dimanche, 10 décembre 2017
Jérusalem
Jérusalem,
Ville Passion du Christ.
Où s’ouvrit le Ciel
Et la Terre se fendit,
Golgotha !
Marie souffle toujours au chrétien
Que pour le rachat des Siens
Son Fils y expira.
En cette pensée, mon âme,
Baise la pierre où fut déposée
Sa chair d’Agneau lacérée
Et sa Divinité intacte,
Inébranlée.
Ressuscité, il traversa
Le suaire ici-même,
Jérusalem !
Jérusalem !
Gardé par trois églises,
Son Saint-Sépulcre irise,
Flambe d’un Feu
Trine et surnaturel :
Simple pèlerin en ce lieu,
Âme éprise de Dieu,
Qu’il fasse de toi Sa semence !
Laisse pour cela se dérober,
De ton corps prosterné,
Toute autre présence
Que le Verbe Incréé,
Qui fut avant le mur
Du temple second,
Et sera après le Rocher même,
Jérusalem !
17:53 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jérusalem, saint sépulcre, christ |
samedi, 11 novembre 2017
En terre sainte, les devises font la loi….
Si vous souhaitez vous rendre en terre sainte, mieux vaut bien savoir pourquoi ; car la-bas plus qu’ailleurs, les lieux de culte sont devenus, tout en restant des lieux de culte, des marchandises qu’on vend aux touristes. C'est l'état d’Israël, nous confia un guide palestinien, qui organise les voyages vendus aux chrétiens occidentaux, en sélectionnant les églises et les sites à visiter. Le Vatican a négocié, lui, cet apport de devises contre la sécurité des pèlerins : en terre sainte, le bon dieu est ainsi la source d’un business omniprésent. Sur la via dolorosa, à l'endroit même où le Christ souffrit sa Passion, le chemin de croix des pèlerins traverse le souk de Jérusalem où se monnaient bruyamment souvenirs, épices, fruits secs, cierges et chapelets; à chaque station, psaumes, prières et marchandages se mêlent en un bruit de fond et une oxymorique autant que significative sensation : et il faut s’accrocher de toute son âme à chaque grain du chapelet pour ne pas être tenté de fuir… Partout, jusqu'au mont des Béatitudes, les impératifs liés au tourisme de masse sont palpables, rappel burlesque d'une certaine gestion des flux et du souci sécuritaire qui nous caractérise.
Réglementation sur le mont des Béatitudes
Autre exemple : certains lieux, à présent en terrains musulmans, sont délaissés par les guides juifs ou chrétiens ; Béthanie, que je tenais spécialement à visiter, fait partie de ceux là, et il a fallu insister pour s’y rendre. Je comprends, au vu de leur situation, que les Chrétiens n’aient guère envie de servir la soupe aux adeptes de Mahomet qui ne peuvent se revendiquer d'aucune légitimité à occuper une terre aussi intrinsèquement christique que Béthanie; partout, la situation est ainsi complexe et tendue. Notre guide jordanien nous racontait que le détour de certains pelerinages par la Jordanie est le fruit d'une négociation entre l'état d’Israël et le roi Abdallah II. En terre sainte, les devises font la loi….
Le bazar de Lazare, et les souvenirs de Béhanie...
Et malgré tant d'interférences, cela demeure pourtant une grâce incomparable de se recueillir quelques instants sur tant de lieux présumés ou réellement témoins jadis du passage du Christ parmi nous. Le commerce et ces conflits si dramatiquement révélateurs de ce rien que nous sommes cotoîent de multiples figures du sacré, et comme tout don de Dieu, s'en tenir à elles demeure très exigeant.
Grotte du lait, Bethléem
13:13 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, via dolorosa, jérusalem, mont des béatitudes, béthanie, jordanie, grotte du lait, bethléem |
dimanche, 09 avril 2017
Les rameaux de la République
Cette entrée à Jérusalem sur une ânesse, le peuple juif, encore impressionné par la reviviscence de Lazare, la confond avec un moment de liesse en battant le sol de rameaux, et ne se doute pas qu’elle correspond à une entrée en Passion, dont la violence extrême marquera les siècles en lui révélant la source de son péché et en le marquant d’un sceau indélébile. Car c’est la vérité d’un repentir que le Père attendait de chacun de ses membres en ordonnant ainsi le sacrifice de ce Fils qui est Un avec Lui, la simple vérité du repentir et non pas le seul remords ou la soudaine bonne volonté. Membre par membre, ce peuple devait offrir à la Trinité son péché le plus intime contre le Père, le plus injuste devant le fils, le plus consentant devant l’Esprit.
Or cette entrée dans la Passion correspond cette année en France avec une entrée dans une parodie d’élection ; pas de quoi se réjouir ni de battre au sol des rameaux : la France ne se doute pas que les temps de violence extrême dans lesquels elle entre sont aussi ceux de sa Passion, qui lui révélera aussi l’étendue de son péché. Car c’est bien aussi la vérité d’un repentir que le Père attend de chacun de ses membres en ordonnant la continuité de son abaissement politique à travers la mascarade des urnes. Membre par membre, ce peuple, qui oublia collectivement son baptême dans l’ivresse du blasphème républicain, devra subir sans aucun doute de multiples outrages et de multiples humiliations, jusqu’à offrir au Père la confession de son plus vain orgueil, au Fils celle de son plus veule abandon, à l’Esprit celle de sa plus vive erreur.
08:07 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : rameaux, christ, jérusalem, france, élections, présidentielles, république |