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samedi, 04 janvier 2014

Fêtes sous surveillance

Comme on ne sait jamais comment on va terminer une année, j’ai commencé 2014 à la De Gaulle, par une remontée des Champs Elysées à pied. C’était la première fois. Il y avait foule. Pas pour m’acclamer comme le grand Charles, mais pour marcher à mes côtés. Le  plus souvent dans l’autre sens d’ailleurs  (la foule descendait les Champs plutôt que de les monter). Curieuse sensation d’aller à contre courant, tout en allant dans le bon sens. Une chose qui m’arrive souvent. Ce que j’entends par aller dans le bon sens, c’est arriver à prendre un peu de hauteur, à gagner un peu de terrain, à se retrouver au bon point.

Au sommet des Champs, juste devant l’Arc de Triomphe, l’avenue était barrée. C’est devenu une espèce de coutume, d’aller en grappes marcher dans les rues, à la moindre occasion, trimbalés par des métros gratuits, encadrés par des CRS immobiles, et qui regardent. Fêtes sous surveillance. Rites républicains. Quand tout se passe normalement, qu'il n'y a ni affrontements ni morts ni blessés, on dit que l'ambiance était bon enfant. Nous ne savons plus ce que nous disons...


10:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (47) | Tags : champs Élysées, fête, nouvel an | | |

lundi, 31 décembre 2012

2012 : le changement, c'était maintenant

Cette année, les sourds entendront-ils, les aveugles verront-ils, les imbéciles comprendront-ils mieux ? On ne sait trop. Par la volonté du très horrifique Hollandus et de sa mégère bésiclées de Paris-Match, les homos se marieront devant le maire et la mairesse. Mais tandis que les gueux qui, pour boucler leurs fins de mois, se rallongeaient le salaire par quelques heures supplémentaires payeront encore et encore plus le méchant impôt, le conseil des vieux rats sages continuera à juger bon qu’on ne touche pas aux revenus des vrais riches.

Les pauvres ne s’enrichiront donc pas davantage, les  moyens pauvres s’appauvriront, et les riches s’enrichiront. La gauche ne monopolisera donc pas le cœur, et le porte feuille se portera toujours autant à droite.  Dans la France du Mariage pour tous,  dont un comique décidément  intouchable serait devenu le nouveau pantin officiel, le dérisoire et indécent couple présidentiel sera donc le seul à rester célibataire, et les représentants du Divertissement pour tous les seuls à garder les dents blanches.

L’école sera-t-elle refondée pour autant ? Bien sûr que non !  Des mesurettes placardées ça et là sur les écrans du vingt heures tenteront d’en donner l’impression, mais le fondement de toute chose, surtout dans ce domaine, étant la répétition et l’inertie, rien ne passera le paillasson du Peillon, sauf qu’un peu plus d’ordinateurs permettront aux enfants d’apprendre à non-lire au pays de l’OCDE.

De même qu’à coup sûr, il ne poussera pas un poil sur le crâne du Moscovici, on peut sans grand risque prévoir que rien ne changera en profondeur pour les Français, sinon qu’ils perdront tous un an de plus en même temps qu’ils prendront par la figure un bon revers d’épines. L’art sera toujours aussi contemporain, et pas d’élections en vue pour retoquer tous ces tocards. Ça laissera le temps aux frais nobélisés européens  de se remettre de leurs émotions de crise en payant leurs dettes dans nos porte-monnaies, et en préparant pour la suite de nouvelles arnaques humanitaires qui verrouilleront un peu plus la parole et le système sur la scène internationale.

Ce qu'on retiendra donc de l'année sans saveur qui vient de s'écouler, c'est que le bonheur, la culture, la vérité sont des affaires plus que jamais privées. On souhaite ainsi à tous et toutes les moyens de l'indépendance et les garantis de l'honneur pour y parvenir au mieux. Que l'année qui s'annonce vous soit prospère, libre et légère. Et pour tous les soixante-huitards vieillissants et pleins d'humour qui constituent les troupes du Péhesse, une affiche de leur jeune temps afin de clore ce billet avec une touche de bonne humeur.

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09:30 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : nouvel an, 2012, france, société, politique, impôts, changement, socialisme, voeux. | | |

dimanche, 01 janvier 2012

Chanson sur le souhait d'une fête

Pour commencer l'année en patois : 

          Que vo-z-aria. don vu de biaux-z-affére [1]

          Sin la plaive [2], qu'a tôt patafma .

          Lo vent, le nioules[3] leu-z-éliant contrère.

          Assu, zo min [vais] vo-z-u raconta :

          Ys-z-an, tartuis [4], fa ce qui-z-an pu fère;

          Diu a volu fère à sa volonta.


    « Que vous auriez donc vu de belles choses, -- sans la pluie, qui a tout abîmé. -- Le vent, les nuages leur étaient contraires. -- Or sus, je m'en vais vous le raconter.  Ils ont, tous, fait ce qu'ils ont pu faire; - Dieu a voulu faire à sa volonté. »

 

 Par vo fêta, y-z-an fa de peinture ;

An fa zoyi lo fifro, lo violon,

Irlumina lo bosquets de vardure ;

Vos zouillies boittes[5] ont chanta de chanson.

Lieu coeur sautiont et battiont la mesure,

Mèy sautiont d'una buna façon !

 

 « Pour vous fêter, ils ont fait des peintures; -- ils ont fait jouer les fifres, les violons, -- illuminé les bosquets de verdure; -- vos jolies filles ont chanté des chansons. -- Leurs cœurs sautaient et battaient la mesure, -- mais ils sautaient d'une belle façon!»

 

Pure-z-efans, lausse  étiant si joyuses,

De présenta à lieu more un boquet,

Qu'in l'avisant, le larmes amouairuses

Du coin du zieu a chaucune faillet,

Et lo garçon, d'une sorta curiuse,

Ayant le cœur que batiet lo briquet.

 

    « Pauvres enfants, elles étaient si joyeuses -- de présenter à leur mère un bouquet, -- qu'en la regardant, les larmes amoureuses --du coin de l'œil à chacune tombaient, et les garçons, d'une façon curieuse, -- avaient le cœur qui battait le briquet

 

Vo-z-aide bien cugnaissu lo visadze

Qui z-avian forrau dessu lo bufet,

A qui y presinlôve de z’omadze :

C'étiet celui du pore Grassoilliet

Avouai celi de sa feno, et ze gadze

Que vos los avi devinau to net.

 

   « Vous avez bien connu le visage -- qu'ils avaient fourré sur le buffet, -- à qui ils présentaient des hommages :- c'était celui du père Grassouillet -- avec celui de sa femme, -- et je gage que vous les avez devinés tout net. »

 

Car lo monchuqui, avouai sa cuaivetta

Preniet de blanc, de gris avouai de nai,

Los-z-a teri à'une façon finetta,

Qu'y on chacun, d'arrie le reconnaît.

Quand l'atniquii se forre de la fêta,

L'ouvre se fay est bien vrai.

 

« Car le monsieur qui, avec son petit balai (pinceau),- prenait du blanc, du gris avec du noir, -- les a retracés d'une façon si fine -- qu'un chacun, incontinent, les recon-naît. -- Quand l'amitié se met de la fête, -- l'ouvrage se fait, c'est bien vrai. »

 

Pouaysin[6] is z-anfa tortilli deflaumes;

An fa pela de la pudra dins l'air.

Cinqui tessible ce joua que dins lieu-z’aumes,

Vos z-atizi et rindi torzo clair.

Votra bonto io de noviau l’inflaume;

Oh! mè, sa pudra ne fa qu'un éclair.

 

 « Puis, ils ont fait tortiller des flammes -- ils ont fait tonner de la poudre dans l'air. -- Cela signifie ce feu que, dans leurs âmes, -- vous attisez et rendez toujours clair. -- Votre bonté tout de nouveau l'enflamme; -- oh ! vraiment, sa poudre ne fait qu'un éclair. »

 

Faut que tartuis, ze prenian nôtre tausse,

Et que tsacune varse à son vaisin

Ce zouli vin, que de tant butta grauce,

Le patron nos-z-[u] a bailli sodain,

Et qu'un viva bien intindre se fasse !

 Apre z-iran càbriolau insin.

 

  « Il faut que, tous, nous prenions notre tasse, -- Et que chacune verse à son voisin-- ce joli vin, que, de tant bonne grâce, -- le patron nous a donné soudain, -- et qu'un vivat se fasse bien entendre ! -- Après, nous irons danser ensemble. »

 

laplace la saone vue de fourvière.jpg

La Saone vue de Fourvière (Laplace)

 

Cette chanson en patois a trait à une fête, qui fut donnée à la campagne de la Favorite, aux Massues, en l'honneur de Mme Vial, dont Revérony était le gendre. Cette jolie propriété appartient aujourd'hui à M. Demoustier, ancien agent de change.

 

 ____________________________________________

 

Ce qui a donné lieu à cette chanson fut un orage survenu au moment où on allait offrir un bouquet, la veille de la fête d'une mère de famille ayant pour patronne Marie, dans le mois d'août, en l'an 1776.

 

Les enfants, au nombre de six, dont quatre fils et deux filles, avaient engagé leurs père et mère à aller passer quelques jours auprès de leur tante, à Tassin, pour faire les préparatifs de la fête, ce qu'ils purent exécuter. Le lieu de la fête était dans la maison de la Favorite, près des Massues, où les arbres multipliés et les ombrages se prêtaient parfaite- ment aux dispositions projetées. Toutes les allées étaient décorées par des chaînes de lampions de diverses couleurs. On avait, par les soins et le travail du sr V. (1), maître de dessin des demoiselles et ami de la maison, disposé sur la terrasse un temple en papiers peints, cordes et pièces de soie, d'une dimension très grande. Le portique laissait apercevoir les portraits, en forme de bustes, de la mère et du père, placés sur l'autel de l'hymen, et nombre d'attributs et d'autres accessoires donnaient en quelque sorte une apparence de féerie au local.  Mais au moment où la mère et son époux arrivèrent, un orage violent détruisit en un instant tous ces préparatifs, et tout ce qui composait l'ensemble du temple fut mis en lambeaux flottant au gré des vents, et la fête fut convertie en une espèce de deuil. Les enfants fondaient en larmes, attachés au col de leurs auteurs (2), et les assistants partageaient la douleur, qui devint générale. Un des invités à la fête (3), qui avait concouru aux préparatifs avec les enfants, voyant l'état de tristesse où tous étaient plongés, monta dans un appartement, se fit apporter les habits du jardinier et, après avoir composé la chanson dont il est question, il monta sur un petit théâtre composé à la hâte, sur lequel il chanta les couplets qu'il venait de faire, ce qui fit diversion à la douleur, rétablit un peu de gayeté, et le reste de la soirée se passa assez agréablement pour faire oublier la  catastrophe qui avait jeté la consternation dans l'assemblée.

 

(La Revue du lyonnais,  série 5 - n°1 ( 1886 )  Chanson de Reverony, 1776)

 



[1] Sens populaire de hardes

[2]Plaive, pluie, ds pluvia, avec persistance du v tombé en français.

[3] Verbe composé du vieux  français pute, dont on a fait un adjectif péjoratif, et de fin. On dit aussi faire petafin, et dans certains patois faire pulafin, mot à mot faire mauvaise fin. Pute, du latin populaire puta, jeune fille, comme on apiitus, jeune garçon.

[4] Tartuis, de inter (?) et de tutti. C'est le trelous, de Molière. Tuttituis en vieux lyonnais, et encore aujourd'hui à Lentilly. Sur le sens comp. la loc, lyonnaise en partie tous, pour tous.

[5] Boitte, prononcez bô-lhe, signifie jeune fille dans tous les dialectes  romano-provençaux. L'étymologie bocula convient parfaitement comme  forme, mais l'image de jeune génisse pour jeune fille ne se rencontre  dans aucune langue romane. L'origine reste donc obscure.

[6] Pouaysin, dans nos campagnes pussin, composé de puis et du vieux franc, ains, au sens de bien plus, davantage. Comp. la locut. Puis déplus. Il suit de là que pouaysin représente la réunion contradictoire de post-ante (postius-antius).

 

13:38 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lyon, patois, nouvel an, reverony | | |

vendredi, 31 décembre 2010

Lendemain de 30

Lorsque j’étais petit, j’apprenais à distinguer sur le rebord de mes métacarpes les mois creux qui s’étalaient sur 30 jours des autres, pleins, qui se vautraient sur 31. On commençait toujours par janvier, d’une voix aigue et niaise, à la pointe de l’auriculaire gauche, pour finir sur l’autre main par décembre, à la pointe de l’annulaire droit. Et cela se jouait sur le ton précis d’une comptine qui déclinait ainsi les douze mois du calendrier.
Des mois à 31 jours, chaque année en possède donc sept. Or ces sept jours (tout juste une semaine) m’ont toujours fait l’effet depuis d’un corps bossué ou verruqueux, d’une excroissance d’instants à la durée normale d’un mois qui serait de trente, d’une journée suspecte, somme toute, et qui serait de trop. Le 31 de décembre, plus encore, n’en déplaise au pape Sylvestre qui patronne ce jour-là, et dont Jacques de Voragine nous dit dans La Légende Dorée qu’il ressuscita un taureau au nom du Christ, et cloua le bec à un dragon furieux. N’en déplaise également à tous les fêtards des Champs-Elysées ou d’ailleurs qui font tourner le commerce de l’artifice et de la langue de belle-mère.
Car ce 31 de décembre prononce non seulement l’arrêt de mort d’un mois, mais également celui d’un an.
Il témoigne à ce titre d’un talent doublement meurtrier ; et sa silhouette fatale, comme celle d’un pic vertigineux, symbolise pour les alpinistes qui franchissent son sommet une victoire de plus sur la finitude et sur la mort : tous ceux qui parviendront à passer la sente de ce jour de trop se retrouveront du même coup dans la nouvelle année.
C’est une unité qui vaut pour les 364 qui l’ont précédée, en quelque sorte.

« Dans une époque troublée comme la nôtre, la vie quotidienne se transforme en un exercice de survie. Les gens vivent au jour le jour. Ils évitent de penser au passé, de crainte de succomber à une nostalgie déprimante ; et lorsqu’ils pensent à l’avenir, c’est pour y trouver comment se prémunir des désastres que tous ou presque s’attendent désormais à affronter. Dès lors, l’individualité devient une sorte de luxe, qui n’a pas vraiment sa place dans une période d’austérité imminente… » C’est par ces quelques lignes que débute le dernier essai de Christopher Lasch, Le Moi assiégé. Fut un temps où je ne pouvais m’empêcher de songer, chaque 31 décembre sur le point d’abolir l’année tout entière, que si ce pic ultime n’avait pas ma peau, j’aurais l’assurance qu’on ne graverait pas le chiffre de cette année-là sur ma tombe, à l’autre bout du tiret. Toujours ça de pris, me rassurais-je en croquant un marron glacé. Toujours ça de survécu dans l’étroitesse des bornes humaines.

Nous serons ainsi dans quelques instants plusieurs milliards de survivants à goûter sur Terre les premiers épices de 2011. Ils promettent bien du parfum : Tandis que la Belgique n’a toujours pas de gouvernement, la Cote d’Ivoire se targue d’avoir deux présidents. Ce n’est qu’une folie parmi tant d’autres, dont le rappel serait inutile puisque l’heure est au pétillant champagne et aux confettis colorés :
A tous les lecteurs de Solko, je souhaite une bonne et heureuse année.

 

doisneauconcierge.jpg

Doisneau : Le concierge (du nouvel an)

10:21 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : voeux, nouvel an, 2011, doisneau, littérature | | |

mercredi, 06 janvier 2010

Vieilles serres

La neige tout autour d’eux, fins flocons sur la place, nous enrobe :

Lendemains de fêtes, peu de maraîchers au matin.

Sous l’auvent de la remorque, une vieille emmitouflée, le regard vif et rond, qui s’attarde. Le fromager (la soixantaine), la fromagère (itou), leur fils (la trentaine), eux s’activent : Chaussée de bottes à longs poils dans lequel disparait son pantalon-fuseau, elle pointe du doigt à travers la vitre tel fromage qu’elle gouterait bien, tel autre, sera-t-il à la hauteur de ses espérances ?

« Un peu de celui-ci – un peu cet autre-là », qu’elle montre de ses vieux doigts très bagués, tels ceux des vieux pigeons.

Et derrière, ça poireaute.

Vieilles griffes diamantées … Vieilles serres.

Le fromager est déjà passé à une autre cliente, pendant ce temps.

Au suivant.

La fromagère, très professionnelle, sa lame instruite, qui luit de ci de là – un fin morceau de ceci, un fin morceau de cela… La nonagénaire fait la moue, toute emmitouflée sous une large casquette de marque, revient à ses problèmes de santé.

Le fils, à mon intention : « Monsieur ? »

La nonagénaire aux yeux de faucon, qui jusqu’alors ne parlait qu’à sa mère, les plante férocement dans ceux du fils à cet instant :

« Mais pour vous c’est formidable ! » lui lance-t-elle…

La voix, d’une extrême dureté, est aussi d’une extrême suavité : A quelle cochonnerie pense-t-elle en le dévisageant ?

Lui, hésitant…

Beaucoup de choses traversent leur regard à tous deux.

Le temps qui file chez l’une. L’argent qui manque chez l’autre. Beaucoup d’humanité, en somme.

Un clin d’œil en ma direction : « Oui, dit-il, c’est formidable ! ».

Ses deux parents, qui s’activent sous l’auvent :

Le père, sous la casquette élimée, est en train d’enfoncer un large couteau dans un morceau de comté.

La mère, dans son tablier blanc, attend qu’enfin la nonagénaire, qui a dû déjà enterrer pas mal de monde à ce rythme là, on le sent tous, se décide.

Derrière ça s’impatiente.

Il neige et l’auvent n’est pas bien large.

C’est formidable, grince-t-il.

(Le temps, disaient les anciens, n'est-ce pas de l'argent ? ...)

Et Bonne année, lance Vieilles Serres à la cantonade, avant de revenir à ses fromages.

 

 

 

plateau-fromages-ARD09.jpg

 

06:16 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : voeux, bonne année, 2010, société, france, nouvel an | | |