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lundi, 05 décembre 2016

Pendant ce temps-là, au Proche Orient

Témoignage de sœur Lika, en Irak, sur la duplicité fondamentale des musulmans face à l'État Islamique et les limites de l'œcuménisme, si cher au pape François et aux pays riches et bien pensants. 


08:23 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : islam, état islamique, christianisme, irak, œcuménisme, pape françois | | |

lundi, 15 août 2016

Les deux François

Le pape François est le successeur de Pierre. François Hollande n’est que le successeur de Nicolas Sarkozy. Cela fait, il faut l’avouer, une grande différence. Et le successeur de François sera le successeur de Pierre. Tandis que le successeur de Hollande ne sera que le successeur de Hollande [qui, je l’espère de tout cœur, ne sera jamais le successeur de soi-même].

Qu’est-ce que Hollande, qui se proclame athée à hue et à dia malgré son baptême à la cathédrale de Rouen, à l’endroit même où fut célébrée la messe du père Hamel, va mendier à Rome ? Qu’ira-t-il chercher à saint Louis des Français, auprès de Jeanne d’Arc et de saint Louis, lui dont la première phrase du clip de campagne proclamait honteusement que « l’âme de la France » c’était l’égalité, comme si le pays était né avec sa Révolution et que saint Louis était, je ne sais pas moi, un chinois. A propos, ce goujat ferait bien de passer par Latran qu’il n’a toujours honoré d’aucune visite alors qu’il en est chanoine d’honneur…Histoire de ne pas semer la pagaille avec son service de sécurité uniquement dans le centre historique de Rome...

Des voix pour 2017, murmurent certains. Il est vrai qu’on n’aura jamais vu tant de politiques à des messes qu’aujourd’hui. Juppé s’est même fendu d’une messe à Lourdes. « Être ici est pour moi l’occasion de redire mon soutien et ma solidarité aux chrétiens si durement éprouvés ces derniers temps », a-t-il confié. « Le sang-froid dont ils ont fait preuve m’impressionne beaucoup. Je suis admiratif de voir leur capacité à garder la tête froide et à se rassembler » Comme si aller à la messe était une question de sang-froid ! Un peu comme retourner aux terrasses après le Bataclan, monsieur le maire ?  Allons, allons, vous témoignez d’une connaissance de la spiritualité digne de Hollande. Nous sommes vraiment dirigés par des imbéciles, près à n’importe quoi pour grappiller de la « sympathie » et, croient-ils, des voix, auprès de ceux qu’ils prennent ouvertement pour des imbéciles…

En tout cas cette visite n’est guère rassurante au vu des nouvelles d'Italie concernant et les migrants et les terroristes. Pour François pape, le seul terrorisme, c’est le dieu argent. De quoi s’entendre avec François président dont l’ennemi est la finance. Ces banalités énoncées, ces arguments demeurent un peu courts, car ceux qui ont égorgé le père Hamel ne l’ont pas fait contre une rançon, et ce n’est pas la haute finance qui a rédigé le Coran.(1) Par conséquent, malgré la violence intrinsèque au monde économique, il doit y en avoir une autre, liée à l’Islam, sur laquelle le pape devrait un peu réfléchir. Certains prétendent qu'il agit ainsi par prudence, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu et provoquer de nouveaux attentats. Combien de morts parmi les Chrétiens d'Orient lui faut-il ? D’ailleurs, beaucoup de catholiques quelque peu endormis par Vatican II se réveillent aujourd’hui. Sans aller chercher les sourates les plus fanatiques du Coran, ils découvrent par exemple que dans l’ouverture de leur prière quotidienne (Al-Fātiha), les musulmans modérés récitent cinq fois par jour (et ce dès l’enfance) que les Chrétiens sont des égarés, et que les Juifs ont encouru la colère de Dieu

Benoit XVI, qui savait remettre plus justement à leur place leur théologie ambiguë, parlait en catholique. Le pape argentin, lui, fait de la politique globale. Est-ce lui que le sournois président français visait en évoquant « la capacité des responsables religieux à proposer des réponses, à faire face au mal, et à trouver des mots pour rassembler, bien au-delà des catholiques » ?

Il est à craindre que ces deux François-là, qui sont des militants du « vivre ensemble » à courte vue ne s'entendent pour mettre sur pied un discours commun afin d'endormir tout le monde.

 Jusqu'au prochain attentat...

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Casse la croix, couverture de l'organe de communication de Daesh, août 2016

(1) Encore que certains princes saoudiens y trouvent un solide allié à leurs revenus

lundi, 01 août 2016

Islamisation des esprits

Toutes les portes qui ouvrent sur le chevet de Sainte Marie Majeure à Rome, devant l’obélisque de l’Esquilin, sont fermées. Il faut donc, pour pénétrer dans la basilique, passer par la façade principale, sous la loggia des bénédictions papales. Sauf que l’accès se réduit à un portique (un seul, contrairement à saint Pierre) – comme d'ailleurs dans les autres basiliques majeures de Rome –. Un militaire, devant moi, comme on en croise partout dans Rome, demande à une femme de rouvrir sa valise ; il est vrai qu’elle a une sacrée tête de terroriste, la pauvre Mama italienne venue sans doute de province pour passer une porte sainte ! Mais nous sommes dorénavant tous égaux devant la suspicion dans ce régime aberrant installé subrepticement par l’Islam radical et la veulerie des démocraties. Les dirigeants ont supprimé les frontières nationales par commodité, nous ont-ils dit, et le citoyen quelconque ne cesse d’en passer, à l’entrée des grands magasins, des musées, des gares, des aéroports, des stades, et même à présent des églises, tant il convient désormais de se protéger partout de ce monde ouvert à toutes les risques, tous les amalgames et toutes les injustices.  Tout le monde, jusqu’au pape lui-même, minimise la responsabilité de l’Islam dans ce climat qui déferle sur l’Europe et la France en particulier, où l’on n’avait pas égorgé de prêtre depuis la Révolution Française. Opportunisme, manque de discernement, de courage ? Je crains qu'il ne s'agisse d'une réelle volonté politique, qui nous mènera un jour au pire. 

Hier, c’est non loin de Liège qu’un prêtre de 65 ans a été agressé au couteau par un demandeur d’asile. Et comme l’homme d’église n’est pas mort, le bourgmestre de Lanaken a écarté la piste terroriste : « En dépit du fait que nous soyons très choqués, nous devons souligner que cet incident ne peut pas être lié à des faits de terrorisme à ce stade de l’enquête. »

Iront-ils jusqu’à prétendre que ce demandeur d’asile était chrétien ? A force de protéger l’Islam, et au nom de « l’égalité républicaine », ils jettent sur tous le discrédit, banalisant les femmes voilées, la charia, les massacres des chrétiens en Orient, et préparant le pire en Europe. Hier, à Cologne, ces images hallucinantes dans l’Allemagne de Merkel, de milliers de partisans d’Erdogan hurlant Allahu akbar et brandissant le drapeau turc, en s’indignant des critiques faites aux purges menées par leur premier ministre, frère musulman notoire qui n’est pas près, par parenthèse, de reconnaître le génocide chrétien auquel s’est livré son pays il y a un siècle, mais souhaite entrer dans l'Europe. Que nous expliqueront les Hollande, Merkel, Clinton, et autres partisans des printemps arabes ? Que ce sont les musulmans qui ont inventé les Droits de l’homme et la Démocratie ? Au point où ils en sont dans le révisionnisme couard, je finis par penser qu’ils en sont capables, tandis que leur presse tire à boulets de canon sur Morano, qui ose espérer tout comme moi, devant une telle islamisation des esprits, que la France ne devienne jamais un pays musulman...

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11:16 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : liège, laneken, pape françois, morano, islamisme, turquie, cologne, erdogan | | |

samedi, 09 janvier 2016

Le trop œcuménique François

Mais de quelle religion François est-il le pape ?


 

17:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pape françois, œcuménisme, religion, bouddhisme, islam, catholicisme, bible, thora, vatican, vatican ii | | |

mercredi, 09 décembre 2015

Porte sainte et sainte procession

Rome était hier au cœur du monde. Place saint-Pierre, tout d’abord, lorsque le pape François, l’air grave, ouvrit l’année sainte du Jubilé de la Miséricorde. Place d’Espagne, ensuite, devant la colonne fleurie de l’Immaculée Conception, lorsqu’il assista aux Litanies de la Sainte Vierge et prit le temps de bénir les nombreux malades rassemblés là. Il va comme le monde, le pape : Sa démarche est de plus en plus lourde. Il est objectivement de plus en plus las. Son sourire recèle quelque chose d'indéfiniment triste.

Non loin de François, Benoit, pape émérite, image frêle et saisissante de la vulnérabilité de la vieillesse, venu pénétrer la basilique saint Pierre à sa suite par la porte sainte tout juste ouverte. Deux papes, deux silhouettes, un peu comme les deux formes du rite, l’ordinaire et l’extraordinaire, témoins de l’époque schizophrénique qui fracture l’histoire commune dans laquelle nous voici plongés tous, quels que soient nos idées, nos goûts, nos besoins et nos désirs. Divisés devant l’Incarnation.

« Un mystère qui va au-delà de toutes les capacités de la raison » a dit François en évoquant l’Immaculée Conception. Au-delà de toutes les capacités de la folie également, suis-je tenté de rajouter. Car le catholicisme a fait de la longue histoire du péché des hommes et de sa rémission la colonne vertébrale de toute sa théologie. Une UNIQUE histoire que porta Marie, et qui nous plonge au cœur de son originalité, à l’endroit même où toutes les autres religions apparaissent bien fades et bien simplistes, avec le simple bonheur des individus pour but ou la seule paix du monde pour credo. « Dieu n’est pas Dieu de morts, mais de vivants », asséna le Christ au comble de son propre mystère, à propos de la Résurrection (Matthieu, XII, 32). 

Il y a ainsi dans le catholicisme et sa théologie du Péché & du Salut comme le fondement même de l’espèce humaine et de sa destinée, une trajectoire à la fois singulière et universelle, historique et éternelle, qui fait de lui à mes yeux non pas une religion parmi d’autres, mais au-delà même de toute religion, la seule Vérité qui fût acceptable à la fois par notre raison et par notre folie, parce qu’elle nous transporte bien au-delà des objectifs mesquins du politique ou du sociétal dans lesquels s’engluent irrémédiablement le pacifisme béat ou la violence intrinsèques à toutes les autres. Le Christ et le mystère de sa Venue demeurent à travers notre foi de Son temps et du nôtre, tel est aussi le mystère de l’Avent et celui de la miséricorde : telle est aussi la symbolique du franchissement de cette porte. Le bonheur, la paix viennent de surcroît...

immaculée conception,8 décembre,jubilé de la miséricorde,pape françois,rome,place saint pierre,place d'espagne,catholicisme,miséricorde,procession,lyonL'Immaculée Conception est une fête aussi dans la capitale des Gaules, que l'actualité récente a rendue à sa dimension religieuse. Il faut bien avouer que l
a façade de la primatiale Saint-Jean n’est jamais si belle que lorsqu’elle n’est livrée qu’à l'éclat de sa seule pierre, comme ce fut le cas hier soir, en l’absence de la folie technologique qui la recouvre de pied en cap chaque 8 décembre depuis une quinzaine d’années. Loin des Lumières, Lyon a donc retrouvé ses Illuminations, sa propre fête. Et les Lyonnais que j’ai croisés avaient l’air heureux de déambuler en grappes sur le pavé, de boire du vin chaud en discutant entre amis, sans se voir infligés la foule des touristes béats devant des façades platement colorées, ni surtout cette sinistre musique d'accompagnement de ces piétinements oppressants. Une fête enfin redimensionnée à sa juste échelle, en phase surtout avec la tradition mariale qui est à son origine.

Du coup, j'ai pu sortir de chez moi, ce que j'évitais de faire depuis pas mal d'années. Beaucoup de monde pour la procession jusqu’à Fourvière, sous la présidence du cardinal Barbarin. Derrière la bannière Merci Marie, la montée du Chemin-Neuf et la rue de l’Antiquaille étaient emplies de flambeaux et de chants, de pèlerins méditant en marchant les Mystères joyeux du rosaire. Trop habitué à les réciter seul, ces mystères, ou dans des églises presque désertes, je me suis senti agréablement surpris d'être soudain entouré de tant de monde reprenant même en latin le Gloria Patri. Une présence discrète de policiers et de militaires, jusque sur le parvis de Fourvière. L'air du temps, auquel tout le monde s'habitue. 

Puis une messe en l'église saint-Georges selon la forme extraordinaire du rite romain, comme on dit, c'est-à-dire en latin et en grégorien. Vers vingt-deux heures, un pavé humide et des badauds tranquilles et détendus, un 8 décembre comme je n'en avais plus connu depuis longtemps...

 

lundi, 30 novembre 2015

D'un François, l'autre

J’aurais aimé  (mais a quel titre ?) disposé d’une carte d’accréditation afin de suivre le pape dans sa tournée africaine, peut-être parce que j’ai aimé autrefois fouler du pied la terre ocre de ce continent, renifler l’humidité malodorante de ses tièdes faubourgs dans sa nuit sans électricité, peut-être aussi parce que l’air est irrespirable sous ce climat franco-français, sous la coupe de ce ridicule président surmédiatisé, d’attentats en COP 21. Alors, faute de pouvoir me mêler à l’allégresse si spontanée de la  foule africaine, j’ai dû me contenter de quelques images  (c’est souvent à cela que se borne hélas notre vécu dorénavant) sur KTO pour passer mélodieusement d’un François, l’autre.

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 « Ouvre-nous complètement la porte de Ta miséricorde », a déclamé le pape dans un français chantonnant au savoureux accent argentin, avant de pousser les deux battants de la porte sainte de la cathédrale de Bangui. L’Immaculée Conception aura donc supplanté Saint-Pierre dans la hiérarchie de l’ouverture des portes saintes du Jubilé de la Miséricorde. Au milieu des cris de joie, Bergoglio a poursuivi  sur un ton de Charles Trenet chevrotant : « Aujourd'hui, Bangui devient la capitale spirituelle del mondo, de la prière adressée à Dieu le Père», tandis qu’une foule enthousiaste scandait chacune de ses paroles en chœur. A Paris, pendant ce temps-là, manifestants et CRS s’affrontaient à deux pas du mémorial païen improvisé devant le totem de la République, au milieu des chaussures en tas déposées là, en hommage ou en signe de je ne sais plus quoi, qu’on se serait cru dans un vide-grenier de la banlieue d’Abidjan. Le premier ministre a une fois de plus parlé « mémoire des victimes » en fronçant son sourcil de sorcier, les manifestants « d’état policier », Hollande avec sa tête de mage morose de je ne sais plus quoi… Eh oui, hélas, aujourd’hui Bangui était le centre du monde, et Paris, dans l’attente de tous ses puissants de pacotille en parade, capitale de plus grand-chose, hélas. De notre médiocrité, de notre passivité, de notre indignité.

samedi, 28 novembre 2015

La terreur

On glissera rapidement sur quelques formules oiseuses du président hier, du genre : « Ils ont le culte de  la mort, nous avons l'amour de  la vie » : cela veut dire quoi, président ? Les gens de Daech disent la même chose à leurs troupes ! Ou encore : « Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi » : Des hordes d’assassins sorties d’où ? Armées par qui ? Et le dieu trahi, c’est quoi ? D’où parlez-vous ? Êtes-vous imam ? Prêtre ? Et puis : « Ces femmes, ces hommes, étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre, qui chérit la culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures. »  Sa culture, la sienne, toutes les cultures, euh… On ne suit plus, là… Vous passeriez le bac, François, c’est le 4/20 assuré… Et enfin : « L’ennemi, c’est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain, c’est l’obscurantisme, c’est-à-dire un islam dévoyé qui renie le message de son livre sacré »  Ravi d’apprendre que pour vous, président d’un pays prétendument laïc, le Coran est un livre tout soudain électoralement sacré… 

 

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Pour mesurer la pente descendue, j’emprunte à mon ami Alexipharmaque ce dessin de Dutreix qu’il a publié sur son blog récemment. On y découvre les 4 dessinateurs de Charlie abattus en janvier riant à gorge déployée devant une voyante qui leur prédit un avenir alors incroyable, délirant, absurde, littéralement - et c'est la force de ce dessin - inenvisageable, si l'on se souvient des certitudes de l'époque...  Et pourtant... Tout ce qui était encore une certitude est devenu depuis une incertitude : la fameuse liberté d'expression, certes, certes. Mais également une paix durable en Europe, et tout ce qui va avec, tant sur le plan culturel qu'intellectuel et matériel. 

Car le dessin de Lutreix a tout l'air de surgir d'une société disparue. Une société qui - en toute insouciance - croyait globalement en sa force, son origine, son avenir, vivant dans l'enclos merveilleux d'une souveraineté assurée, sans qu'on pût imaginer qu'elle était peu à peu bradée, de traité en traité, par chacun de ses dirigeants. L'esprit Charlie, on ne dira jamais assez à quel point seul un pouvoir politique fort, celui hérité de De Gaulle, le rendit possible : il était enfant de la dissuasion nucléaire, d'une souveraineté républicaine que n'avaient entamée ni l'euro ni Schengen, d'une urbanité dans laquelle l'Islam faisait figure de lointain folklore inoffensif, entre hindouisme et bouddhisme, et d'une liberté de paroles et d'actions qui tient à présent, à l'ère de Google et de la vidéo-surveillance, de la rêverie antédiluvienne. On ne parlait pas de communautarisme mais de liberté individuelle de croire et de penser, pas de 90% de bacheliers, mais d'ascenseur social.

Il y avait certes dans cette posture autant d'arrogance que d'insouciance, comme si toute la génération qui naquit au sein de cet oasis français d'après-guerre, à l'abri de son histoire et de ses frontières, n'avait fréquenté vraiment le reste de la planète qu'en touristes peu éclairés, sans en mesurer la réelle dangerosité. Mais cette arrogante insouciance, ou cette insouciante arrogance, comme on voudra, tenait lieu de certitude, justement, et presque de citoyenneté. 

« Nous sommes entrés dans la Troisième guerre mondiale, disait le pape François le 8 aout 2014, simplement c'est une guerre morcelée, menée par chapitres ».  Que dit notre pitre de président, lors d'une cérémonie de commémoration après la mort de 130 français fauchés en plein Paris ?  «Nous multiplierons les chansons, les concerts, les spectacles, nous continuerons à aller dans les stades». Avec François président, on résiste en continuant à rigoler, dans le déni de l'État d'urgence par lui, pourtant, déclaré, dans le déni surtout de ce que tout le monde voit... A quoi joue-t-il ? Parviendra-t-il - ou plutôt parviendrons-nous - au terme de son cauchemardesque quinquennat ?

Car ce dont ce dessin terriblement lucide se moque aussi, c'est de la puissance, de la généralisation et du ridicule de la récupération orchestrée après les événements de janvier par ce pouvoir hors-sol : Notre Dame, Hollande, Netaniyahou, le Nasdaq, l'Académie Française... Dès lors que le président à la cravate de travers eut donné son feu vert, tous les medias, toutes les institutions s'y sont mis. Après l'aveuglement de l'insouciance, l'ineptie de la déploration sur le mode de la pantomime Je suis Charlie. Une France décidément tout aussi aveugle que soumise, conduite par son président normal jusqu'aux confins de l'absurde anormalité. De quoi en effet rire aux éclats, comme si l'irréalité de la France de Hollande dépassait en degrés tout ce que la bohémienne au hibou pouvait prédire, pour s'écraser contre un réel plus compromis encore qu'aucune fiction ne saurait le dire : de quoi cesser, alors, de se tordre de rire comme des idiots.

Quittons dès lors le domaine franco-français, cessons de contempler notre nombril, prenons au sérieux les menaces qui pèsent sur nous : selon l'axe de la propagande des djihadistes sans cesse martelée dans leurs vidéos et sur leurs sites, leur objectif ultime, ce n'est ni New York, ni Paris, ni Londres, mais Rome. Pourquoi ? Parce que la guerre en cours, outre ses enjeux économiques, politiques, démographiques, puise sa raison d'être et le renforcement de sa main d'œuvre dans le religieux. Et parce que c’est de Rome que vint la force morale qui en 1571, à Lepante, et en 1683, à Vienne, repoussa l’Islam et configura l'Europe chrétienne d'où sont issues nos fameuses valeurs. C'est par conséquent Rome que l'État Islamique souhaite frapper le plus durement. C'est donc Rome qu'il nous faut tous protéger par-delà nos atermoiements républicains, dans le fond assez grotesque quand La Marseillaise y côtoie Perlimpinpin

Le FBI, averti de risques potentiels, a en effet prévenu le pape François que le Jubilé de la Miséricorde est dans le collimateur des islamistes. Il va néanmoins heureusement s'ouvrir, mais sous une haute surveillance policière et militaire. Il est certain que la remise en cause, par les barbus de Daech, de ce Jubilé qui doit s'étendre durant un an, et dont l'un des points culminants sera les JMJ de Cracovie, serait un formidable moyen de déstabilisation des consciences et un levier puissant pour imposer un peu plus la terreur dans un continent de consommateurs soumis à une désorganisation politique et religieuse sans précédent dans son histoire.C'est tout ce que Rome représente qu'ils  visent et, qu'on ait ou non la foi chrétienne, il va bien falloir se positionner devant ce fait autrement qu'en chantant du Brel et en allumant des bougies dans les rues.. 

Pour la première fois, j'ai rencontré hier à Lyon trois militaires devant la cathédrale saint-Jean, postés là comme devant une synagogue ou une mosquée. J'ai échangé quelques paroles avec l'un d'entre eux et lui ai souhaité Bon Courage. C'était à la fois irréaliste et chaleureux, leurs treillis, leurs bérets et leur jeunesse, devant cette façade aux niches de saints vides de la primatiale, et sur ce parvis délaissé par ses habituels clochards.

Robert Ménard vient de publier une charte de l'Imam contre laquelle s'enflamment quelques activistes des réseaux sociaux qui, dans leur rhétorique boursouflée, évoquent une charte de la honte. C'est simple, précis, et cela tient en six points : 

• Tous les prêches doivent être faits en français.

• Imams et fidèles ne doivent faire aucun appel à la prière dans les rues.

• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas établir de liens avec des courants extrémistes.

• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas diffuser des discours ou faire la promotion des cheikhs saoudiens (wahhabites) ou des Frères musulmans.

• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne pas promouvoir les textes et livres appelant au djihad et réclamant la peine de mort pour les apostats, les athées et les homosexuels.

• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne recevoir aucun financement d’un État, d’une collectivité ou d’une association étrangers.

 Contient-elle autre chose que ce qu’a promis de faire l’État français ? Quel « républicain » favorable à la fameuse intégration et aux fameuses valeurs peut dire qu’il est contre ? A moins, d'une certaine façon, de céder à la Terreur...

 

mardi, 24 novembre 2015

Guerre morcelée

Qui est, officiellement, en guerre contre qui ?  Le terrorisme, nous dit-on, est en guerre contre nous tous et nous sommes tous en guerre contre lui. Fort bien. Mais qu’est-ce que le terrorisme ? Un mode d’action emprunté tout à tour durant l’histoire par diverses organisations, partis, et parfois même des États. Être en guerre contre le terrorisme, nous le savons tous, est un propos qui n’a aucun sens.

Plus concrètement, la République serait en guerre contre « Daesh », sur un théâtre d’opération lointain où se mêlent également Américains, Russes, le Hezbollah libanais et syrien, soutenus par l’Iran, les terroristes d’Al Nosra, soutenus par Hollande et Fabius, et d’autres groupuscules encore : Derrière Daesh, le wahhabisme de nos chers alliés saoudiens qui font tourner les boutiques de luxe des Champs et le Qatar qui soutient les Frères musulmans tout en rachetant le PSG… Derrière Daesh, l’argent du pétrole : combattons-nous l’argent du pétrole ?

Aujourd’hui, la Turquie (membre de l'OTAN) a abattu un avion militaire russe, et Poutine qui dément la violation de l’espace aérien turc parle de trahison, tandis que Hollande toujours à la recherche de la stature internationale qu’il n’aura jamais tente en vain de convaincre Obama de s’engager plus encore à ses côtés.

Une guerre confuse, une « guerre morcelée », comme le déclare à Rome le ministre de l’Intérieur italien Angelo Alfano.

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 Bangui, cathédrale Notre Dame

Dans ce climat tendu, du 25 au 30 novembre, le pape François s’apprête à visiter le Kenya, l’Ouganda, la République centrafricaine. Sans doute  «le voyage le plus risqué de son pontificat, en papamobile découverte, d’un bidonville à une mosquée…», lit-on dans Jeune Afrique. Avant François, Jean Paul II avait dû renoncer à trois voyages.

C’est à Bangui, dans un contexte pré-électoral pour le moins tourmenté [un référendum constitutionnel prévu le 13 décembre, et une élection présidentielle le 27 du même mois] que la sécurité risque d’être le plus sur les dents. On se souvient que la MINUSCA (mission de l’ONU en Centrafrique) est agitée par des soupçons d’agressions sexuelles commises par de vaillants casques bleus sur des jolies femmes et jeunes filles, dont plusieurs seraient enceintes. Le représentant permanent adjoint britannique de l’ONU, Peter Wilson avait déjà souligné « le niveau particulièrement inquiétant des violences »  et leur « caractère de plus en plus inter-communautaire », entre chrétiens du quartier de Fatima et musulmans, au passage très hostiles à la France, du quartier de PK5.

Mugagga, un chrétien négociant en vin de 39 ans, témoignait dans les pages de La Croix  du 20 novembre :

« Dans notre pays, très marqué par la corruption et une forme d’indifférence à l’égard des petites gens, nos leaders ont besoin de devenir miséricordieux. Je suis persuadé que François, homme de Dieu, peut changer les choses. »

Espérons.

Rien n’est cependant moins sûr puisque  l’ouverture de la porte sainte dans la cathédrale de Bangui [anticipant de dix jours celle de Saint-Pierre lors du prochain Jubilé de la miséricorde] parait compromise et risque d’être annulée en raison des impératifs de sécurité, comme la visite de la Grande Mosquée en pleine enclave musulmane..

Trois cents casques bleus sénégalais supplémentaires viennent d’être déployés pour assurer la protection de François.  L’Égypte devrait par ailleurs envoyer 750 soldats et la Mauritanie 140 policiers pour renforcer les 12.000 soldats et policiers que compte déjà la Minusca, qui prévoit par ailleurs le survol de la capitale par ses drones…

A deux pas de chez moi, pendant ce temps, lors d'une perquisition effectuée dans le cadre de l'état d'urgence, on découvre dans un bar villeurbannais de l'avenue Roger Salengro des fusils et armes de poing disséminés dans tout l'établissement. Et Bruxelles tourne toujours au ralenti. Une guerre confuse, morcelée, palpable sous une forme ou une autre dans chaque continent, et que les grands systèmes de propagande mainstream et de divertissements médiatiques auront de plus en plus de difficultés à dérober à la vue de l'homme de la rue…

mercredi, 18 novembre 2015

Gethsémani

« Elle est retrouvée.
Quoi ? — L'Éternité !
C'est la mer allée
Avec le soleil »

Rimbaud a défini en poésie une conception de l’éternité dont les temps modernes ont fait un bréviaire ainsi qu’un mode d’emploi : une éternité de l’instant, fantasmée dans un moment d’extase, lequel s’énonce dans une sorte d’eurêka lyrique. L'Éternité se donnerait à ressentir, à contempler crument et seulement dans le spectacle sans cesse renouvelée de la nature.

« Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr… » (1)

D’extase, et non de grâce. Au cri de son âme encore inquiète du salut chrétien, l’adolescent oppose ce spectacle du renouvellement sans fin des jours et des saisons, la lumière crue de ce soleil de midi que Valéry, un peu plus tard, placera à son tour  comme borne ultime de sa conscience, face à la tombe familiale :

« Midi le juste y compose à grands feux

  La mer, la mer, toujours recommencée… » (2)

« Vous êtes à l’étroit dans vos cœurs », lança Paul de Tarse aux Corinthiens (II, 3,12)  Les poètes, de tous les hommes, sont sans doute les plus enclins, non pas seulement à ressentir, mais à exprimer cette étroitesse.

A Gethsémani, le Christ lui-même a subi cette tentation du néant. Marc rapporte son cri fameux : « Mon âme est triste à en mourir », tandis qu’il commence à souffrir « la crainte et l’angoisse » de l’agonie : « Abba, écarte de moi cette coupe », jette-t-il, avant de redevenir pleinement le Fils en acceptant la mort comme le passage obligé vers une éternité bien réelle, et non fantasmée : « Non ce que je veux moi, mais ce que tu veux, toi ». (3)

Au fond, l’accès à une éternité réelle n’est possible que si Dieu brise ce cycle qui est celui du péché, par un acte surnaturel : le salut. « Les Justes ne se désolent pas, quand retentit à leurs oreilles le Profiscere, ce signal de dé part qui jette l’épouvante dans l’âme des mondains. Les justes ne s’affligent pas de quitter les biens de ce monde, puisqu’ils en ont toujours tenu leur cœur détaché » (4) Bien dit. Mais pécheurs nous sommes tout autant que Justes, les deux mêlés, entre consolation et désolation.

Dans la prière sacerdotale du Christ que relate Saint Jean, le Fils livre sa Vérité sur l’éternité : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie puisqu’aussi bien tu lui as donné pouvoir sur toute créature pour qu’il donne la vie éternelle à la totalité de ce dont tu lui as fait don. Or la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (5)

Ce moment de Gethsémani, cette entrée en agonie, est le seul passage du Nouveau Testament dans lequel le Christ se laisse rencontrer, ainsi dissocié, le Fils de l’homme parlant du Fils de Dieu à la troisième personne, en un seul Être. Quelle beauté ! Quel enseignement ! Quelle expression, aussi, de ce Dieu trinitaire : puisque la vie éternelle accomplie, c’est de connaître Dieu, toute autre approche de l’éternité au sein de l’existence limitée ne peut être qu’une sensation fausse, poétique. Pour connaître le Père, il faut mourir, et mourir en juste, et pour mourir en juste, il faut mourir en racheté, c'est-à-dire dans le Christ. Sans le Christ, oui, sans la compréhension du sacrifice du Christ et de sa Passion, nous sommes à l’étroit dans notre cœur, parce que ne s’y trouvent que nous-mêmes et nos semblables. Tout, le meilleur comme le pire peut alors arriver, surtout lorsque la soif de Dieu s’égare et se fige en son contraire.

« Je veux réaffirmer avec vigueur que la voie de la violence et de la haine ne résout pas les problèmes de l’humanité. Utiliser le nom de Dieu pour justifier cette voie est un blasphème », a rappelé le pape François il y a trois jours, lors de sa condamnation des attentats parisiens. C’était certes parler en chrétien : tuer son prochain, c’est sacrilège vis-à-vis du Père comme surtout vis-à-vis du Fils et de son sacrifice auquel on inflige le pire des mépris. Mais notre chère République, qui considère que le blasphème est un droit, peut-elle comprendre cela ?  Dans son mépris du Christ qu’elle aussi blasphème allègrement, elle vous dira simplement que toute vie en vaut une autre,  que  tuer est immoral au regard de sa conception du vivre ensemble, certes. Comme elle se bornera par ailleurs à vous dire que l’éternité repose dans un beau coucher de soleil.

La République révèle ainsi sa limite et son insuffisance devant les gouffres de l’âme humaine. Faire la morale, elle ne sait pas faire, même si elle le prétend avec outrecuidance et stupidité : quand cette gauche lâche et schizophrène qu'incarne l'actuel président le comprendra-t-elle enfin ? Jamais, sans doute. A une théologie du Mal absolu comme celle de l’Islamisme radical, on ne peut pourtant répliquer que par une théologie du Bien véritable. Il ne s’agit pas d’opposer un dieu à un autre, mais de rappeler souverainement qu’après le sacrifice du Fils de Dieu en rémission du péché de tous les hommes, tout sacrifice sanglant de fils et de filles des hommes au nom de Dieu est d’inspiration purement et uniquement satanique, quelque slogan spectaculaire qu’on brandisse stupidement en l’accomplissant. Satanique, et rien d'autre.

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fronton de l'église de Toutes-Les-Nations, Gethsémani

  • Rimbaud, L’Eternité, 1872
  • Valéry, Cimetière Marin, 1920
  • Evangile selon saint Marc (14,34/37)
  • « La mort du juste », Préparation à la Mort, Alphonse de Liguori
  • Evangile selon saint Jean (17,1/4)