dimanche, 22 mai 2016
PSG: L'hérésie Qatar
On dit Paris champion de France sur tous les médias. Cela me rappelle le tout va mieux d'un certain crétin hollandais. Le dire pour le croire, le croire au lieu de le faire : Les empereurs romains savaient, eux, que pour assurer la paix, ils avaient besoin de frontières sûres, d'une monnaie stable, et d'un stade maîtrisé. Comment tout pourrait-il aller mieux, ô sombre imbécile, avec des frontières indécises, une monnaie confisquée, un stade vendu à d'autres ?
Face à cette situation créée de toutes pièces par une génération d'hommes d'état parfaitement irréalistes et d'un cynisme à toutes épreuves, dont l'appendice vide et impuissant est incarné de manière presque caricaturale par l'actuel & sinistre locataire du palais de l'Élysée, l'Autriche, semble-t-il, est en train de comprendre quelque chose. Mais pas plus qu'on a laissé les mains libres à l'extrême gauche grecque, laissera-t-on les mains libres à l'extrême droite autrichienne ?
La culture du compromis n'a jamais de limites, et le vice qui en découle, tant sur le terrain des mœurs que sur celui des marchés, a les dents longues. Cela s'appelle le libéralisme, et c'est, par un drôle de retournement sémantique, la mort des hommes libres.
Rome, Palais de la Civilisation du travail, décor de nombreux films, dont Rome ville ouverte (1945) de Roberto Rossellini et Otto e mezzo (1963) de Federico Fellini. Souvent surnommé le Colisée carré. Sur les quatre façades on peut lire: « Un peuple de poètes d’artistes de héros / de saints de penseurs de savants / de navigateurs et de transmigrateurs »
La France de poètes, d'artistes, de héros, de saints, de penseurs, de savants, de navigateurs et de transmigrateurs de l'imbécile Hollande s'apprête à accueillir les festivités européennes du ballon rond. État d'urgence reconduit et que vive la République et soit redressée la France !
Décidément, La vocation du stade semble irrémédiablement liée à celle du mensonge
09:50 Publié dans Les Anciens Francs, Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : psg, qatar, euro, zlatan, ballon rond, eur, palais de la civilisation et du travail, politique, europe, autriche |
lundi, 15 février 2016
Je trouve ça pitoyable
Laurent Blanc a répondu aujourd'hui à Serge Aurier qui l’avait traité de « fiotte » sur le net (d’où ce néologisme que je n’avais jusqu’alors jamais entendu, et qui a été repris partout, de « webinjure »). On peut l’écouter sur une video en suivant ce lien, et je retranscris les propos tels quels.
« Comment je l’ai pris ? Très mal. Très mal dans la mesure où bon je pense que voilà on peut avoir certains avis on peut avoir certaines opinions, on est en démocratie et c’est encore heureux d’être dans un pays comme ça où tu peux avoir des opinions. Mais je pense que ce garçon vraiment, y’ a deux ans je me suis vraiment engagé vis-à-vis de ma direction pour le faire venir à Paris et je pense que euh euh vu ce que j’ai vu hier le remerciement que j’en ai c’est ça et je trouve ça pitoyable. »
Première remarque : utiliser trois fois le verbe « je pense » pour dire ça c’est … euh … je pense que voilà c’est juste plutôt… pitoyable.
Deuxième remarque : Qu’est-ce que la démocratie vient faire là-dedans ? Je porte pour la démocratie un sentiment de moins en moins amical mais j'ignorais que c’était le droit de se traiter de fiotte – et voilà qui en dit long sur la culture démocratique foot. J’ignorais aussi que fiotte fût une opinion. Et que vivre dans un pays où on peut se traiter de fiotte en toute liberté, c'est un acquis. C'est vrai, quoi, on pourrait vivre dans une dictature... Totalement autocentré sur lui-même, par ailleurs, l'entraîneur du Qatar PSG : « le remerciement que j'en ai...». Tous ces gens-là ont le droit de vote ? Font la vie dans la cité ?
Troisième remarque : Ce tu qui surgit tout à coup, « tu peux avoir des opinions », et qui prend la place du on juste avant, quel est-il ? Le citoyen lambda, sans doute, auquel Blanc s'adresse. Ou peut-être lui-même, après tout... Dans les deux cas, le citoyen qui vote, même s'il ne sait plus ni parler ni penser, même s'il a perdu l'esprit. Car le brouillage de l'énonciation était jadis la marque du radotage ou de la perte de l'esprit. Il est devenu aujourd'hui courant, aujourd'hui que tout le monde a perdu l'esprit en perdant la langue, et c'est grave. Irrémédiable, sans doute.
Quatrième remarque : Ce Laurent Blanc, champion du monde 98, entraineur du PSG grassement payé par le Qatar, apparaît au fond bien de son temps, droit dans ses bottes comme le vieux Juppé en couverture des Inrokuptibles. Il en constitue une sorte d'allégorie, heureux de vivre dans un pays comme ça, heureux jusque dans son phrasé, un phrasé qu'on pourrait après tout placer tel quel dans le prochain Goncourt. On passerait alors chez Ruquier, et Yann Moix saluerait l'audace politique de la chose, et Léa Salamé s'enthousiasmerait pour la petite musique...
Conclusion : il ne reste plus qu’à regarder PSG Chelsea demain à 20h 45, en se disant que c’est beau la France, que c’est chouette la démocratie, la culture des droits de l’homme et tout ça et tout ça, heureux de cet égalitarisme qui décompose autant la culture que la religion, la vie intellectuelle que spirituelle, la langue que la pensée...
21:29 Publié dans Des nouvelles et des romans, Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : laurent blanc, psg, serge aurier, webinjure, onpc, ruquier, yann moix, léa salamé, psg chelsea, france, démocratie, fiotte |
mardi, 24 novembre 2015
Guerre morcelée
Qui est, officiellement, en guerre contre qui ? Le terrorisme, nous dit-on, est en guerre contre nous tous et nous sommes tous en guerre contre lui. Fort bien. Mais qu’est-ce que le terrorisme ? Un mode d’action emprunté tout à tour durant l’histoire par diverses organisations, partis, et parfois même des États. Être en guerre contre le terrorisme, nous le savons tous, est un propos qui n’a aucun sens.
Plus concrètement, la République serait en guerre contre « Daesh », sur un théâtre d’opération lointain où se mêlent également Américains, Russes, le Hezbollah libanais et syrien, soutenus par l’Iran, les terroristes d’Al Nosra, soutenus par Hollande et Fabius, et d’autres groupuscules encore : Derrière Daesh, le wahhabisme de nos chers alliés saoudiens qui font tourner les boutiques de luxe des Champs et le Qatar qui soutient les Frères musulmans tout en rachetant le PSG… Derrière Daesh, l’argent du pétrole : combattons-nous l’argent du pétrole ?
Aujourd’hui, la Turquie (membre de l'OTAN) a abattu un avion militaire russe, et Poutine qui dément la violation de l’espace aérien turc parle de trahison, tandis que Hollande toujours à la recherche de la stature internationale qu’il n’aura jamais tente en vain de convaincre Obama de s’engager plus encore à ses côtés.
Une guerre confuse, une « guerre morcelée », comme le déclare à Rome le ministre de l’Intérieur italien Angelo Alfano.
Bangui, cathédrale Notre Dame
Dans ce climat tendu, du 25 au 30 novembre, le pape François s’apprête à visiter le Kenya, l’Ouganda, la République centrafricaine. Sans doute «le voyage le plus risqué de son pontificat, en papamobile découverte, d’un bidonville à une mosquée…», lit-on dans Jeune Afrique. Avant François, Jean Paul II avait dû renoncer à trois voyages.
C’est à Bangui, dans un contexte pré-électoral pour le moins tourmenté [un référendum constitutionnel prévu le 13 décembre, et une élection présidentielle le 27 du même mois] que la sécurité risque d’être le plus sur les dents. On se souvient que la MINUSCA (mission de l’ONU en Centrafrique) est agitée par des soupçons d’agressions sexuelles commises par de vaillants casques bleus sur des jolies femmes et jeunes filles, dont plusieurs seraient enceintes. Le représentant permanent adjoint britannique de l’ONU, Peter Wilson avait déjà souligné « le niveau particulièrement inquiétant des violences » et leur « caractère de plus en plus inter-communautaire », entre chrétiens du quartier de Fatima et musulmans, au passage très hostiles à la France, du quartier de PK5.
Mugagga, un chrétien négociant en vin de 39 ans, témoignait dans les pages de La Croix du 20 novembre :
« Dans notre pays, très marqué par la corruption et une forme d’indifférence à l’égard des petites gens, nos leaders ont besoin de devenir miséricordieux. Je suis persuadé que François, homme de Dieu, peut changer les choses. »
Espérons.
Rien n’est cependant moins sûr puisque l’ouverture de la porte sainte dans la cathédrale de Bangui [anticipant de dix jours celle de Saint-Pierre lors du prochain Jubilé de la miséricorde] parait compromise et risque d’être annulée en raison des impératifs de sécurité, comme la visite de la Grande Mosquée en pleine enclave musulmane..
Trois cents casques bleus sénégalais supplémentaires viennent d’être déployés pour assurer la protection de François. L’Égypte devrait par ailleurs envoyer 750 soldats et la Mauritanie 140 policiers pour renforcer les 12.000 soldats et policiers que compte déjà la Minusca, qui prévoit par ailleurs le survol de la capitale par ses drones…
A deux pas de chez moi, pendant ce temps, lors d'une perquisition effectuée dans le cadre de l'état d'urgence, on découvre dans un bar villeurbannais de l'avenue Roger Salengro des fusils et armes de poing disséminés dans tout l'établissement. Et Bruxelles tourne toujours au ralenti. Une guerre confuse, morcelée, palpable sous une forme ou une autre dans chaque continent, et que les grands systèmes de propagande mainstream et de divertissements médiatiques auront de plus en plus de difficultés à dérober à la vue de l'homme de la rue…
16:47 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : onu, minusca, fatima, pk5, pape françois, bangui, centrafrique, ouganda, kenya, jean paul ii, rome, angelo alfano, jubilé de la miséricorde, daesh, al nosra, qatar, arabie saoudite, psg, fabius, wahhabisme, peter wilson, otan |
mardi, 14 mai 2013
Quand le soft power devient hard
Alors bref, je vais t’expliquer : d’un côté, t’as des émirs enturbannés, ultra milliardaires qui, comme ils le disent sans vergogne sont bourrés aux as de pognon mais qui « n’ont pas de peuple. » (ce qu’ils disent) De l’autre côté t’as un peuple, enfin un mythe littéraire du peuple, initié par Michelet, romancé par Hugo et qui, après un long détour par Bruant, Fréhel, Gabin, Piaf et Audiard se décompose en rudiments de slam dans la sordide banlieue, avec la complicité hautaine des ministres de l’Education Nationale de ces 40 dernières années, et de ceux de la culture, la palme étant cette grande chèvre de Lang que le petit François vient de recaser à l’IMA, sans doute pour initier sa future réforme des retraites.
Donc les émirs enturbannés s’achètent un peuple, du moins une marque de peuple, celui du PSG. Ibrahimovic, Beckam, Pastore, Emiliano, Rodrigues, pas très parisien tout ça, mais c’est entré dans les mœurs le mélange des genres et des gens, c’est romantique et c’est dans l’air du temps. Des tribunes, les émirs, qui les ont payés un pont d’or, les regardent s’entrainer comme un entraineur mate sa pouliche, ou un mac sa pute et, après tout, c’est bien ce qu’ils sont, des marques, la preuve
Tout ce bordel prend place dans un plan mainstream plus global, comme ils disent, intégrant chaines de télés et d’hôtels, tour Eiffel et ponts de Paris, péniches sur la Seine et fabricants de maillots, biographies de joueurs et jeux videos, opérateurs et compagnies aériennes, bref, du soft power comme on dit, du lourd.
La belle machine met deux ans à écrabouiller les autres équipes, Montpellier faisant figure de petit poucet récalcitrant l’an dernier, mais voilà, c’est enfin fait.
L’équipementier du club qatari loue une péniche prestigieuse afin que son vestiaire de milliardaires descende la Seine en se tapant un gueuleton 5 étoiles avec les émirs, tandis que les supporters (les vrais, qui constituent le bon peuple) sont invités à « les suivre en courant le long des berges » (on ne sait pas s’il était prévu de leur jeter des cacahuètes) . Vous avez bien lu. Jadis, c’était les archevêques qui faisaient des parades fluviales en France, ce sont aujourd’hui des émirs du Qatar et leurs mercenaires qui le font, toujours en France ; juste avant, ils avaient prévu une remise du trophée au Trocadéro avec la Tour du pauvre Gustave en arrière plan, pour vendre la carte postale à des gosses illusionnés dans le monde entier. Bref. Un dépliant touristique en papier glacé.
Et là, boum : « les perturbateurs, les ultras, les violents, une poignée d’individus, l'extrême droite », bref, comme disait Musset : le peuple (1) fout tout en l’air. Bus de touristes pillés, voitures incendiées, vitrines et abribus cassés, fumigènes, charge de CRS,le quartier de l’Etoile pris d’assaut… 250 millions d’euros investis par les émirs qui s’aperçoivent que derrière le dépliant touristique, il y a le peuple. Le peuple tel qu'on voudrait qu'il ne soit pas... Au Royaume Uni, au même moment, le bon peuple défile derrière Sir Alex Ferguson, en lui chantant des romances d'amour.Beautiful, isn't it ?
Toutes les chaines d’infos parlent de gâchis, de casseurs, soit. Il y aura au moins un effet positif : les nouveaux aristocrates enturbannés ont dû annuler leur parade fluviale d’un autre temps sur la Seine, et sont en train de comprendre que le peuple de Paris, et de toute la misère qui l’entoure, c’est aussi ça.
(1) A relire cet extrait de La Confession d’un enfant du siècle, de Musset, que les qataris ne prendront pas le temps d eméditer
La première fois que j’ai vu le peuple… c’était par une affreuse matinée, le mercredi des Cendres, à la descente de la Courtille. Il tombait depuis la veille au soir une pluie fine et glaciale ; les rues étaient des mares de boue. Les voitures de masques défilaient pêle-mêle, en se heurtant, en se froissant, entre deux longues haies d’hommes et de femmes hideux, debout sur les trottoirs. Cette muraille de spectateurs sinistres avait, dans ses yeux rouges de vin, une haine de tigre. Sur une lieue de long tout cela grommelait, tandis que les roues des carrosses leur effleuraient la poitrine, sans qu’ils fissent un pas en arrière. J’étais debout sur la banquette, la voiture découverte ; de temps en temps un homme en haillons sortait de la haie, nous vomissait un torrent d’injures au visage, puis nous jetait un nuage de farine. Bientôt nous reçûmes de la boue ; cependant nous montions toujours, gagnant l’Île-d’Amour et le joli bois de Romainville, où tant de doux baisers sur l’herbe se donnaient autrefois. Un de nos amis, assis sur le siège, tomba, au risque de se tuer, sur le pavé. Le peuple se précipita sur lui pour l’assommer ; il fallut y courir et l’entourer. Un des sonneurs de trompe qui nous précédaient à cheval reçut un pavé sur l’épaule : la farine manquait. Je n’avais jamais entendu parler de rien de semblable à cela.
Je commençai à comprendre le siècle, et à savoir en quel temps nous vivons.
10:01 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : psg, trocadero, champions de france, qataris, hexagoal, football, france, société |
mercredi, 21 décembre 2011
La gazette de Solko n°13
13:12 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : solko, actualité, david beckham, psg, laurent jaffrin, nouvel obs, rue 89 |