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vendredi, 08 mars 2019

Le cardinal et la République

Le cardinal Barbarin a incarné avec fermeté et dignité la protestation légitime de l’Église de France contre la contrefaçon que représente la loi anti-christique sur le mariage gay, portée à l’époque par un président Hollande qui, tout en décidant d'accepter le titre de chanoine d'honneur de la basilique du Latran n’en prit jamais possession, marquant par là son mépris profond pour la religion catholique et l’histoire du pays dont il prétendait incarner les « valeurs ».

Le cardinal Barbarin a adopté une attitude exemplaire face à la persécution des Chrétiens d’Orient, alors même que les gouvernements français successifs, pourtant aux prises avec le terrorisme islamique, se sont montrés pour le moins silencieux et veules.

La décision de la justice française à son encontre vise à discréditer la parole de l’Église auprès d’une opinion française largement déchristianisée et conditionnée par les médias dominants à la cause ultra libérale des lobbys LGBT lors des futurs débats à propos des lois sur la PMA, la GPA, l’euthanasie, lois clairement aussi anti-christiques que celle sur le mariage des homosexuels : L’Église, qui seule incarne un contrepouvoir efficace, alors que le monde est vraiment sorti de ses gonds, pour paraphraser Shakespeare...

Au fur et à mesure que la République française trahit la France [après avoir bradé sa monnaie, ses frontières, sa conscription, sa langue, une partie de son service public, elle s’attaque à son Église] ce régime profondément corrompu par les présidents successifs qu’on a placés à sa tête [ le dernier n’est pas le moindre] cherche à imposer pour perdurer une religion laïque au peuple, fondée sur des allégories païennes [on se souvient de la statue de la République transformée en mausolée durant ders semaines après les attentats islamistes], une idolâtrie forcenée de ses prétendus grands hommes [et à présent prétendues grandes femmes], une éthique démocratique qu’elle est la première à violer dès qu’elle en a besoin [en s’asseyant sur le résultat d’un vote en 2005 par exemple] et une collaboration avec l’Islam dont elle favorise la visibilité dans les rues par tous les moyens, visibilité qui devient purement offensante et scandaleuse.

Combien de temps les Français se laisseront-ils faire ?

Je prie pour que le cardinal Barbarin, dont on sait que la santé est fragile, traverse cette épreuve dans la paix ; je prie également pour la France, pour que les véritables appartenances et intentions des hommes et des femmes qui se sont emparés de ses institutions et de son gouvernement apparaissent enfin au grand jour et aux yeux de tous, et que son peuple retrouve la lucidité, la foi et la raison. Je prie pour que les prétendus honnêtes gens qui trainent le cardinal Barbarin en justice fassent preuve de la même prétendue vertu lorsqu’ils devront affronter des imams pour des cas qui seront certainement autrement plus graves que ceux reprochés au cardinal, et qui ne manqueront pas d’éclater. Je crains qu’alors il sera hélas trop tard.

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01:33 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cardinal barbarin, lyon, pédophilie, république | | |

jeudi, 27 octobre 2016

De l'honneur des prêtres en Croix-Rousse

Le temps médiatique dans lequel on nous laisse mijoter passe, emportant avec lui l'attention des peuples, de plus en plus disséminée. Aux affaires s'enchaînent les attentats, aux scandales les élections. Il arrive que la machine médiatique broie non seulement l'attention des peuples, mais aussi l'honneur des gens. Ce fut le cas d'un prêtre croix-roussien, Jérome Billioud, accusé de pédophilie puis innocenté. Je publie aujourd'hui ce texte de mon ami Xavier Charpe, auquel je souscris entièrement, qui relate pour ceux qui n'ont pas suivi le dossier le déroulement des événements, et s'adresse, par delà les paroissiens et les chrétiens de la Croix-Rousse, à tous les hommes de bonne volonté 

Ignoble ! Tel est le qualificatif qui convient à l’attaque dont  notre ancien curé de la Croix Rousse a été victime. Attaque infamante, de la plus extrême gravité, puisqu’il a été accusé d’être un prêtre pédophile[1].

Attaque  bien lâche au demeurant, puisque avec la complicité de la journaliste l’accusateur masquait son identité sous un pseudo. De l’autre côté, le nom de notre ancien curé et son identité était étalés en toutes lettres. A soi seul, cette dissymétrie jette la suspicion sur l’accusateur et ses allégations. Comment peut-on accuser un curé d’être un prêtre pédophile sans preuve mais plus encore quand l’accusation est mensongère  et la manoeuvre  perverse ?

L’article était visiblement malveillant ; les termes de l’accusation si invraisemblables que j’ai cru devoir mener  une enquête serrée. Vous comprendrez que cela ait pris du temps. J’ai maintenant la preuve que l’accusateur est un menteur et un manipulateur ;  il a été le premier à qui j’ai écrit pour le lui dire. Si je l’accuse d’avoir porté publiquement une accusation mensongère, c’est que j’en ai la preuve. Je l’attends paisiblement s’il avait l’intention que l’explication entre nous se fasse devant un tribunal.

Quand une accusation est aussi grave, celle d’avoir commis des actes de pédophilie, surtout s’il s’agit d’un curé ou d’un éducateur, il est  essentiel de savoir si l’accusation est véridique ou si elle est mensongère. Dans le premier cas il faut sans délai et avec fermeté écarter le prédateur de tout contact avec les enfants. Ce que précisément le cardinal  n’a pas fait dans le cas de l’abbé Preynat. Mais à l’inverse, si l’accusation est mensongère, le curé doit être  défendu avec vigueur.

L’accusation a été publique ; elle doit être lavée publiquement. Cela n’a été fait ni par le diocèse ni par les responsables de notre paroisse. Cette inertie est indigne, d’un simple point de vue humain; elle l’est plus encore de la part de responsables de notre Eglise : si on se prétend chrétien, on ne pactise pas avec l’injustice ; ne venez pas me parler ensuite de charité ou de communion, si un évêque ne prend pas la défense d’un curé injustement accusé et trainé dans la boue ; cela vaut dans une moindre mesure pour ceux qui sont ses frères dans le ministère pastoral.

Comprenez : le seul point d’accord que j’ai avec le diocèse c’est qu’ils ont reconnu (du bout des lèvres) que notre curé n’est pas un pédophile. Autrement dit, notre curé a été diffamé publiquement ; pas seulement lui : le cardinal également.  En effet, le cardinal  est accusé par ricochet d’avoir protégé ce prêtre prétendument pédophile ; plainte  a donc été déposée contre le cardinal pour « non  dénonciation de crime » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Le cardinal  avait tous les moyens de porter plainte pour diffamation et par la même de défendre notre curé et son frère ; de défendre du même coup notre Eglise, dont vous vous doutez bien qu’elle est l’objet d’une attaque en cette affaire. Comment a-t-il pu rester  amorphe et les bras ballants, sans réaction ? Il a même osé dire à notre curé : « Pourquoi Charpe n’attaque-t-il pas lui-même ? » Ce n’est pas moi qui  suis diffamé ! Ne l’étant pas,  je ne suis pas habilité à porter plainte.

La première chose à faire de la part du diocèse, et à son défaut par notre nouveau curé, était de dévoiler publiquement l’identité de l’accusateur particulièrement lâche qui se cachait sous un pseudo ; il s’agit de monsieur Pierre-Henry Brandet, un journaliste qui a mené une brillante carrière et qui se retrouve porte-parole du Ministre de l’Intérieur et des Cultes, membre du Cabinet de monsieur Cazeneuve ; déjà sous monsieur Manuel Valls à ce poste[2].  Si cet anonymat avait été dénoncé publiquement, chacun aurait aussitôt pressenti que nous étions devant une cabale politique menée contre le cardinal  et contre les positions de certains responsables de notre Eglise sur les questions de sexualité et de morale sexuelle. Ce n'est pas par hasard si la charge s’est concentrée sur l’Eglise de Lyon, précisément en raison des prises de positions parfois sans nuances prises par le cardinal et  en raison de son goût prononcé pour la médiatisation[3]. Ce monsieur Brandet est un homme de pouvoir ; il fait partie du cercle rapproché du ministre, un poste politique ; il a en charge la communication du ministère. D’où l’omerta généralisée protégeant ce monsieur ; aucun journal, même pas le journal La Croix, n’a eu le courage de dévoiler son identité et sa position de pouvoir. Qui peut d’ailleurs imaginer qu’à son poste il ait pu porter une telle accusation contre le cardinal sans prévenir sa hiérarchie ? Notre curé  n’est que l’instrument de cette machination, ce que j’appelle « l’affaire Brandet-Barbarin ».

Loin de défendre avec courage notre curé injustement accusé, le diocèse a tenu des propos parfaitement ambigus, laissant planer le doute sur sa culpabilité ; pliant aux exigences de l’accusateur qui avait demandé qu’il soit écarté du ministère pastoral, le diocèse l’a écarté de la paroisse de l’Immaculée  Conception. Chacun a compris  entre les lignes qu’il faisait partie du groupe des quatre « pestiférés » ; entre les lignes certes, mais Le Figaro s’est chargé d’expliciter la chose… Dans ses déclarations au Figaro, l’accusateur présentait le cardinal comme une sorte de caution de ses accusations. Belle manipulation ! Aucune réaction de la part du cardinal ; et les dirigeants du diocèse n’arrivent pas à comprendre que le fait de ne point défendre notre curé et de le mettre « sur la touche » était « de facto »  comme une caution apportée à l’accusation.

Sur la paroisse l’ambigüité de certains a été similaire. Nous avons entendu des « il n’y a pas de fumée sans feu » ; le refrain  était « laissons la justice se prononcer » ce qui justifiait la passivité ; en effet les motifs de l’accusations sont si ridicules au regard du droit que l’affaire sera classée sans suite ; la  justice ne sera pas rendue ; l’inculture juridique  peut servir d’excuse à ceux qui tiennent cette position ; pire certains  colportent les pires ragots, ignorant les règles élémentaires  de la vie chrétienne qui condamne la « médisance » et la « calomnie ». Devant la gravité  de l’accusation portée la moindre des choses si l’on se prétend responsable c’est de chercher à faire émerger la vérité. Ce n’était pas à moi de chercher à savoir ce qu’il y avait  au juste dans le dossier de l’accusation initiée devant la justice en 2009 et ressortie juste à propos en 2016 pour les besoins de la cabale politique. Rester inerte en cette affaire, c’était se faire le complice de l’injustice. On tend une oreille  complaisante à l’accusation et on ne sait pas ce que le dossier contient au juste ; on juge sans connaissance de cause ; on condamne sans preuve et dans l’ignorance des faits. J’accorde que ces attitudes  regrettables sont induites par le comportement même du diocèse.

Heureusement des paroissiens ont réagi. Les témoignages en faveur de notre curé ont afflué. Une lettre collective de soutien en sa faveur a été signée par quelques 135 paroissiens, amis ou collègues de notre curé[4]. En sus des témoignages individuels. Ces fidèles parlaient d’expérience, pour avoir éprouvé la qualité avec laquelle notre curé avait exercé  son ministère pastoral. Leur « sensus fidei » ne les trompait pas ; leur jugement était sûr et droit, visiblement davantage que celui de certains clercs[5].

Les échanges  avec le cardinal et avec  les responsables  du diocèse sont particulièrement rudes. J’ai été dans l’obligation de rappeler au cardinal et au diocèse les  nombreuses fautes qu’ils ont commises en cette affaire. Je leur ai demandé de rétablir publiquement la vérité et la justice  par rapport à l’injustice  commise ; en pure perte. J’en suis arrivé à la conviction qu’ils n’avaient jamais mené l’enquête indispensable pour savoir si l’accusation était fondée ou non. On a fini par m’avouer  qu’ils n’ont en effet jamais eu accès au dossier d’instruction de la plainte  déposée en 2009 et instruite en 2010, instruction qui a  conduit à classer la plainte sans suite. Ce qui veut dire qu’ils ont laissé accuser notre curé sans  avoir la connaissance du dossier, en accordant crédit à un accusateur de mensonge et en s’en tenant à des ragots. La présomption d’innocence et l’obligation de récuser les accusations diffamatoires, ils ne semblent pas  connaitre.

J’ai demandé à rencontrer le cardinal ; « il n’avait pas le temps de me recevoir… » ; j’ai eu droit à  cinq minutes d’entretien, dans une sorte d’audience publique, un vendredi soir, entre deux piliers de la cathédrale Saint Jean, debout appuyé sur ma canne. J’ai été stupéfait de l’entendre me dire qu’il tenait le témoignage de l’accusateur pour véridique et que c’était notre curé qui était le menteur. Ahurissant et scandaleux ; une double erreur de jugement. Tout d’abord sur l’accusateur ; le cardinal  n’a pas saisi que l’accusateur  était un manipulateur. Certes ce n’est pas très agréable  pour notre cardinal  de devoir avouer qu’il a  été naïf et s’était fait manipuler ; bref d’avoir commis une erreur de jugement. Dieu sait que la ficelle était grosse : le porte-parole  du Ministre de l’Intérieur et des Cultes ; il n’a rien vu venir ! Et bien entendu sans s’être donné la peine de savoir ce qu’il y avait dans le dossier instruit par la justice en 2010. Mais l’autre erreur de jugement est à propos de notre curé; il faut croire que le cardinal ne le connait pas, qu’il n’a jamais  parlé d’homme à homme et de frère à frère avec « son curé » ; il fait confiance à un accusateur pervers qui ment et il se méfie de son collaborateur dans le ministère. Il échange des mails avec l’accusateur sans même prévenir  notre curé, puis va diner avec lui au restaurant Le train bleu  à la Gare de Lyon ; ce n’est qu’au tout dernier moment qu’il avertit le curé de ce « repas d’affaires ». Quel manque de fraternité. Et comment se tromper à ce point sur Jérôme ; il est tout le contraire du profil de l’abbé Preynat ; allez lire le portrait qu’en dresse madame Isabelle de Gaulmyn dans son livre sur l’omerta ; des amis m’avaient délivré la même description du personnage : autoritaire, imbu de sa personne, se prenant pour un « père », un homme de pouvoir qui se prétendait  au-dessus de ses paroissiens ; ah, je vous accorde des grands talents d’organisateur qui faisaient l’admiration de ses supérieurs.. Jérôme est un doux, rien d’un autoritaire ; un pasteur amical, joyeux et fraternel et plein d’empathie[6] ; l’avez-vous entendu une seule fois nous prêcher et se situer par rapport à nous comme nous étant supérieur ? Bordélique au possible je vous l’accorde ; rien d’un violent en tout cas. Comment le cardinal  a-t-il pu se tromper à ce  point sur « son » curé.

Et comment  l’accusateur a-t-il pu porter son accusation de pédophilie, alors qu’il sait qu’il n’en est rien ? Passons encore sur le caractère invraisemblable de son récit (à certains moments c’est abracadabrantesque ; je n’ose vous raconter… tellement c’est grotesque) ; passons sur le fait que dans l’article du Figaro il ment sur son âge en se rajeunissant ; passons sur le fait que sur l’un des points  qu’il évoque son témoignage est contredit par un tiers témoin ; passons encore sur le fait  qu’il accuse sans preuve ; l’essentiel n’est pas là : il n’y a rien dans le dossier qui justifie l’accusation de pédophilie. Au juste, dans sa propre déposition il ne parle que d’une simple « avance », sans que l’on sache au juste qui aurait fait l’avance. Il prétend avoir été traumatisé, mais il revient trois ans après ; s’il a été  traumatisé pourquoi serait-il revenu une seconde fois ? Et au vu de sa belle carrière comment croire qu’il aurait été traumatisé ? Le grand gaillard de 17 ans révolus, devenu journaliste sportif,  officier de réserve de pompier et de gendarmerie, occupant un poste de pouvoir au ministère de l’Intérieur, comment peut-il se faire passer pour un jeune enfant du genre des enfants de chœur et des jeunes scouts de l’abbé Preynat ? « Une avance », le mot de monsieur Brandet  dans sa déposition de 2010, me parait probablement juste, en tout cas plausible et correspond au reste du dossier; dans quel sens s’est fait l’avance, je ne sais ; je n’y étais pas ; en tout cas des deux côtés rien de violent ; je crois à une imprudence réciproque du jeune curé d’alors et du jeune homme, à coup sûr un grand gaillard. C’était sympathique d’accueillir ce garçon qui ne savait pas où loger ce soir-là, mais dans ce cas-là il faut se montrer prudent ; des deux côtés ; à 17 ans on dort sur la moquette ou sur le parquet; en tout cas, cette affaire  est un « pas grand-chose » et ne mérite pas que l’on en fasse tout un plat, 26 ans après. Avec du recul, je ne suis pas certain que nos séminaristes  soient toujours bien formés et instruits dans ces domaines. Puisqu’on leur impose de manière bien imprudente le célibat, alors que celui-ci doit s’exercer normalement dans le cadre d’une vie religieuse communautaire[7] , mieux vaudrait les  bien avertir…

Pour l’heure la situation est bloquée. Le diocèse comme les responsables de notre paroisse se refusent à dévoiler publiquement l’identité de l’accusateur et à dénoncer la manipulation, comme la cabale politique.  Le diocèse a mis sur la touche le curé injustement accusé ; à croire que le diocèse regorge  de pasteurs de sa qualité. Refus de reconnaitre  publiquement qu’ils ont jugé et sanctionné sans preuve, sur le témoignage d’un seul, pire sur le témoignage d’un menteur. Là-dessus tout ce dont nous pouvons témoigner est tenu pour quantité négligeable : ils sont les clercs ; nous sommes les moutons qui devons obéir docilement et n’avons pas voix au chapitre. Tout cela est inacceptable et difficilement compréhensible.

Sauf que le cardinal est sur la sellette dans l’affaire de l’abbé Preynat, le pédophile notoire et  récidiviste.  Si  le cardinal a été « absous », au strict  plan juridique,  par le Procureur de Lyon[8], il n’en est pas  pour  autant indemne de tout reproche sur le fond. Il a affirmé publiquement à deux reprises qu’il n’avait été  tenu informé sur les pratiques de l’abbé Preybat qu’à partir de 2007-2008, par les soins de madame de Gaulmyn. Or celle-ci affirme qu’elle l’a alerté  dès 2004 ; il est même possible que le cardinal ait été averti déjà dès 2002, tant la rumeur courrait de tous côtés sur Lyon. Et il ne pouvait ignorer la gravité et la nature des actes de pédophilie, puisque l’épiscopat français avait été  alerté de manière très circonstanciée sur ces questions dès  l’année 2000, lors de l’assemblée plénière de l’épiscopat ; il y participait en tant qu’évêque de Moulins. Il a donc commis une grave imprudence en renommant l’abbé Preynat comme curé, et même comme doyen, le remettant ainsi au contact d’enfants, organisant comme par le passé des camps et colonies de vacances. Le cardinal étant sur la défensive, il pense d’abord à défendre sa réputation, quitte à se montrer  particulièrement sévère sur des  fautes bien moins graves commises par tel ou tel des prêtres de son diocèse : bref, ce que l’on peut appeler la « purification sur les autres », comme pour se disculper soi-même. Il serait temps que le diocèse  se ressaisisse et rectifie sa position.  Pouvons-nous espérer qu’il en soit ainsi ?

Dans l’attente, c’est à nous de réagir. Il faut que de la manière la  plus large possible  nous fassions connaitre l’identité du diffamateur et qu’il s’agit d’un homme  qui détient un poste clé  auprès du Ministre de l’Intérieur et des Cultes.  J’ai pris les devants en accusant directement Pierre-Henry Brandet d’avoir porté  une accusation mensongère et d’être un manipulateur ; même pas le courage d’accuser à visage découvert.  Je prends la responsabilité de l’accusation que je porte contre lui. Chacun doit savoir dans notre paroisse que notre ancien curé n’a rien d’un pédophile et que l’accusation était diffamatoire et abjecte. Sur notre paroisse les colporteurs de ragots doivent se taire et je demande à notre nouveau curé de s’employer pour que cela soit. Puisque les responsables de notre diocèse se refusent à défendre notre curé, c’est à nous de le faire. Les lâchetés de quelques-uns ne nous autorisent pas, pour ce qui est de nous,  à manquer de courage et à ne pas assumer notre responsabilité propre.

Xavier Charpe                                                                                   

 

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Auguste Perrodin, Christ en majesté, coupole du chœur de Saint-Denis, Croix-Rousse, 1878

 NOTES :

[1] Dans un article du journal Le Figaro, en date du 15  mars, reproduit  quelques 1200 fois par  presque tous les médias.

[2]  Comme par hasard, à peine l’attaque  portée dans l’article du  Figaro, le Premier Ministre a appelé le cardinal « à prendre ses responsabilités », ce qui en langage politique codé veut dire à  démissionner.  Étrange manière de respecter la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

[3] On pouvait prendre position contre certains aspects de la loi Taubira ouvrant le mariage à des couples homosexuels, sans pour autant le faire sans  nuances ou avec outrance, par exemple en  établissant un rapprochement injurieux avec la zoophilie ! Le cardinal semble  parfois  se bien mal garder de propos malheureux : on se souvient, lors de la conférence de presse à Lourdes, à propos de l’affaire Preynat : « Grâce à Dieu tous ces faits sont prescrits ».

[4] On ne saurait dire que notre nouveau curé nous ait apporté son concours ; plutôt des bâtons dans les roues. On nous objectait  qu’une lettre collective de soutien  ne plairait pas au cardinal …

[5] Disant à un paroissien que je détenais les preuves du mensonge de l’accusateur Brandet, il m’a répliqué : « Je n’ai pas besoin de preuve ; je connais mon curé ; je sais que l’accusation est mensongère ». Le  bon sens de la foi.

[6] Même l’accusateur l’a reconnu quand il m’a appelé au téléphone ; il m’a même parlé du « côté lumineux » de Jérôme !

 [7] C’est en tout cas la sagesse traditionnelle de l’Eglise : le célibat et la chasteté  sont liés au vœu d’engagement libre dans la vie religieuse ;  il est imprudent de les imposer à des curés, isolés dans leur paroisse et que l’on déplace sans cesse, en sorte  qu’ils sont arrachés à intervalle régulier de la « Communion d’Eglise » qu’ils sont censés édifier.

[8] Le Procureur a classé sans suite la plainte déposée par les anciennes victimes de l’abbé Preynat regroupées dans l’association La Parole Libérée. Pour des strictes raisons juridiques, ce qui laisse entier le problème de fond.

mercredi, 16 mars 2016

Pédophile, pédophile, vous avez dit pédophile ?

Quand on entend le premier ministre et désormais la ministre franco-marocaine de l’éducation nationale appeler, sans la moindre courtoisie, un cardinal à « prendre ses responsabilités», on se demande, une fois de plus, ce qui demeure de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, quelle haute opinion ces piètres gens se font de leur personne et de leur fonction, quelle conception même ils se font de la France et de sa riche histoire.
Quand on entend des journalistes répéter à l’envi qu’un prêtre est pédophile pour des attouchements sur un garçon de seize ans, alors que la pédophilie a été définie par l’UNESCO comme une relation sexuelle avec un enfant de moins de 13 ans et que l’état lui-même a fixé la « majorité sexuelle » à 15 ans et favorise la distribution de préservatifs dans les établissements scolaires, on est en droit de s’interroger sur le sens d’un tel lynchage politico-médiatique, surtout quand le nom du prêtre est cité en toutes lettres sans le moindre respect de la présomption d’innocence (NDRL : on prend parfois, pour évoquer des terroristes avérés le soin d’utiliser des pseudos) et que le nom de l’accusateur (travaillant au ministère de l’intérieur) demeure, lui, un pseudo. Quand se mêle à la diffamation des allusions au fait que ce prêtre est aussi royaliste, (quel rapport – est-ce un délit ?) on s’interroge sur l'éthique des fouille-merde de tous plateaux, de tous canards et de tous ministères…
Quand on entend, sur le modèle des associations de consommateurs ou antiracistes, le président de La Parole Libérée, grisé par son rôle soudain de leader d’opinion mettre en cause « une dizaine de prêtres dont certains sont décédés » puis, du haut de sa présidence, dicter au pape lui même ce qu’il doit faire («afficher de façon claire la tolérance zéro »), je me dis que le problème principal de ce pays n’est pas la pédophilie, qui, Dieu merci, reste minoritaire autant dans l’Eglise que dans l’Education Nationale, mais cette parole de tous libérée, justement, ce règne de l’opinion, ce déferlement de petits moi qui fait du consommateur versatile et inculte à la fois un idiot utile et un despote enténébré.

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Je ressens un dégoût sans illusion devant l’attitude de ces politiques à l’égard de l’Eglise comme d’ailleurs à l’égard du peuple, un mépris sans borne devant ces medias serviles, une aversion profonde pour cette société.
Dégoût et mépris devant ce spécimen d’homme sans Dieu, sans foi ni espérance ni charité, qui ne pense plus qu’à travers des valeurs et des règlements, qui fait de l’instant sa demeure d’illusion, de la doxa son Evangile, de la consommation sa seule religion. Oui c’est le règne de la Bête, et il n’est pas anodin que le chiffre de celle-ci soit le 666, chiffre qui ignore le septième jour, celui auquel Dieu a donné l’ordre à l'homme de se reposer, et qu’une loi sociétale, encore une, souhaite atomiser.