent-ils vraiment ça ... ?

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14:29 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : sondages, présidentielles, primaires, juppé | | |

dimanche, 06 mai 2012

Au menu de la soirée, du melon hollandais

J’aurai donc clos l’ère Sarkozy tout en corrigeant des copies, et débuté l’ère Hollande tout en faisant de même, preuve qu’au fond les urnes ne changeront guère nos existences. Lorsqu'on songe, pourtant,  à la quantité de motivations qui se sont déversées dans l’urne durant toute la journée : ce méli-mélo de passions humaines, le désir, la rancœur, la conviction, l’instinct grégaire, le mépris, l’admiration, l'humour, le sens du devoir, de la provocation, la haine, l’espoir, la crainte, la nostalgie, le cynisme, le calcul politicien, l’idéalisme,  l’esprit de contradiction, la propagande, la violence, la vanité, le militantisme, l’adhésion à ou le rejet de ceci, de cela, de son mari, de sa femme, de ses collègues de bureau, l’émancipation ou la fidélité par rapport au vote de ses propres parents, le suivisme envers tel ou tel star ou tel sportif, les consignes, les fidélités claniques, les projections, puis les varia -il y en a qui mettent un bulletin dans l’enveloppe les yeux fermés, d’autres une moitié de chaque petit rectangle de papier, ou un morceau de sopalin-, le tout magma ou lave en fusion coulant de petite main en petite main à travers les lettres (de très légers empattements) qui forment le nom des candidats, une vaste chaîne jusqu’à la décision finale. Alors ce concentré, cet amalgame confère une légitimité à un seul, que le temps forge et déforge.

Mais toi demain, tu seras seul avec la chasse d’eau qui fuit, les résultats scolaires de tes gosses, le prix trop élevé des biscottes ou des bridges en porcelaine, les examens à passer, les factures à régler… Et comme tu sais tout ça, hélas, depuis lurette, t’as peut-être demandé au plus jeune de ta marmaille de dessiner le clown Bozo sur une feuille de calepin déchiré, avec les feutres achetés à Carrefour et c’est ce truc là que t’as glissé dans l’enveloppe, avec le nez rouge et une étoile sur la tête. Du coup ton vote qui est nul te devient précieux tout comme ta vie qu’on juge nulle, parce que tu lui trouves un sens au milieu du méli-mélo des passions que comptent et recomptent les assesseurs. Ou bien tu as suivi un camp ou un autre, convaincu ou bien illusionné, la consigne de l’un ou de l’autre des candidats du premier tour. Alors ta voix, crois-tu, ta voix aura compté ce soir.

Bientôt, tu sais que le cirque va recommencer. Après le président nul, le député nul. Tout ça flatte en toi pourtant un instinct et tu ne saurais dire lequel : l’instinct du vote ? L’instinct grégaire, celui d’un troupeau historique devenu République ? C’est l’école qui t’a appris ça, souviens-toi : Toi, tu appartiens à une famille, à un clan, qui ne causait jamais politique. Sans doute as-tu tôt senti dans leurs yeux combien la politique, le grand père pour commencer par lui, ils en étaient revenus. Le mépris du politicien, ça se boit au biberon. Alors… L’instinct du décideur ? Dans ta caisse en sapin, tu ne diras plus rien, tu ne sauras rien, tu n’auras plus part…  Qu’est-ce que ça flatte, au fond ? Qu’est-ce que ça justifie ?

Cette sueur populaire suinte un instant sur un président qui sort des urnes, tout comme le sang sur un nouveau-né. On comprend dès lors que la première des choses qu’il ait envie de faire soit d’aller se doucher, seul dans un bureau, avant de prononcer son discours, qu'on dit inaugural.

Moi président va cependant devoir très vite cesser d’égrener des lieux communs d'un ton de texto sur les valeurs de ceci ou les valeurs de cela. Il va devoir cesser de se rêver en rassembleur ou en pacificateur de je ne sais quelle « France meurtrie » ou « pays à reconstruire », pour commencer à s’agiter, l’air grave, dans une Europe que gouverne cette même BCE à laquelle il a contribué à donner tous les pouvoirs jadis, quand il dirigeait le PS de son rusé tonton, et qui continuera pour longtemps à n’être que celle de la crise, du crédit, de la dette et de la dèche, avec tous les privilèges qui vont de pair…

Les ténors, cadres et autres personnalités du parti socialiste qui ce soir, hélas, tient presque tout le pays, sont chargés de mettre en scène sur les plateaux TV et à la Bastille un remake nostalgique de 1981 ; ces barons prets à investir le pouvoir comme on conquiert un poste dans une entreprise, que leur importe, cette autre élection significative qui se conclut en Grèce, et que bientôt ce soit devant leurs portes closes que les peuples viendront gronder ? Ils se partageront porte-feuilles et maroquins, la langue de bois devenue bétonnée, le rictus toujours en coin.

Pour eux, ce n’est pas du changement ; c’est la Restauration. 

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Louis François Egalité : Mitterrand III ou Sarkozy II ?

19:59 | Lien permanent | Commentaires (92) | Tags : france, politique, élections, présidentielles | | |

jeudi, 26 avril 2012

Expliquer Le Pen

Tandis que dans les médias nationaux et régionaux se joue, comme à chaque élection d’importance, le psychodrame franco-français, que les résultats du premier tour sont commentés à l’aune des situations passés, lequel serait Pétain, lequel De Gaulle, et que ça et là fleurissent les noms d’oiseaux, je passe mes journées à écouter des étudiants dans la salle exigu d’un jury d’examen. Sans romantisme, sans excès, sans tromperie, je les aime bien ces étudiants. Je les regarde. J’écoute leur effort. Je jauge leurs lacunes. Parfois ils me surprennent. Souvent, ils m’endorment, comme sans doute, dans l’autre sens, je les ai surpris, je les ai endormis. Un jour, j’étais à leur place. Un jour, je ne serai plus.

Je les regarde donc. Je sais que ceux qui sont d’une famille, d’une communauté, d’un clan, ceux qui ont des parents s’en sortiront. Que les autres, auront du mal, dans la France de Hollande comme dans celle de Sarkozy, parce que la société est la société et qu’au contraire de ce que professèrent les Lumières, elle ne sera jamais bonne. Parce que dans la société, c’est l’entourage proche qui compte, parce qu’il n’y a désormais d’entourage lointain que médiatique, et que les déshérités, quelle que soit leur origine, seront toujours à la traîne et à la peine. Parce qu'ils auront besoin de toute leur force individuelle, il est criminel de les illusionner. C'est pourquoi le fait politicien n’est qu’un mensonge, spécialement en temps de crise, un leurre qui n’engraisse que ceux qui l'ont jeté. En vérité, c’est l’éducation qu’on a reçue, c’est l’entourage proche, c’est les moyens qu’on se donne ou non pour accéder à la culture, qui assurent ou non une survie. Tous ces étudiants que j’écoute, en rêvant souvent à autre chose, l’ont en partie compris. En partie, seulement.

Et c’est dans cette marge que se jouera chacun de leur destin. On ne peut compter que sur soi-même : à quelle  vitesse ouvriront-ils les différentes portes qui se dressent devant eux ? C’est ça qui sera déterminant, ça qui au fond leur appartient, qu'au fond, nul n'a le droit de toucher.

Des idéologues parfois fumeux peuvent bien me rejeter dans les cordes de la droite, je le maintiens : je n’aime pas la gauche qui vient. Je crains sa morale à trois sous, la toute puissance qu’elle va offrir à des notables roués et à leurs enfants héritiers, les leçons qu’elle donnera partout à tous les extravagants, son désir de faire nager tout le monde dans les mêmes eaux, son égalitarisme insensé, sa haine viscérale de tout élitisme, de toute culture du passé, sa revanche à prendre sur je ne sais quel ennemi, son désir de réparer je ne sais quelle blessure : Non, je n’aime pas cette gauche qui vient, et cela ne me rejette que dans les cordes de ma foi dans l’individu.

On peut toujours aller chercher des référents historiques dans les années trente, ces référents sont anachroniques car la situation a changé. Le nazisme est né de la Guerre de Quatorze, de la crise de 29, du fait que l’Allemagne ne possédait aucune colonie quand la France et l’Angleterre étaient encore des empires…  Hannah Arendt (encore elle), l’a très bien expliqué. Il s’est de surcroit développé avec et contre l’URSS qui n'est plus. Ce qui naîtra du désarroi des plus pauvres et des laisser-pour-compte dans cette Europe inédite et son système financier sans précédent dans l’histoire de l’humanité, ce qui brûlera le torchon dans cet ensemble de nations qui n’en sont plus vraiment, dans cet empire contrôlé par le FMI, l’OCDE et la BCE, en train de se rêver confédération des peuples quand elle n'est qu'une coagulation de consommateurs  endettés, cela, nul ne peut le dire.

J’entendais Calvi dire tout à l’heure, la lippe entrouverte : « Mais Marine Le Pen ne peut prendre le pouvoir, elle est contre l’Europe, elle est contre l’euro, elle est contre les immigrés, elle est contre tout, elle n’est pour rien ». Je laisse chacun décoder les implicites de cette extraordinaire assertion.

Ceux qui comparent Marine Le Pen et ses électeurs à des fascistes ne font que réciter des leçons apprises. Ce sont des gens du passé, des gens d’un autre siècle qui égrènent leurs litanies apprises comme d’autres des chapelets. La vérité est qu’ils ne savent pas plus que les autres où nous conduisent la montée de cette « extrême-droite » et surtout le soutien qu’elle reçoit des couches populaires, montée qui, chronologiquement suit à pas lents la croissance du monstre qu’est cette création européenne chimérique, dans des sociétés que la technologie, la mondialisation libérale et le multiculturalisme sans relief ont remodelé de pied en cap, avec tous les dégâts collatéraux qu’on sait, et auxquels je pense souvent en écoutant et en aimant – encore une fois sans excès ni romantisme – ces étudiants qui parlent devant moi, tous plus stressés les uns que les autres. Et si je me fous de la gueule de Hollande et de tous ses militants qui ont déjà breveté la solution pour eux tous, d’eux, croyez moi, je ne me fous pas. 

lundi, 16 avril 2012

Étiennette Chillet

Etiennette Chillet aimait ces jours d’avril, quand au plus fort de la journée, le thermomètre de la remise grimpait quelques heures à 13°. Cette fraîche douceur lui paraissait donner sens aux bas de laine et à la longue jupe de coton qui recouvraient depuis longtemps ses jambes été comme hiver. C’était un temps pleinement pascal, comme si longtemps encore après le Samedi saint, les minutes de tous les hommes eussent dû encore s’étirer dans l’absence et dans le gris, et comme si le curé n’avait pas retiré les longs draps des statues des chapelles, ni distribué à larges brassées son buis béni, et qu’il faille en son cœur attendre et attendre encore l’improbable retour d’un Amour Tout-Puissant, sans être dupe de la feinte des bourgeons, du pépiement matinal des oiseaux et du rougeoiement de la chair des filles et des garçons.

L’écran du ciel brumeux se fermait derrière les granges de La Chivas, celles-là même derrière lesquelles toute la nuit avait roulé un  vent qu’elle avait senti meurtrier, malgré la chaleur de l’édredon. L’herbe sentait bon la pluie, et la pluie, bon l’herbe. A son carreau, Etiennette Chillet emplissait d’air ses poumons, et sous son tablier bleu nuit, ses maigres côtes formaient comme un relief heureux.

Et puis qu’aurait-elle été faire à la ville, de toute façon ?  A force d’écouter mugir la violence des saisons, n’avait-elle pas compris qu’elles seraient jusqu’au bout le seul changement notable, et que celui des hommes était aussi méprisable que leurs opinions ? Tenter fortune pour le bonheur des marchands comme ses deux aînés qui se rompaient la colonne sur des métiers treize heures par jour avaient appris à le faire à leurs propres enfants, quelle vanité ! Son instinct n’avait toujours prétendu qu’au solide, et la ville n’avait à offrir que de l’éphémère.

Là, veilleuse au hameau, elle se sentait de la chair des escargots en leurs coquilles, une de sa race et fière de s’être entêtée. « Le roi Philippe, c’est ainsi qu’avec mépris l’avait nommé le bon curé d’Aveyze, le roi Philippe ne sentira jamais l’honneur de la France et la cire vive dont son peuple est bâti. » Rien, dans cette verte et tendre nature, ne présage l’égalité. Elle le voyait bien, Etiennette, sans même avoir à le théoriser comme un monsieur en habit noir. Tout, au contraire,  est variété. Laisser espérer cette sotte chimère, aux citadins naïfs que sa lignée deviendrait à force par la lecture des journaux et l’écoute des discours politiques, telle est la tromperie de Philippe, que les politiciens les plus dangereux ne cesseront d’imiter. Le pisé de sa bâtisse formait bonne coquille. Combien tout cela prendrait-il pour s’effondrer ?

Etiennette Chillet ferma les paupières. Que lui importait, après tout, la marche de ce monde ? Elle était de mil sept cent quatre vingt-huit, d’un autre temps.  L’empereur qui était passé sur leurs rêves ne leur avait rien appris, et le neveu qui l’avait imité non plus, tous dorénavant, galopaient en troupeaux furieux vers leur perte. Jadis, il y a si longtemps, le monde était empli de vivants qu’elle avait vu filer, à petits feux parfois, ou d’autres brusquement, comme ce boulanger de Bessenay qu’on avait découvert pendu dans sa grange à foins, et qui n’avait que trente quatre ans. Ses doigts avaient beau être raides, elle les sentait encore alertes et glissant sur le chapelet. La brume qui s’apprêtait à enserrer leur monde serait d’une étrange matière, opaque et gluante telle un songe confus. Au-delà, malgré l’acuité de ses pupilles et l’appréciation de son âge avancé, elle ne voyait pas, elle ne savait plus. Là où tous projetaient de stupides espoirs, elle n’éprouvait que les morsures de l’attente. 

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