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lundi, 04 avril 2011

Bégaiements socialistes

Je ne sais pas vous, mais je trouve  qu’il y a quelque chose de déprimant à entendre à nouveau Martine Aubry au 20 heures parler d’emplois-jeunes, de France qui souffre, de justice sociale et de reconstruire le pays : on croit voir revenir le pire des années 80, sur un air de disque rayé.

Si encore le retour de cette gauche était accompagné d’un renouveau, d’un souffle et d’une vraie jeunesse, comme lorsqu’en 81, derrière Mitterrand, elle accéda pour le meilleur et pour le pire, on s’en souvient, aux affaires. Mais non.

Ce sont tous ces barons socialistes qui – parce qu’ils étaient dans l’opposition - tiennent déjà les régions, la majorité des départements, et qui ont entièrement verrouillé le parti -, qui viennent ré-endormir les gens pour ramasser le reste du pouvoir sur l’air de l'anti-racisme et la vertu outragée.

Il y a une intelligence instinctive du peuple, une mémoire aussi, et je parie que les Français se souviendront d’à quel point il est dangereux de confier la totalité du pouvoir au même parti, surtout quand c’est le parti socialiste.

Au même moment, un sondage montre que Marine le Pen est très populaire chez les 18/24 ans. Tous les quinquas et sexas qui confondent leur jeunesse avec la jeunesse s’en étonnent. Ils devraient réfléchir à deux fois à l’héritage qu’ils laissent derrière eux.  C’est d’ailleurs, au passage, un sacré pied de nez que leur fait le FN, de présenter une femme, et une femme jeune.

Ils  devraient en effet se rappeler que le  passage à l’euro n’a fait que maintenir dans une minorité économique encore plus et plus de trentenaires. Et que se faire le chantre de cette monnaie qui a jeté dans la faillite et la Grèce socialiste, et l’Espagne socialiste, n’est peut-être pas la meilleure façon en effet de séduire et la jeunesse, et les classes populaires soucieuses du pouvoir d’achat. En terme de glissements de lignes, comme disent les sociologues, la campagne qui s’ouvre n’a pas fini de réserver des surprises. Si j'avais un conseil à donner aux socialistes, c'est de se souvenir qu'en tout cas, l'Histoire ne bégaie jamais, et qu'ils feraient bien de ne pas trop le faire eux-mêmes.

23:08 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, ps, martine aubry, marine le pen, 2012 | | |

Commentaires

Voulant ménager la chèvre capitaliste et le chou populiste, on n'avance à rien. Il faut radicalement changer de logiciel (selon leur expression), mais il faudrait oser foutre en l'air ce système de chefaillons pour inventer une démocratie basée sur le bottom up et non le surplomb d'élites totalement hors sol de la réalité ordinaire. Les appareils sont des carcans qui empêchent de respirer et de chanter.

Écrit par : Zoë Lucider | lundi, 04 avril 2011

Entièrement d'accord, je me suis fait la même réflexion hier soir, avec une lassitude extrême, à l'écoute d'Aubry (je n'ai d'ailleurs pas tenu longtemps).

Écrit par : Sophie K. | mardi, 05 avril 2011

V'là la Gauche Ikea, Kit que ce soit qui sera candidat, il aura la caisse à outils pour bricoler utile . Aubrymarcket ouvrira en mai 2012.

Écrit par : patrick verroustp | mercredi, 06 avril 2011

Pour ma part je souhaiterais presque l'élection de Marine Le Pen comme présidente : la meilleure manière d'être débarrassés du Front à jamais... Absence de majorité à l'Assemblée, un programme inapplicable, des ministres qui certes ne seront pas des barons : finalement il y aurait de l'ambiance.
Je me demande si je ne vais pas voter pour elle.
On parle toujours des "succès" du Front National mais pourquoi leurs maires ne sont-ils jamais réélus ?

Écrit par : Rosa | mercredi, 06 avril 2011

"Il y a une intelligence instinctive du peuple,...". Je veux bien le supposer, encore qu'il faudrait me le démontrer. Sauf votre respect, ça ne me semble pas du tout si évident.
Changeons, avec votre permission, la fin de ce paragraphe. Remplaçons parti socialiste par ump, on obtient une hypothèse qui ne fonctionne pas moins. Et d'intelligence, pas plus : l'erreur de casting qui nous a mené où nous en sommes - et qui peut encore s'aggraver - n'en témoigne aucunement selon moi.

... une mémoire aussi, et je parie que les Français se souviendront d’à quel point il est dangereux de confier la totalité du pouvoir au même parti, surtout quand c’est le parti socialiste.

Ceci dit, le réchauffé programmatique socialiste ne laisse guère augurer de lendemains rassérénants, je vous le concède.

Écrit par : Jean | mercredi, 06 avril 2011

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