jeudi, 10 mars 2011
Martine chez les canuts
Une centaine de personnes, journalistes et gardes du corps compris, entourent la première secrétaire du PS en visite à la Maison des canuts, rue d’Ivry à Lyon, hier après-midi. En l’absence de Gérard Collomb retenu à Cannes, et qui dans le livre qu’il vient de publier critique « le retour d’un certain leadership, celui de Martine Aubry » -Dominique Bolliet et Nathalie Perrin-Gilbert, maires des 4ème et 1er arrondissements, accueillent la patronne en ces terres jadis ouvrières. La journée a quelque chose de printanier, qui invite à la déambulation.
Stricte et décontractée, la dame est accompagnée de Pierre Alain Muet, député socialiste. Le temps d’entrevoir un métier à tisser, quelques foulards en soie, elle ne prononcera pas de discours officiel, mais recevra des chocolats ainsi que le livre de Ludovic Frobert sur L’Echo de la Fabrique, Naissance de la presse ouvrière à Lyon.
Temps des mondanités.
Puis le petit groupe remonte à pied la rue du Mail jusqu’à la place de la Croix-Rousse. Avec les perches des micros et les caméras qui dominent les têtes, on dirait le corps d’un insecte lent, qui sillonne la rue entre les hautes façades où battaient les métiers.
Un certain climat d’irréalité plane sur la scène, au milieu de l’activité quotidienne des commerçants. Quelques passants demandent ce qui se passe. Quand on leur dit que « c’est Martine Aubry », certains font « pfff », lèvent les yeux au ciel et se détournent en haussant les épaules. D’autres tentent de la prendre en photo. Les maires d’arrondissements sont tout sourires et encadrent leur hôte prestigieux. Drôle de temps.
A l’angle de la rue Victor Fort, on s’arrête quelques secondes devant deux musiciens des rues assis sur des pliants. Accordéon, guitare, quelques notes : c’est la précarité sympa. Devant les caméras, Martine magnanime, puis Pierre Alain jettent la pièce dans la casquette. Les deux musiciens n’ont pas l’air surpris de la présence médiatique qui entoure les étranges promeneurs qui sont déjà passés, tandis qu’ils échangent quelques paroles dans une langue que je ne comprends pas. Dommage.
Aux fenêtres entrouvertes, quelques silhouettes, sur lesquelles les gardes du corps conservent un œil vigilant. Devant la Brasserie des Croix-Roussiens, quelques échanges rapides avec des militants. Puis la première secrétaire, qui était le matin à Saint-Etienne, s’engouffre dans sa voiture. Cela s’appelle battre la campagne. Et pour ce qui est de la Croix-Rousse, circulez : c'est déjà terminé.
02:46 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, municipales, maison des canuts, martine aubry, ps |
Commentaires
" Accordéon, guitare, quelques notes : c’est la précarité sympa. "
Rien n'échappe à l'oeil corrosif du poète. Bravo.
C'étaient peut-être des Polonais. Les Polonais ont, un peu contraints et forcés quand même, adoré Lyon.
Écrit par : Bertrand | jeudi, 10 mars 2011
Drôle de moment, en tout cas. Ubuesque...
Écrit par : solko | jeudi, 10 mars 2011
Faudra demander à Sophie K. la 1ère de couv. de Martine chez les canuts :)
Écrit par : Michèle | jeudi, 10 mars 2011
Recette pour un non-événement: des reporters qui tendent des perches à un député muet(comme une carpe), des pliants pour la précarité sympa, une flopée de journaleux . Voilà se dessine un tableau d'art primaire avec plumitifs. Beaucoup d'Aubry pour rien.
Écrit par : patrick verroust | jeudi, 10 mars 2011
"Beaucoup d'Aubry pour rien" : alors là, je dis bravo !
A rapprocher du "Shakespeare" de l'Auvergnat qui rend l'âme.
Cordialement.
Écrit par : guillaume huret | jeudi, 10 mars 2011
Cela s'appelle une opération de com'. Et c'est reparti, comme en 14...
Écrit par : solko | jeudi, 10 mars 2011
Bonsoir,
Je vous avais parlé des deux livres de Milner, son "court traité politique". J'avais également écrit que je devrais en rendre compte. C'est chose faite.
Cordialement
http://astragalecassiop.canalblog.com/
Écrit par : Harmonia | jeudi, 10 mars 2011
Michèle: Ah, je ne visais pas m'dame Aubry, sur ce coup, je le précise, hahahaha !
Écrit par : Sophie K. | jeudi, 10 mars 2011
Elle aurait pourtant le profil !
Écrit par : solko | jeudi, 10 mars 2011
Non point. Parce que quant à la viser, celle-là, autant la viser de face que de profil
Écrit par : Bertrand | vendredi, 11 mars 2011
C'est vraiment exaspérant ce barnum politique en période électorale, qui plus est dans un quartier aussi bobo que le Plateau. Les Canuts eux étaients bien plus que roses.
Et je note "la précarité sympa" : juste formule ;)
Écrit par : Upsilon | vendredi, 11 mars 2011
Il n'y a pas "Martine chez les canuts"...
Mais il y a ceci... http://leonard1er.free.fr/utiles/martine.jpg
...ou cela... http://img1.gtsstatic.com/livre/martine-prend-sa-carte-du-ps_3553_w460.jpg
... ou enfin... http://img0.gtsstatic.com/livre/martine-travaille-plus_3548_w460.jpg
Écrit par : Benoit | samedi, 12 mars 2011
"Il n'y a pas "Martine chez les canuts"..."
Il reste donc à écrire....
Écrit par : solko | samedi, 12 mars 2011
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