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lundi, 31 décembre 2012

2012 : le changement, c'était maintenant

Cette année, les sourds entendront-ils, les aveugles verront-ils, les imbéciles comprendront-ils mieux ? On ne sait trop. Par la volonté du très horrifique Hollandus et de sa mégère bésiclées de Paris-Match, les homos se marieront devant le maire et la mairesse. Mais tandis que les gueux qui, pour boucler leurs fins de mois, se rallongeaient le salaire par quelques heures supplémentaires payeront encore et encore plus le méchant impôt, le conseil des vieux rats sages continuera à juger bon qu’on ne touche pas aux revenus des vrais riches.

Les pauvres ne s’enrichiront donc pas davantage, les  moyens pauvres s’appauvriront, et les riches s’enrichiront. La gauche ne monopolisera donc pas le cœur, et le porte feuille se portera toujours autant à droite.  Dans la France du Mariage pour tous,  dont un comique décidément  intouchable serait devenu le nouveau pantin officiel, le dérisoire et indécent couple présidentiel sera donc le seul à rester célibataire, et les représentants du Divertissement pour tous les seuls à garder les dents blanches.

L’école sera-t-elle refondée pour autant ? Bien sûr que non !  Des mesurettes placardées ça et là sur les écrans du vingt heures tenteront d’en donner l’impression, mais le fondement de toute chose, surtout dans ce domaine, étant la répétition et l’inertie, rien ne passera le paillasson du Peillon, sauf qu’un peu plus d’ordinateurs permettront aux enfants d’apprendre à non-lire au pays de l’OCDE.

De même qu’à coup sûr, il ne poussera pas un poil sur le crâne du Moscovici, on peut sans grand risque prévoir que rien ne changera en profondeur pour les Français, sinon qu’ils perdront tous un an de plus en même temps qu’ils prendront par la figure un bon revers d’épines. L’art sera toujours aussi contemporain, et pas d’élections en vue pour retoquer tous ces tocards. Ça laissera le temps aux frais nobélisés européens  de se remettre de leurs émotions de crise en payant leurs dettes dans nos porte-monnaies, et en préparant pour la suite de nouvelles arnaques humanitaires qui verrouilleront un peu plus la parole et le système sur la scène internationale.

Ce qu'on retiendra donc de l'année sans saveur qui vient de s'écouler, c'est que le bonheur, la culture, la vérité sont des affaires plus que jamais privées. On souhaite ainsi à tous et toutes les moyens de l'indépendance et les garantis de l'honneur pour y parvenir au mieux. Que l'année qui s'annonce vous soit prospère, libre et légère. Et pour tous les soixante-huitards vieillissants et pleins d'humour qui constituent les troupes du Péhesse, une affiche de leur jeune temps afin de clore ce billet avec une touche de bonne humeur.

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09:30 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : nouvel an, 2012, france, société, politique, impôts, changement, socialisme, voeux. | | |

dimanche, 22 janvier 2012

Billet de campagne : Le petit françois

Derrière le petit François, les paturages de la France tranquille, son pays, la Corrèze. Le petit François se doit de faire mieux que les 16 % de Jospin  (un point de principe) en 2002 et que les 25 % de Ségolène (un point d'honneur) en 2007. Il est, le petit François, empégué dans beaucoup de légendes, de rêves enchantés qu'il voudrait, faute de mieux, éveiller, dit-il. Le  petit François, comme le Grand de 81, voudrait finir gravé dans le marbre.

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Pressé, le petit François nous refait en un seul  le coup du Mitterrand Président de 81 et de la  Génération Mitterrand de 1988. Il appelle ça la Génération Hollande Président, rien que ça. Cherchez le changement. Depuis quinze ans, en réalité, le petit François n'a pas grandi. C'est ça le souci.

Mitterrand Président, trois syllabes, des allitérations, des assonances, ça marchait bien, oui. Mais Génération Hollande Président, ça fait un  peu comme deux marques de fromages dans les promos à Auchan. Enfin bon. Moi, ce que j'en dis. 

En prime, avec le billet, les deux affiches :

 

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1988

 

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2012 : Cliquer pour agrandir

Le dessin de la fille en bleue au dessus du N de Hollande, c'est une militante socialiste le soir de la victoire ? Et cette typo ? Et ce jaune ?  Faire plus moche, est-ce possible ?  Le mec qui a fait cette affiche est une taupe de l'UMP, non ? 


01:14 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : politique, ps, hollande, 2012, mitterrand, génération hollande président | | |

vendredi, 30 décembre 2011

Finir l'année

 

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J’entre à reculons dans cette année car j’ai horreur des années électorales : chacun y prend des airs d’importance, les vieux poncifs sur le changement se répandent partout et finalement, après l’orgie démocratique, chaque électeur rentre bredouille. Les trésoriers des partis comptent leurs sous, les candidats guignent les sièges ou les strapontins sur lesquels poser leur derrière et le même spectacle reprend.

Pourtant, je ne suis pas mécontent de quitter 2011, qui ne m’aura pas été bienveillante, au point que j’ai même failli rester un bout de patte pris dans ses rets. Il y en aura une, d’année, il y en aura un, de mois, qui pour chacun d’entre nous seront les derniers. Et nous ne savons lesquels. Avant de se souhaiter bonne année, il faudrait déjà se la souhaiter entière, ce serait un commencement de conscience : Mors aequo pulsat pede pauperum tabernas regumque turres, disait le bon Horace, nous rappelant que la mort frappe d’un pied égal les chaumières des gueux et les palais des rois. Du temps que j’officiais à la morgue, j’y pensais chaque jour ; je me souviens avoir passé tout étonné l’an 86 et avoir écrit :

Il n’y aura donc pas 86

Sur la dalle de pierre grise

Mais en travaillant à nouveau parmi les vivants ordinaires, je suis redevenu insouciants comme ils le sont ; le mois de mai fut une piqûre de rappel : Dans quelle année et dans quel mois me prendrais-je les pieds ? Mystère des chiffres et des lettres.

Aussi toutes ces combines électorales du PS et de l’UMP, et ces pales figurants, Hollande, Sarkozy, dont les noms trottinent d’écrans en écrans et provoquent de telles passions, tant de tweets et de commentaires, quelle étrange vue de l’esprit font d’eux quelque chose, vraiment ?  Puisqu’il nous faut des chefs, on devrait commencer à penser à eux 15 jours tout au plus avant l’élection, entendre un discours de l’un, puis un discours de l’autre et laisser le sort choisir plutôt que de subir cette incessante propagande des deux côtés et ce bourrage de crânes de lieux communs.

Il nous reste une journée et quelques heures, avant que 2011 ne s’égare. Songeons à finir cette année au mieux, avant de nous demander comment nous passerons la prochaine. 

01:03 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : politique, 2011, 2012 | | |

dimanche, 24 avril 2011

Salauds de pauvres

Marine Le Pen, ça se confirme, fait un tabac chez les ouvriers : 36%, affirme un sondage du Journal du Dimanche. C’est finalement un signe de santé de la part de cet électorat qui majoritairement, qu’il vînt de la droite ou de la gauche extrêmes, avait rejeté la Constitution giscardienne et que les barons de l’UMP comme ceux du PS giflent et toisent de haut depuis des décennies. Décomplexés, les pauvres ! Salauds de pauvres !

Et c’est drôle de voir  les états majors de tous bords affuter leurs arguments : Marine Le Pen n’a pas de programme, ne tiendra pas ses promesses, Marine Le Pen décevra… Comme si eux, non plus n’étaient pas, n’’avaient jamais été des professionnels de la déception. Comme si eux non plus ne s’apprêtaient pas à décevoir.

D’ailleurs, les riches ont tort et le savent : Ils savent que Marine le Pen ne décevra pas, elle, et les pauvres le savent aussi, puisqu’elle ne sera jamais élue. Elle ne sera jamais élue contre leur monde, celui des medias, de l’économie, de la finance et des affaires. Elle ne décevra donc pas. La boucle est bouclée et le roi est nu, le roi est plus que nu, sur sa fesse droite comme sur sa fesse gauche.

C’est pourquoi toutes leurs sirènes d’alarmes, leurs gyrophares policiers et leurs mines de circonstance devant ces sondages en réalité calamiteux pour eux sont si vains, sonnent si faux, mettent une fois de plus à nue leur seule ambition au service d’eux-mêmes, dans ces primaires aussi ridicules là où elles sont déclarées (à gauche) que là où elles ne le sont pas (au centre et à droite).

Tout le monde sait que si elle passe le 1er tour, Marine Le Pen ne servira, comme son père avant elle, qu’à faire élire avec un score sans doute moins pharaonique que le désastreux Chirac (82,21 % au premier tour !), mais cependant toujours aussi peu représentatif, un de ces candidats du sérail.

Alors, le vote utile ?

 

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Même cette rhétorique éculée ne prend plus.  Comme si finalement, les pauvres disaient aux riches qu’ils se foutent bien que ce soit l’un ou l’autre d’entre eux qui les gouverne, puisque comme le fit au forceps la constitution européenne, ce sera de toute façon l'un ou l'autre d'entre eux qui passera.

La politique n’est plus même un spectacle qu'on se contente de regarder de l'autre côté d'un écran. Le parterre veut s’amuser. Et demande à rire un peu.

19:41 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marine le pen, politique, france, 2012, élections | | |

lundi, 04 avril 2011

Bégaiements socialistes

Je ne sais pas vous, mais je trouve  qu’il y a quelque chose de déprimant à entendre à nouveau Martine Aubry au 20 heures parler d’emplois-jeunes, de France qui souffre, de justice sociale et de reconstruire le pays : on croit voir revenir le pire des années 80, sur un air de disque rayé.

Si encore le retour de cette gauche était accompagné d’un renouveau, d’un souffle et d’une vraie jeunesse, comme lorsqu’en 81, derrière Mitterrand, elle accéda pour le meilleur et pour le pire, on s’en souvient, aux affaires. Mais non.

Ce sont tous ces barons socialistes qui – parce qu’ils étaient dans l’opposition - tiennent déjà les régions, la majorité des départements, et qui ont entièrement verrouillé le parti -, qui viennent ré-endormir les gens pour ramasser le reste du pouvoir sur l’air de l'anti-racisme et la vertu outragée.

Il y a une intelligence instinctive du peuple, une mémoire aussi, et je parie que les Français se souviendront d’à quel point il est dangereux de confier la totalité du pouvoir au même parti, surtout quand c’est le parti socialiste.

Au même moment, un sondage montre que Marine le Pen est très populaire chez les 18/24 ans. Tous les quinquas et sexas qui confondent leur jeunesse avec la jeunesse s’en étonnent. Ils devraient réfléchir à deux fois à l’héritage qu’ils laissent derrière eux.  C’est d’ailleurs, au passage, un sacré pied de nez que leur fait le FN, de présenter une femme, et une femme jeune.

Ils  devraient en effet se rappeler que le  passage à l’euro n’a fait que maintenir dans une minorité économique encore plus et plus de trentenaires. Et que se faire le chantre de cette monnaie qui a jeté dans la faillite et la Grèce socialiste, et l’Espagne socialiste, n’est peut-être pas la meilleure façon en effet de séduire et la jeunesse, et les classes populaires soucieuses du pouvoir d’achat. En terme de glissements de lignes, comme disent les sociologues, la campagne qui s’ouvre n’a pas fini de réserver des surprises. Si j'avais un conseil à donner aux socialistes, c'est de se souvenir qu'en tout cas, l'Histoire ne bégaie jamais, et qu'ils feraient bien de ne pas trop le faire eux-mêmes.

23:08 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, ps, martine aubry, marine le pen, 2012 | | |

samedi, 18 septembre 2010

Ségolène à Arcueil

« La raison et les arguments ne sauraient lutter contre certains mots et certaines formules. On les prononce avec recueillement devant les foules ; et, dès qu'ils ont été prononcés, les visages deviennent respectueux et les fronts s'inclinent. Beaucoup les considèrent comme des forces de la nature, des puissances surnaturelles. Ils évoquent dans les âmes des images grandioses et vagues, mais le vague même qui les estompe augmente leur mystérieuse puissance. On peut les comparer à ces divinités redoutables cachées derrière le tabernacle et dont le dévot ne s’approche qu'en tremblant », écrivait en 1905 Gustave Le Bon dans son livre un peu oublié, Psychologie  des foules. Aujourd’hui à Arcueil, le discours de Ségolène Royal a offert un bel exemple de cette démagogie incantatoire, devant ses inconditionnels de la fête de la fraternité qui scandaient : « Ségolène présidente ».

 

 « Je crois à la politique par la preuve », a-t-elle pourtant  affirmé On a envie de lui répondre demander  combien, en effet, il lui faut encore de preuves, après  celle, cinglante de 2007 ?

« Je crois à l’articulation entre le local et le global » a aussi asséné Ségolène. C’est bien là que le bât blesse. Car affirmer sa croyance dans « l’articulation entre le local et le global », ce n’est pas s’opposer au système (à celui que par ailleurs on dénonce quand on affirme vouloir « construire un autre système économique »), cela revient au contraire à huiler au mieux tous les rouages qui autorisent la soumission du local au global, de chaque particule de la base au principe qui se tient au sommet. Bel exemple de « tyrannie douce », qui commence par l'articulation du verbal au symbolique.

 « Pas un jeune ne doit rester désœuvré » proclame alors la dame à l’allure soudaine de maîtresse d’école, qui veut ouvrir les portes de l’apprentissage et de la formation par alternance à tous les jeunes et appelle cela la reprise économique.

Ségolène Royal croit à la rhétorique gaullienne, voire hugolienne, mais du Hugo récitée à la lueur d’une lampe à pétrole sur le ton d'une remise des prix, comme dans une image d’Epinal. Elle s’enlise donc dans les pleins et les déliés d'un discours charpenté à la façon d'un besogneux devoir de bac dont le sujet serait un pastiche des discours d'antan : Sur le ton geignard qui est le sien, elle égrène donc une série de plaintes (« la France va mal, la France souffre, la France au corps  blessé… ») qu’elle ponctue régulièrement d’une formule incantatoire : « que font-ils là-haut – rien ». «quand on sait que… »… et puis « je propose », « ça marche », et  enfin « Dans moins de deux ans »

Elle n’hésite pas dans son « désir d’avenir » à s’inscrire dans le sillage gaullien du Conseil national de la Résistance, puis de celui de Malraux qu’elle cite en rappelant des valeurs proclamées par la Révolution, enfin dans celui de Régis Debray qui sera, j’en suis sûr, très honoré d’avoir été dérangé pour une définition de la fraternité qui fera date : « la fraternité c’est se traiter en frère et sœur même quand on n’est pas d’une même famille »: la voilà dès lors qui se positionne en future présidentiable : et de stigmatiser « l’abaissement de la France sur la scène mondiale » , et d’entonner : « le message universel que nous devrons porter en 2012 »

« Vous me redonnez une liberté et une force », dit-elle à ses partisans avant de conclure par un curieux argument : en perdant les trois dernières élections, la gauche aurait contracté une dette vis-à-vis du peuple, puisque c’est la gauche qui finalement serait responsable de la victoire de la droite (elle, la gauche qui était auparavant au pouvoir, et non le peuple qui tout simplement a voté contre elle en votant à droite)… Curieuse façon de reconnaître la responsabilité du vote.

Ségolène Royal conclut enfin son interminable discours sur ces grands mots magiques de  liberté, égalité, fraternité. Elle s’emmêle un peu les pinceaux à leur lecture même. Mais pourquoi malgré ses efforts vertueux, sa dénonciation lyrique de ceux qui font des profits, la dame a-t-elle tant de mal à convaincre ? Parce qu’on se souvient trop que d’autres, d’autres parmi ceux, précisément ceux qu’elle dénonce, nous ont déjà fait le coup.  Il faut citer à nouveau Gustave Le Bon et un paragraphe de sa Psychologie des foules :  

«La puissance des mots est liée aux images qu'ils évoquent et tout à fait indépendante de leur signification réelle. Ce sont parfois ceux dont le sens est le plus mal défini qui possèdent le plus d'action. Tels par exemple, les termes : démocratie, socialisme, égalité, liberté, etc., dont le sens est si vague que de gros volumes ne suffisent pas à le  préciser. Et pourtant il est certain qu'une puissance vraiment magique s'attache leurs brèves syllabes, comme si elles contenaient la solution de tous les problèmes. Ils synthétisent les aspirations inconscientes les plus diverses et l'espoir de leur réalisation. »

C’était en 1905. Il y a plus d’un siècle.

 

Un petit Désir d’avenir ?

 

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Gustave Le Bon (1841-1931)