Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 20 avril 2011

Piss-Libé

Yvon Lambert, propriétaire de la collection à laquelle appartient le désormais tristement célèbre Piss Christ, contre lequel des catholiques viennent d’exprimer une légitime colère, s’insurge : « C’est le Moyen Age qui revient à grands pas ». Amusant.  Ce monsieur témoigne d’une connaissance vive du Moyen-Age qui s’est complu, c’est vrai, à exposer un peu partout le Christ en croix dans de l’urine. Au moins en ce temps-là connaissait-on la valeur et le risque du blasphème. Je doute qu’on puisse en dire autant de monsieur Serrano, le confortable imposteur new-yorkais qui est  l’auteur de cette idiotie. Jean-Claude Aillagon et  Frédéric Mitterrand, de leur côté, déclinent l’air de la vertu culturelle outragée. « Un acte de régression très inquiétant », dit l’un. C’est bien l’hôpital qui se fout de la charité. Une atteinte à un principe fondamental de « la liberté de création et d’expression », dit l'autre. Tiens, je vais prendre la photo de Mitterrand, l’exposer dans un bocal plein de merde, et gare au premier qui proteste. Le créateur, it's me...

 

andres serrano,piss christ,galerie lambert,avignon,politique

Quant à la presse de gauche, Libération en tête, dans la foulée des papes du PS du coin, elle s’insurge contre les vandales, les fanatiques, les intégristes... Libé, le pisse-vingaigre déclinant toujours les mêmes poncifs, mettant de côté tout esprit d’analyse et tout esprit critique dès lors qu’il s’agit d’assimiler catholicisme et extrême droite, alors qu’il eût été peut-être plus intelligent d’engager une réflexion sur l’art contemporain et les dérives qui enrichirent tant monsieur Aillagon et consorts, et sur le bien-fondé d’exposer à Avignon, en pleine semaine sainte, une photo du Christ en croix baignant dans de l’urine.

Piss-Libé en pleine majesté décidément, une fois de plus… 

08:39 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : andres serrano, piss christ, galerie lambert, avignon, politique | | |

mercredi, 13 avril 2011

J'ai raté ma vie

De l’extrême bord de l’échiquier politique à l’autre, les agences de communication turbinent en ce moment  à plein régime pour déterminer quels seront les grands thèmes porteurs de la prochaine campagne présidentielle.

Patrick Buisson, avec le pari électoraliste dans lequel il entraîne Sarkozy, tient le haut de l’affiche. Buisson se verrait bien en anti-Jacques Pilhan, l’ancien situationniste qui mit sur pied le plan marketing de Mitterrand, alors au plus bas dans les sondages, en inventant la petite main jaune de SOS racisme et tout ce qui fit la génération Mitterrand. Mais c’est loin d’être joué.

En face, les rengaines du PS sur la France qui souffre et le changement sentent  un peu le replâtrage. On espère un vent d’outre Atlantique pour remplumer tout ça. Rama Yade et son positionnement bien senti sur la jeunesse n’a pas de mal à faire mouche. Sauf qu’entre Borloo et Hervé Morin, elle demeure un peu seulette sur cette thématique chez les centenaires valoisiens.

Il y a cependant fort à parier que l’actualité récente, tant africaine que japonaise, nécessite une reconfiguration de ces diverses stratégies déjà éculées. Aussi risque-t-on, d’ici l’automne, de voir surgir avec le Beaujolais Nouveau de nouveaux beaux jaseurs : sans doute la future légitimité  du candidat  Hulot se jouera-t-elle de ce côté-là  de la partition.

Il est cependant on ne peut plus vrai que tendre l’oreille à tout ça risque d’être un peu vain. Je ne sais pas à combien se facture un plan de communication politique. Si j’en avais un à proposer pour séduire les électeurs de mai 2012, je le fourguerais volontiers à un des ces messieurs dames, avant de partir pour de bon en vacances en un coin de la planète pas trop déglingué. Mais je n’ai jamais été assez bon, c'est-à-dire assez cynique, pour tenter ce genre d’aventure.

A mon poignet ne pend donc ni menottes, ni Rolex.

J’ai raté ma vie. 

politique,ps,ump,france,europe,actualité

Jacques Pilhan et François Mitterrand, au temps de la petite main jaune

00:00 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, ps, ump, nicolas hulot, france, europe, actualité | | |

lundi, 11 avril 2011

Dans la mare aux tétards

Il parait que 45% des Français (on se rassure quand même, c’est un sondage) souhaitent voir le président du FMI entrer à l’Elysée dans un an sur un programme concocté par la fille Delors qui prévoit le prélèvement à la source des impôts et de la CSG. A la source : vous entendez bien. 

Une mesure sur laquelle, comme bon nombre d’autres conneries faites ou agréées par des socialistes (je songe à l’euro, évidemment), il ne sera pas possible de revenir. Les Français détestent-ils à ce point la liberté ? Sont-ils à ce point infantilisés ? Ma vie gérée par d'autres, de A jusqu'à Z.  Confort, confiance et liberté. So-li-da-ri-té !

Là, soit ils sont, comme dirait Obélix, devenus fous, soit l’intox en cours depuis presque un an les a lessivés, soit ils trouvent qu’être plumés, après tout, c’est sympa

C’est grave, docteur ?

Oui.

Ils vont finir par me rendre Sarkozy, sympathique, pour le coup ! 

(PS  Un extrait édifiant du livre de Laure Adler (1995), L'Année des Adieux : 

«Delors parle, parle, mais ne se découvre toujours pas. Mittérrand se tait, mais n'en pense pas moins. Delors lui a dit qu'il n'irait pas. Mitterrand est le seul à le croire. Il comprend alors que la candidature Delors est un leurre, un chiffon rouge agité par certains socialistes aveuglés par l'espoir et assoiffés de pouvoir. Ils font temporairement semblant d'oublier leurs haines, seul ciment entre eux.»   - p 272)

 

politique,dsk,socialiste,delors,ps,ump


06:03 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : politique, dsk, socialiste, delors, ps, ump | | |

lundi, 04 avril 2011

Bégaiements socialistes

Je ne sais pas vous, mais je trouve  qu’il y a quelque chose de déprimant à entendre à nouveau Martine Aubry au 20 heures parler d’emplois-jeunes, de France qui souffre, de justice sociale et de reconstruire le pays : on croit voir revenir le pire des années 80, sur un air de disque rayé.

Si encore le retour de cette gauche était accompagné d’un renouveau, d’un souffle et d’une vraie jeunesse, comme lorsqu’en 81, derrière Mitterrand, elle accéda pour le meilleur et pour le pire, on s’en souvient, aux affaires. Mais non.

Ce sont tous ces barons socialistes qui – parce qu’ils étaient dans l’opposition - tiennent déjà les régions, la majorité des départements, et qui ont entièrement verrouillé le parti -, qui viennent ré-endormir les gens pour ramasser le reste du pouvoir sur l’air de l'anti-racisme et la vertu outragée.

Il y a une intelligence instinctive du peuple, une mémoire aussi, et je parie que les Français se souviendront d’à quel point il est dangereux de confier la totalité du pouvoir au même parti, surtout quand c’est le parti socialiste.

Au même moment, un sondage montre que Marine le Pen est très populaire chez les 18/24 ans. Tous les quinquas et sexas qui confondent leur jeunesse avec la jeunesse s’en étonnent. Ils devraient réfléchir à deux fois à l’héritage qu’ils laissent derrière eux.  C’est d’ailleurs, au passage, un sacré pied de nez que leur fait le FN, de présenter une femme, et une femme jeune.

Ils  devraient en effet se rappeler que le  passage à l’euro n’a fait que maintenir dans une minorité économique encore plus et plus de trentenaires. Et que se faire le chantre de cette monnaie qui a jeté dans la faillite et la Grèce socialiste, et l’Espagne socialiste, n’est peut-être pas la meilleure façon en effet de séduire et la jeunesse, et les classes populaires soucieuses du pouvoir d’achat. En terme de glissements de lignes, comme disent les sociologues, la campagne qui s’ouvre n’a pas fini de réserver des surprises. Si j'avais un conseil à donner aux socialistes, c'est de se souvenir qu'en tout cas, l'Histoire ne bégaie jamais, et qu'ils feraient bien de ne pas trop le faire eux-mêmes.

23:08 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, ps, martine aubry, marine le pen, 2012 | | |

samedi, 02 avril 2011

La pizzeria électorale

Me souviens qu’il y avait jadis à Lyon deux cafés se faisant vis-à-vis sur le cours Lafayette : l’un, bien  nommé Au tout va bien ; l’autre, Au tout va mieux. N’ai jamais su comment leur douce cohabitation de part et d’autre de la même rue se déroulait au jour le jour : procès interminables au verdict incessamment différé ? Les deux proprios buvaient-ils le coup ensemble discrètement la nuit tombé ? Comme des vaches ? A moins, ce qui n’est pas non plus impossible, qu’ils fussent le même ?

Depuis que l’électeur moyen n’a plus guère de choix, mais sur sa gauche comme sur sa droite quelques options, la vie politicienne s’est mise à ressembler au cours Lafayette. Une pizzeria sarkoziste d’un côté, une pizzeria socialiste de l’autre. Les deux sont en train de garnir leurs cartes. A la porte les consommateurs trépignent ou s’en foutent, c’est selon leur degré d’implication dans le merdier.

La pizzeria socialiste, qui tente de redorer son chiffre d’affaires, propose depuis peu une carte assez fournie. Un président venu d’ailleurs, entendez (pour ne pas faire de fâcheux contresens) du FMI, des hôtels cinq étoiles et des réunions où on cause sérieux de l’état du monde capitaliste : bref, celui qui s’y connaît, a la main longue, tape sur l’épaule de tous les chefs d’Etat, une sorte de pro avec qui roupiller tranquille cinq bonnes années, même si d’autres en Grèce la trouvent mauvaise. Comme ça et là des remarques sur cette stratégie de com grosse comme une maison ont fusé, c'est vrai qu'il faisait loin du terroir vu d'ici le DSK, la maison vient de sortir une pizza contraire : made in Corrèze, cette dernière, du bien de cheu nous, même si ça vous a un parfum de Hollande. Adoubé par la femme d’un ancien président en plein cœur de ses terres, la pizza François, qui porte le nom d’un plus ancien président encore, est un peu maigrichonne depuis qu’elle a fait un régime d’enfer, et se serre arrosée de Douce France. Bref : le citoyen mondialiste comme celui attaché à ses racines trouvera aussi chez le pizzaïolo Le Gall chaussure à son pied. D’autant que cuisinée par Jean-Marc Germain, la pizza Aubry, sérieuse et militante, reste aussi sur la carte. On ne sait à quel prix. Quelques semaines de cuisson, et vous la trouverez bien croustillante. Plus les plus jeunes, la carte PS propose aussi la pizza Montebourg, la pizza Valls, des plats plus simples, moins cher et à emporter. Et pour ceux qui aiment le réchauffé, reste un classique de la boutique, la pizza Royal.

Si avec ça l’électeur moyen trouve pas assiette à sa portée.

 

En face, on commence à s’inquiéter devant la richesse de l’offre. Mince alors, une boutique qu’on croyait quasi en dépôt de bilan ! La pizzeria sarkoziste, du nom de son repreneur, propriétaire, cuisinier en chef, plongeur et serveur en toutes circonstances depuis quatre ans, bruit de rumeurs : des querelles de cuisine font que la tambouille est moins convaincante depuis peu. Des clients râlent et se plaignent. Ils menacent d’aller en face. Voire de se barrer aux extrêmes, au bistrot de Marine ou au pub Mélenchon. Bref, comme si la Lybie et le Japon, l’Irlande et le Portugal ne suffisaient pas, c’est la crise aussi au conseil d’administration. Du coup, tous les stratèges en com de la maison renouvellent la carte et multiplient les options à leur tour. 

La pizza du chef, la Sarkozy, demeure en l’état : pimentée de petites phrases fumigènes à la mode Louvrier, un débat par ci, un débat par là, causer serait agir, en attendant, on gère, on gère, on gère. Sauf que l’actionnaire principal a beau s’activer aux quatre coins de la planète,  ça rouspète sec chez certains clients. La pizza Borloo serait bientôt sur la carte. Moins de piment, plus de sucre. De la douceur, de l’enrobé. Du sucré-salé servi flambé avec son pinard. La pizza Villepin pointe aussi le bout de sa mèche. Il paraît qu’il y aurait de l’anguille dedans.

La pizza Copé mitonnée par Millot fait dans le ni-ni, au contraire  de la pizza Fillon, qui donne dans le front de la vertu. Les deux inconciliables. Histoire, comme dans la boutique d’en face, de ratisser large. Chacune à leur façon, de la pizza de notables aguerris, de toute façon, rétive aux dents cariées des prolos. Sacré problème, comment sortir les prolos de leur bistrot et de leur pub ?

L’année qui vient risque d’être cruelle ; mon conseil à chacun : bien regarder  de chaque côté de la route avant de traverser, dans un sens comme dans un autre, si le besoin s’en fait sentir. Un front national ou un front de gauche est si vite arrivé !  C’est du camion balourd, à chaque extrême, et ça ne fait pas dans la dentelle. De la semi-remorque bien montée. Au moins, ça roule dans la merde et le cambouis, disent les chauffeurs. Au moins c’est du réel. Les patrons de pizzas, Au tout va mal, et Au tout va moins mal n’ont pas fini de réviser leurs menus et leurs tarifs. Ils se rappelleront que tout exercice électoral, comme d'ailleurs tout exercice polémique, n'est qu'un jeu de saveur bien orchestré entre de purs lieux communs.

pizza-2.jpg


13:16 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique | | |

jeudi, 31 mars 2011

Le faux débat

Est-ce le débat sur la laïcité qui est un faux débat, ou le débat sur l'opportunité d'organiser le débat ? A Tokyo, on vit à quelques kilomètres d'une centrale à ciel ouvert; les peuples du Proche Orient sont au bord de la guerre civile et nous,  nous débattons pour savoir s'il est juste ou non de débattre. Est-ce que cela ne séparerait pas les Français? Comme si les Français étaient unis : la peur du débat en dit assez long sur la question ! Bref.

Ce sont ceux qui font profession de débattre qui tout à coup ont peur du débat : Les journaleux, les politiqueux  et les éditorialeux de tous crins. C'est vrai qu'il vaut mieux débattre du retour de Ribéry en équipe de France, qui est un vrai enjeu, plutôt que de la laïcité, qui n'en serait pas un. Circulez, y'a rien à voir et rien à dire. Quelle fumisterie !

Les médias adorent brûler ce qu'ils ont adoré : l'heure est donc à brûler le président. Comme je n'ai jamais adoré Sarkozy, je n'ai pas de mal à ne pas le brûler aujourd'hui. Et de même, comme je n'adore pas ceux qui dans les coulisses, côté cour,  se frottent les mains en se demandant dans quel ordre ils vont entrer sur scène et sur quel siège ils vont se mettre à table, je n'aurai pas non plus grand mal à ne pas les brûler à leur tour dans six ans. En attendant, leurs costumes froissés pendent au-dessus de la baignoire et leurs masques de pitres grimacent dans les lucarnes. Pitoyable.

Nous ne débattrons donc plus, dans ce pays, d'aucun sujet fâcheux qui ne soit sous contrôle des faiseurs d'opinions. Le débat sur l'Europe, qui a enflammé les Français lors du dernier référendum, ne sera jamais rouvert, puisque qu'une majorité d'entre eux verraient leur sauveur en temps de crise dans le patron du FMI. Et celui sur la laïcité non plus : le mélange des genres étant le meilleur garant de la paix civile, quoi de plus frenchie que de manger de la dinde hallal à Noël, tout en faisant discrètement un signe de croix sous son voile, un petit Indignez-vous dans la poche revolver, et la dernière de Johny ou de Lady Gaga dans le baladeur, hein, je vous le demande ?

07:44 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, laïcité, france, débat | | |

mercredi, 30 mars 2011

Dans ce pays

Je n’aime pas l’euro.

S’il fallait dater la « mélancolie » que je ressens par rapport à une sorte de heimat perdu, c’est de ce maudit passage à l’euro que je le daterais. Bien que joyeux, jovial, je crois avoir toujours eu une nature mélancolique.  Le passé m’a toujours parlé, sous la forme d’épiphanies plus ou moins  fortes. Une tombe moussue dans une forêt des Cévennes, quelques lierres accrochés sur le pisé d’un mur du Beaujolais, un bouquet d’orties sur un chemin de terre, le fracas d’un torrent alpin : je voyais très nettement se lever des fantômes aux gestes brusques, des spectres aux sourires francs…

Les vivants m’ont toujours paru inachevés. Similaires et inachevés. J’aime Nerval, Béraud et Giono, pour leur poésie du pays. Ce qui est enfoui m’importe. Le reste m’indiffère. Les vivants que je croise dans l’autobus me sont plus étrangers, secs et nerveux avec leur air du moment, que les personnages de Sylvie ou ceux de Ciel de Suie.

Avec le passage à l’euro s’est jouée en moi la perte d’un signifié séculaire. Comme si on m'avait volé je ne sais quoi. Cette décision, œuvre de techniciens monétaires et de spéculateurs cyniques fut une grande erreur poétique. Avec la disparition du franc, oui, nous perdîmes un signifié séculaire. Euro : avec quoi ce terme hideux rime-t-il ? De rage, à l’époque, j’avais écrit sur un carnet : avec égos ; avec égaux. C’est le triomphe de la consommation, le triomphe d’une démocratie aussi planétaire qu’insipide, vraiment. Nous ne méritons depuis que des gens comme Sarkozy ou Strauss-Kahn, des hommes de l’euros, insipides et interchangeables.

Le pays a perdu quelque chose de son autonomie fondamentale. .

Je me souviens avoir voté Chevènement en désirant ardemment la chute du fâcheux Jospin, Jospin l’europhile. Ce fameux 21 avril, j’étais très heureux de ne pas retrouver ses lunettes et ses cheveux bouclés au second tour des présidentielles. Exit, lui et toute sa cohorte d’opportunistes. Non que Chirac et sa clique valussent mieux. Deux cohabitations avaient fait de ces hommes et de ces femmes des gens qui n’aimaient plus le pays et travaillaient pour sa dilution. D’ailleurs, quand ils en parlaient, ils disaient : « dans ce pays ».  Ils continuent. Rien que pour ça, je ne voterai plus jamais pour eux

Dans ce pays, il faudrait vraiment pouvoir passer à autre chose. 

littérature,politique,france,euro

 



00:07 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : littérature, politique, france, euro | | |

lundi, 28 mars 2011

La politique du rire.

elu-e6e83.jpg

Les cantonales, c’est les dernières élections à papa, vraiment, celles de la France profonde, des cafés de la poste, des pissotières et des notables. On y fait durant quelques heures comme si rien n’existait au monde, à part l’hexagone et le département. Hier soir, c’est donc la « gauche » qui a emporté le pompon de ces élections d’opérette, à cause du Jura qui « a basculé » de son côté. Historique, disent-ils. Et tout le monde de gloser sur 2012. « Ce soir, tout commence », affirme l'Aubry… Un espoir qui nous viendrait de Hollande Corrèze ?

Sauf que le canton, c’est pas le monde.

La sortie du nucléaire, la répartition des richesses, la réforme des retraites, l’euro de monsieur Trichet, les immigrés de Lampedusa et d'ailleurs, les minarets et les burqas, la baignoire remplie d’eau chaude du patron du FMI n’ont pas fini de diviser ces braves gens et de rappeler que les mêmes clivages sont tout prêts de séparer la gauche comme la droite ; d’autant plus que le centre voudra lui aussi jouer sa partition, tous les Morin, les Borloo, les Villepin, les Bayrou risquent de s’entredéchirer pour s’asseoir sur le même siège. Ne pas oublier non plus que juste après la présidentielle, suivront les législatives : Marine Le Pen n’a pas fini de récolter des voix.

Au fond, ce qui est médiocre, ce n’est ni la gauche ni la droite ni le centre, mais bien les hommes et les femmes de cette génération politique en âge de « régner », enfants du mitterrandisme et du chiraquisme, des cohabitations, de la communication, de la Bourse, du nucléaire, des attentats made in Eurodif. Dans un monde où l’on paiera l’électricité et l’essence de plus en plus cher, il faudra face à eux continuer à apprendre pour survivre  à trouver d’autres énergies, à commencer par celle du rire.

00:03 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, ps, ump, cantonales, élections | | |

mercredi, 23 mars 2011

Le printemps contaminé

« Ça grimpe de plus en plus », grésille niaisement une souris météorologique à la jupe rose et au col orangé sur une chaîne infos. Elle a l’air bien satisfaite. C’est le printemps !  « Que caches-tu sous ta jupe, Margot ma voisine ?», aurait rajouté jadis la romance populaire. Mais cette image numérique n'est pas ma voisine, l'illusion grimpe de plus en plus. Voici qu'à présent un rat à lunettes sentencieuses nous explique  que l’horloge interne de l’être humain a besoin de trois semaines pour se réhabituer à la douce chaleur qui vient. Boudiou. La lumière, la rétine, le cervelet, bref… Exposez-vous progressivement pour vous préparer à l’été. Exposer ? Où ça ? 
Sortir une chaise-longue et prendre un bain de soleil dans son jardin (quand on a encore les moyens d’en avoir un), sur sa terrasse (quand on a encore les moyens d’en avoir une), – eh oui, les souris et les rats miévreux de la télé ont toujours cette tendance à oublier que le seule question qui tourneboule l’esprit des gens sensés reste quand même, printemps, été, automne comme hiver, la question économique – S'exposer, c'est être libre, car la peau, c'est l'organe de la liberté, voilà l’idéologie qu’on propose aux citoyens des florissantes démocraties. Mais ce besoin de tout scientifiser, techniciser, chez des êtres qui se prétendent par ailleurs si joliment éclairés, glissons... La niaiserie a fait tant d’émules que c’est, murmuraient nos grand-pères avant d'aller se pieuter, peine perdue

Pendant ce temps-là, Dominique de Villepin, qui se croit toujours Premier Ministre, explique que confier la gouvernance de l’opération Aube tralala à l’OTAN serait une erreur. M’énerve, ce mec. Pas pour ce qu’il dit spécialement (si peu d’intérêt…). Mais cette prétention d’ex à la mèche grise. Boulimique et intoxiqué, le grand dadais passé aux rayons, l'ex parfaitement ravalé, ce Villepin. S’y verrait bien à nouveau, sans doute. Addicted. Comme tant d’autres, me direz-vous, à tant de trucs dont on a tué la valeur, le politique, par exemple. Bon moyen de passer le lundi, et tous les autres jours de la semaine, au soleil... Nous autres, pendant ce temps. 

Tant d’autres, hélas ! Ex du même acabit…Martine Aubry, bourgeoise hautaine et cassante, expliquant à l'écran sans la moindre conscience de son propre et profond ridicule que « Claude Guéant est jeune en politique… ». L'idiote ! Me souviendrait toujours de sa tête, simiesque et impériale, cette moue médiatique, lorsqu'elle a filé un pièce de 2 euros aux bohémiens de la rue Victor Fort ! Le socialisme … Péguy avait bien raison. Mais comment comprendre vraiment Péguy, dans la fournaise et les volutes putrides de tout ce show
Glissons à nouveau.
Revenons plutôt à la lumière qui frappe tout à coup la rétine, et donc le cervelet, et bla bla bla… Ce qui vient du Japon risque-t-il de contrarier l’exposition au Sun des chairs occidentales ? Grosse angoisse des Bronzés, pour leur capital santé et celle de leurs rejetons Du côté du lait, des épinards, des salades, de la tyroïde, ah, ah, ah ! La précieuse tyroïde... Est-ce avec ce bidule que les cons pensent ? Tout ça me rappelle Argan et son poumon vous-je... La tyroïde, vous dis-je, quand ce n'est pas l'Alzeimer galopant : Voilà, à l’heure actuelle, où nous en sommes… Et ce putain de printemps qui vient. Au secours ! 

François Hollande, s’il obtient sa majorité dans les cantons corréziens, se verrait bien à l’Elysée. Comme Paris (disait Henri IV) vaut bien une messe, l'Elysée, après tout,  vaudrait bien un régime...  Tout prêt à embrayer le pas au footing de Nicolas.  Une photo présidentielle devant des carottes rapées et du jus de pamplemousse bio, ça changerait des livres et des drapeaux sentencieux, surtout quand on ne sait plus bien lire La Princesse de Clèves  ni parler le français de Bossuet, n'est-il pas ?Il faudrait quand même qu'on m'explique en quoi l'ancien rond François est mieux que le toujours sec Nicolas.

Hollande, Villepin, Bayrou, Aubry, et tous les autres, qui devant le risque Le Pen en sont encore à s’inquièter à voix haute et à vertu effarouchée des risques de contamination de l’électorat : le dernier carré des clowns électoraux. Leur fameux front républicain. Eux ? La République ! Se rendent-ils bien compte, naïfs ou péremptoires,  de ce qu’ils affirment ? Ont-ils lu les chiffres de l'abstentionSe rendent-ils bien compte de ce qu'ils disent, de ce qu'ils sont ? 

Nucléaire, Kadhafi, irradiés, bombardés, OTAN, forces de frappe, crise, bourses, tsunami, sont les fleurs des champs que pétrissent leurs bouches. Niveau 7, 8, 9... A quand  le 10 ? 

A demain, si vous le voulez bien...