lundi, 30 mai 2016
La belle endormie
Que tout retourne au calme avant l’euro. Parait que c’est le credo du gouvernement. L’euro. L’euro ! Je ne peux plus encaisser ce mot, quel que soit son sens, d’ailleurs. M’en ont dégouté à vie, tous ces chiennards de la politique. Dégouté. Penser qu’ils sont prêts à légiférer vaille que vaille pour que leur compétition se tienne coute que coute. Code du travail ou pas, le footeux doit footballer. Le Macron macroner. Affaire qui tourne. Plus rien à voir avec la France, tout ça. Ni eux, ni leur foot, ni leur euro, ni leurs primaires, rien, rien. Oui la France se retire d’eux au fur et à mesure qu’ils avancent dans leurs compromis, leurs magouilles en vue de réélection, leurs empoignades à courte vue. La France se retire d’eux comme la mer salie de la plage, abandonnant sur le sable le spectacle des goélands mazoutés, des algues en tas puants, des détritus en tous genre. La France, pour la garder au cœur, il faut ouvrir ses livres et contempler ses églises, comme on regarde au loin la ligne de l’horizon, guettant la barque. La barque.
Dimanche, c’était la Fête-Dieu, initiée jadis par Urbain IV. Nous étions quelques-uns à suivre le saint-Sacrement porté sous un dais par les rues. La pluie par intermittence, bien moins que redoutée. Le saint-Sacrement demeure le cœur palpitant de la vieille Europe, le seul palpitant, à tresser des liens contre lesquels personne ne peut rien, entre les peuples, les pays, les siècles. Je le vois ainsi vraiment comme un astre, aussi muet qu’efficace dans la tourmente, attendant dans tous les tabernacles de la belle endormie.
Raphaël, Messe de Bolsena, Chambre d'Heliodore, Vatican
22:22 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête dieu, messe de bolsena, france, euro |
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