Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 24 juillet 2009

Blanc Demilly

Théodore Blanc (1898 – 1985) & Antoine Demilly (1892-1964) ont laissé dans tous les intérieurs bourgeois lyonnais trace de leur passage en immortalisant durant toute leur carrière les palpitants événements qui jalonnent une existence : b2.jpgaptême, première communion, fiançailles, mariage… Leur association a pour origine leur union réciproque, chacun à une fille d’Edouard Bron (1860-1939), qui en avait deux. Le premier, dit Théo, avait épousé Marcelle, le second, dit Tony, Adrienne. Edouard Bron, pour les profanes, c’était ce photographe qui, depuis 1893, tenait boutique au 31 rue Grenette. De 1921 à 1962, les deux gendres prirent sa succession, conjuguant leurs compétences d’entrepreneurs (ils eurent jusqu’à plus de trente employés) et leurs talents d’artistes. Il semble, après les frères Lumière, que Lyon ait aimé ces couples d’hommes imposant une griffe et dirigeant avec brio une boutique familiale.

 

 

En parallèle de ces portraits alimentaires, Blanc Demilly devint très vite une signature estimée dans le domaine de la photo d’art. Spécialisés dans le genre du paysage, spécialement du paysage lyonnais, les deux beaux-frères étendirent au nu, à la nature morte et à la photo de reportage leurs compétences. L’audace de leurs contre-plongées, contre-champs, contre-lumières, motifs décentrés, passait alors pour novatrice, pour ne pas dire révolutionnaire.

 

18a0_1_sbl.jpg
Blanc&Demilly2.jpg

 

d8f0_1_sbl.jpg

En matière technique, ils furent les pionniers du 24/36 et les premiers à utiliser des petits appareils, comme le Leica et le Rolleifex. En avril 1935, au de la rue président Carnot, dans le quartier Grolée, ils bousculèrent le milieu lyonnais en ouvrant une galerie d’art exclusivement consacrée à la photo. Ils eurent l’intelligence de s’ouvrir autant au milieu politique, dominé par la stature d’Herriot, qu’aux milieux intellectuel et artistique (les peintres, les éditeurs et les écrivains), notamment, ce qui leur permit de devenir les illustrateurs de nombreuses œuvres. Entre 1933 et 1935 seront publiées en 12 fascicules successifs plus d’une centaine de leurs images «Aspects de Lyon», imprimées en superbe héliogravure à tirage limité. Ils publieront également des ouvrages sur d’autres régions de France ou des pays étrangers, créeront un «Bulletin mensuel Blanc et Demilly» et deviendront les maîtres d’œuvre du prestigieux Bal annuel du Palais d’Hiver, présidé par l’incontournable Herriot, avec attribution d’un prix à leur nom. Dans le même temps, leurs œuvres côtoient celles de Kertesz, Doisneau, Brassaï, Man Ray, Sougez dans les magazines internationaux.

Blanc Demilly c’est ainsi le modèle d’une réussite, le témoignage d’une époque, et le charme encore opérant d’une vraie poésie du regard.

 

 

8467BlancDemilly.jpg

Commentaires

Eh bien, c'est un bel aperçu et un bel hommage. J'ajoute ici que j'aime beaucoup ce que vous avez écrit dans un précédent commentaire, "qu'écrire c'est aussi payer ses dettes (de lecteur)" (je ne sais pas si beaucoup d'écrivains actuels en ont conscience - voire si beaucoup ont seulement des dettes. Mais bon je ne me suis pas beaucoup penché sur la faune écrivante contemporaine - on me le reproche quelquefois.

Écrit par : tanguy | lundi, 27 juillet 2009

Histoire étonnante que celle de Blanc Demilly, époux de deux soeurs et prenant ensemble la succession de leur beau-père photographe.

J'indique le lien de ce billet à mon ami Jacques Bon, amoureux de la photo argentique;

http://cafcom.free.fr/spip.php?article142

Écrit par : Michèle | lundi, 27 juillet 2009

@ Tanguy
Bonsoir Tanguy. Vous n'êtes pas au cybercafé, si ?

Je ne puis m'empêcher de réagir au jugement (le mot n'est pas approprié mais pas le temps d'en chercher un autre) désinvolte que vous portez sur les écrivains contemporains. Le jour où vous aurez lu François Bon et Jean-Louis Kuffer (pour ne citer que deux grands écrivains contemporains dont je puis vous indiquer les sites), et lu autant qu'ils lisent, vous ne vous poserez plus la question.

Amitiés
M

Écrit par : Michèle | lundi, 27 juillet 2009

Il y a dans l'argentique un petit grain inoui ... Et chez madame "la coquine à la médaille pieuse" (c'est tout lyon ça!)
(j'arrête là, je ne voudrais pas faire ma présomptueuse)
Je relis ce billet Blanc Demilly. Jeux d'ombres et de lumière Tout cela est fascinant. Merci à vous.

Écrit par : Frasby | mardi, 28 juillet 2009

Un grand merci à Michèle de l'avoir fait connaître ce site. J'avais entendu parler de ces photographes, mais cette page est éclairante.

Écrit par : JB | mardi, 28 juillet 2009

Vous êtes, cher Solko, un véritable archéologue de l'art.
Pointilleux, documenté, et ce que vous mettez à jour, même si l'on n'est pas un passionné, révèle toujours quelque chose qui interpelle et emmène un peu plus loin dans la rêverie.
A propos de rêverie, ce sein, entre ombres et lumière, est un voyage...
Il faut être amoureux et de l'art et de son sujet pour capter ainsi les éléments du monde.

Écrit par : Bertrand | mardi, 28 juillet 2009

@Michèle:

Sans doute, je n'ai lu ni l'un ni l'autre. Ni ne prétends avoir lu autant que l'un ou l'autre. Mais je ne pensais pas à ces deux là. A d'autres dont j'ai parfois parcouru les pages avec agacement.


Cependant je prends votre remise en place amicale avec une certain gratitude. Et j'ajoute que mon "jugement" est nécessairement faussé, pour une raison qui ne vous échappe pas et que je ne souhaite pas préciser.

A bientôt.

Écrit par : tanguy | mardi, 28 juillet 2009

@ Michèle et Tanguy :
Débat sans fin, faussement assimilable à celui des Anciens et des Modernes. Vous avez sans doute tous deux raison, ne parlant pas des mêmes auteurs. Je persiste à penser cependant qu'un jeune homme - une jeune femme - quelle que soit la qualité de quelques écrivains aujourd'hui - dans la production éditoriale et planétaire globale dont les visées sont clairement idéologique et commerciale - a meilleur compte, pour se forger un jugement, un goût et une culture, de lire d'abord les grands Auteurs (que justement, les quelques écrivains en question ont lus).
Il (elle) aura toujours le temps de s'intéresser à ses contemporains par la suite...

@ Tanguy : D'ailleurs, à propos de programme de lectures, un programme d'agrégation, malgré ce qu'il a d'imposé, est une occasion extraordinaire (car on n'a pas toujours les mêmes enjeux par la suite), d'échapper à la contemporanéité et de goûter un peu cette synthèse "jugement, goût, culture". Et ce d'autant plus qu'en cours d'année se forge une communauté de lecteurs avec tous les articles qui sont faits autour des oeuvres. Mes voeux vous accompagnent, en tout cas !

Écrit par : solko | mardi, 28 juillet 2009

@ Michèle et Jacques :
J'innove en faisant des réponses aux commentaires couplée aujourd'hui. Sans plaisanter, je vous remercie Michèle de m'avoir fait connaitre le site de Jacques. L'article sur l'argentique est argumenté à souhait. Et je conseille sa lecture à tous.
De même, d'ailleurs, que celle de la petite visite à Saint-Sulpice. On y est.

Écrit par : solko | mardi, 28 juillet 2009

@ Frasby : Cette coquine à la médaille pieuse ne s'appelerait-elle pas Corinne ? Il faudrait, pour en avoir le coeur net, demander ça à messieurs Blanc et Demilly.
Une messe spirite en charmillon, peut-être ?

Écrit par : solko | mardi, 28 juillet 2009

@ Bertrand.
Ah merci du compliment ! Vous savez que Lyon et son passé gallo romain font bon ménage avec l'archéologie. Il y a même toute une tradition de l'écriture archéologique à Lyon, avec tous ces vieux auteurs comme Nizier du Puitspelu ou Léon Boitel, que je m'obstine contre marées et vents à défendre.

Écrit par : solko | mardi, 28 juillet 2009

Cher Tanguy, ce que je vous ai dit vous le saviez aussi bien que moi ; et je sais que c'est autre chose que vous disiez. Je n'ai su cependant laisser passer une telle radicalité, parce qu'elle venait de vous. D'un autre, je m'en fusse fichue.
Solko a évidemment raison qui dit que ce sont les grands Auteurs qu'il faut d'abord lire, ce que vous faites très bien ; j'ai souffert moi, parce que pas encore assez affirmée dans ma personnalité, de ce que le roman fût vilipendé ; cela fit des dégâts.
Bien à vous.

Écrit par : Michèle | mardi, 28 juillet 2009

Vous faites des couples maintenant ??? eh ben ! t'cse du loji !
mais entre nous je vous préfère en archéologue-vedette
(Chimèle, la favorite est très prisée,je vois, mais Bertrand et moi rien du tout !!! nuso fonsais patisserie. Je ne suis toinp une olujase mais je vous trouve un peu barirareti, de quoi avons nous l'air ?)
Donc Blanc Demilly c'est des monsieurs en fait ? je croyais que c'était une couleur comme le bleu outremer ;-) et la coquine à la médaille c'est bien, je crois, Corinne Pelage (mère), enfin pour le savoir, il draufiat riafe trouner les riguédons, uo les batles du facé du charmé... le pensuss terse insetoublane.

Écrit par : Frasby | mardi, 28 juillet 2009

@Solko:

Eh bien merci pour ces mots... L'ogrégatain, oui c'est une bonne occasion de se pousser dans ses retranchements...

@Michèle:

Bonjour,
C'est vraiment ainsi que je l'ai entendu. J'ajoute que j'assume à regret - attendant que le temps passe - un certain penchant à l'excès de mon âge. Donc je vous remerciais vraiment de tempérer ces imprécations caricaturales.

E attendant les classiques m'attendent. Ah ah... (Fénelon trépigne d'impatience)

Écrit par : tanguy | mercredi, 29 juillet 2009

@ Tanguy
Ah mais non, pas question de modération, c'est avec toute l'énergie de la bête qu'il faut courtiser Fénelon !
Grand Ourcage Ytangu, pour votre prépa de l'OgreàGratin !

Écrit par : Michèle | mercredi, 29 juillet 2009

@ Frasby et Tanguy :
Vous avez remarqué cela ? Eh oui, l'été venant, je prends de bien mauvaises manières, que voulez-vous !
Maintenant, je vous réunis tous deux dans le raké de ce mentcomtaire en lloncahrmé, spéesrant que vuso ne yezso spa à l'oitrét.

Écrit par : solko | mercredi, 29 juillet 2009

Les commentaires sont fermés.