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dimanche, 14 mai 2017

Vol de la couronne de la Vierge de Fourvière

La couronne de la Vierge de Fourvière à Lyon, l’un des plus importants sanctuaires marials français, a été volée samedi 13 mai 2017, peu avant 3h30 du matin ; certains n’y verront qu’un fait divers attristant (ou non) Je voudrais dans ce billet tenter une exégèse de ce vol qui, sur un plan surnaturel, tient véritablement de la profanation, de l’amputation et de l’avertissement.

Mais d’abord un peu d’histoire :

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Cette couronne a été réalisée par l’orfèvre mystique et ami de Bossan, le Lyonnais Armand-Calliat peu de temps avant sa mort, à l’occasion du couronnement de la Vierge, le 28 avril 1900. Sur le bandeau est figuré un chœur de chérubins. Elle est enrichie de 1791 pierres précieuses et perles, offertes par les Lyonnais contemporains de sa création.

La Vierge est l’être le plus élevé de tous ceux issus de la Terre. Lorsque son Fils lui dit lors du recouvrement au Temple : « Ne savez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père » ou encore durant les noces de Cana : « Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi ?», il souligne qu’Il vient, Lui du Ciel, quand sa mère, ne vient que de la Terre. Pourtant, si Marie n’est alors que la mère de Jésus qui s’apprête à le suivre jusqu’à la Croix, elle est bien cependant déjà l’Immaculée. Et ce que signifieront son Assomption, puis son Couronnement, c’est que, bien qu’issue de la Terre, elle règne dorénavant sur le Ciel et ses créatures, incarnant à la suite de son Fils la promesse de la Nouvelle Alliance qui invite tous les hommes à leur suite. Elle devient alors l’être le plus élevé de tout le genre humain, la porte, véritablement du Ciel.

Voilà donc quelle est Celle dont on vient de dérober la couronne.

Le couronnement de la Vierge est par ailleurs lié à la Dévotion à son Cœur Immaculé, qui s’est répandue à la suite des apparitions de Fatima dont – coïncidence troublante – on fête précisément l’anniversaire de la première apparition ce 13 mai, jour du larcin.

Sous cet angle, ceux qui sont derrière ce vol sont évidemment des ennemis terrestres déclarés du Couronnement de Marie, conscients de tout ce qu’il représente dans le Ciel, et qui cherchent à le profaner publiquement en cette période où l’Ennemi ne cesse de s’attaquer à la France. Ce vol survenu le 13 mai tient ainsi d’une double profanation : celle de la Vierge de Lyon et celle de Fatima.

A un degré moindre, qu’on pourrait dire culturel, ce vol est aussi une amputation à vif dans l’histoire de la Ville, consacrée à la Vierge depuis le vœu des échevins de 1643, et dans la mémoire disséminée de tous ceux qui participèrent à la création de cette couronne par un don, de leurs proches et de leurs descendants. Au premier rang desquels Armand-Cailliat, l’orfèvre mystique des mains duquel s’échappèrent tant de merveilles, Pierre Bossan, l’architecte de Fourvière et de tant d’autres églises, et tous les anonymes qui vinrent au fil des siècles se recueillir dans le sanctuaire afin d'y prier la Mère du Verbe incarné.

Je n’imagine pas, par ailleurs, que ce vol ait pu s’effectuer sans le consentement surnaturel de la Vierge. Comme son fils se laissa dépouiller de sa tunique, sa Mère se laisse dépouiller de sa couronne et ce faisant nous avertit tous du Mal dont nous souffrons.

Cela devrait interpeler au premier chef l’actuel maire de Lyon qui, dans le temple de la laïcité maçonnique qu’est devenu l’Élysée, s’apprête à introniser un nouveau président pour le moins ambigu, tout comme cela devrait faire méditer le primat des Gaules qui, de manière indirecte la semaine dernière, a appelé à son élection.

Cela devrait faire réfléchir le pape François venu à Fatima pour canoniser Francisco et Jacinta, mais qui n’a toujours pas opéré la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, consécration pourtant au cœur de la problématique des apparitions de Fatima.

Cela doit enfin, nous interroger tous : les perles et diamants de la couronne, même si le diamant a reçu quelque chose d’en haut, restent liés aux attachements et aux superstitions de la Terre. La royauté de Marie, désormais céleste, découvre, elle, une couronne faite de Lumière et de Charité, une couronne portée par les anges et proprement inviolable, puisqu’aucun voleur n’entrera jamais au royaume des Cieux.

Cette Lumière et cette Charité se maintiennent surnaturellement non loin de chacun d’entre nous, non loin même de ceux qui volèrent ce que la presse régionale et nationale qui se situe à leur niveau appelle vilainement « un butin d’un million d’euros... ».  Du cœur des hommes qui les méprisent, elles ne peuvent cependant que se retirer si nous continuons à ne voir en ces trésors que du patrimoine culturel ou de l'art religieux.  Nous devons tous prier non pas pour que cette couronne soit retrouvée (si cela arrive, ce sera donné par surcroit), mais pour que nous soit à tous bel et bien remis un jour, par les Anges du Ciel et par leur Reine en personne, cette couronne de Lumière et de Charité dont nos âmes en détresse ici-bas ont tant besoin pour se redresser et vivre éternellement. Faute de quoi le Mal et ses avatars multiples ne peuvent que triompher, durant ce quinquenat qui commence très mal pour la France comme pour le reste du monde.

Car au-delà du politique, ce message de Fatima, explique Benoit XVI dans Lumière du monde (2010) n’est pas clos. « La réponse ne peut en dernier ressort provenir que de la transformation des cœurs – de la foi, de l’espoir, de l’amour, de l’expiation ». Au-delà des grands débats sur la résonnance historique du message, une des clefs du secret de Fatima consiste ainsi en la conversion personnelle, la prière et la pénitence. Il se peut que l’avertissement livré par le vol concomitant de la couronne mariale du sanctuaire de Fourvière fût de même nature et exige, là où règnent beaucoup de scepticisme, d’apostasie, de ricanements, un grand nombre de conversions…

mardi, 01 décembre 2015

Pureté du dogme et pureté des dogmes

Dis : « Il est Allah  Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.  Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui. »

Cette sourate (112), dite de la pureté du dogme, est peut-être celle qui, de toute ma lecture du Coran a le plus glacé mon sang de chrétien jusqu’à, si je la lis en récitant le Notre Père, me faire monter des larmes aux yeux, tant tout ce qu’elle énonce de radical, de fanatique et d’irrémédiable nie violemment tout l’enseignement du Christ et tout ce que son Église tente de représenter depuis 20 siècles à travers ses sacrements, ses rites, et les multiples formes d’art qui firent notre civilisation. Rédigée 7 siècles après la crucifixion, cette affirmation tire un trait violent et méprisant sur le sacrifice de l’Agneau, en affirmant tout d’abord :

- que Dieu est unique, et non pas Trois (« Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »)

- qu’on doit l’implorer pour ce que nous désirons, et non pas ce qu’Il désire (« Que ta volonté soit faite »)

- qu’il ne possède ni les qualités du Père (Il n’a jamais engendré) ni celle du Fils (il n’a pas été engendré).

Comment, dès lors, ce Dieu Unique peut-il aimer, chérir, pardonner, racheter ? Comment un monde heureux peut-il naître de sa loi ?

La rémission des péchés, élément parmi d’autres du credo de mon baptême, n’est possible que parce qu’un Père, au nom du sang versé par un Fils, et par l’opération d’un Saint-Esprit (de l’acceptation, en soi, et malgré tout ce que notre nature possède de mauvais, d’incomplet, d’un esprit  sanctifiant) pardonne au pécheur. On dit qu’Allah est miséricordieux : mais alors comment pardonne-t-il au musulman pécheur, en l’absence – la négation même - de ce lien de tendresse authentique et incarnée par Celui que des pécheurs juifs et  païens plantèrent de concert  un jour sur une Croix ?

Le Christ, face à la pureté du dogme offrit au monde la pureté de l’Incarnation et, en donnant le Notre Père, nous a initiés à bien plus qu’une simple sourate, puisque « nul ne connaît ce qu’est le Fils, sauf le Père, ni ce qu’est le Père, sauf le Fils » (Luc, 10 22). Chesterton, ce joyeux théologien britannique résume magnifiquement cela dans  son remarquable et pétillant Orthodoxie (1)

« Car pour nous, trinitaires (si je peux le dire avec respect), pour nous Dieu lui-même est une société. C'est en vérité un mystère insondable de la théologie, et même si j'étais assez bon théologien pour en parler directement, il ne serait pas opportun de le faire ici. Qu'il suffise de dire ici que cette triple énigme est aussi réconfortante que le vin, et aussi accueillante qu'un foyer anglais; cette chose qui bouleverse l'intelligence apaise complètement le cœur. Mais du désert, des régions arides et des soleils terrifiants viennent les enfants cruels du Dieu solitaire. Les véritables unitariens, cimeterre en main, ont laissé derrière eux le monde désert. Car il n'est pas bon pour Dieu d'être seul. »

Ce Dieu Unique, Lointain, à qui rien, sinon l’acceptation stricto sensu d’un texte et sa récitation à heures fixes, ne me relierait m’en rappelle un autre qui me laisse autant de marbre qu’Allah : le Grand Architecte de l’Univers des maçons.

Et tout mon sang se fige à nouveau lorsque je pressens les convergences possibles entre les partisans de ces deux conceptions de Dieu, qui ne cachent ni leur goût pour le politique et la gouvernance des foules,  ni leur orgueil de se borner à n'être ainsi que d’austères orphelins.

Depuis peu, l’espace public s’emplit d’un rite non chrétien qui n’est pas la prière des rues, mais la création de  sanctuaires improvisés de mémoriaux innocents établis à la hâte et « dans l’émotion », à la mémoire des victimes. Ce rite arrive des pays anglo-saxons, et plus spécialement de New York, depuis l’effondrement des deux tours du World Trade Center.

Bien qu’il existe des lieux consacrés pour cela, cela paraît louable au début, ces fleurs, ces bougies : quoi de mal martèlent les médias qui ne cessent d’en propager les images jusque dans les coins les plus reculés, quoi de condamnable à manifester une émotion légitime ?  Mais lorsqu’on voit tous les dirigeants politiques, du ridicule Hollande au roué Obama, en passant par la pusillanime Merkel et l’inexistante Hidalgo se prêter au jeu en déposant sa rose ou sa bougie, on finit par se demander si ces gouvernants de villes et d’Etats diversement corrompus n’encouragent pas cette « théologie civile », (2) ne l’appellent de leurs vœux, seraient même prêts à en devenir au nom de l' Universelle Démocratie et des Droits de l’homme les intransigeants évêques et les sourcilleux cardinaux.

En tout cas, cette forme de culte inédite sur les trottoirs, les places, les devantures de magasins, pour peu qu’elle ait jamais ait été spontanée, semble leur plaire, puisqu’ils en protègent et en favorisent la pratique jusqu’à crier à la profanation lorsqu’une manifestation publique de militants protestant contre leur convention pour la Planète en renverse quelques bougies. On ne les entend pas bramer ainsi lorsque des Femen envahissent une cathédrale ou que le président des maires de France songe à interdire les crèches dans les lieux publics ; le moins que l’on puisse donc en dire est que leur religiosité est à géométrie variable.

C’est très étrange, oui, ces autels partout improvisés, quand les églises de France sont en partie désertées, et que tous les hommes politiques ne cessent de nous parler de l’Islam, de la nécessité de bâtir des mosquées, d’accepter » le vivre ensemble ». Très… Comme me paraît étrange cet appel très politique de Gérard Collomb, qui a annulé cette année la Fête des Lumières.  Prétendant revenir à la tradition, il demande aux Lyonnais de placer des lumignons sur leurs fenêtres en « hommage aux victimes », quand la tradition véritablement chrétienne voudrait qu’ils les placent en hommage à la Mère de Dieu (lequel n’aurait jamais engendré, mais c’est une autre histoire…). Nos politiques, comme des musulmans, ne veulent plus d’Intercesseur. Tant pis pour eux. C’est en l'hommage de Marie seule que je placerai mes lumignons : et qu’aux malheureuses victimes du fanatisme ambiant revienne Sa compassion maternelle, pour eux et pour nous  tous.

L’empire romain possédait ainsi ses dieux politiques, dont saint Augustin démontra magnifiquement l’incompétence, la vacuité et l’imposture au IVe siècle. On lit dans le livre VII, chapitre 33, de La Cité de Dieu que ces dieux choisis ne sont que des démons très impurs qui « mettent à profit des âmes défuntes ou, sous l’apparence de créatures de ce monde, désirent se faire prendre pour des dieux et, dans leur orgueilleuse impudeur, se délectent d’honneurs prétendus divins, mais en fait criminels et ignominieux (…) L’homme, continue le saint, se libère de leur souveraineté barbare et sacrilège lorsqu’il place sa foi en Celui qui, pour le relever, lui a fourni l’exemple d’une humilité aussi grande que l’orgueil des démons, cause de leur chute.»

Je sais que nous devons nous préparer au pire et que ce pire est inéluctable, tant nos dirigeants sont mauvais et tant il serait urgent d'en changer. On raconte que le pape Pie X, qui ne « bénissait que la paix » mourut de chagrin de n’avoir pu éviter la guerre de Quatorze, parce qu’il avait compris qu’elle était en sa plus grande part une entreprise pour déchristianiser l’Europe, ce que la page Wikipedia qui lui est consacrée appelle un tourment devant « les hostilités qu’il semble avoir pressenties et qui enflammèrent l’Europe ». A présent qu’elle est en partie déchristianisée [je dis en partie seulement car il n’appartient qu’à nous autres, Européens, de peupler à nouveau nos églises], l'alliance entre tous les partisans du Dieu Lointain, qu’il soit Grand Architecte ou Dieu Unique, nous menace sérieusement. La vassalisation de l'Europe en cours risque alors de s'opérer de façon de plus en plus totalitaire. D’une façon qui, du PSG qatari au grand culte républicain de Valls et consorts en passant par le régime de la terreur ne conservera plus rien de chrétien, et, assurément, plus rien de français non plus,  ni plus rien de bon.

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dans le regard de Pie X

 (1) Orthodoxie, chapitre 8, « Le roman de l’orthodoxie », 1908

(2) L’expression est de saint Augustin qui s’emploie à dénoncer la vacuité des dieux romains, exaltés par les puissants d’alors, au mépris de la religion du Christ.

dimanche, 07 décembre 2014

Tuer le pays

Week end héroïque, de travail et de concentration, au milieu du bordel ambiant. Derniers travaux de relecture des romans qui sortiront en janvier, dernières retouches ponctuelles. Chasse à l’accent, à l’espace manquante ou de trop, au terme qui ne serait pas le plus propre, à la préposition qui ne serait pas la plus juste.

Suis sorti pour acheter un dessert chez un Arabe, spectacle étonnant dehors : au milieu des merguez, des touristes munis de plans à la recherche de telle ou telle attraction…  pas d’un monument, d’une statue, d’une plaque commémorative, d’une adresse, non… De quelque chose qui n’existera plus dans deux jours, des rayons projetés sur un mur, sont venus du lointain, du bout du monde disent certains,  pour voir ça, déroutant !  Quitteront la ville sans savoir qui est  Nizier,  Maurice Scève, Lemot, Mourguet…  N’auront vu que du feu, comme dit le sage proverbe. Tant pis pour eux. Amoureux de leur temps,  réduits à eux-mêmes. Méritent que ça.

 

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Voilà ce qui vrombit derrière les doubles rideaux tirés, voilà. Spectacle cheap, en boucle. Low cost pour le moins. Bande son d'un quart d'heure en boucle durant 6 heures de suite jusqu'à une heure du matin, moche, cheap. Photos cheap également, ça mérite pas mieux, prises à la volée de ma fenêtre avant de tout barricader à nouveau.

Une musique bâclée, des va-et vient de projos dans le ciel, effet lanterne-magIque, dévorante Maya,  devant  laquelle se pâment des gens de tous âges, pigeons, chats, et chiens en fuite. Et les arbres ? que ressentent-ils de ces insanes trépidations sous l’ocelle de leur écorce, et jusque dans la terre souillée dont ils ne peuvent s'enfuir ? Me demande… Les arbres, infiniment plus sages que tous ces zombies émerveillés du vide. Honte d'être de cette race.

Un matin du 8 décembre, ma grand-mère a rendu son dernier soupir dans un hôpital aujourd’hui rasé, celui dans lequel j’étais né. Me souviens avoir pensé qu’elle était defuntée en vraie Lyonnaise, tant le 8 décembre et ses Illuminations – pas la merde pour laquelle la face de rat de maire se réjouit à l’Hôtel-de-ville d’attirer tant de monde – sont liés à l’âme lyonnaise.  Elle est morte à l’aube et j’étais venu  - la sachant condamnée depuis la veille – dès l’ouverture de l’hôpital après une nuit à marcher dans les rues du centre illuminées. On venait de porter son corps au dépôt – dans lequel j’ai travaillé quelques mois par la suite –. Ses pieds étaient si gonflés qu’on n’avait pu lui enfiler ses chaussures. Ma grand-mère est partie en pantoufles. Elle était couturière à domicile et les avait tant portées en cousant, sans doute était-ce dans l’ordre des choses.

 

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J’étais loin alors d’imaginer que le 8 décembre allait mourir bientôt aussi, avec l’arrivée au pouvoir de ces technophiles incultes et fascisants, haineux de leur pays au point de le défigurer, le tuer après l’avoir précipité dans la crise, oui, rien de moins. Le tuer.

dimanche, 28 septembre 2014

Une nouvelle vue sur le Luxembourg

Rarement la France n’aura traversé un tel vide culturel. Un désert ! A tel point que, tout le monde paraissant polarisé sur la crise économique, et sur les non solutions politiques que les europhiles de droite comme de gauche s’envoient à la figure, on ne parle plus d’elle. La gauche, pourtant, s’était forgée une légende durant les années pompidoliennes puis giscardiennes, celle d’incarner à elle seule la vie culturelle et même la vie intellectuelle. On a peine à le croire aujourd’hui, tant les sexagénaires grisonnants en costumes bleus et tailleurs à poix qui, après une carrière bien remplie au PS, gouvernent le pays à coups de lieux communs sur l’égalité, l’anti racisme et la parité, ont partout anesthésié les forces vives, les forces pensantes de la société. .A moins que ce vide culturel, cette non-culture, ces débats raplaplas, ce bonheur d'être niais ensemble, ce soit cela, précisément, qu'ils appellent le triomphe de la culture ?

Emblématique de cette non-culture, Gérard Collomb ! Il fut maire estampillé de gauche durant tout le mandat Sarkozy. A ce titre, il demeurera le fossoyeur de l’Hôtel-Dieu, et le cofondateur avec Jean Michel Aulas du stade de l’OL à Décines, quelle stature ! Et puis, avec Michel Mercier (lui aussi réélu)  le promoteur pharaonique du très coûteux et très inutile musée des Confluences. Cet adepte des promenades en famille sur les berges du Rhône et des Nuits Sonores (intense, la vie intellectuelle !) vient donc d’être  réélu sénateur après avoir été réélu maire, symbole de la culture du compromis à la sauce maçonnique, et du cumul des mandats à la sauce gribiche.

On nous bassine, dans ce pays quasiment mort, parce que deux membres du front national viennent d’entrer au sénat. C’est bien pourtant la moindre de choses, au vu des pourcentages de votants FN dans le pays profond.  Et puis, sans rire, David Rachline et Stéphane Ravier pourront-ils faire pire que  David Assouline ou Vincent Placé ? Toute cette comédie est à se tordre. Pendant ce temps, les dégâts de la loi Taubira, l’égérie des gays et des lesbiennes,  commencent à se faire sentir avec les décisions de justice prévisibles à propos de l’adoption d’enfants nés de PMA. C’était la raison d’être de cette loi, le fameux droit à l’enfant, droit qui n’a jamais été que l’antichambre du marché des ventres. Et la encore, la présidence Hollande, ses enfumages et ses dénis n’aura été qu’un constant mensonge avec l’égalitarisme pour bouclier. C’est ainsi que Bernard Combes, maire de Tulle, conseiller technique à l’Elysée pour les élus locaux du pingouin, fervent défenseur du mariage pour tous, vient de manger sa culotte. Certes, cela n’empêchera pas la Garde des Sceaux de continuer à sévir en douce, avec cette façon de gouverner par le « droit », derrière le dos des gens. Mais cela devrait avoir du sens dans la tambouille.

De son côté, le président du pire est encore à venir qui, d’une part,  déclare d’une voix trainante qu’Hervé Gourdel est mort sous la lame des jihadistes «parce qu’il est français » affirme d’autre part que ce sont aussi 932 français qui sont partis « faire le Jihad » en Syrie. Laissons cet imbécile à la tête de cette gauche schizophrénique gérer les contradictions de ce que c'est, de leur point de vue, que d'être français,..  Mais comment s’étonner que, sous ce mandat calamiteux, la vie culturelle soit si pauvre ?  Je pense à cette expression qu’ils avaient tous à la bouche, les gens de gauche, à propos de Sarkozy, qu’il avait « abîmé le pays ». Comme on pouvait s’en douter, ceux qui l’ont poussé dehors dans le seul but de prendre sa place et de servir la pelle à gâteaux à leurs lobbies ne pouvaient bel et bien faire que pire. A l'instant, à la télé, Brigitte Bardot, octogénaire , pose sur le port de Saint-Tropez. Et Michel Sardou, septuagénaire à la voix chevrotante, présente sa nouvelle création... Quel renouveau ! Et quelle infinie vie culturelle...

 

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dimanche, 28 octobre 2012

Le café aux trois typos

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Lyon, rue Ferrandière, n° 32 : Nous n’irons plus boire le jus matinal au café des PTT qui reste clos, et personne ne franchit plus sa façade aux trois typos. Tel est le piteux résultat de l’incroyable projet historique de réaménagement du quartier Grolée dans le deuxième arrondissement de Lyon, dont le maire Gérard Collomb a été l’initiateur mégalo.

Rappel des faits :

Le 24 décembre 2004, le maire de Lyon bradait 10 immeubles haussmanniens au fond de pension américain Cargill pour 87 millions d’euros. Un an plus tard, ce dernier revendait les seuls pas de porte à la SA les Docks Lyonnais pour 98,873 millions d’euros. L’idée était alors de transformer cette partie de la presqu’île en un carré d’or luxueux, à l’image de la rue Montaigne à Paris, afin d’anticiper sans doute la transformation tout aussi absurde, non loin de là, de l’Hôtel-Dieu en hôtel de luxe..

Après avoir réhabilité 19 000 m2 des 50 rez-de-chaussée de ces immeubles, les Docks Lyonnais lancèrent le délirant projet Up in Lyon. Seul le magasin Zilli vit le jour, fit trois petits tours et, la crise aidant, s’en alla. Le projet finit par capoter, quand seul le groupe Sephora (du luxe pour pauvres) ouvrit une enseigne non loin de la place de la République. Depuis, le quartier Grolée, vidé des commerces qui le faisaient vivre, et dont le café des PTT rue Ferrandière était un noyau, demeure à l’abandon. Combien de temps encore subsistera sa typo,  où se croisent les fantômes de plusieurs décennies d'habitués ?

 A quelques mois des municipales, le réaménagement du quartier Grolée figure l’un des plus beaux fiascos des deux mandats de Gérard Collomb.

 

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Linéales sur l'enseigne verte, didones dorées dans le style des années 30 sur la façade, réales sur l'auvent touge : le café des PTT et ses trois typos, victime de la mégalomanie du maire de Lyon

16:21 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : café des ptt, quartier grolée, lyon, gérard collomb, politique | | |

dimanche, 29 avril 2012

Le dernier abencérage

Plutôt que de nous traiter de noms d’oiseaux, nous devrions profiter avec bonhomie et sérénité de ce qui apparaîtra peut-être un jour comme la dernière campagne présidentielle vieille France. Tandis que Sarkozy jette ses dernières cartouches en faisant monter les polémiques afin de se ménager une sortie honorable, le parti socialiste s’apprête à jouer le pari le plus risqué de son histoire en transformant le pays en champ de tulipes dont il contrôlerait toutes les allées. Pendant ce temps-là, celui qui chantait « qu’il y a du soleil sur la France » passe pour de bon l’arme à gauche. Faut-il y voir un mauvais présage ? Et de quel ordre ? Roland Moréno, le français qui inventa la carte à puces à peu près à la même époque (oui, les années 70 furent très productives, ceux qui les vécurent en savent quelque chose) l'a suivi de peu. 

Pour ne pas faire retomber la mayonnaise, le 2ème tour français n’est pas achevé qu’on nous annonce déjà le début du show américain. Ce sera ensuite le tour de l’Allemagne. En perpétuelles élections, le monde ! En perpétuelle crise, pareillement... Je ne sais combien l’UMP + le PS + le FN + les petits candidats auront laissé de pognon dans l’affaire. Réinjecté, me direz-vous. Dans l’industrie du papier, celle des sonos, des locations de salles, des barrières de sécurité et des gradins. Rien ne se perd et tout est recyclé. A ce prix-là, tout de même, le téléspectateur attend un bon spectacle pour mercredi soir. Sous Valéry Giscard d’Estaing, nous n’avions déjà plus de pétrole, mais nous avions encore quelques idées. Depuis, nous n’avons plus ni frontières ni monnaie, et nous n’avons plus guère d’idées. Dettes, en revanche. Dettes. Et grands principes, toujours. 

Il paraît que Ségolène Royal s’est tirée de l’anniversaire de Julien Dray dès son arrivée en apprenant que DSK et Anne Sinclair étaient aussi invités. Valls et Moscovici ne se sont pas fait non plus prier pour prendre la tangente. Ambiance du prochain quinquennat. Pendant que Hollande fera son remake mollement mitterrandien à l’Elysée, Fillon fera le sien, chichement chiraquien, à l’Hôtel-de-Ville. La même chose en dégradé. Les ors de la sous-préfecture, disputés par de riches chinois et de non moins riches qataris, brillent donc de leurs derniers feux. Ce sont toujours les plus factices.

Hier, il paraît que Gérard Collomb, le bâtisseur de l'OL. Land, soutenait l'équipe d'Aulas auprès de Hollande au stade de France. Aulas a eu sa coupe, Hollande aura la sienne. Quid de Collomb ? Je ne sais pourquoi la tête de Hollande me fait tellement penser à celle de Louis-Philippe. Sans doute qu’il lui ressemble.  « Nous vieux témoins des hauts faits, nous sommes obligés de vous dire que vous n’apercevrez là que de pâles et misérables copies. » écrivait François René en avril 1831. Relire la quatrième partie des Mémoires d’Outre-Tombe, celle où le désenchantement lucide de Chateaubriand devant l’imposture du politique s’exprime avec le plus de causticité mais aussi avec le plus de clairvoyance. 

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Prunelle, un Collomb du temps de Louis-Philippe




samedi, 18 février 2012

Les églises des pentes de la Croix-Rousse en péril

C’est l’ami Myrelingot qui a attiré mon attention sur cet article de la Tribune de l’Art de Didier Rykner, daté du15 février 2012 concernant l’état de délabrement dans lequel se trouvent deux églises des pentes de la Croix-Rousse, joyaux du patrimoine canut du premier arrondissement,  Saint-Bernard et le Bon Pasteur : dégradations, profanations, tags, menaces d’effondrement et désintérêt flagrant de la municipalité pour le sauvetage de ces bâtiments historiques… Les deux photos ci-dessous, prises à l'intérieur du Bon Pasteur, proviennent de cet article que je vous invite à consulter et faire circuler. ( Cliquer ICI)

 

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La chaire du Bon Pasteur, brisée à coup de masses.

Etat du 31 janvier 2012 - photo de Didier Rykner

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Bon Pasteur : Plaque en marbre avec le nom des morts pour la France,

derrière,le maître-autel tagué


samedi, 11 juin 2011

Le clip de la honte

Les Hospices civils de Lyon, qui ont récemment 1) supprimé les primes de nuit des infirmiers/infirmières  2)  décidé de transformer (avec l'appui de leur président Gérard Collomb, maire de Lyon), le fleuron patrimonial de la ville en hôtel de luxe (voir ICI),  viennent de claquer 13 000 euros dans la réalisation de ce clip ridicule. Il s'agit d'embaucher une cinquantaine d'infirmiers. 119 volontaires ont participé à la réalisation. La DRH de l'hôpital affirme s'être inspiré du buzz provoqué par l'hôpital du Sacré-Coeur de Montréal en 2008. Les 13.000 euros proviennent du plan de formation des contrats locaux de d'amélioration des conditions de travail des HCL. On croit rêver. Me demande combien le chanteur Grégoire touche de droits dans cette honteuse falsification...



10:48 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : edouard herriot, gérard collomb, hcl, politique, lyon, hopital, médecine | | |

vendredi, 11 mars 2011

Anne, Dominique, Gérard, Nicolas et les autres

 Dans le premier chapitre (assez cocasse ) de son livre, le sénateur-maire de Lyon met en scène une opposition à Sarkozy assez inattendue. Sarkozy ne serait pas trop à droite, non, mais il serait trop jacobin, trop étatiste, et Collomb l’accuse « d’incompréhension d’un système mondialisé où le pouvoir s’organise en réseaux et qui ne dépendent évidemment pas tous de l’Etat-nation français.» Ce qui revient à dire que le PS, lui, comprendrait bien mieux la mondialisation libérale. Collomb tente ainsi de doubler Sarkozy par sa droite, essayant -même si la ficelle est grosse- de le coincer entre DSK (le système mondialisé) et lui (un parmi les barons locaux du PS, hommes et femmes de terrain - ah la jolie raffarinade !). « Nous qui connaissons un peu nos électeurs, nous savons que certains nous choisissent alors qu’ils ne votent nullement dans une élection nationale pour le PS tel qu’il est ».  Au fond, son analyse est de dire que le PS archaïque et Sarkozy lui-même sont un peu pareils et font la même erreur : ils ignorent la culture de l’individu moderne, ancré dans une région et tournée vers le monde…

Je ne sais comment il pense faire avaler aux gens du Front de Gauche son apologie du travail, qui demeure exactement telle que la droite la plus libérale l’a pensée, et que défend Barroso (Conjuguer flexibilité des entreprises et sécurité des salariés) – c’est page 89. 

« Permettre aux entreprises de muter passe nécessairement par une plus grande flexibilité de l’emploi. », écrit Collomb. Il adopte sans le dire cette fameuse « fléxicurité », exportée du Danemark, une idée inventée par la droite pour faire accepter aux salariés les fameux « emplois jetables ».  Le plus drôle est que Collomb rend dans l'exemple qu'il retient pour servir son argumentation un vibrant hommage à Christophe Mérieux, mort en 1996, dont il faut rappeler tout de même qu’il fut un grand ami de Jacques Chirac (qui avait favorisé le versement de la rançon réclamé lors de son enlèvement lorsqu’il était petit garçon). Sa mère, Chantal Mérieux, la fille de Paul Berliet, s’était illustrée dans l’arène politique locale derrière Michel Noir puis Charles Million.  

Le question n’est pas la flexicurité ou Christophe Mérieux;  elle est de savoir en quoi ce projet se distingue de ceux du patronat et du MEDEF, que soutiennent aussi Sarkozy. Nous revoilà dans l'esprit du beau temps des cohabitations successives, dans lesquelles cette génération de politiques, les Sarko, Royal, Aubry, Collomb  ou DSK ont fait leurs classes. On en voit les résultats. 

A propos de Le Pen/Sarkozy, un adage court en ce temps, qu’il vaut mieux l’original que la copie. Comprenez : à force de courir sur les plates-bandes de Le Pen, Sarkozy vulgariserait ses idées.

N’est-ce pas ce qu’aura fait - et continue de faire - cette droite socialiste, imiter la droite sarkosite, courir sur ses plate-bandes et vulgariser (– faire admettre une à une) ses idées ?  Jusque dans leurs entreprises de de com et de séduction (ça commence dimanche midi sur Canal +, en clair s'il vous plait, - Anne et Dominique se faisant cuire quelques délicieux morceaux de viande dans leur cuisine Monsieur Tout-le-Monde (1) à New York), la droite socialiste continue donc d’imiter la droite sarkoziste.

Il va falloir encore et encore de grandes louches d’anti-sarkozisme pour convaincre l’électeur de préférer cette copie à l’original. Ce, peut-être, à quoi servira Marine et les sondages. Ça promet. 

(1) Dixit les commentateurs. 

 

00:03 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gérard collomb, dsk, canal+, ps, politique, sarkozy | | |