vendredi, 29 octobre 2010
L'Intercontinental à l'Hôtel-Dieu de Lyon
Le projet retenu aujourd’hui pour l’Hôtel-Dieu de Lyon est celui du groupement constitué par Eiffage Generim (promoteur investisseur), A. Constantin (architecte), D. Repellin (architecte du patrimoine) et par la chaîne hôtelière Intercontinental ; il se décline en trois fonctions : hôtelière, médicale, universitaire, les trois réparties autour des trois dômes de l’Hôtel-Dieu. Dans un monumental contre-sens historique, le plus grand (haut de 32 m -celui imaginé par Soufflot) revient à l’enseigne Intercontinental qui y implantera donc un banal hôtel de luxe. C'est ce groupe-là qui avait déjà été préféré par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin lorsque avait été réglé le sort de l'Hôtel-Dieu phocéen. Le groupe d'hôtellerie britannique prévoit la destruction du plancher du 2ème étage pour créer des chambres en duplex d’une hauteur de 7 mètres. Le 10 août 2010, il publiait une bénéfice net à 141 milliards de dollars. Le revenu par chambre (mesure de performance très utilisé dans le secteur hôtelier) a cru de 3,9% de janvier à juin 2010 (1). Le groupe exploite à cette heure 166 hôtels dans le monde.
Dans le petit dôme, un centre de congrès permettrait d’accueillir les nombreux colloques de médecins qui se tiennent à Lyon. Dans le troisième, enfin, serait installé le Pôle régional d’Enseignement supérieur de Lyon. A partir de là, on commence à parler au conditionnel dès lors que la mairie de Lyon refuse de financer le moindre centime d'euro. On remarque au passage que l'ambition culturelle que Gérard Collomb a pour la ville qui lui est confiée se borne, comme toujours, à du développement commercial à moindre frais. Une partie des jardins, cloîtres et cours seront réhabilités et ouverts sur une place avec restaurants et commerces, du côté de la rue Bellecordière. Dans le cadre de ce projet, un « centre d’interprétation muséal » de 4000m2 consacré à la médecine pourrait voir le jour (s’il trouve son financement, car la ville et son épicier de maire n’entend pas y placer un seul denier public), afin de regrouper en un lieu centralisé les différentes collections actuellement éparpillées à travers la ville.
La signature du bail, prévu pour 94 ans, aura lieu au second trimestre 2012. L'ouverture (partielle) du site est prévue pour 2014, l'ouverture définitive devrait avoir lieu en 2016.
Ce qu'en dit le maire : remarquez les nombreux "si"...
Hôtel-Dieu : le choix de l'avenir
envoyé par GerardCollomb.
(1) : Sources : La Tribune.fr, août 2010
23:40 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lyon, hôtel-dieu, actualité, gérard collomb |
mercredi, 27 octobre 2010
Yeux verts
La lucidité sidérante, la logique imparable, le charme ambigu de cette gamine aux jolis yeux verts, âgée tout au plus de seize/dix-sept ans, engagée dans des études littéraires jusqu’au bac, et se préparant ensuite à faire des études de thanatopracteur parce qu’au moins disait-elle d’une voix fraîche, presque gourmande, « j’aurais toujours du travail.. »
22:06 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : politique, france, société |
mardi, 26 octobre 2010
La ligne blanche,
Me disait-il. Il y avait naguère comme deux mondes antagonistes, aussi faux l’un que l’autre mais qui s’équilibraient l’un l’autre et permettaient aux gens de vivre dans un espace commun. Mais désormais, il n’y a rien, qu’une ligne droite, cette ligne tracée par le capitalisme, comme une ligne de fuite, et que tous suivent. Et de chaque côté de la ligne, plus rien n’est éclairé, ni derrière, ni devant, alors ils vont.
Continuait-il
Il a fait toutes les manifs et ce que j’apprécie chez lui, c’est qu’il n’est pas dans l’auto-persuasion ni dans la fierté ou le moralisme de tant d’autres, ni dans leur machinisme, mais… « ça va arriver, me dit-il, ça peut arriver à n’importe quel moment, cette chose (il frotte le bout de ses pouces contre les phalanges de ses index) – quoi ? Le grand soir, je fais, presque ironique ?
Mais c’est à cause de cette ligne, qu’il me répond, il ne peut pas encore pendant des années n’y avoir qu’elle, tu vois, il la figure avec ses deux mains parallèles, d’un geste vif devant son visage vers le mien - je vois - alors je te dis pas que ça va se passer comme ça, jeudi ou la semaine prochaine, mais ce qui est sûr, c’est que ça va a-de-ve-nir, parce que ça dépasse complètement cette histoire de retraites et ni Sarkozy ni les soc'es, n’y peuvent mais, ni les syndicats non plus, ça va arriver à cause de cette ligne qui trace comme un cheval sans guide, qui ne sait plus où elle va, qui peut pas continuer comme ça…
Si, le mur, je pense. C’est peut-être ça qu’il veut dire. L'envie. Et qu’avant de rentrer dedans, plutôt que d’entendre crisser les pneus sur le grain du goudron toute sa vie, une stridence à s’en crever l’ouïe, c’est sauter de la bagnole qu’il faudrait, d'un coup, le laisser se viander comme un vieux machin en tôle qui vaut pas plus qu'une bagnole, le système, et manger l'asphalte, c'est comme ça qu'on dit ? mordre la poussière ? oui, non, sait-il ? sais-je ? qui sait …
18:42 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, littérature, france, société, actualité, réforme, retraites |
lundi, 25 octobre 2010
C'est une chose étrange à la fin que le monde
Tout le monde sait que Jean d’Ormesson est académicien. Aussi lorsqu’il se présente sur le quatrième de couverture de son livre comme un simple « normalien et agrégé de philosophie », le parti qu’il tire de la modestie sonne à la fois juste et faux, un peu comme les frères de roi qui se faisaient appeler Monsieur, quand aux bâtards étaient réservé le titre de Monseigneur. Cette posture du normalien, donc, permet à l’académicien de s’emparer sans ridicule d’un sujet qui dépasserait même un « immortel » : raconter le développement des modèles que les hommes se sont donnés au fil des siècles pour comprendre l’univers, et la quête de Dieu qui soutint ce parcours. La raconter, en quelque sorte, comme à monsieur Toutlemonde. Et ce depuis les premiers balbutiements de la civilisation jusqu’à cette fin que le titre emprunté à un vers d’Aragon proclame comme un point ultime et un point d’observation. Un point qui ne sera jamais énoncé d’Outre-tombe, comme l’osa Chateaubriand, mais qui se veut tout de même le plus proche possible d’un consentement assumé à la mort.
Ce « roman » se présente en trois parties. Durant la première, deux instances narratives, «le rêve du vieux » et le « le fil du labyrinthe » s’interpellent, se conseillent, se répondent : en filigrane, on entend la voix de l’auteur qui semble se demander : que reste-t-il, aujourd’hui, de la culture ? Qu’est-ce, aujourd’hui, qu’un homme cultivé ? Le voilà donc parti à écrire à l’usage de tous le roman de cette fameuse culture générale, lui qui comprend mieux que personne à quel point ce roman ne sera jamais que celui de l’érudition impossible : « Ce livre est une sorte de Café du Commerce de la cosmologie et de l’histoire du monde », nous prévient-il, plus rusé, assurément, que les deux frères Bogdanov réunis.
En six paragraphes sont par exemple réglés les sorts de Thomas et d’Augustin, comme à la veille d’un grand oral, la fiche de révision d’un normalien les aurait réglés. Tout ce qu'il faut savoir sur... A la différence qu’ici, le Grand Oral se métamophose en narration : la vision d’un siècle s’enchaîne donc, se tisse à la vision d’un autre ; on ne s’étonne pas qu’un peu plus loin, Copernic, et peu après, Kant, « qui est à la philosophie ce que la révolution copernicienne est à l’astronomie », puis Darwin, Einstein, surgissent. Durant cette première partie, d’Ormesson s’avance à la manière d’un conteur à la fois pédagogique et pressé vers sa cible : l’impossible représentation qu’on peut se faire de l’origine, à présent que campons à la toute fin parmi non plus des saints mais des scientifiques : Edwin Hubble et ses galaxies, Fred Hoyle et le Big-Bang qu’il popularisa à son insu, Max Planck et sa théorie des quanta.
C’est à ce moment précis que le narrateur quitte le bois pour en venir à ses propres questionnements, ses propres cheminements, et pour avouer que le livre a jailli d’un moment de ravissement devant la beauté du monde, alors qu’après deux heures de nage dans la Méditerranée, il avait fermé les yeux et avait reçu cette question : « Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ? ». D’Ormesson feint alors d’aborder les grandes questions existentielles en simple promeneur. « J’ai beaucoup aimé le monde que tant de grands esprits ont tenté de comprendre. Je n’avais pas l’ambition de percer ses secrets. Je ne l’ai jamais accusé, je ne l’ai jamais calomnié, je n’ai pas cherché à le fuir ni à le dénigrer : je m’entendais bien avec lui. J’ai surtout aimé m’y promener » Son phrasé n’adopte donc ni le tour du moraliste ni le pas du lyrique ni le style du mémorialiste, mais, sur le ton badin de la conversation, trouve pour répondre à la coloration tragique apportée par les événements du vingtième siècle une sorte de sobriété visant juste, en direction du sens le plus commun : s’étonnant simplement, s’excusant d’avoir pu traverser le désenchantement du monde en demeurant heureux.
« Le pays et la langue auxquels j’appartenais ont lentement décliné à mesure que je vieillissais ». Nourri de ces humanités, le normalien d’Ormesson achève son conte-testament par un appel aux quatre sentiments qu’il affirme porter en lui-même, plus haut, plus loin que le désespoir, et qui donnent au monde sa teinte en effet la plus étrange. L'art et la science ont beau avoir tissé le monde, tous deux sont incapables de l'expliquer : pourtant le feuilleté même de ce texte inclassable, ses allusions culturelles incessantes – dont celles, à quelques pages de la fin, de la strophe dont le titre est sorti, tout le crie avec énergie, politesse et gourmandise : ces sentiments qui se donnent pour naturels sont avant tout culturels, ô combien ! C’est ce qui fonde leur rareté. Cela explique-t-il qu’en ce mois de rentrée littéraire, le bouquin de d’Ormesson cartonne, entre ceux de Houellebecq et Marylin Monroe ? Sur le plateau d'une récente émission de promotion littéraire, j’ai entendu l’écrivain octogénaire qui n’est plus dupe de grand-chose se réjouir avec coquetterie de ce qui est déjà un succès éditorial, tout en affirmant que si une bonne centaine de jeunes gens le lisent encore vingt ans après sa mort, ce sera cela sa véritable consécration.
Jean d'Ormesson - C'est une chose étrange que le monde - Ed. Robert Laffont - 318 pages - 21 euros
Ce livre a été chroniqué dans le cadre d’un partenariat avec Chroniquesdelarentreelitteraire.com et Ulike
11:45 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature, jean d'ormesson, c'est une chose étrange que le monde, académie française, actualité, romans |
samedi, 23 octobre 2010
Louis Cretey au musée des Beaux-Arts de Lyon
C’est une très bonne idée que le Musée des Beaux-Arts a eue de rendre justice à Louis Cretey, peintre méconnu. C’est le blog Des(illusions) qui avait attiré mon attention sur l’exposition. Et puis je me suis rappelé que j’avais reçu une invitation et je m’y suis donc rendu hier soir. Si depuis une vingtaine d’années, l’œuvre est lentement exhumée, on ne sait pas grand-chose de l'existence de son créateur, sinon qu’il est né entre 1630 et 1635, dans la paroisse de Saint-Pierre le Vieux à Lyon. C’est d’ailleurs par cette information que l’exposition du Palais Saint-Pierre accueille le visiteur, avant de lui proposer la découverte progressive d’une soixantaine de tableaux rassemblés pour l’occasion. Il pénètre alors dans un univers oscillant entre la convention et le merveilleux, la scène de genre et l'invention, l'édification et le dépaysement.
La vie mondaine de Cretey s’est partagée entre des séjours à Lyon et des séjours à Rome où il serait mort après 1702. L’exposition réussit dans sa présentation à rendre compte de l’évolution du style du peintre, des très grandes toiles exposées dans les églises comme le Christ et les pèlerins d’Emmaüs ou la vision de Saint-Jérôme, à des tableaux aux dimensions plus raisonnables, conçus à l’attention des collectionneurs, comme ceux-ci ronds (Saint-Antoine ermite, Saint-Julien dans un paysage) ou octogonal (La Transfiguration).
J’ai quitté l’exposition en emportant avec moi cet effroi questionneur lu dans l’œil de ces personnages devant ce Dieu évidemment toujours hors-champ, toujours absent de la nature dans lequel ils naissent, vivent et meurent, et vers lequel toute leur chair est tournée. Tableaux édifiants, certes, mais tableaux cependant troublants par leur façon de ne jamais montrer ce que désignent leurs mouvements et leurs lignes. Me demeure à l’esprit également ce traitement particulier que ce peintre eut de la couleur et des contrastes qu’il aménage, entre classicisme et naïveté (comment dire cela ?). Et je me souviens particulièrement des drapés miroitants des robes (bleue du Christ, rouge de Saint-Jérôme, blanche de Saint-Bruno). Comment aussi ne pas s’étonner du traitement accordé à ces visages, visages déformés et qu’on dirait masqués, masques aux traits figés entre animalité et humanité et qui se bornent à n’être que des regards. Seul bémol : j'ai rencontré chez ce peintre un souci obsessionnel de la diagonale. Souci parfois lassant pour l’œil, mais qu’équilibre la présence dans de nombreux arrière-plans d’une nature foisonnante et ténébreuse, forêts aux troncs épais, aux frondaisons sinueuses, ciels ardemment nuageux, et qu’on dirait presque déjà romantiques. Ces décors m’ont parfois entrainé dans des souvenirs de lecture hofmanniens, comme si ces personnages de Cretey qui peuplent ses scènes mythologiques ou religieuses, saints, soldats, dieux ou héros, étaient nés d’un coup de crayon plus fantastique que classique : je pense à ces trois moines blancs comme des pierrots lunaires, à ces nombreux saints en arrêt devant la vision d’un sacré juste aussi mirobolant qu’effroyable. Au centre de l’exposition, cette question digne de Magritte et ingénument posée au visiteur : que représente ce tableau ? On y voit le corps dénudé d’une femme, donnant le sein à un corps monstrueux, tandis qu’au fond, quelque scène en effet énigmatique de sorcellerie se déroule. Le tableau eut de multiples titres et les organisateurs de l’exposition ont laissé un cahier auprès de cette Bacchante énigmatique pour recueillir vos suggestions :
Louis Cretey n’est pas, certes, un peintre majeur. En 1757, l’abbé Pernetti qui le trouvait « admirable dans le clair obscur et la composition », le disait par ailleurs «mauvais dans la justesse des formes et maniéré ». Cet entorse au classicisme aujourd’hui n’arrête plus l’esprit et j’ai trouvé dans son œuvre vite entrevue ce soir une unité, un cachet, un parfum. Et puisque le musée des Beaux-Arts offre la possibilité de le connaître, on aurait tort de s’en priver. L’exposition reste en place jusqu’au 24 janvier 2011.
Louis Cretey, Saint-Jérôme
18:27 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : louis cretey, musée des beaux-arts de lyon, peinture, culture, lyon, palais saint-pierre |
Le p'tit bois d'Montout
Il n’y a pas qu’à Bellecour que ça casse : Sur le Montout, il y avait un petit bois de même surface que la place dont on a beaucoup parlé cette semaine....
Ce petit bois vient d’être éradiqué, suite à une convention établie entre son propriétaire, la Communauté urbaine de Lyon, et la société foncière du Montout : L’Olympique lyonnais ayant projeté d'aménager sur cet emplacement son OL Land, de nombreux sites archéologiques étant basés sur ce secteur, une mise à la disposition temporaire des terrains supportant cette réalisation de diagnostics a été décrétée par monsieur le préfet, pour permettre le diagnostic archéologique qui se déroulera en deux tranches.
Exit, donc, le petit bois, place aux infrastructures : Dans ladite convention, on peut lire que le grand stade « doit être opérationnel en 2013 », qu’il sera de nature « à participer au rayonnement de l’agglomération », qu’il collaborera enfin « à l’offre d’intérêt général permettant à la France de disposer dès 2014 de grandes enceintes permettant de participer à l’Euro », and so, and so…
Au même moment, le futur hôtel de luxe /hôtel-Dieu, destiné à abriter les gracieuses majestés des footballeurs qui viendront disputer les joutes planétaires ainsi que leurs épatantes cours, fermait définitivement ses portes sur des siècles d'histoire. Des infirmières des Hospices Civils en grève (HCL dont le patron est Gérard Collomb), distribuaient des tracts dans la rue, sur lesquels elles expliquaient qu'on profitait de ce transfert pour leur retirer à partir du 1er janvier 2011 des primes de nuit soudainement jugées non statutaires...
Ni Collomb ni Aulas ne toucheront, certes, à celles des footballeurs...
12:50 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : football, ol, lyon, politique, gérard collomb, bois de montout, décines |
vendredi, 22 octobre 2010
Lugdun'hommes
Cette page s'enrichissant de mois en mois, elle est régulièrement reactualisée.
Ecrivains, Poètes
· Maurice Scève
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/10/28/myrelingue...
· François Rabelais
http://solko.hautetfort.com/archive/2009/10/04/rabelais-e...
· Pierre Dupont
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· Clair Tisseur (Nizier du Puitspelu)
http://solko.hautetfort.com/archive/2007/06/15/clair-tiss...
· Léon Boitel
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/06/08/leon-boite...
· Auguste Bleton
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/06/29/monsieur-j...
· Paul Lintier
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/02/09/paul-linti...
· Gabriel Chevallier
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/07/29/chemins-de...
· Louis Calaferte
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/07/14/louis-cala...
· Petrus Sambardier
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/07/22/petrus-sam...
· Ecrivains de la fabrique
http://solko.hautetfort.com/archive/2009/06/01/ecrivains-...
· Baron Raverat
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/06/24/le-baron-r...
· Roger Kowalski
http://solko.hautetfort.com/archive/2010/09/06/roger-kowa...
Peintres, photographes
· Auguste Ravier
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· Jean-Jacques de Boissieu
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· François Miel dit Vernay
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/02/18/souvenirs-...
· Pierre Combet-Descombes
http://solko.hautetfort.com/archive/2009/09/27/l-usine-la...
· Jules Sylvestre
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/06/04/jules-sylv...
· Blanc & Demilly
http://solko.hautetfort.com/archive/2009/07/28/blanc-demi...
· Louis Cretey
http://solko.hautetfort.com/archive/2010/10/22/louis-cret...
Libraires, imprimeurs
· Jean Honoré
http://solko.hautetfort.com/archive/2010/08/31/fin-de-par...
Saltimbanques
· Le Père Thomas
http://solko.hautetfort.com/archive/2009/01/11/le-pere-th...
· Le Père Coquillat
http://solko.hautetfort.com/archive/2008/04/21/le-pere-co...
15:33 Publié dans Bouffez du Lyon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lyon, littérature, peinture, société, culture |
jeudi, 21 octobre 2010
Une autre histoire ?
Tu voulais traverser l’obstacle
Et fracasser le mur
Et que ton cri portât loin
Mais l’élan figé en spectacle
Saigne sur
Le drapeau dans ta main
On a paraphé d’autres murs
En papier
Et murmuré d’autres traités
Bien plus durs
Qu'il faudrait percer de ta cible
Dès demain
Malgré les accords indicibles
Des quotidiens
06:22 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mur de berlin, europe, politique, actualité |
mercredi, 20 octobre 2010
L'opinion qui n'existe pas.
Dès 8 heures du matin, ça commence par des poubelles en feu non loin de l’Hôtel de Ville. Des rassemblements de « jeunes ». Des passants allant travailler. Des CRS en alerte. Des flics en civils.
Et bien vite, au fur et à mesure que la matinée avance, dégénérescence. Dans les métros qui traversent la presqu’île la même annonce : « A la demande des forces de l’ordre et pour votre sécurité, le métro de s’arrêtera pas aux stations Bellecour, Saint-Jean Guillotière… » Le centre-ville est bloqué… Fumigènes. SMS. Abribus en éclats. Charges de CRS. Les enfants veulent regarder par la fenêtre. Mais on ferme les fenêtres à cause de l’odeur des gaz
Dans les principales artères de la presqu’île (République et Victor Hugo) et les rues adjacentes, sous la surveillance des nombreuses caméras, ça galope, ça castagne, ça flambe, ça pille : voitures et motos retournées, incendiées, vitrines brisées, boutiques pillées.
Aux fenêtres et balcons des immeubles des riverains éberlués filment photographient, la banlieue hard en train de faire ses courses. Des images pour you tube.
Les commerçants les plus sages ont déjà abattu leurs rideaux de fer, la Fnac ses grilles; les bijoutiers rangé toute leur camelote.
Derrière les façades des immeubles haussmanniens, chez les avocats, chez les notaires, chez les médecins, dans les restaurants, les banques, la vie normale se poursuit. Ce sont des univers qui se frôlent sans même humer leurs couleurs respectives. Etrangeté totale de ce centre ville où la journée de chacun se déroule : le quotidien le plus banal pour certains, la scène d’émeute pour d’autres, en un même scénario au surréalisme vain, dans ce quartier quadrillé et à présent survolé d’hélicoptères, sur ces trottoirs sillonnées de loubards, de passants, de CRS, de lycéens. On ferme un accès. Puis un autre. Pendant ce temps, la manif a poursuivi sa route et s’est dispersé. On ne sait trop où la conscience politique des uns et des autres s’est fourvoyé. Pendant ce temps, l’OL d’Aulas se prépare à jouer sa qualification pour les huitièmes de la Champions's league à Gerland, non loin de là. Du sérieux, ça. « Benfica dans la révolution française » a titré A Bola, l’Equipe des portugais. On y lit que le match n'est pour l'instant pas remis en cause dans « une cité en feu et en sang ». C’est certes très hyperbolique : et c’est aussi en partie vrai. Du moins pour le feu. Dans la presse, aussi, deux mondes se croisent, se juxtaposent et, in fine, s’annulent. L’humanité, lyrique jusqu’au grotesque, car dans la société du spectacle, le lyrisme appliqué à l'info devient à son image, titrait l’autre jour « la force du peuple ». Demain, gouvernement et syndicats continueront à s’étriper pour savoir de quelle côté les soixante pour cent d'approbation ou de désapprobation del’opinion publique pour ce mouvement va basculer... Cette fameuse opinion publique, dont Bourdieu a dit un jour -s'en rappeler est-il encore possible ?- qu’elle n’existe pas...
08:59 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : casseurs, manifs, lyon, politique, france, société, retraites, football, opinion publique |