samedi, 11 août 2007
Sainte Trinité d'Anzy-le-duc
On revient du Brionnais, ivre de châteaux et d'églises romanes. Bien que de dimensions modestes, la priorale d’Anzy-le-Duc, dont le haut clocher à trois étages octogonal domine le petit village et le paysage paisible de cette partie verdoyante de la Bourgogne, est un petit joyau en calcaire doré, qui date du IXème siècle La nef de l’église se compose de cinq travées flanquées de bas-côtés. On peut la dater de la fin du onzième siècle. Noble ancêtre... Les portails valent le détour. Celui qui se trouve à l'ouest de l’église, des environs de l’an 1100 ; le tympan montre un Christ en majesté entre deux anges, entouré par les apôtres du linteau et par les Vieillards des chapiteaux et des voussures. Dans l’enceinte du prieuré, près de la grande tour qui conserve encore ses baies romanes, se trouve un deuxième portail, où on admire l’Adoration des Mages et la tentation d’Adam et Eve sur le tympan, au-dessus du ciel et de l’enfer du Jugement Dernier. Les 40 chapiteaux de la nef montrent des scènes historiés admirables, des animaux fantastiques et des feuillages entremêlés. Les chapiteaux du chœur sont plus archaïques avec leurs lions et aigles. Autre merveille, les fresques du douzième siècle, qui décorent l’abside et les absidioles, avec entre autres des scènes de la vie de Saint-Jean-Baptiste.
Une chose pour achever de nous ensorceler, nous autres, urbains dont l'existence n'est que tapage, incessant, braillage, boucan, tumulte et vain bruitage : si la priorale d'Anzy-le-Duc recèle un trésor, c'est bien le silence absolu qui règne dans la crypte du Bienheureux Hugues de Poitiers, qu'on rejoint par un petit escalier ( si la porte en bois est ouverte) sous le chœur. Je n'ai pas "entendu" un tel silence depuis des siècles.
Une envie folle, d'y revenir un soir, avec un duvet, et de s'y laisser enfermer pour une toute une année... Une année loin des hommes, dans le silence.
08:45 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, église, religion, art roman, brionnais |
Commentaires
Chèr Solko,
merci de nous faire partager votre itinéraire particulier au coeur de la beauté profonde de trésors inconnus.
Vous redonnez un peu de lumière au temps gris et froid qui persiste sur Fourvière.
Le chemin est tracé, il ne reste plus qu'à se laisser guider par vos descriptions, dans l'attente de la découverte personnelle des sites.
Voilà une belle alternative au tourisme de masse que vous dénonciez dans vos propos sur Monaco.
Écrit par : Nina | samedi, 11 août 2007
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