dimanche, 12 juin 2016
Le foot ce n'est pas ça
A priori, rien de grand mal à aimer taper entre copains dans un ballon dominical. Quand on se sait du village voisin, mais qu’on jargonne la même langue, appartient à la même Eglise, lit les mêmes bouquins, c’est même un passe-temps agréable et instructif : on y apprend la compétition intraitable, le dépassement de soi salutaire, le respect de l’adversaire, de ses coéquipiers, sans oublier celui de l’arbitre, comme disent les adeptes de ce bon monsieur Coubertin. Au pire, le tout s’achève au soir en Guerre des boutons et laisse ensuite quelques inoffensives traces à la Clochemerle, rien que des bons souvenirs.
Que des pseudo-élites mondialisées se saisissent subrepticement du passe-temps pour en faire un enjeu éducatif, puis politique, et de là un business international, un produit industriel et médiatique, enfin, distribué sur la planète entière, on change de disque et de ritournelle. Le terme demeure, certes. Foot... Mais voilà que d'étranges danseurs ont envahi la piste. Des organisations brassant des milliards, en cheville avec des loges maçonniques brassant des programmes politiciens, des partis politiques chargés de les mettre en œuvre, des états couchés devant les grands groupes financiers qui s’occupent des divertissements des peuples. Ce n'est même plus le règne du Sol Invictus latin et de son trop célèbre Panem and circenses. La formule post-moderne est pire, plus sournoise, plus insidieuse et donc plus performante puisqu'elle emprunte les canaux d'internet qui croupissent aux tréfonds des fosses marines et ceux des satellites qui survolent et surviolent notre léthargie 24 heures sur 24 pour s'infiltrer dans le moindre écran. Le Léviathan du foot spectacle croit, s’organise, pompe le fric du contribuable pour faire advenir les stades dont il a besoin, et un temps d’antenne qui s’assimile depuis trente ans à la pire des propagandes, avec une armée d’experts qui vous commente d'un ton de mandarin sorbonnard le moindre coup franc comme si c’était un coup militaire d’envergure, une métaphore audacieuse, un algorithme inédit...
Ce qui est tolérable en temps de prospérité ne l’est plus en temps de crise. Les salaires des Zlatan, Messi, Zidane, les histoires de cul des Ribéry, Benzema et autres idoles en toc de cette micro-société, les entourloupes financières entre copains prennent peu à peu des allures de scandales internationaux. Et puis, ce matraquage. Des écrans en plein centre villes, on se croirait dans 1984.... des gens assis sur l’espace public comme si c'était un espace privé, buvant des bières et gueulant comme des putois orwelliens, des écrans géants pour marteler quoi ? Une tragédie antique ? Un opéra de Verdi ? Un débat citoyen ? Une messe ? Vous n’y être pas. Des matches, des matches, des matches et encore des matches…
Alors, lorsque survient l’incident, les zélés spécialistes de sport viennent vous expliquer d’un ton juste ce qu'il faut de larmoyant, de ferme et de moralisateur, ce ton qui ressemble à celui des curés défroqués qui nous gouvernent que « le foot, non, ce ne n’est pas ça ». On s’en doutait, remarquez bien ! Curieux éléments de langage, malgré tout que leurs copains, les spécialistes de politique utilisent pour vous dire que la gauche ce n’est pas ça (le vilain libéralisme) ou les spécialistes du phénomène religieux pour vous dire que l’Islam, ce n’est pas ça (le wahhabisme saoudien et le salafisme daèchien). Bref. Ce qu'on voit, ce qu'on comprend, ce n'est jamais ça... Ils ont appris le déni de la Réalité auprès des mêmes experts en communication, tous formatés dans les mêmes écoles, pour insinuer leur parole d'expertise entre moi et ma raison. Le foot, donc, ce n’est pas ça… Mais ça quoi ? Et de quel foot parle-t-on ? Quel est ce ça qui sifflent à nos oreilles ?
Quand ce jeu a été instrumentalisé en compétition internationale pour servir d’église, de langue et de culture à un projet politique qui s’ingénie depuis, par ailleurs, à saborder les églises, réduire les langues à de la parole onomatopéique et raser les cultures à force de les mêler dans un melting-pot aussi incompréhensible qu’indigeste, je ne sais si ses odieux promoteurs avaient pensé que le foot n’étant ni une religion, ni une langue, ni une culture, leur entreprise serait voué à l’échec un jour ou l’autre. Sans doute ont-ils pensé qu'ils avaient le temps de faire fortune avant. Vouloir, à la façon du Grand Ridicule de l’Elysée, faire du foot une religion, une langue, une culture quand il n’est rien de tout ça, c’est lester un simple sport de trop d’enjeux, tel un sac de toile lesté de trop de kilos. C'est comme le mensonge électoral, cela finit par craquer. Le foot n’étant qu’une activité sportive, il est donc normal que le jeu de dupes que fut sa récupération politicienne s’achève au pire en scènes de guérillas urbaine, au mieux en un divertissement pitoyable encadré par des colonnes de CRS, un comble pour ce qu’on nous vend tel un symbole de l’art de faire la fête chez nous !!!….
La faute n'en revient pas à ces hooligans avinés qui se sont laissés prendre au piège de ce montage grossier et qui gâchent la fête, non... Pas plus qu'à ces cégétistes irresponsables qui défendent leur bout de gras face aux promesses du monde de demain. Des pauvres types incultes, si vous voulez, mais certes pas, comme le braillent les médias, des responsables… Les responsables sont à chercher du côté du pouvoir mis en place depuis un quart de siècle, c'est à dire de ces trois là : je laisse à chacun le soin de penser lequel est le pire, pour ma part, mes lecteurs connaissent mon opinion, même si je n'en blanchis aucun.
98, funeste date pour la France ; les responsables sont aussi à chercher de ce côté là
Encore que ces cinq-là ne soient que la face visible d'un putride iceberg. Ils tireront leurs épingles du jeu en tout bien tout honneur, évidemment, se recasant qui au Conseil Constitutionnel, qui à la direction de la FIFA. Comme par hasard, c’est dans les centre villes, hors stade – non loin des fan-zones (quel curieux non pour une place publique, n’est-ce pas ?) que ça se passe dorénavant. Là où les gens - tous les gens, y compris ceux qui n'aiment pas le foot, et qui peut-être n'aiment pas non plus la politique et les medias, sont, vivent, travaillent et discutent ensemble. Le diable sait user de la raison quand il s’agit de ruser et ce coup là a été suffisamment bien monté pour faire oublier ça et ça :
Avec le temps, il saura bien faire oublier ça :
Car l'homme, ainsi livré à lui-même par le libéralisme de marché et de mœurs, ce n'est évidemment pas ça...
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vendredi, 10 juin 2016
Sortez des Bleus
La fête du football est « déjà » gâchée a regretté vendredi Jacques Lambert, le président du comité d'organisation de l'Euro-2016, poursuivant : « L’image qui est donnée n'est pas celle que nous voulions »:
A la question de savoir si la fête risquait d'être gâchée en raison des grèves, le patron du comité d'organisation a répondu : « Elle l'est déjà », estimant que « Si tous les supporteurs ne peuvent pas venir ou circuler en France, c'est plus que fâcheux ». 7 millions de personnes et 1,5 million d'étrangers sont attendus dans l'hexagone. Tout cela en dit long sur l’état culturel de ce malheureux pays aux mains de tels dirigeants. Le ridicule de l’Elysée a déclaré qu’il assisterait à tous les matchs. C’est ce qui s’appelle gouverner, entre état d’urgence, crise économique et conflits sociaux. Un vrai crève-cœur, cette démence économico-sportive, qui s’est abattu sur le peuple, que ces hommes sans foi ni loi tentent d’élever par leurs éléments de langage ressassés dans tous les médias au rang de sacré. Un crève-cœur véritable ! Que reste-t-il de la culture d’un pays lorsque son gouvernement est prêt à légiférer à la va vite sur son code du travail pour sauver son image, disent-ils, et faire advenir coûte que coûte et au prix même de la sécurité de ses citoyens une compétition sportive internationale organisée par une organisation dont le comité éthique vient de suspendre le président pour détournement de fonds, et qui vient de démissionner ? Un mois à supporter les troubles incessants des fan-clubs imposés dans tous les centres-villes, car troubles il y aura même si – ce qui n’est nullement certain – ils arrivent à passer à travers les attentats. Le pays de Descartes a perdu toute raison et celui de Molière tout humour. Quant à la liberté d’expression, parlons-en : A-t-on le droit de critiquer ouvertement leur inculture, leur autosuffisance, leur terrorisme intellectuel, leur duplicité, leur inconséquence ? De petits blogueurs sans influence, oui, sans doute, mais quel media d’importance, quel intellectuel ayant pignon sur rue osera s’y risquer ? Je songe au peuple grec qu’une autre fête du sport organisée sur son territoire en 2004 a livré, littéralement exsangue, à la pire des situations. Et à ce « sentiment national » auquel tous ces politiciens vendus à la célèbre Troïka font appel à longueur de journée à propos de leurs ineptes Bleus. Je ne crois pas qu'il existe ailleurs une état qui ait osé donné à une compétition sportive le même nom que sa monnaie... Les zonards de Bruxelles ont osé... Nous sommes vraiment les otages d’un processus infernal qui, lentement, très lentement, nous conduits inexorablement au pire. Oubliez les Bleus. Éteignez vos postes. Désertez les fan-zones. Éloignez vous des stades. Gardez vie et pensée.
16:37 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques lambert, platini, uefa, euro, football, elysée |
lundi, 30 mai 2016
La belle endormie
Que tout retourne au calme avant l’euro. Parait que c’est le credo du gouvernement. L’euro. L’euro ! Je ne peux plus encaisser ce mot, quel que soit son sens, d’ailleurs. M’en ont dégouté à vie, tous ces chiennards de la politique. Dégouté. Penser qu’ils sont prêts à légiférer vaille que vaille pour que leur compétition se tienne coute que coute. Code du travail ou pas, le footeux doit footballer. Le Macron macroner. Affaire qui tourne. Plus rien à voir avec la France, tout ça. Ni eux, ni leur foot, ni leur euro, ni leurs primaires, rien, rien. Oui la France se retire d’eux au fur et à mesure qu’ils avancent dans leurs compromis, leurs magouilles en vue de réélection, leurs empoignades à courte vue. La France se retire d’eux comme la mer salie de la plage, abandonnant sur le sable le spectacle des goélands mazoutés, des algues en tas puants, des détritus en tous genre. La France, pour la garder au cœur, il faut ouvrir ses livres et contempler ses églises, comme on regarde au loin la ligne de l’horizon, guettant la barque. La barque.
Dimanche, c’était la Fête-Dieu, initiée jadis par Urbain IV. Nous étions quelques-uns à suivre le saint-Sacrement porté sous un dais par les rues. La pluie par intermittence, bien moins que redoutée. Le saint-Sacrement demeure le cœur palpitant de la vieille Europe, le seul palpitant, à tresser des liens contre lesquels personne ne peut rien, entre les peuples, les pays, les siècles. Je le vois ainsi vraiment comme un astre, aussi muet qu’efficace dans la tourmente, attendant dans tous les tabernacles de la belle endormie.
Raphaël, Messe de Bolsena, Chambre d'Heliodore, Vatican
22:22 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête dieu, messe de bolsena, france, euro |
mardi, 24 mai 2016
Le stade et la pompe à essence
« Nous avons besoin de vivre, sinon c'est la peur, et la peur c'est le repli sur soi, c'est une victoire des terroristes » a lâché le premier ministre pour justifier le maintien de l’euro et des fan zones dans les centres villes.
Rien n’est plus étranger à la pensée rationnelle que ce type de proposition binaire faite d’amalgames fortuits, d’implicites malsains et d’oppositions à la petite semaine, à l’image de ce gouvernement perdu.
Nous avons besoin de vivre, c’est un truisme. Pour autant, la vie, est-ce comme le présuppose le catalan fan du Barça et profondément démago qui occupe Matignon, le foot spectacle ? Sinon c’est la peur … Nous sommes, du point de vue de la syntaxe, à peine au niveau du BEPC. Le contraire de la vie serait plutôt la mort, il faudrait donc plutôt dire : « nous avons besoin de vivre, sinon c’est la mort ». Or ce besoin de vivre appelle à la prudence quiconque aime la vie et c’est finalement ce risque de mort – si l’on en croit sa décision de maintenir l’état d’urgence – que choisit Valls en offrant à qui veut s’en saisir (sommes-nous ou non en état de guerre ?) des lieux de rassemblements urbains de premier choix où frapper
La peur, que j’appellerais plutôt prudence, est ensuite diaboliquement associée au repli sur soi. Tout d'abord ce que cet idiot nomme le repli sur soi n’est pas forcément mauvais, car il est indispensable à l’intériorisation, l’introspection, la réflexion, la prière, en somme, l’intelligence. Mais bon, dans son amalgame d’aboyeur politicien, on entend ce que Valls veut dire : la culture de masse, le tous ensemble et le pour tous, c’est la seule culture et le solitaire est par nature un pauvre type, un aliéné, un intolérant, un dépressif. En résumé, un réactionnaire, et quand on est à court d'arguments, un fasciste. Un connard qui n'a pas compris que le bonheur est dans l’hystérie collective et l’adhésion à ses valeurs. Et voilà que surgit le méchant loup, le diable, les terroristes…Ne pas aimer le foot, ne pas croire à l’avenir de cette société inculte et violente, c’est implicitement apporter un soutien aux terroristes…
Dans un autre discours, cet idiot aurait tout autant pu dire « c’est une victoire des grévistes »
«Nous avons besoin de vivre [c’est-à-dire rouler en voiture pour aller au stade] sinon c’est la peur, et la peur c’est le repli sur soi [la marche à pieds, le vélo, la trottinette ?], c’est une victoire des grévistes. »
Les éléments de langage ont ceci de caractéristique qu’ils sont interchangeables, toujours. Et peu importe si la syntaxe, la logique, la finesse d’esprit et la langue française se fracassent contre eux, c’est avec eux qu’on gère les masses quand on est socialiste. En même temps, la CGT qui se mord les doigts aujourd'hui les a mis au pouvoir, ceux qui lui tirent dessus à présent, a-t-elle oublié ses consignes de votes pour l’idiot de l’Elysée ? Moi, non...Les éléments de langage sont tels des pictogrammes ou des pancartes, ils disent où il faut aller pour être socialistes et européens, au stade et à la pompe à essence, comme ils vous diront à quel bureau de vote…
Le plus drôle, dans la sordide fable de ce temps sans relief ni intérêt, c’est que soixante ans de pompe à essence ont si bien enrichi les wahhabites et les salafistes du triste désert qu’ils contrôlent aujourd’hui à la fois le stade, la pompe à essence et les poseurs de bombes…
11:23 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cgt, grévistes, fan zone, euro, valls, loi travail |
dimanche, 22 mai 2016
PSG: L'hérésie Qatar
On dit Paris champion de France sur tous les médias. Cela me rappelle le tout va mieux d'un certain crétin hollandais. Le dire pour le croire, le croire au lieu de le faire : Les empereurs romains savaient, eux, que pour assurer la paix, ils avaient besoin de frontières sûres, d'une monnaie stable, et d'un stade maîtrisé. Comment tout pourrait-il aller mieux, ô sombre imbécile, avec des frontières indécises, une monnaie confisquée, un stade vendu à d'autres ?
Face à cette situation créée de toutes pièces par une génération d'hommes d'état parfaitement irréalistes et d'un cynisme à toutes épreuves, dont l'appendice vide et impuissant est incarné de manière presque caricaturale par l'actuel & sinistre locataire du palais de l'Élysée, l'Autriche, semble-t-il, est en train de comprendre quelque chose. Mais pas plus qu'on a laissé les mains libres à l'extrême gauche grecque, laissera-t-on les mains libres à l'extrême droite autrichienne ?
La culture du compromis n'a jamais de limites, et le vice qui en découle, tant sur le terrain des mœurs que sur celui des marchés, a les dents longues. Cela s'appelle le libéralisme, et c'est, par un drôle de retournement sémantique, la mort des hommes libres.
Rome, Palais de la Civilisation du travail, décor de nombreux films, dont Rome ville ouverte (1945) de Roberto Rossellini et Otto e mezzo (1963) de Federico Fellini. Souvent surnommé le Colisée carré. Sur les quatre façades on peut lire: « Un peuple de poètes d’artistes de héros / de saints de penseurs de savants / de navigateurs et de transmigrateurs »
La France de poètes, d'artistes, de héros, de saints, de penseurs, de savants, de navigateurs et de transmigrateurs de l'imbécile Hollande s'apprête à accueillir les festivités européennes du ballon rond. État d'urgence reconduit et que vive la République et soit redressée la France !
Décidément, La vocation du stade semble irrémédiablement liée à celle du mensonge
09:50 Publié dans Les Anciens Francs, Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : psg, qatar, euro, zlatan, ballon rond, eur, palais de la civilisation et du travail, politique, europe, autriche |
dimanche, 19 juillet 2015
Un gouvernement pour la zone ?
C’est le propre des minus habens de vouloir être grand. Dans le domaine politique, cela se traduit par une volonté névrotique de laisser son nom dans l’histoire. Il y a deux sortes de minus habens. Le minus habens péremptoire, qui avance à découvert, et celui, plus fourbe, qui joue le modeste et avance masqué. Hollande est de cette seconde espèce, la plus détestable, la plus veule.
« La France, dit-il, est prête. » A quoi ? A renoncer un peu plus encore à sa souveraineté pour initier ce fameux gouvernement de la zone euro auquel les bureaucrates à la Delors, dans une détestation profonde du pays, de son histoire et de son peuple, rêvent, valets despotiques d’une oligarchie mondialisée qui protégera leur fin de vie quelles que soient leurs exactions, et mieux encore s’ils auront complètement maté le pays. Du haut de son quinquennat désastreux et de sondages permanents qui font de lui le président le plus honni (moins populaire encore que Sarkozy, il fallait le faire), le minus habens socialiste à la parole désincarnée, serviteur zélé des la haute finance, a décidé que la France était prête à plus d’Europe encore, et le clame partout, de son ton si nauséeux, si mortifère. Et comment accepter plus longtemps qu’un type pareil s’exprime et décide en notre nom ? Il se prend pour la France ! C’est irrespirable !
Vous êtes prêts, vous ? A payer plus d’impôts encore pour ajouter, à un parlement, un autre parlement, et d’autres fonctionnaires à ceux qui sont déjà en en place, pour doter l’Eurogroupe d’un pseudo gouvernement qui sera nommé par la bande à Draghi, Juncker, Schulz, et autres imposteurs, et feront en sorte que le peu de liberté civique et politique qui demeure se réduise à rien ? Hollande se prend pour la France, alors qu’avec son éloquence de cabinet de notaire, son actrice de série B qui prend la place de sa journaliste de Paris Match congédiée comme une bonniche, son inélégance d’épicier et son parcours sinueux de manœuvrier, cette anguille la représente si mal. Si mal. A croire qu’elle est déjà morte derrière lui, qu’il n’en brandit que le cadavre quand il ânonne on doit et il faut… Mon Dieu, faudra-t-il boire ce calice jusqu’à la lie ?
Jacques Delors lui-même, l’un des exécrables géniteurs de la zone euro, a déclaré qu' « elle n’était pas gouvernable. » Ce joueur de Monopoly sans charisme se réveille un peu tard. Et on aimerait pouvoir jeter face à face à la figure de ces éminences grises cauchemardesques qu’elles auraient pu y penser plus tôt, que d’autres voix plus éclairées qu'elles s'élevaient dans le pays, voix qui ont toutes été muselées par la propagande ou la caricature. Et qu’on doute fortement que ceux-là même qui ont jeté les peuples dans la crise politique et culturelle majeure que suscite en permanence l’instabilité de cette monnaie historiquement et politiquement fictive soient les mieux placés pour décider plus longtemps de leur sort. Le poisson pourrit toujours, hélas, par la tête. Et quand cette tête est spécialement pourrie, il est possible qu'il n'en réchappe jamais...
Le mal français
18:30 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eurogroupe, euro |
dimanche, 12 juillet 2015
Eurodégats
« Il ne faut pas se leurrer. Une soirée électorale n’est qu’une soirée spectaculaire dans un monde où le vrai n’est qu’un moment du faux », écrivais-je dimanche dernier. Une semaine plus tard, le faux a repris tout ses droits, le suspens est clos. Aux Grecs, on fera une fois de plus l’aumône d’un plan de restructuration, ou bien on les jetera dehors. Malgré le sirtaki de dimanche dernier, leur destin, de toute façon, n’est pas plus entre leurs mains que le nôtre. Les dirigeants européens sont des chiens, à commencer par ce caniche binoclard et parvenu, épris des estrades, que nous aurons la honte de devoir supporter encore deux ans. Plutôt que de fêter ce Quatorze Juillet aussi ridicule que momifié, si la France avait un état d’esprit républicain et, comme ce gouvernement le prétend, un sens véritablement européen, elle mettrait sur la table tout le pognon des défilés et des feux d’artifice pour aider les Grecs et, dans la foulée, marquer les opinions publiques mondiales. Voilà qui ferait du buzz, aurait de la gueule et ferait bouger les lignes, comme disent les communicants. Une partie pour les Grecs, une partie pour les chrétiens du Moyen Orient. Mais l’Eurogroupe économique, qui rime si bien avec satanique, cette Euromerde ne le souhaite pas. Ce serait se rappeler que nous sommes avant tout des peuples chrétiens. Et Hollande préfèrera promener son bedon aux Champs. J’espère que cette année, il y aura foule pour le conspuer.
Dans toute l’Euromerde, les couvents et les hôtels Dieu fondés au fil des siècles par des moines et des saints sont un par un métamorphosés en hôtels de passe luxueux pour milliardaires affairistes ou désœuvrés, dans l’indifférence générale d’électeurs lobotomisés. Sommes-nous nombreux à nous offusquer à l’idée de transformer des églises en mosquées ? Des millions de gens semblent donc ne plus comprendre ce que le simple fait de se proclamer Le Prophète, sept siècles après la Croix, eut en soi de blasphématoire et d’anti-chrétien. Ne parlons pas du Jihad et du reste.
Sur un plan collectif, que louer, qu’admirer, que sauver de ces pays égarés dans cette zone, renégats d’eux-mêmes, et qui acceptent toutes les humiliations, toutes les compromissions, perpétuent tous les reniements. Un comble : J’entends que les Allemands proposent à la Grèce une sortie de l’euro temporaire... Une appartenance européenne à géométrie variable, autrement dit ! Une histoire en pointillés… Cela nous montre à quel point il est urgent de rétablir partout des souverainetés nationales et historiquement fiables, à commencer par la France, où les laïcards de toutes obédiences croient avoir fait tabula rasa de toute mémoire et de toute culture. « France, qu’as-tu fait de ton baptême ? » lançait naguère et si justement Jean Paul II. Il n’y aura sinon plus grand-chose à tirer de ce désastre, à espérer de cet oubli de Dieu, sinon pour chacun le salut individuel, malgré la nuit de l’apostasie.
Croix de campagne, photo Yves Jacquel
14:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, euro, eurogroupe, islam, christianisme, mahomet |
jeudi, 21 novembre 2013
L'Europe des déchets
Je découvre par hasard que cette semaine qui s’achève était la semaine européenne des déchets. Je connaissais l’année du Dragon, le mois du muguet, la journée de la femme, la minute de silence, mais j’ignorais que les semaines étaient aussi à l’honneur. Le temps, comme l’espace, est donc encombré, saturé jusqu’à la nausée. Une semaine des déchets, curieuse idée qui n’a pu germer que dans la cervelle désœuvrée d’un fonctionnaire européen et belge de surcroît. Une tête blonde, peut-être, allez, ce serait la totale, blonde, belge et européenne, comme on dit de nos jours..
Tout ça pour propager dans les écoles, associations, institutions, et jusqu’au fond de nos hameaux l’idée du tri sélectif et de la réduction des déchets. Le terme ne doit pas être confondu avec la bonne vieille ordure, du vieux français ord qui signifiait « sale ». On peut être une ordure sans être un déchet, n'en déplaise aux bien-pensants. Ni avec détritus, issu d’un verbe signifiant user en frottant.
Le déchet, qui provient du verbe déchoir, a quelque chose à voir avec la déchéance, la fin de vie, la fin de race comme aurait dit Ludwig II. D’une certaine façon, nous autres Européens désormais condamnés à survivre dans une zone entourés d’objets culturels indéterminés, nous sommes tous des déchets. Le fonctionnaire illuminé a donc eu une bonne idée de créer cette semaine-ci. C’est la semaine de l’euro, celle de la zone et de sa Commission, des lobbies et des partis, des technocrates et des stars de football, des règlements abusifs et des taxes.
L’Europe des déchets. Que voilà un beau titre pour une toile crachée en quelques minutes, jaillie de la matière même de son peintre ; ou pour un roman de cent deux pages écrits avec 600 mots sans jamais dépasser la structure sujet verbe complément et lisible dans toutes les langues du marché. Ou pour un bâtiment délirant et bouffeur de subventions, entre le Bauhaus et la fraise-tagada, qu’une ministre de la CuCullture dans le genre de FiIippetti viendrait inaugurer en pensant à tout ce qu'elle doit à sa mère devant un parterre d’élus somnolents. Ou pour un french-blockbuster racontant les mésaventures d’un garçon qui voudrait être une fille pour satisfaire les instincts mortifères de sa vieille maman, et finirait en tireur de l'ultra-gauche à moitié suicidé dans une caisse au fin fond d’un terrain vague.Ou pour les embrassades d'un ex-président de Chiraquie complètement gâteux et d'un nouveau en passe de le devenir. Faire semblant use.
Des déchets, rien d'autres. Faut s'y faire. Absolument, ou mourir. En se consolant dans les pages de Robert Challe ou d'un autre Illustre Ancien. Ou bien en suppliant une vieille chapelle romane du Brionnais de nous accorder pour de vrai un bref et salutaire asile, loin de la furie du temps et du spectacle qui tourne en boucles des capsules.
22:27 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : semaine européenne des déchets, chirac, filippetti, europe, euro, zone, politique, société |
jeudi, 02 mai 2013
Du narcissisme européen
Christopher Lasch a bien montré les liens entre les formes de résignation et celles de narcissisme dans les sociétés actuelles. « Le narcissisme semble représenter la meilleure manière d’endurer les tensions et anxiétés de la vie moderne », note-t-il dans La Culture du narcissisme (1991 -Climats, 2000). Il ne faut donc pas s’étonner si, dans un monde rendu plus anxiogène par la progression apparemment inexorable de la crise, les personnalités narcissiques continuent à faire florès dans le monde politique (« Moi Président » : on ne peut faire mieux dans le genre) , et dans tout ce qu’il légifère.
A ce narcissisme qu’on pourrait appeler de résistance individuelle, se rajoute néanmoins depuis quelque temps un narcissisme de groupe ou de clan, un narcissisme communautariste. Cette forme-là gagne du terrain notamment dans la manière de s’engager en politique, sur la base de sa ressemblance avec tel ou tel groupe, telle ou telle association. Je milite avec qui me ressemble. Ce qui est aux antipodes d’une action militante réelle, il faut en convenir, censée se faire sur un terrain qui est celui de l’accord intellectuel, et pas de la ressemblance de gouts, eux-mêmes souvent confondus avec les valeurs.
Tout ceci entérine la mise entre parenthèses de la souveraineté républicaine, dont je parlais dans un billet précédent, dans la zone indéterminée aussi bien sur le plan politique que géographique, qu’on appelle à présent l’Europe. Après tout, si les « pères fondateurs » européens (comme ils disent, singeant les pères fondateurs américains) avaient clairement défini une fédération réelle d’Etats, la monnaie commune serait sans doute viable, car encore susceptible d’être régulée par le politique. Mais un tel fédéralisme ne se décrète ni par le haut, ni de l’extérieur. Il a pu se décréter aux Etats-Unis, parce que le continent était quasiment inoccupée, ou seulement par des Indiens incapables de s’opposer à ce processus. Il suffisait de leur livrer une bonne guerre et de rédiger une bonne constitution, et la bannière étoilée était dans le sac.
Mais, toute utopie mise à part, je ne vois pas comment il pourrait survenir en Europe, car celui qui le décréterait serait forcément issu d’une nation, et éveillerait méfiance et soupçons de la part des autres. C’est à cause de cela, d’ailleurs, que ne figurent aucun homme ni aucun monument national sur ces billets hideux que sont les euros.
Si nous ne sommes plus ni un ensemble de nations souveraines, ni un ensemble de nations fédérées, que sommes-nous ? Une zone, encore une fois.
Il y en a que ça enchante, ce genre d’expériences. Excellent, en effet, pour une dissertation d’entrée à l’ENA ou Science-Po.
En France, on explique à l’homme de la rue, qui voit de plus en plus son avenir et celui de ses enfants encadré, pour ne pas dire compromis, que penser les choses d’une autre façon (c'est-à-dire à la Mélenchon ou à la Le Pen, pour caricaturer le discours des élites), c’est du populisme. (1)
En gros, faire appel à un autre collectif que celui de cette zone, imaginer le monde conçu autrement qu’à travers sa monnaie privée, c’est être populiste. Un peu comme s’opposer au mariage pour tous, c’était être homophobe.
Cette manière d’organiser une sémantique du genre Moi ou le Chaos, est typique de ce narcissisme de groupe fascisant qui est au pouvoir aujourd’hui et qui, tout en prétendant rassembler, clive, sépare et définit les Bons et les Méchants avec la même arrogance que la possession de l’argent fabrique les pauvres et les riches. Faut-il s'y résigner ?
(1)En Grèce, cela fait déjà trois ans qu’on n’explique plus grand-chose : on met sous tutelle, ce qui est plus radical.
12:39 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique, euro, narcissisime, france, christopher lasch, littérature |