jeudi, 26 avril 2012
Expliquer Le Pen
Tandis que dans les médias nationaux et régionaux se joue, comme à chaque élection d’importance, le psychodrame franco-français, que les résultats du premier tour sont commentés à l’aune des situations passés, lequel serait Pétain, lequel De Gaulle, et que ça et là fleurissent les noms d’oiseaux, je passe mes journées à écouter des étudiants dans la salle exigu d’un jury d’examen. Sans romantisme, sans excès, sans tromperie, je les aime bien ces étudiants. Je les regarde. J’écoute leur effort. Je jauge leurs lacunes. Parfois ils me surprennent. Souvent, ils m’endorment, comme sans doute, dans l’autre sens, je les ai surpris, je les ai endormis. Un jour, j’étais à leur place. Un jour, je ne serai plus.
Je les regarde donc. Je sais que ceux qui sont d’une famille, d’une communauté, d’un clan, ceux qui ont des parents s’en sortiront. Que les autres, auront du mal, dans la France de Hollande comme dans celle de Sarkozy, parce que la société est la société et qu’au contraire de ce que professèrent les Lumières, elle ne sera jamais bonne. Parce que dans la société, c’est l’entourage proche qui compte, parce qu’il n’y a désormais d’entourage lointain que médiatique, et que les déshérités, quelle que soit leur origine, seront toujours à la traîne et à la peine. Parce qu'ils auront besoin de toute leur force individuelle, il est criminel de les illusionner. C'est pourquoi le fait politicien n’est qu’un mensonge, spécialement en temps de crise, un leurre qui n’engraisse que ceux qui l'ont jeté. En vérité, c’est l’éducation qu’on a reçue, c’est l’entourage proche, c’est les moyens qu’on se donne ou non pour accéder à la culture, qui assurent ou non une survie. Tous ces étudiants que j’écoute, en rêvant souvent à autre chose, l’ont en partie compris. En partie, seulement.
Et c’est dans cette marge que se jouera chacun de leur destin. On ne peut compter que sur soi-même : à quelle vitesse ouvriront-ils les différentes portes qui se dressent devant eux ? C’est ça qui sera déterminant, ça qui au fond leur appartient, qu'au fond, nul n'a le droit de toucher.
Des idéologues parfois fumeux peuvent bien me rejeter dans les cordes de la droite, je le maintiens : je n’aime pas la gauche qui vient. Je crains sa morale à trois sous, la toute puissance qu’elle va offrir à des notables roués et à leurs enfants héritiers, les leçons qu’elle donnera partout à tous les extravagants, son désir de faire nager tout le monde dans les mêmes eaux, son égalitarisme insensé, sa haine viscérale de tout élitisme, de toute culture du passé, sa revanche à prendre sur je ne sais quel ennemi, son désir de réparer je ne sais quelle blessure : Non, je n’aime pas cette gauche qui vient, et cela ne me rejette que dans les cordes de ma foi dans l’individu.
On peut toujours aller chercher des référents historiques dans les années trente, ces référents sont anachroniques car la situation a changé. Le nazisme est né de la Guerre de Quatorze, de la crise de 29, du fait que l’Allemagne ne possédait aucune colonie quand la France et l’Angleterre étaient encore des empires… Hannah Arendt (encore elle), l’a très bien expliqué. Il s’est de surcroit développé avec et contre l’URSS qui n'est plus. Ce qui naîtra du désarroi des plus pauvres et des laisser-pour-compte dans cette Europe inédite et son système financier sans précédent dans l’histoire de l’humanité, ce qui brûlera le torchon dans cet ensemble de nations qui n’en sont plus vraiment, dans cet empire contrôlé par le FMI, l’OCDE et la BCE, en train de se rêver confédération des peuples quand elle n'est qu'une coagulation de consommateurs endettés, cela, nul ne peut le dire.
J’entendais Calvi dire tout à l’heure, la lippe entrouverte : « Mais Marine Le Pen ne peut prendre le pouvoir, elle est contre l’Europe, elle est contre l’euro, elle est contre les immigrés, elle est contre tout, elle n’est pour rien ». Je laisse chacun décoder les implicites de cette extraordinaire assertion.
Ceux qui comparent Marine Le Pen et ses électeurs à des fascistes ne font que réciter des leçons apprises. Ce sont des gens du passé, des gens d’un autre siècle qui égrènent leurs litanies apprises comme d’autres des chapelets. La vérité est qu’ils ne savent pas plus que les autres où nous conduisent la montée de cette « extrême-droite » et surtout le soutien qu’elle reçoit des couches populaires, montée qui, chronologiquement suit à pas lents la croissance du monstre qu’est cette création européenne chimérique, dans des sociétés que la technologie, la mondialisation libérale et le multiculturalisme sans relief ont remodelé de pied en cap, avec tous les dégâts collatéraux qu’on sait, et auxquels je pense souvent en écoutant et en aimant – encore une fois sans excès ni romantisme – ces étudiants qui parlent devant moi, tous plus stressés les uns que les autres. Et si je me fous de la gueule de Hollande et de tous ses militants qui ont déjà breveté la solution pour eux tous, d’eux, croyez moi, je ne me fous pas.
06:18 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : yves calvi, politique, société, marine le pen, présidentielles |
Commentaires
c'est simple : roulés dans la rhubarbe par la droite dite normale puis la gauche et tout enfarinée , une bonne partie du peuple veut essayer une troisième "voix" : si Hollande échoue je donne rendez-vous à tous en 2017 : sous un joli nom d'Alliance pour etc l'ex FN gagnera haut la main ! vous restera plus qu'à pleurer car moi au lu de la durée de vie des mecs en ma lignée je ne serai plus là et tant mieux !
Sissi !
Écrit par : cactus | mercredi, 25 avril 2012
La statistique n'est pas une science historique, aussi n'avons-nous aucune certitude quant à la durée du film, ni les uns ni les autres.
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
Si un jour j'avais bien pu me demander ce que l'examinateur, comme on dit, pouvais bien penser tandis qu'il jetait par la fenêtre un coup d’œil discret, mystérieusement furtif, ou parfois qu'il s'abandonnait à une sorte de rêverie trompeuse, semblant perdu, comme bercé par le clapotis monotone de ma voix, pendant que je m'agitais devant le tableau soigneusement bariolé de craies de toutes les couleurs, tentant de lui expliquer maladroitement des causes et des effets qu'il connaissait déjà (et avait oublié depuis ?), et bien maintenant je sais !
Écrit par : Benoit | mercredi, 25 avril 2012
La "folie" du temps présent, de cette soumission à une idéologie de la bonne conscience, c'est qu'elle n'est plus capable de discerner la critique de son propre camp, non pour le plaisir de la polémtique, mais parce que, comme vous le dites, malgré toute notre désillusion, malgré tous nos griefs, malgré toute notre acidité, nous ne nous désintéressons pas du monde. Peut-être, parce que, vous comme moi, devant une jeunesse qui est moins bête, servile qu'apeurée, nous n'arrivons pas à faire sans penser qu'ils seront là, encore, quand nous ne serons plus. La critique, c'est aussi cela : œuvrer, même avec outrance, non pas pour une certaine idée de la France, ou de l'Europe, mais pour une certaine idée de l'humanité. Et se préoccuper du global (pour parler comme l'ennemi) c'est se préoccuper du local.
Amicalement, Solko.
Écrit par : nauher | mercredi, 25 avril 2012
Finalement, le sens de l'histoire, ce n'est pas la dialectique de telle ou telle époque qui le porte en elle, mais la jeunesse qui doit durer,le risque fou de la jeunesse...
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
Je ne fais pas partie des gens qui pensent que Marine Le Pen est fasciste pas plus que je n'ai jamais pensé que les communistes français étaient des staliniens.
Je ne crains pas plus le FN que je n'ai craint le communisme au temps où on dénonçait les "socialo-communistes".
Je n'ai jamais diabolisé les extrêmes... Ils passeront... Marine Le Pen comme les autres : l'anti-système est une idéologie qui s'effondre quand on entre dans le système et c'est précisément ce que s'apprête à faire Marine Le Pen.
Écrit par : Rosa | mercredi, 25 avril 2012
Le problème c'est que le système, quel que soit celle ou celui qui le pilote - ou croit le piloter - avec sa complexité et tous les systèmes de protection comme de destruction qu'il s'est fabriqué, n'a plus rien d'humain.
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
Je n'avais rien commenté depuis longtemps, et je comprends maintenant ce que veut dire cet énoncé : "les commentaires de ce blog sont modérés" ... Ca veut dire qu'on peut mêm' plus voir notre joli mot s'afficher directement... Oh... bah zut alors !
Du coup ca m'a obligé à refaire un passage sur solko... et alors que je re-parcours rapidement le billet, je lis, coincé entre les lignes : "j’écoute, en rêvant souvent à autre chose" ... Ahah ! C'est un aveu !!
Je m'étonne que les oraux aient déjà commencé chez vous... Pour moi les écrits ne commencent que la semaine prochaine. A moins qu'il y ait des stages après.
Bien à vous.
Écrit par : Benoit | jeudi, 26 avril 2012
J'ai dû modérer les commentaires parce que "ça" s'est empoigné sans retenue lundi, pendant que je faisais passer ces oraux qui durent toute la semaine. Maintenant un petit clic, et hop! le commentaire passe ou ne passe pas... Parait, dit le serveur, que nous en sommes responsables. Tout ça me fait bien rire.
Mais je n'aime pas qu'on m'insulte pendant que je suis occupé à faire autre chose.
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
Sans être fortiche en anglais, j’ai compris le message du clan Le Pen ; et pour ma part, je taille mes crayons de couleurs, qu’ils soient rouges ou bleus marines. D’ailleurs j’ai aussi un feutre rose, tout droit sorti des années 80, et un stylo vert en poils de Tremarctos ornatus norvégien. Mais comment choisir ? Depuis ma tendre enfance, j’écris mon nom en haut à gauche avec ma main droite ! Bah ! Bien plus que les lignes, ce qui m’importe, c’est d’avoir la pêche !
Cependant voilà le drame : le pays a beau avoir Marine Le Pen, il est à sec et n’a pas bonne mine… Le dirigeant reste un nain compris [copyright], ses mesures ratent, et le peuple rame, tandis que l’argent file ras - contrairement aux émirats, ici les cheikhs se font rares -, la tirelire est en rade, l’emploi déraille ; alors le peuple râle et crie bientôt de rage. Gare à toi politichinelle !
Entre prendre le pouvoir et pendre le pouvoir, il n’y a qu’une lettre dans l’air, c’est donc une affaire épistolaire ! Ah misère : le service postal est mis à mal ! Mais j’y songe : cher solko, il me semble que les lettres c’est votre rayon, justement, alors peut-être pourriez-vous m’aider ?
Voici une lettre d’une contrée lointaine, une lettre si vieille que le temps labrunie. Elle que si vous traversez ce bloy au loin, vous parviendrez dans un chateaubriant où la fontaine qui orne la cour est magnifique. Il s’y tient un beaumarchais, mais tentez de chiper un fruit, et la patronne vous dira « Du bellay ! », et attention, son marivaux dix hommes ! Si par malheur vous êtes mallarmé, vous n’aurez qu’à crier : « Villon d’ici ! » et vous réfugiez chez labé. Charmante bicoque que cette baraque au milieu des vigny que l’on parcourt en char, et, vos maupassants, vous pourrez admirer la nature : le vol des corneilles, la bruyère courant à terre, les racines de boileau d’où on tire une scève miraculeuse !
Holà ! revenons-en à nos problèmes de lettres… Car hélas, si ce voyage fait bien prendre l’air, tout ceci est d’une autre ère…
Les lettres, les crayons… comme l’annonce le titre du billet, tout est une histoire de stylo. Quant à moi, vous l’aurez compris, je ne pense pas être un pigeon, mais je travaille ma plume.
Écrit par : Benoit | jeudi, 26 avril 2012
Tu travailles ta plume, j'entends bien.
Un lieu commun me vient à l'esprit ; "l'élève a dépassé le maître." Mais je le considère un instant et tout aussitôt le réfute.
Dans ce-pays là (et c'est bien le seul)- il n'y a ni élève ni maître. C'est pourquoi disait Rousseau à la fin de La Nouvelle Héloïse, "seul est vrai le pays des chimères". Des imbéciles en ont fait une simple formule pour bacheliers. Le comprendre est à soi seul une expérience de réconfort sans équivalent.
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
NB : Un dictionnaire donne, en plus de "stylo" ceci pour traductions de "pen" :
. parc, enclos. Exemple : sheep pen = parc à moutons (ben tiens !!)
.(submarine) pen = bassin protégé (à croire que c'est fait exprès !)
.abréviation de "penitentiary" = taule (c'est une conspiration ^^ )
Écrit par : Benoit | jeudi, 26 avril 2012
Ce billet résume très bien la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il replace le le Pen à sa juste place et explique correctement l'aveuglement des élites médiatico-politiques.
Écrit par : Jérémie | jeudi, 26 avril 2012
Je ne sais pas si ce billet remet quiconque à sa place ni explique correctement quoi que ce soit. Il exprime hélas beaucoup plus un état de fait.
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
Je peux partager une partie de vos analyse, apprécier votre humanisme chevillé au corps, je ne partage pas vos conclusions.....Pour le moment, les solutions n'apparaissent pas d'évidence. Je vous livre ce poème de Omar Khayyam:
« Tu peux sonder la nuit qui nous entoure.
Tu peux foncer sur cette nuit... Tu n'en sortiras pas.
Adam et Ève, qu'il a dû être atroce, votre premier baiser,
puisque vous nous avez créés désespérés ! »
Sommes nous dans une période où le loup pour l'homme se comporte en chien?
J'ai été modéré sur un commentaire où je vous donnais acte de ne pas le faire, ce qui ne manque pas d'humour!
Écrit par : patrick verroust | jeudi, 26 avril 2012
qualqu'un a dit: "nous sommes le maillon manquant dans la lignée des grands singes, l'homme est encore à venir", c'est beaucoup plus lucide que votre citation de khayyam - perso, chez les arabes, je préfère de loin al maari - ou que votre évocation de la gent canidé.
Écrit par : gmc | vendredi, 27 avril 2012
En campagne électorale, les passions politiques se déchaînent. La situation est-elle pire que cet été ? Sera-t-elle pire l'an prochain? Pour encore dix jours,nous allons nous donner l'illusion qu'elle est réglée. On entendra encore 10 jours japper les chiens - plus avec l'autre campagne qui va s'ouvrir et puis tout fera mine d'être étouffé, JO, plages, jusqu'à... Un processus d'endettement comme celui que connait la totalité du monde occidental peut-il, à l'heure du virtuel généralisé, être balayé d'un revers de mains comme les deux candidats font mine actuellement de le faire ?
Desespéré dites-vous ? Même pas. Mais sérieusement, comme dirait Philinte, que voulez-vous qu'on fasse?
PS: Oui je modérerai désormais tout commentaire insultant à l'égard non pas des puissants, - vous pouvez dire tout ce que vous voulez de Hollande ou de Sarkozy, mais de moi-même ou de n'importe lequel des commentateurs, de quelque bord qu'il soit.
Écrit par : solko | jeudi, 26 avril 2012
Solko, je voulais simplement dire combien je trouvais ce billet percutant, surtout les deux derniers paragraphes qui font écho à Bernanos (Français, si vous saviez ; La liberté, pour quoi faire?).
Écrit par : Jérémie | jeudi, 26 avril 2012
C'était Lacan qui disait qu'il ne pouvait y avoir de solution "une" valant pour tous...
(Restons extravagants.)
Écrit par : Sophie K. | jeudi, 26 avril 2012
"Ça" s'est empoigné, oui et c'est bien triste d'en être arrivé à devoir faire le flic sur votre propre blog! Ceci dit il y a déjà un moment que la chose était à prévoir tant le ton montait, particulièrement entre certains... Enfin ce qui est fait est fait, inutile de revenir dessus.
En fait je tenais simplement vous dire que j'aurais bien voulu connaître le reste de la famille de la bonne Étiennette.
Écrit par : Sarah. S. | jeudi, 26 avril 2012
Ça viendra. La famille est grande! C'est le temps qui manque le plus souvent. Le temps de raconter.
Écrit par : solko | vendredi, 27 avril 2012
La situation dites-vous a changé mais les mêmes causes produisent les mêmes effets et les mêmes alliances produiront les mêmes défaites. Il y a une leçon à tirer de l'histoire, certainement.
Quelles que soient leurs motivations, aussi bien Le Pen fille que Sarkozy usent de ressorts fascistes et cela crève les yeux. Que ce soit par cynisme tant pour le sortant que la nouvelle venue ne rendra pas les conséquences moins fâcheuses.
Écrit par : tanguy | samedi, 28 avril 2012
Ce qui crève les yeux demande à être un peu argumenté.
L'acte "fasciste" (quoi que je déteste utiliser ce mot n'importe comment comme je déteste les gens qui le font en permanence à tort et à raison), l'acte "fasciste" par excellence,au sens qu'il annulait un vote démocratique, commis par Sarkozy fut partagé par le mentor à lunettes en qui vous voyez le sauveur de la France, à Versailles en 2008. S'il y a une leçon à tirer de l'histoire, la voici : la monnaie et la frontière sont symboliquement les deux boucliers derrière lesquels les communautés humaines se sont protégées. Quand la partie la plus pauvre de la population, qui ne profite ni de l'euro ni de la disparition des frontières et qui sait dorénavant à cause de la crise que, malgré le pipo des politiciens, elle n'en profitera jamais, vote pour le seul parti qui proteste contre ces deux disparitions, elle suit en cela une logique de contestation qui n'a rien de fascisant. Mélenchon eût été bien inspiré de ne pas laisser tomber comme il le fit les "nonistes" de gauche . Voir chez ces électeurs comme il le fait un amas de racistes, fascistes et autre noms d'oiseaux, c'est ce que les commentateurs du genre de Calvi et les politiciens de l'UMPS font aussi pour ne pas voir ce qui, comme vous dites," crève pourtant le yeux": le vote Le Pen suit le développement de la construction européenne. Et les immigrés ont bon dos... Voilà ce que ce billet dit. C'est la raison pour laquelle je ne voterai jamais pour Hollande et l'Etat PS (villes, régions, sénat, élysée, puis assemblée nationale) que ce vote risque d'instaurer. Dénoncer l'anti sarkozisme comme je le fais depuis que je l'ai vu naître dans le discours du PS ne revient pas à adhérer au sarkozisme, mais à contester un outil de propagande qui ne sert que des motifs partisans.
Maintenant, vous pouvez comme certains qui m'ont mal lu penser le contraire et hurler au loup si ça vous chante ou vous réconforte, faites, vous ne me ferez pas changer d'avis, j'ai passé l'âge.
Pour finir, je vous dirais que dans cette campagne, pour s'emparer du gâteau, le cynisme d'un camp vaut bien le cynisme de l'autre en terme de communication politique et de propagande.
Écrit par : solko | samedi, 28 avril 2012
Très bien : rien à redire ! La critique de l'emploi du terme "fasciste" + l'explication du vote FN.
Écrit par : Jérémie S. | samedi, 28 avril 2012
l'art aime les résumés apolitiques:
http://youtu.be/oqaiH8iBZ5g
Écrit par : gmc | samedi, 28 avril 2012
C'est bien plus qu'un résumé.
La question de l'origine de l'homme, singe ou mouton, devient de plus en plus préoccupante...
Écrit par : solko | samedi, 28 avril 2012
Si je comprends bien, Solko, on pourrait —sauf erreur de ma part — résumer ainsi le propos :
-le hollandisme n'est pas une arme anti lepénisme, au contraire;
-l'anti sarkozisme primaire qui revient à faire du hollandisme est ridicule;
-l'anti hollandisme ne signifie pas le sarkozisme
-l'anti lepénisme ne passe ni par le hollandisme ni par le sarkozisme.
L'anti lepénisme : Par quoi passe-t-il en fin de compte sinon par l'absence de la conviction qu'il faille lui barrer la route, puisqu'après tout, la république autorise ce parti qui fait l'affaire des autres partis ? Le FN, une sorte de parti éponge dont on n'aurait pas grand chose à redouter, puisque la configuration des partisans de l'extrême droite aurait changé ?
Écrit par : ArD | samedi, 28 avril 2012
Si le "hollandisme" et le "sarkozisme", autrement dit la gauche et la droite "républicaines", avaient été une arme contre le FN, on ne parlerait pas de ce parti depuis plus de 20 ans, non ? Quant aux postures anti, des deux côtés, ils ne sont qu'un outil de propagande contre le camp contraire, j'en suis convaincu, oui, puisque sur l'enjeu européen et libéral, les deux sont d'accord.
Je ne dis pas que le FN est inoffensif, je dis que sa progression électorale est liée au ressentiment de tous ceux qui ne profitent ni de l'ouverture des frontières ni de l'euro pour voyager "sans être obligé de changer" (argument si souvent entendu)- c'est à dire à un grand nombre de pauvres inquiets de leur devenir, et non pas à des racistes furieux ou des fascistes prêts à en découdre.
S'il est vrai, comme tout le monde le répète à l'envi, que nous sommes pieds et poings liés soumis aux marchés et à la BCE créée par le bon monsieur Delors (à qui nous avons eu le bonheur d'échapper finalement)-, nous voici coincés entre deux possibilités :
- la zone euro explose et le front national, c'est sûr, cesse d'être inoffensif.
- la zone euro n'explose pas, et nous continuons à vivre sous la dictature en col blanc de la monnaie unique, avec notre psychodrame quinquennal en guise de consolation, et nos défilés du 1er mai en un cortège ou en un autre pour s'envoyer par la figure les noms d'oiseaux auxquels nous tenons tant...
On peut, si on veut, imaginer une version intermédiaire. Mais vu le délabrement économique de toute l'Europe du Sud, j'ai bien peur que ce ne soit chanter Mimi Pinson sur le radeau de la Méduse, car sur quoi diable avons-nous la main ?
Écrit par : solko | samedi, 28 avril 2012
On ne dit plus "le peniste" mais "mariniste" j'ai entendue l'égérie de la nouvelle droite employée ce néologisme étrange trois fois de suite à la radio. Ce n'est évidemment pas innocent.
Écrit par : Julie des Hauts | dimanche, 29 avril 2012
C'est en même temps une pratique courante et très limpide. A sa place, j'aurais dit "marinien"...
Écrit par : solko | dimanche, 29 avril 2012
employer.....infame faute que je retrouve avec horreur.
Dans ce cas, on doit dire "Françoisistes" et "Nicoliste". C'est du dernier ridicule.
Écrit par : Julie des Hauts | lundi, 30 avril 2012
Ah sur le ridicule, on est d'accord. Le rapport politique des gens avec leurs leaders vire au fan club. America is here.
Écrit par : solko | lundi, 30 avril 2012
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