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dimanche, 26 juillet 2009

Nevermore

Je crois en l'originalité de ma mélancolie

 

Jean Reverzy  (Introduction à la sincérité et à la subtilité de mon Nevermore - 1931)

 

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Photo de Théodore Blanc et d'Antoine Demilly

14:07 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jean reverzy, nervermore, poe, melancolie, littérature, photographie, blanc demilly, lyon | | |

Commentaires

Oh! cette photo!

Écrit par : Sophie L.L | dimanche, 26 juillet 2009

Belle illustration du billet du 25/07, dont l'ambiance n'est pas sans me rappeler celles de Tardi pour la réédition de plusieurs livres de Céline dans la collection Futuropolis chez Gallimard.
La mélancolie, selon Hippocrate, était provoquée par l'atrabile, ou bile noire (une des quatre humeurs explicatives de nos tempéraments : sanguin, lymphatique, bilieux ou atrabilaire) et propre aux génies. Ce médecin de Reverzy ne pouvait l'ignorer, ce qui me semble éclairer le sens de cette citation.
On ne manquera pas non plus de penser à "La Mélancolie" de Dürer, gravure de 1514 illustrant la "mélancolie saturnale" et, partant, au "Nevermore" de Verlaine, dans la partie "Mélancholia" de ses "Poèmes saturniens".

Écrit par : Le Photon | dimanche, 26 juillet 2009

Comme Sophie je suis saisie par cette photo de Théodore Blanc et Antoine Demilly et je découvre l'existence (le travail pas encore) de ces photographes lyonnais. Merci Solko.

Je suis subjuguée aussi par le commentaire du Photon, "sa voix d'or vivant".

Merci donc à vous deux, quel plus beau dimanche que celui placé sous ces auspices ?

Écrit par : Michèle | dimanche, 26 juillet 2009

@ Photon : Tous ces éclaircissements portant sur le terme "mélancolie" permettent en effet de mieux comprendre un aspect central de la citation.
Son ambiguité majeure me semble venir aussi du mot "originalité", terme qu'il convient de prendre au sens étymologique (celui que Diderot lui donne lorsqu'il dit que le "Neveu de Rameau" est un original : non pas un excentrique ou quelqu'un qui cherche à se démarquer à tout prix du commun -sens moderne et assez débile- mais quelqu'un qui n'est pas la copie d'un autre, qui est resté proche de son vrai caractère, de son génie) pour apprécier toute la finesse de la remarque de Reverzy.
"Je crois à l'originalité de ma mélancolie" = je crois que dans ma mélancolie, je trouverai la clé de mon originalité, de ma singularité, de mon unicité; ce qui signifie en dernier ressort "Je crois en moi." - mais au sens plein du terme : on est loin de la méthode couhé du coureur du Tour dopé ou du footballeur milliardaire.

Cela me parait fonder la poétique de Reverzy en effet.
Et comme écrire, c'est aussi payer ses dettes (de lecteur) j'ai placé cette citation en exergue (ça se fait encore, les exergues ?) d'un roman sur lequel je retravaille en ce moment. Parce que moi aussi, et c'est ce qui fait que Reverzy est comme un frère, je crois en l'originalité de ma mélancolie.

Bon dimanche à vous, ainsi qu'à Sophie & à Michèle

Écrit par : solko | dimanche, 26 juillet 2009

@ Michèle :
Blanc et Demilly ont été, dans la première partie du vingtième siècle, les tireurs de portraits de la bourgeoisie lyonnaise bien née, bien huppée, bien friquée (mariages commununions...)ainsi que du personnel politique bien en place et bien bétonneurs (Herriot, Godart...)
En parallèle, ils ont fait des paysages lyonnais en noir et blanc de toute beauté, devenant les maitres du genre et faisant connaître la fameuse "âme de lyon". Ah ! Ah !
Excusez-moi, je suis remonté contre cette ville d'abrutis en ce moment.
Blanc et Demilly. Des "Lugdun'hommes"... (il faudra que je leur consacre un billet un de ces jours...)

Écrit par : solko | dimanche, 26 juillet 2009

Quelle belle composition ! et ce rapport texte photo... quels gris superbes ! c'est vraiment beau ! très "nevermore" (On en succomberait presque...)

Chez les japonais du Genji monogatari à Natsume Sosêki (cf."le pauvre coeur des hommes"). La mélancolie s'apparente plus à une suspension du jugement qu'à une humeur en dépression. Une des incarnations de la mélancolie (toujours au Japon) est l'image de la femme qui attend (et sa mélancolie est soupçonnée parfois d'obscurs ressentiments)...
Je suppose qu'à Lyon une des incarnations de la mélancolie est figurée par un homme seul qui grimpe sa colline. Un homme que d'épaisses brumes (par delà les grands marécages de la Tête d'Or et les fleuves (impavides), auront rendu (authentiquement) insoupçonnable ...

Bno chandime à vuso et à trove hult snollecté suso l'olesil roin de l'olminecléna .

Écrit par : Frasby | dimanche, 26 juillet 2009

Eh bien... Un billet riche en émotion... La photo magnifique comme le signalent Sophie et Michèle (que je salue toutes deux)... Et puis cette belle citation en effet (ah j'ai acquis "Le passage" mais ne l'ai pas encore lu...)

Et au creux c'un commentaire ce qui me parait une très heureuse nouvelle, ce roman que vous reprenez. très bien tout ça. Merci déjà pour la photo et la citation.

Écrit par : tanguy | lundi, 27 juillet 2009

Beau texte et excellent cliché de la montée de la Sarra...

Écrit par : Y. | mardi, 28 juillet 2009

@ Y Un bon coup d'oeil; félicitations !

Écrit par : solko | mercredi, 29 juillet 2009

Les commentaires sont fermés.