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mercredi, 16 mars 2016

Pédophile, pédophile, vous avez dit pédophile ?

Quand on entend le premier ministre et désormais la ministre franco-marocaine de l’éducation nationale appeler, sans la moindre courtoisie, un cardinal à « prendre ses responsabilités», on se demande, une fois de plus, ce qui demeure de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, quelle haute opinion ces piètres gens se font de leur personne et de leur fonction, quelle conception même ils se font de la France et de sa riche histoire.
Quand on entend des journalistes répéter à l’envi qu’un prêtre est pédophile pour des attouchements sur un garçon de seize ans, alors que la pédophilie a été définie par l’UNESCO comme une relation sexuelle avec un enfant de moins de 13 ans et que l’état lui-même a fixé la « majorité sexuelle » à 15 ans et favorise la distribution de préservatifs dans les établissements scolaires, on est en droit de s’interroger sur le sens d’un tel lynchage politico-médiatique, surtout quand le nom du prêtre est cité en toutes lettres sans le moindre respect de la présomption d’innocence (NDRL : on prend parfois, pour évoquer des terroristes avérés le soin d’utiliser des pseudos) et que le nom de l’accusateur (travaillant au ministère de l’intérieur) demeure, lui, un pseudo. Quand se mêle à la diffamation des allusions au fait que ce prêtre est aussi royaliste, (quel rapport – est-ce un délit ?) on s’interroge sur l'éthique des fouille-merde de tous plateaux, de tous canards et de tous ministères…
Quand on entend, sur le modèle des associations de consommateurs ou antiracistes, le président de La Parole Libérée, grisé par son rôle soudain de leader d’opinion mettre en cause « une dizaine de prêtres dont certains sont décédés » puis, du haut de sa présidence, dicter au pape lui même ce qu’il doit faire («afficher de façon claire la tolérance zéro »), je me dis que le problème principal de ce pays n’est pas la pédophilie, qui, Dieu merci, reste minoritaire autant dans l’Eglise que dans l’Education Nationale, mais cette parole de tous libérée, justement, ce règne de l’opinion, ce déferlement de petits moi qui fait du consommateur versatile et inculte à la fois un idiot utile et un despote enténébré.

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Je ressens un dégoût sans illusion devant l’attitude de ces politiques à l’égard de l’Eglise comme d’ailleurs à l’égard du peuple, un mépris sans borne devant ces medias serviles, une aversion profonde pour cette société.
Dégoût et mépris devant ce spécimen d’homme sans Dieu, sans foi ni espérance ni charité, qui ne pense plus qu’à travers des valeurs et des règlements, qui fait de l’instant sa demeure d’illusion, de la doxa son Evangile, de la consommation sa seule religion. Oui c’est le règne de la Bête, et il n’est pas anodin que le chiffre de celle-ci soit le 666, chiffre qui ignore le septième jour, celui auquel Dieu a donné l’ordre à l'homme de se reposer, et qu’une loi sociétale, encore une, souhaite atomiser.

samedi, 11 août 2007

Sainte Trinité d'Anzy-le-duc

On revient du Brionnais, ivre de châteaux et d'églises romanes. Bien que de dimensions modestes, la priorale d’Anzy-le-Duc, dont le haut clocher à trois étages  octogonal domine le petit village et le paysage paisible de cette partie verdoyan28da53fe3a8fd406381d5fcbef9378c7.jpgte de la Bourgogne, est un petit joyau en calcaire doré, qui date du IXème siècle  La nef de l’église se compose de cinq travées flanquées de bas-côtés. On peut la dater de la fin du onzième siècle. Noble ancêtre...  Les portails valent le détour. Celui qui se trouve à l'ouest de l’église, des environs de l’an 1100 ; le tympan montre un Christ en majesté entre deux anges,  entouré par les apôtres du linteau et par les Vieillards des chapiteaux et des voussures. Dans l’enceinte du prieuré, près de la grande tour qui conserve encore ses baies romanes, se trouve un deuxième portail, où on admire l’Adoration des Mages et la tentation d’Adam et Eve sur le tympan, au-dessus du ciel et de l’enfer du Jugement Dernier. Les 40 chapiteaux de la nef montrent des scènes historiés admirables, des animaux fantastiques et des feuillages entremêlés. Les chapiteaux du chœur sont plus archaïques avec leurs lions et aigles. Autre merveille, les fresques du douzième siècle, qui  décorent l’abside et les absidioles, avec entre autres des scènes de la vie de Saint-Jean-Baptiste.

Une c4f090d76d5a0ea0485cc1d050f8a7833.jpghose pour achever de nous ensorceler, nous autres, urbains dont l'existence n'est que tapage, incessant, braillage, boucan, tumulte  et vain bruitage :  si la priorale d'Anzy-le-Duc  recèle un trésor, c'est bien le silence absolu qui règne dans la crypte du Bienheureux Hugues de Poitiers, qu'on rejoint par un petit escalier ( si la porte en bois est ouverte) sous le chœur. Je n'ai pas "entendu" un tel silence depuis des siècles.

Une envie folle, d'y revenir un soir,  avec un duvet,  et de s'y laisser enfermer pour une toute une année... Une année loin des hommes, dans le silence.

 

 

 


08:45 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : christianisme, église, religion, art roman, brionnais | | |

jeudi, 19 juillet 2007

La plus belle église de Paris

Saint Sulpice

 On dirait qu'il y a, dans cette église, plusieurs églises.

C'est pourquoi pas un détour par Paris ne se fera jamais plus sans au moins une station devant la chapelle de la Vierge, devant celle des Ames du Purgatoire ou devant celle de Saint-Jean Baptiste. Lorsque Delacroix a peint le plafo67044bc54fb6af43ce8f11a91872d564.jpgnd de la chapelle des Saints Anges (Combat de Jacob avec l'ange), Baudelaire nota dans ses curiosités esthétiques le contraste entre l'homme naturel "incliné en avant comme un bélier et bandant toute sa musculature" et l'homme surnaturel, "se prêtant complaisamment au combat, calme, doux, comme un être qui peut vaincre sans l'effort de ses muscles" (Salon de 1859)

Nul besoin, de toute façon, de l'alibi culturel de Baudelaire, ni de celui, touristique, du Da Vinci Code, pour aimer Saint-Sulpice.

L'église est simplement vivante, l'une des plus vivantes de la capitale. Il suffit, pour le ressentir, d'y passer quelque temps, assis sur un ou l'autre de ses bancs. Il suffit d'écouter en soi-même l'homme naturel et l'homme surnaturel qui s'éveillent. Pas forcément pour engager une lutte aussi romantique que celle que peignit Delacroix.

Cela peut survenir pour le temps bref d'un simple conciliabule. Le regard de l'un, le ressenti de l'autre, de toute façon, trouvent toujours de quoi s'emplir, tant ce que Saint-Sulpice offre aux sens de l'homme naturel comme à la prière de l'homme surnaturel a de facettes et de ressources.

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A suivre : Le cent francs Delacroix ...

16:45 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : eglise, christianisme, religion, catholicisme | | |

mercredi, 18 juillet 2007

CHAPELLE DE FOURVIERE

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Depuis lundi, la chapelle de Fourvière est fermée pour plusieurs mois, en raison de travaux qu'on nous dit nécessaires. Occasion de toucher deux mots dans ce blog de ce sanctuaire historique et merveilleux, toujours accueillant, toujours fervent, lieu magique en nos temps, car réservé à la seule prière et non aux canonnades touristiques des portables et des numériques qui flashent et crépitent dans trop d'églises, hélas ! J'ai vu des touristes prêts à photographier littéralement n'importe quoi, que ce soit dans la basilique ou dans la primatiale à Lyon, comme à l'intérieur de Notre Dame de Paris ou du Sacré Cœur. Encore qu'au Sacré Cœur montmartrois règne un « service d'ordre » efficace et méritant contre cette espèce de folie de l'immanence profane.

 

Mais dans la chapelle de Fourvière, la Vierge à l'Enfant, dite miraculeuse,  en bois noir peint, qui date du début du XVIIème siècle, emplit de sa seule présence et de son majestueux silence toute les boiseries de l'autel. Elle demeurera donc, pendant plusieurs mois, invisible, tandis que l'autre statue de la Vierge, celle dite du Bon Conseil sera, parait-il, transférée dans la crypte. Quant à celle de Fabisch, elle continuera évidemment de trôner au centre des feux d'artifices et des nuits de juillet, tandis que les travaux se dérouleront juste en dessous. Solko et bien d'autres attendront donc avec impatience la ré-ouverture de la chapelle de Fourvière, lieu d'histoire, de culture, de mémoire et de religion, prévue pour le 8 décembre 2007.

 

18:10 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lyon, christianisme, églises, église, fourvière | | |