mardi, 01 décembre 2015
Pureté du dogme et pureté des dogmes
Dis : « Il est Allah Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui. »
Cette sourate (112), dite de la pureté du dogme, est peut-être celle qui, de toute ma lecture du Coran a le plus glacé mon sang de chrétien jusqu’à, si je la lis en récitant le Notre Père, me faire monter des larmes aux yeux, tant tout ce qu’elle énonce de radical, de fanatique et d’irrémédiable nie violemment tout l’enseignement du Christ et tout ce que son Église tente de représenter depuis 20 siècles à travers ses sacrements, ses rites, et les multiples formes d’art qui firent notre civilisation. Rédigée 7 siècles après la crucifixion, cette affirmation tire un trait violent et méprisant sur le sacrifice de l’Agneau, en affirmant tout d’abord :
- que Dieu est unique, et non pas Trois (« Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »)
- qu’on doit l’implorer pour ce que nous désirons, et non pas ce qu’Il désire (« Que ta volonté soit faite »)
- qu’il ne possède ni les qualités du Père (Il n’a jamais engendré) ni celle du Fils (il n’a pas été engendré).
Comment, dès lors, ce Dieu Unique peut-il aimer, chérir, pardonner, racheter ? Comment un monde heureux peut-il naître de sa loi ?
La rémission des péchés, élément parmi d’autres du credo de mon baptême, n’est possible que parce qu’un Père, au nom du sang versé par un Fils, et par l’opération d’un Saint-Esprit (de l’acceptation, en soi, et malgré tout ce que notre nature possède de mauvais, d’incomplet, d’un esprit sanctifiant) pardonne au pécheur. On dit qu’Allah est miséricordieux : mais alors comment pardonne-t-il au musulman pécheur, en l’absence – la négation même - de ce lien de tendresse authentique et incarnée par Celui que des pécheurs juifs et païens plantèrent de concert un jour sur une Croix ?
Le Christ, face à la pureté du dogme offrit au monde la pureté de l’Incarnation et, en donnant le Notre Père, nous a initiés à bien plus qu’une simple sourate, puisque « nul ne connaît ce qu’est le Fils, sauf le Père, ni ce qu’est le Père, sauf le Fils » (Luc, 10 22). Chesterton, ce joyeux théologien britannique résume magnifiquement cela dans son remarquable et pétillant Orthodoxie (1)
« Car pour nous, trinitaires (si je peux le dire avec respect), pour nous Dieu lui-même est une société. C'est en vérité un mystère insondable de la théologie, et même si j'étais assez bon théologien pour en parler directement, il ne serait pas opportun de le faire ici. Qu'il suffise de dire ici que cette triple énigme est aussi réconfortante que le vin, et aussi accueillante qu'un foyer anglais; cette chose qui bouleverse l'intelligence apaise complètement le cœur. Mais du désert, des régions arides et des soleils terrifiants viennent les enfants cruels du Dieu solitaire. Les véritables unitariens, cimeterre en main, ont laissé derrière eux le monde désert. Car il n'est pas bon pour Dieu d'être seul. »
Ce Dieu Unique, Lointain, à qui rien, sinon l’acceptation stricto sensu d’un texte et sa récitation à heures fixes, ne me relierait m’en rappelle un autre qui me laisse autant de marbre qu’Allah : le Grand Architecte de l’Univers des maçons.
Et tout mon sang se fige à nouveau lorsque je pressens les convergences possibles entre les partisans de ces deux conceptions de Dieu, qui ne cachent ni leur goût pour le politique et la gouvernance des foules, ni leur orgueil de se borner à n'être ainsi que d’austères orphelins.
Depuis peu, l’espace public s’emplit d’un rite non chrétien qui n’est pas la prière des rues, mais la création de sanctuaires improvisés de mémoriaux innocents établis à la hâte et « dans l’émotion », à la mémoire des victimes. Ce rite arrive des pays anglo-saxons, et plus spécialement de New York, depuis l’effondrement des deux tours du World Trade Center.
Bien qu’il existe des lieux consacrés pour cela, cela paraît louable au début, ces fleurs, ces bougies : quoi de mal martèlent les médias qui ne cessent d’en propager les images jusque dans les coins les plus reculés, quoi de condamnable à manifester une émotion légitime ? Mais lorsqu’on voit tous les dirigeants politiques, du ridicule Hollande au roué Obama, en passant par la pusillanime Merkel et l’inexistante Hidalgo se prêter au jeu en déposant sa rose ou sa bougie, on finit par se demander si ces gouvernants de villes et d’Etats diversement corrompus n’encouragent pas cette « théologie civile », (2) ne l’appellent de leurs vœux, seraient même prêts à en devenir au nom de l' Universelle Démocratie et des Droits de l’homme les intransigeants évêques et les sourcilleux cardinaux.
En tout cas, cette forme de culte inédite sur les trottoirs, les places, les devantures de magasins, pour peu qu’elle ait jamais ait été spontanée, semble leur plaire, puisqu’ils en protègent et en favorisent la pratique jusqu’à crier à la profanation lorsqu’une manifestation publique de militants protestant contre leur convention pour la Planète en renverse quelques bougies. On ne les entend pas bramer ainsi lorsque des Femen envahissent une cathédrale ou que le président des maires de France songe à interdire les crèches dans les lieux publics ; le moins que l’on puisse donc en dire est que leur religiosité est à géométrie variable.
C’est très étrange, oui, ces autels partout improvisés, quand les églises de France sont en partie désertées, et que tous les hommes politiques ne cessent de nous parler de l’Islam, de la nécessité de bâtir des mosquées, d’accepter » le vivre ensemble ». Très… Comme me paraît étrange cet appel très politique de Gérard Collomb, qui a annulé cette année la Fête des Lumières. Prétendant revenir à la tradition, il demande aux Lyonnais de placer des lumignons sur leurs fenêtres en « hommage aux victimes », quand la tradition véritablement chrétienne voudrait qu’ils les placent en hommage à la Mère de Dieu (lequel n’aurait jamais engendré, mais c’est une autre histoire…). Nos politiques, comme des musulmans, ne veulent plus d’Intercesseur. Tant pis pour eux. C’est en l'hommage de Marie seule que je placerai mes lumignons : et qu’aux malheureuses victimes du fanatisme ambiant revienne Sa compassion maternelle, pour eux et pour nous tous.
L’empire romain possédait ainsi ses dieux politiques, dont saint Augustin démontra magnifiquement l’incompétence, la vacuité et l’imposture au IVe siècle. On lit dans le livre VII, chapitre 33, de La Cité de Dieu que ces dieux choisis ne sont que des démons très impurs qui « mettent à profit des âmes défuntes ou, sous l’apparence de créatures de ce monde, désirent se faire prendre pour des dieux et, dans leur orgueilleuse impudeur, se délectent d’honneurs prétendus divins, mais en fait criminels et ignominieux (…) L’homme, continue le saint, se libère de leur souveraineté barbare et sacrilège lorsqu’il place sa foi en Celui qui, pour le relever, lui a fourni l’exemple d’une humilité aussi grande que l’orgueil des démons, cause de leur chute.»
Je sais que nous devons nous préparer au pire et que ce pire est inéluctable, tant nos dirigeants sont mauvais et tant il serait urgent d'en changer. On raconte que le pape Pie X, qui ne « bénissait que la paix » mourut de chagrin de n’avoir pu éviter la guerre de Quatorze, parce qu’il avait compris qu’elle était en sa plus grande part une entreprise pour déchristianiser l’Europe, ce que la page Wikipedia qui lui est consacrée appelle un tourment devant « les hostilités qu’il semble avoir pressenties et qui enflammèrent l’Europe ». A présent qu’elle est en partie déchristianisée [je dis en partie seulement car il n’appartient qu’à nous autres, Européens, de peupler à nouveau nos églises], l'alliance entre tous les partisans du Dieu Lointain, qu’il soit Grand Architecte ou Dieu Unique, nous menace sérieusement. La vassalisation de l'Europe en cours risque alors de s'opérer de façon de plus en plus totalitaire. D’une façon qui, du PSG qatari au grand culte républicain de Valls et consorts en passant par le régime de la terreur ne conservera plus rien de chrétien, et, assurément, plus rien de français non plus, ni plus rien de bon.
dans le regard de Pie X
(1) Orthodoxie, chapitre 8, « Le roman de l’orthodoxie », 1908
(2) L’expression est de saint Augustin qui s’emploie à dénoncer la vacuité des dieux romains, exaltés par les puissants d’alors, au mépris de la religion du Christ.
17:34 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sourate 112, pureté du dogme, notre père, christianisme, allah, grand architecte de l'univers, franc-maçonnerie, jésus christ, rémission des péchés, chesterton, orthodoxie, sainte trinité, république, world trade center, obama, hidalgo, cop21, fête des lumières, marie, gérard collomb, saint augustin, pie x, cité de dieu, littérature, religion, grand orient, françois barouin, crèches, merkel |
jeudi, 25 septembre 2014
De sacrés terroristes
A moins d’être fou, opportuniste ou soi-même manipulé, on ne part pas à la guerre, quand on est un chef d’Etat responsable, on n’embarque pas son peuple et son pays en surfant, toute rhétorique dehors, sur la mer passionnée de l’émotion. A moins que ces voiles ne cachent, bien sûr, quelque autre inavouable motif. Les amalgames de Hollande, dans son discours à l’ONU d'hier, entre Daesh, l’Ukraine, la Syrie, Ebola, et le fameux « rôle » ou « devoir » de la France dans tout cela, sont plus qu’inquiétants : l’état de l’opinion, entre désinformation, désintérêt, défiance inévitable et confiance partisane, l’est tout autant.
Pour le coup, je regrette qu’il n’y ait à l’Elysée un Chef militaire formé à l’action militaire ainsi qu’à la diplomatie, général ou autre, plutôt que ce civil adepte de la dissimulation, qui n’a jamais travaillé ailleurs que dans un parti et des administrations d’Etat, et qui, il y a deux ans et demi, dirigeait encore une région du centre de l’hexagone. Le voir disposer de tels pouvoirs et s’improviser chef de guerre sur tous les fronts de la planète à la remorque d’Obama, en se répétant chaque matin peut-être qu’il joue sa place dans les livres d’histoire parmi les « Grands », est alarmant. Sauver son quinquennat, dit-il : Et tous de s'engouffrer dans la brèche, va-t-en guerre de la presse et va-t-en guerre de l'opposition, le maire de Nice Estrosi en tête (quel discours, celui d'Estrosi !) Où l’on voit et l’on comprend pour de bon que si, oui, les politiciens ont toujours été, à leur façon, de sacrés terroristes, c'est qu'il savent qu'ils ne tomberont jamais, eux, entre des pattes d'égorgeurs détraqués, et ivres de sang
06:42 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, hollande, onu, obama, hervé gourdel, ei, daesh |
jeudi, 04 septembre 2014
Un SDF de la communication
Un comportement n’ayant pas de contraire, il n’y a pas de « non-comportement ». Autrement dit, on ne peut pas ne pas avoir de comportement, qu'on soit ou non un personnage public. C’est à partir de ce constat que Paul Watzlawick dégage le premier axiome de la communication moderne dans Une Logique de la Communication : Dans la sphère de l’interaction humaine, impossibilité donc, de ne pas communiquer : un clochard qui s’endort sur un banc dans la rue communique évidemment quelque chose de lui-même et de la société, à son insu. Et ce qui est vrai d’un clochard l’est évidemment bien davantage des personnages qui font profession de trôner sur les écrans, en occupant sur la scène sociale un rôle, de quelque ordre qu’il soit. Que dire de celui qu’on appelle tristement le premier personnage de l’Etat , et dont – à moins de le contraindre à une démission – il semble qu’on doive encore s’accommoder trois ans encore ?
« Je considère que les affaires privées se règlent en privé », disait ce dernier lors de sa conférence de presse de janvier. Certes. Et de répudier publiquement sa concubine, dans un communiqué sec qui fera date dans la petite histoire de l’Elysée. Aujourd’hui, cette dernière publie un livre qui défraie le microcosme parisien et médiatique et qui, parce qu’un comportement n’a pas de contraire, et qu’en effet, on ne peut pas ne pas communiquer, risque de faire parler de lui plus loin et longtemps
Cédant ostensiblement à un mot d’ordre du Palais, on vient d’entendre dans la bouche de toute la gentry socialiste (députés, ministres, sénateurs) la même rengaine : « je ne lirai pas ce livre… », proclament ils, la bouche en croupion et le cœur sur la main ; car « on ne commente pas la vie privée » un tel étalage de serviles dénégations fait sourire. Les journalistes – y compris, pour ne pas dire surtout, les femmes – tombent majoritairement sur Trierweiler comme si elle était devenue une brebis galeuse ; il faut bien avouer que son éclat met à mal les collusions entre le politique et le journalisme dont elle-même est, journaliste et ex-première maîtresse (dame, du latin domina est, rappelons le, étymologiquement réservé aux femmes mariées) l’incarnation absolue. Valérie Trierweiler, estiment-elles, « déballe du linge sale », est « indigne », etc, etc. Position également du vieux Duhamel, totem des commentateurs politiques, pour qui la « vengeance personnelle » de Trierweiler est « une transgression politique », et même assène-t-il « une muflerie ». On apprécie l’art de retourner les choses. Quant à Pujadas la moue aux lèvres, il renvoie carrément Trierweiler à sa grossièreté et choisit de ne pas commenter cette affaire. Dont acte, le service public ! D'autres, enfin, s'indignent du jackpot financier que représentent les droits d'auteur d'un tel bouquin. Certes, certes ...On aimerait les voir, avec un même et unanime esprit vertueux, dénoncer les salaires des footballeurs ou les coups médiatiques de certains acteurs. Bref...
C’est un plaisir de voir tous ceux qui défendent la transparence, les apôtres de la société de la communication, soudain se retrancher derrière ce quant à soi frileux. Il n’empêche. Ne pas communiquer quand on est un personnage public et qu’on s’étale chaque jour sur les écrans, c’est comme s’endormir sur un banc sur une place publique quand on est un clochard. C’est communiquer quand même, et ce pour envoyer le pire des messages. Sauf que là où le clochard subit, le personnage public agit. C’est donc bien pire encore. C'est, comment dire ? Le pire des faits du prince, un prince ridicule qui voudrait que le monde aille à sa guise.
Et niant aussi puérilement le rôle de cette communication qu’il l’a fait roi (des pitres) Hollande creuse sa propre tombe de ses propres dents - qu’il a longues (au contraire des sans dents diront les plus acerbes). N’est-ce pas lui-même qui a fait du comportement exemplaire de Moi President une jauge morale ? Son programme ? un comportement, pourrait-on dire, son programme se réduit à un comportement, dès lors qu’il mène ostensiblement – et en bien pire – la politique de Sarkozy. Il n’en reste dès lors à ce jour plus rien de crédible.
On pourrait lui rappeler que, s’il avait bien lu son Balzac, il aurait su qu’un homme d‘Etat ne s'affiche pas impunément avec des actrices et des journalistes. Qu'une première dame, a minima, ça s'épouse, surtout quand on se proclame à la va vite le guru du mariage pour tous (ha ha ). Mais la culture des présidents est décidément une peau de chagrin en ce siècle de cuistres. François Hollande est à présent «atterré», selon les mots d'un de ses proches cités par Le Parisien. Et nous ? ne les sommes-nous pas ? «Le président n'a rien vu venir, il a appris la nouvelle hier matin, comme tout le monde. Il ne sait pas ce qu'il y a dedans». Et c’est là que le bât blesse.
Car c’est bien cet homme qui, après avoir assuré que le premier navire promis aux Russes serait livré en octobre, et après avoir écouté son conseiller revenant de Washington lui rapportant le mécontentement de son mentor Obama, accepte à présent d’en suspendre la livraison. Versatilité, amateurisme, quand tu nous tiens… Tout ça parce qu’il se rend devant ses maîtres de l’OTAN aujourd’hui. Hollande, rompt donc son contrat et n’honore pas sa signature en ne livrant pas, malgré les intérêts commerciaux du pays, le Mistral à la Russie. Les syndicats des chantiers navals sont scandalisés. Des emplois, des milliards d’euros sont en jeu. Pas seulement des emplois et de l’argent, pour tout dire. Car Poutine, ce n’est pas exactement la même chose que Trierweiler. Et la fonction présidentielle, pas non plus, une bluette amoureuse.
François m'a suivi... La faute d’orthographe a fait le tour des rédactions...
05:52 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française, Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : politique, communication, sans dents, france, hollande, trierweiler, poutine, mistral, merci pour ce moment, moi président, une logique de la communication, paul watzlawick, obama, otan |
lundi, 21 juillet 2014
Deux poids, mille mesures
Au moment où Israël « passe la barre des 500 morts » (1) Cazeneuve juge « intolérable » ce qui s’est déroulé à Sarcelles. Le ministre de l’intérieur et son gouvernement feraient bien mieux de juger « intolérable » ce qui continue de se passer à Gaza, et que les images qui défilent en boucle sur les écrans des banlieues françaises, images d'immeubles calcinés, de voitures incendiées, de cadavres d'enfants dans les gravas, laissent augurer. Drôle de pays, vraiment, où dans la bouche des gouvernants, la dénonciation des crimes d’hier sert de paravent au mutisme sur ceux d’aujourd’hui.
Sur les écrans, un manichéisme sans vergogne oppose un peu partout les bons et les mauvais, le méchant Poutine et le gentil Obama. Mais il n’y a ni bons ni méchants, il n’y a que des gouvernements soumis aux intérêts financiers de leurs élites. Et les élites mondialisées, qui s’enrichissent et survolent de capitale en capitale le sale business de la planète en fureur, voudraient que les pauvres, qui ne quittent jamais leurs faubourgs, aient du monde, la même vision, béatement universaliste qu’eux !
La schizophrénie de ces gouvernants est terrible : ils ont rêvé de mondialiser le commerce, le tourisme, l’information, la culture. Ils ont voulu la libre circulation des biens et des personnes, et s’étonnent de récolter au passage celle des conflits. Mais un enfant de sept ans aurait pu leur expliquer qu’elle était inévitable. Comment, donc, douter qu'organiser partout le chaos était parfaitement pensé de leur part ? Et j’ai bien peur qu’ils ne fassent que commencer à récolter que ce qu’ils ont semé parmi nous…
On parle beaucoup de l’exode des Palestiniens devant les Juifs, celui des Chrétiens devant les Islamistes en Irak passe du coup étrangement inaperçu dans les medias occidentaux. L’évêché de Mossoul a été incendié. Imagine-t-on la mosquée Sainte Sophie à Istanbul, ou la synagogue Aben Danan à Fes subissant un tel traitement dans une indifférence générale ? Il y a dix ans, dix mille Chrétiens vivaient là, dans ce qu’on considérait comme la capitale du christianisme en Irak. Il n’en reste que 200 aujourd’hui. Sur leurs maisons on grave le « N », qui signifie Nazaréens : à ses côtés, une inscription en arabe : « bien immobilier, propriété de l’Etat Islamique ».
Ici, l’exode des Palestiniens devant les Juifs, là, celui des Chrétiens devant les Islamistes. Partout les mêmes exactions. Les mêmes folies. Sauf chez ceux qui détiennent et le pouvoir et l’argent. Des bons d'un côté ? Des méchants de l'autre ?Cherchez l'erreur...
Mossoul, évêché en feu
(1) Langage cynique des journalistes entendu sur BFM
10:18 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cazeneuve, sarcelles, gaza, israél, poutine, obama, mossoul, conflits, christianisme, judaïsme, islam, guerre |
vendredi, 28 mars 2014
Des nouvelles de l'Ukraine
Quelques bonnes nouvelles de l'Ukraine, à lire ICI ...
Nausée, oui, devant la perpétuation d'une même histoire qui recommence
Un G8 sans la Russie
10:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, obama, politique |
mardi, 11 février 2014
Pas rassurant
Les petits hommes veulent entrer dans l’Histoire. Surtout lorsqu’ils sont au service de plus grands qu’eux. Obama a bien pigé le fait qu’en France (contrairement au Royaume Uni), c’est le président qui décide en matière de politique étrangère, pas le parlement. Alors, quand il s’agit de se réserver une possibilité de lancer une guerre à peu de frais, il se dit : autant avoir un petit pingouin dans sa poche. Ça peut toujours servir : Aussi, quand Barack loue François, c’est pour ses vertus de-va-t-en-guerre. Pas rassurant.
Pendant ce temps là, à Bruxelles, on ne comprend pas : Les Helvètes ont osé dire non. Les vieux démons de 2005 se réveillent. A chaque fois qu’à travers un référendum on donne la parole au peuple, c’est décidément pour recevoir un camouflet. Des populistes, des xénophobes, Et ce, malgré les « éléments de langage », les «concordances de valeurs » et les campagnes de communication. Les européennes s’annoncent mal pour les technocrates de Bruxelles qui ne pensent qu’à fédérer, fédérer, fédérer. Que vont-ils fédérer pour faire mine de l'emporter une fois de plus ? Pas rassurant.
Il ne se passe plus rien officiellement en Ukraine. Si ! BHL s’y promène depuis jeudi et en revient demain, après avoir expliqué aux ukrainiens qu’il était ukrainien, et que les vrais européens, c’était les ukrainiens, bref. Il aura, sans doute, de précieuses préconisations sur la vraie civilisation… Ecoutez le. Pas rassurant non plus.
Au même moment, ça glisse à Sotchi. Et Vladimir prend des notes.
20:47 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : hollande, obama, poutine, bhl, votation, suisse, sotchi, politique, europe |
lundi, 11 février 2013
Vulgarité inouïe de François Hollande
Alors que Benoit XVI présente non pas sa démission, comme on a pu le lire sur tant de sites, mais sa renonciation, que le président américain, évoque le rôle crucial que joue l'église catholique aux Etats-Unis et dans le monde en ajoutant : « De la part des Américains partout dans le monde, Michelle et moi-même souhaitons offrir nos remerciements et nos prières à Sa Sainteté le pape Benoît XVI », vulgarité inouïe du « président » français qui déclare comme entre deux portes « je n’ai pas de commentaire particulier sur cette décision qui est éminemment respectable et qui fera que euh un nouveau pape sera choisi mais euh La République salue le pape qui prend cette décision mais elle n’a pas à faire davantage de commentaires sur ce qui appartient d’abord à l’Eglise »
Antipathie devant ce fonctionnaire à bésicles aussi inélégant qu'étroit d'esprit, qui assume si mal le passé éminemment catholique du pays qu’il prétend diriger, rage devant cette culture de l’ENA sans panache, sans noblesse d’âme, sans compréhension du langage symbolique, répulsion profonde devant cette république maçonne, si bêtement autoritaire et stupidement fière de sa propre décomposition.
Ah quelle joie eût-ce été d’entendre, plutôt que la nouvelle de la renonciation de Benoit XVI, celle de la démission de ce clown, quelle tristesse de devoir endurer encore ça durant quatre ans.
19:20 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (46) | Tags : renonciation benoitxvi, france, religion, protocole, obama, hollande |
jeudi, 08 novembre 2012
Friendly
Dans le rayon faute de goût, il y eut d’abord le fait de serrer la main de la reine d’Angleterre. Comme cette dernière a de l’éducation et est habituée aux mœurs des papous, elle a fait mine d’ignorer. Toujours dans le même rayon, il y a le tweet de Valérie à Ségolène, le spectacle ridicule de ce « président » presque sexagénaire coincé entre deux femmes aux dents longues aussi empoté qu’un adolescent de quinze ans.
Dans le rayon mauvais goût, c'est-à-dire un cran au-dessus (le rayon pur beauf) , il y eut « moi président » tout fier de son nouveau standing, paradant au JO, félicitant l’athlète aveugle Assia El Hannouni, médaillée d’or sur 400 mètres aux jeux para-olympiques, et s’étonnant qu’elle n’ait pas répondu aux grands signes qu’il lui avait adressés des tribunes… Le beauf dans toute sa gloire.
Dans le rayon pauvre mec, il y eut la dernière interview au Monde, dans lequel Hollande chougnait : « exercer le pouvoir, c’est dur »… « Moi Président » veut-il qu’on lui tende un mouchoir ?
Dans le rayon faux-cul, outre tous les mensonges tartinés avec son ton de texto, de meeting en meeting durant la campagne, à commencer par celui sur le traité européen (flemme de tous les recenser), il y a le mariage gay et les confidences au Parisien : « Dans mon esprit, un couple homo ça reste une étrangeté » vient-il d'avouer au Parisien. Sans doute est-ce pour ça qu’il veut les normaliser, comme lui… Euh, pardon, il n’est pas marié avec Valérie, comme Carla ne s’est pas gênée de le leur faire remarquer, il y a Première Dame et Première Dame.
Dans le rayon chevilles enflées, enfin, cette obsession constante d’être à la hauteur de François I… François II joue la pauvre pantomime mitterrandesque qui englobe la démarche, le ton de la voix, et des remarques du genre : « le mariage pour tous est une réforme aussi historique que l’abolition de la peine de mort ». Ah bon ? Pour faire aussi bien que l'ancêtre, il faudra aussi une Mazarine, un cancer à la prostate, un ami suicidé dans son bureau et un premier ministre suicidé un premier mai… On attend donc de voir la suite ! Qui sait ?
Pour clore cette liste à la Prévert, la dernière boulette vient de faire le tour des ambassades : pour féliciter Obama de sa réélection, l’ancien président du Conseil général de Corréze, monsieur Jourdain trop empressé de tutoyer les Grands de ce monde, lui a envoyé cette missive avec, d’une écriture appliquée presque puérile, un gallicisme aussi balourd qu'impropre (Friendly) à la fin.
Poor french président !
12:49 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : france, obama, françois hollande, friendly, bourdes, amateurisme, beaufitude |
mardi, 30 octobre 2012
Situation room
Dans sa « situation room », romanesque plus que jamais, le président avise. Les observateurs politiques disent que Sandy pourrait bien lui sauver la mise, puisque la propagande d’homme providentiel qui battit son plein lors de sa première élection en 2008 ne peut plus fonctionner, crise, chômage, dette aidant.
Or le cyclone Sandy l’a soudainement placé dans une posture idéalement démocratique. Comme tout un chacun, il voit sur de multiples écrans l’inexorable progression des eaux et des vents, assis dans le fauteuil même où, entouré du même staff, il avait assisté à l’exécution de Ben Laden : au contraire de tout un chacun occupé à tenter de sauver du déluge ses quelques hardes, lui garde tête froide. Habile et décontracté, il gère. En d'autres temps, la salle eût été emplie de volutes de fumée. En 2012, l'air y est pur.
La paupière impavide qu’il place face au chaos généralisé lui confère certes un côté Fantomas vaguement irréel. N'importe. Cet aspect là convient bien à l’écran. Comme dans les films catastrophes, des centaines de villes sont en faillite par tout le pays. La Chine possède désormais la plus grande part des bons du Trésor américain. Les éléments déchaînes balaient New-York, ses rues, ses gratte-ciel, son métro. Il faut cependant qu’on croit, dans le pays et partout ailleurs, qu’il tient la situation en main. Alors, il regarde.
« Le propagandiste doit traiter la personnalité comme n’importe lequel autre fait objectif de sa compétence. Selon les cas, une personnalité crée une situation, ou bien les circonstances créent une personnalité, mais il est souvent difficile de savoir quel est le facteur déterminant.» écrivait Bernays (un spécialiste de la question) dans son Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie.
Parvenir donc à faire croire au monde entier que lui et ses sbires demeurent maîtres de la situation comme ils sont maîtres de la situation room, tel est le but de la petite démonstration médiatique. Ils sont maîtres, par la seule force de leur présence à l’événement, c'est-à-dire par la seule force de leur regard : tel est le défi que l’acteur Obama doit relever pour s’imposer face à son adversaire que l’actualité a relégué dans les placards de l'actualité. Là, dans cette salle où se joue sa légende, tout est affaire de postures. Il regarde et l'on croit qu'il agit.
Pour cela, la « situation room » doit apparaître plus que jamais comme le pont du navire, d'où le capitaine, à la fois proche et lointain, exposé et surprotégé, « gère » un désastre qu’il ne fait en réalité que contempler.
Comme nous autres, spectateurs anonymes, Obama regarde, impuissant dans sa cave de la Maison Blanche qui tient à la fois du bunker, de l’ultime refuge, de la salle de contrôles et du saint des saints. Mais au contraire de nous autres, il est regardé. Regardant regardé.
La fonction de l’homo politicus post-moderne atteint là une sorte de cynisme efficace et d'impuissance assumée qui – paradoxalement – convainquent de son professionalisme. Plus que jamais se réalise la prophétie par laquelle Bernays avait clot son ouvrage en 1928 : « la propagande ne cessera jamais d’exister. Les esprits intelligents doivent comprendre qu’elle leur offre l’outil moderne dont ils doivent se saisir à des fins productives, pour créer l’ordre à partir du chaos ».
16:30 | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : situation room, sandy, obama, usa, politique, bernays, propagande, new york |