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lundi, 20 juin 2016

Monsieur Hollande : premier bilan

On entend dire un peu partout, et c’est sans doute vrai, que le quinquennat de monsieur Hollande s’achève avec cette loi El Khomri que le gouvernement va faire passer au forceps sitôt l’été un peu engagé, l’année qui vient étant une année de campagne électorale. Il est donc temps de commencer à dresser un bilan en s’essayant à l’objectivité, pour peu que cette notion ait du sens en politique.

Sur le plan législatif, l’action de ce président sera associée à trois lois, celle du « mariage gay », abusivement nommée « mariage pour tous », celle du pacte de responsabilité, celle sur le travail. Ce président qui se voulait à la fois « homme de la synthèse » et « président normal » sera parvenu avec la première et la dernière à se mettre à dos deux des plus vieilles institutions du pays : l’Eglise et la CGT, les catholiques [et bons nombres de musulmans] ainsi que les communistes.  Avec la deuxième, il s’est décrédibilisé auprès de son cœur de cible, le PS historique.  La feuille de route que lui ont tracé ses propres maîtres apparaît ainsi clairement en creux : réformer en profondeur et les mœurs et les marchés, déstabiliser le pays à la fois sur un plan social et moral afin de faire triompher en France ce que les codirigeants de l’ordre mondial font triompher dans les autres pays européens. Est-ce manquer d’objectivité que de dire que monsieur Hollande n’est qu’un valet de pied du système, et non un chef d’Etat ?  Son quinquennat, c’est le moins qu’on puisse dire, ne fut pas drôle : outre l’assassinat des dessinateurs de Charlie, coupables d’avoir caricaturé outrageusement le Prophète, une décision sans précédent du Conseil d’Etat interdit les spectacles du comique Dieudonné, coupable de railler l’ordre sioniste perché sur son inlassable devoir de mémoire dû aux morts de la Shoah ; je retiendrai au passage que ce président qui s’illustra en acceptant « par tradition » son titre de chanoine de Latran sans daigner se  rendre même au Vatican pour le recevoir, fut davantage un visiteur de mosquée et de synagogue que d’église ou de cathédrale, en tout cas sous l'œil (comme on dit) des caméras. Nul doute que son souci, ce faisant, était de s’inscrire dans ce que lui et son staff appellent « la modernité ».

Sur un plan extérieur, sa politique vis-à-vis de Poutine – à qui il refusa de vendre des porte-avions alors qu’il décora un prince saoudien – comme vis-à-vis de Bachar-al-Assad, dont il soutint les adversaires avant de faire volte-face sous la pression des attentats ne fait pas de lui un haut stratège ni un grand visionnaire. Sous son quinquennat, la France aura vendu plus d’armes qu’elle n’aura diffusé d’idées nobles et de projets culturels. C’est même sur ce plan là que, reniant ses fondamentaux pour soutenir des minorités incompatibles entre elles (les gays et les musulmans par exemple), elle aura été le plus ridicule.

Bref. Que garder de monsieur Hollande ? Sa fameuse courbe nous dit-on va s’inverser et, pour abaisser totalement la fonction présidentielle, certains disent qu’il songe à se présenter aux primaires que son parti tente d’organiser, afin de retrouver un peu de crédibilité. Texto. Les communistes moins les catholiques moins les musulmans moins les socialistes – je veux dire, dans les trois cas, pratiquants, cela explique la popularité du monsieur dans les sondages. Quand on pense à ça, à l’énergie qu’il déploie [et à l’argent qu’il dépense] pour préparer déjà sa réélection, on se dit qu’en terme d’honneur également, le candidat est en déficit. Quant à moi, j’ai retrouvé sous son quinquennat les taux les plus élevés d’impôts, alors que je ne suis ni ce qu’on appelle un héritier, ni ce qu’on appelle un nanti. Pour autant, je n’ai jamais vu tant de gens tendre la main dans la rue, dormir sur des cartons, boire de l'alcool et parfois s'entretuer ; je n’ai donc jamais senti la fameuse paix sociale à ce point compromise, non par des syndicalistes enragés comme les médias à la botte du système le susurrent à longueur d'éditoriaux, non par des groupuscules d'extrême droite comme les mêmes sont prêts à le dire à la première occasion, mais par les tensions palpables entre les uns et les autres, les communautés diverses et les individus multiples à l’heure de la guerre entretenue entre tous et chacun, entre chacun et tous. La France, en bref, n'a jamais été autant pauvre et clivée depuis la Libération. De quoi réfléchir avant de pénétrer prochainement dans l’isoloir, si un tel acte possède encore un sens à ce degré de délitement démocratique et de mépris souriant du peuple. 

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Un président normal...

mardi, 05 janvier 2016

Manifestation (2)

II.

Il venait de psalmodier le récit biblique. Mais pas seulement : il venait de communier avec lui, c'est-à-dire d’en  goûter le caractère éminemment sacré. Qu’au fond ce récit de la visite des mages fût historique ou non ne comptait donc plus. Depuis peu, Jérôme prenait conscience de la suffisance qu’il y avait à juger de la valeur des textes bibliques à l’aune de leur genèse historique ou de ce qu’en disaient de prétendus spécialistes. Un texte saint n’est pas vrai ou faux en fonction de la réalité historique qu’il raconte ou non, mais de sa capacité à manifester, justement, une épiphanie. Un enchantement. Un salut.

Et puis, s’attacher à la véracité des faits  revenait –  qu’ils fussent avérés ou non –  à les reléguer dans le passé lointain. De passer à autre chose, aux événements spirituellement vains qui encombraient l’actualité, par exemple. Or, c’est maintenant qu’il croyait, et à la qualité de ce maintenant, de surcroît. Si la vérité des faits demeure primordiale dans une enquête policière, que les rois mages aient ou non été guidés par une étoile pour découvrir le berceau du Christ et s’agenouiller devant Sa grandeur ne compte pas pour celui qui, aujourd’hui encore, n’aspire qu’à s’agenouiller.

Car au-delà du récit historique, au-delà même du  récit symbolique, dans ce monde où le mensonge règne en maître,  le récit de vérité  fonctionne sur les deux axes de la Croix : et  ce qui a été vrai ou pas demeure selon ton choix encore aujourd’hui vrai ou non. Jérôme se disait que telle était pour lui  la force surnaturelle de l’histoire sainte de Bethléem, puisque derrière la crèche à laquelle Hérode avait condamné Dieu se cachait déjà le bois auquel Pilate L’irait clouer…

Sur le perron de l’église, las de tous questionnements, il n’était donc plus qu’une émotion. Une poignante émotion qui, tel un cordon ombilical, le liait à des altitudes insoupçonnées de lui il y a peu encore. Par ce fil intérieur, il fallait grimper : rompre avec la pesanteur, celle-là même dont la sensation devenait plus épaisse d’année passée parmi les hommes de ce temps, en année écoulée parmi eux…

 Par-delà le gris-même du ciel, qu’est ce que grimper, sinon comprendre ?  Comprendre par quoi, par Qui,  il était à ce point ému ! Dieu, pouvait-il s’entendre murmurer en réponse, Dieu le Père ! Le Père ?   cela manifestait à son être quelque force indéterminée pressant ses entrailles et capable de mettre fin, pour peu qu’il entrouvrît plus encore sa porte, à cet insoutenable sentiment d’abandon avec lequel sa vie même jusqu’à ce jour s’était malgré lui identifiée.

Un lien avec ce Père au nom imprononçable autant qu’imprononcé ?  Un lien ? Allons donc ! Il plongea de nouveau chacune de ses mains dans son manteau par des poches trouées dans lesquelles il les enfonçait comme dans des ailes. Moi un lien ? Moi le fils ? C’était effrayant d’Amour, c’était pourtant ce que le Fils Universel, oui, le Fils pour chacun, lui permettait de ressentir, Lui dont le Père assura que rien de Sa Personne ne lui avait déplu et que non content d’être à son image, il était consubstantiel à Lui.

A la seule pensée de la possible restauration de ce lien, Jérôme se sentit englué dans l’universelle matière de ce Péché immémorial dont il est question depuis le commencement du monde, et percé d'une poignante  douleur « Ecce enim in iniquitatibus conceptus sum, et in peccata conceptis me mater mea » [1] récitait-il pas plus tard que ce matin.

Sur ce perron, il ne pesait pas plus lourd que cette émotion, confus et retenant ses larmes, quand son regard se posa, devant le tabac, sur un présentoir peint en rouge sur lequel la Une du Charlie de ce jour faisait polémique : Un personnage à l’allure d’un Dieu le Père coiffé du triangle maçonnique et la robe maculée de sang dénoncé tel un assassin courant toujours… Il ressentit une étrange impression.

 

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[1] « Car j'ai été conçu dans l'iniquité et ma mère m'a conçu dans le péché» Psaume 50, Miserere mei.

(A suivre)

samedi, 28 novembre 2015

La terreur

On glissera rapidement sur quelques formules oiseuses du président hier, du genre : « Ils ont le culte de  la mort, nous avons l'amour de  la vie » : cela veut dire quoi, président ? Les gens de Daech disent la même chose à leurs troupes ! Ou encore : « Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi » : Des hordes d’assassins sorties d’où ? Armées par qui ? Et le dieu trahi, c’est quoi ? D’où parlez-vous ? Êtes-vous imam ? Prêtre ? Et puis : « Ces femmes, ces hommes, étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre, qui chérit la culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures. »  Sa culture, la sienne, toutes les cultures, euh… On ne suit plus, là… Vous passeriez le bac, François, c’est le 4/20 assuré… Et enfin : « L’ennemi, c’est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain, c’est l’obscurantisme, c’est-à-dire un islam dévoyé qui renie le message de son livre sacré »  Ravi d’apprendre que pour vous, président d’un pays prétendument laïc, le Coran est un livre tout soudain électoralement sacré… 

 

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Pour mesurer la pente descendue, j’emprunte à mon ami Alexipharmaque ce dessin de Dutreix qu’il a publié sur son blog récemment. On y découvre les 4 dessinateurs de Charlie abattus en janvier riant à gorge déployée devant une voyante qui leur prédit un avenir alors incroyable, délirant, absurde, littéralement - et c'est la force de ce dessin - inenvisageable, si l'on se souvient des certitudes de l'époque...  Et pourtant... Tout ce qui était encore une certitude est devenu depuis une incertitude : la fameuse liberté d'expression, certes, certes. Mais également une paix durable en Europe, et tout ce qui va avec, tant sur le plan culturel qu'intellectuel et matériel. 

Car le dessin de Lutreix a tout l'air de surgir d'une société disparue. Une société qui - en toute insouciance - croyait globalement en sa force, son origine, son avenir, vivant dans l'enclos merveilleux d'une souveraineté assurée, sans qu'on pût imaginer qu'elle était peu à peu bradée, de traité en traité, par chacun de ses dirigeants. L'esprit Charlie, on ne dira jamais assez à quel point seul un pouvoir politique fort, celui hérité de De Gaulle, le rendit possible : il était enfant de la dissuasion nucléaire, d'une souveraineté républicaine que n'avaient entamée ni l'euro ni Schengen, d'une urbanité dans laquelle l'Islam faisait figure de lointain folklore inoffensif, entre hindouisme et bouddhisme, et d'une liberté de paroles et d'actions qui tient à présent, à l'ère de Google et de la vidéo-surveillance, de la rêverie antédiluvienne. On ne parlait pas de communautarisme mais de liberté individuelle de croire et de penser, pas de 90% de bacheliers, mais d'ascenseur social.

Il y avait certes dans cette posture autant d'arrogance que d'insouciance, comme si toute la génération qui naquit au sein de cet oasis français d'après-guerre, à l'abri de son histoire et de ses frontières, n'avait fréquenté vraiment le reste de la planète qu'en touristes peu éclairés, sans en mesurer la réelle dangerosité. Mais cette arrogante insouciance, ou cette insouciante arrogance, comme on voudra, tenait lieu de certitude, justement, et presque de citoyenneté. 

« Nous sommes entrés dans la Troisième guerre mondiale, disait le pape François le 8 aout 2014, simplement c'est une guerre morcelée, menée par chapitres ».  Que dit notre pitre de président, lors d'une cérémonie de commémoration après la mort de 130 français fauchés en plein Paris ?  «Nous multiplierons les chansons, les concerts, les spectacles, nous continuerons à aller dans les stades». Avec François président, on résiste en continuant à rigoler, dans le déni de l'État d'urgence par lui, pourtant, déclaré, dans le déni surtout de ce que tout le monde voit... A quoi joue-t-il ? Parviendra-t-il - ou plutôt parviendrons-nous - au terme de son cauchemardesque quinquennat ?

Car ce dont ce dessin terriblement lucide se moque aussi, c'est de la puissance, de la généralisation et du ridicule de la récupération orchestrée après les événements de janvier par ce pouvoir hors-sol : Notre Dame, Hollande, Netaniyahou, le Nasdaq, l'Académie Française... Dès lors que le président à la cravate de travers eut donné son feu vert, tous les medias, toutes les institutions s'y sont mis. Après l'aveuglement de l'insouciance, l'ineptie de la déploration sur le mode de la pantomime Je suis Charlie. Une France décidément tout aussi aveugle que soumise, conduite par son président normal jusqu'aux confins de l'absurde anormalité. De quoi en effet rire aux éclats, comme si l'irréalité de la France de Hollande dépassait en degrés tout ce que la bohémienne au hibou pouvait prédire, pour s'écraser contre un réel plus compromis encore qu'aucune fiction ne saurait le dire : de quoi cesser, alors, de se tordre de rire comme des idiots.

Quittons dès lors le domaine franco-français, cessons de contempler notre nombril, prenons au sérieux les menaces qui pèsent sur nous : selon l'axe de la propagande des djihadistes sans cesse martelée dans leurs vidéos et sur leurs sites, leur objectif ultime, ce n'est ni New York, ni Paris, ni Londres, mais Rome. Pourquoi ? Parce que la guerre en cours, outre ses enjeux économiques, politiques, démographiques, puise sa raison d'être et le renforcement de sa main d'œuvre dans le religieux. Et parce que c’est de Rome que vint la force morale qui en 1571, à Lepante, et en 1683, à Vienne, repoussa l’Islam et configura l'Europe chrétienne d'où sont issues nos fameuses valeurs. C'est par conséquent Rome que l'État Islamique souhaite frapper le plus durement. C'est donc Rome qu'il nous faut tous protéger par-delà nos atermoiements républicains, dans le fond assez grotesque quand La Marseillaise y côtoie Perlimpinpin

Le FBI, averti de risques potentiels, a en effet prévenu le pape François que le Jubilé de la Miséricorde est dans le collimateur des islamistes. Il va néanmoins heureusement s'ouvrir, mais sous une haute surveillance policière et militaire. Il est certain que la remise en cause, par les barbus de Daech, de ce Jubilé qui doit s'étendre durant un an, et dont l'un des points culminants sera les JMJ de Cracovie, serait un formidable moyen de déstabilisation des consciences et un levier puissant pour imposer un peu plus la terreur dans un continent de consommateurs soumis à une désorganisation politique et religieuse sans précédent dans son histoire.C'est tout ce que Rome représente qu'ils  visent et, qu'on ait ou non la foi chrétienne, il va bien falloir se positionner devant ce fait autrement qu'en chantant du Brel et en allumant des bougies dans les rues.. 

Pour la première fois, j'ai rencontré hier à Lyon trois militaires devant la cathédrale saint-Jean, postés là comme devant une synagogue ou une mosquée. J'ai échangé quelques paroles avec l'un d'entre eux et lui ai souhaité Bon Courage. C'était à la fois irréaliste et chaleureux, leurs treillis, leurs bérets et leur jeunesse, devant cette façade aux niches de saints vides de la primatiale, et sur ce parvis délaissé par ses habituels clochards.

Robert Ménard vient de publier une charte de l'Imam contre laquelle s'enflamment quelques activistes des réseaux sociaux qui, dans leur rhétorique boursouflée, évoquent une charte de la honte. C'est simple, précis, et cela tient en six points : 

• Tous les prêches doivent être faits en français.

• Imams et fidèles ne doivent faire aucun appel à la prière dans les rues.

• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas établir de liens avec des courants extrémistes.

• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas diffuser des discours ou faire la promotion des cheikhs saoudiens (wahhabites) ou des Frères musulmans.

• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne pas promouvoir les textes et livres appelant au djihad et réclamant la peine de mort pour les apostats, les athées et les homosexuels.

• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne recevoir aucun financement d’un État, d’une collectivité ou d’une association étrangers.

 Contient-elle autre chose que ce qu’a promis de faire l’État français ? Quel « républicain » favorable à la fameuse intégration et aux fameuses valeurs peut dire qu’il est contre ? A moins, d'une certaine façon, de céder à la Terreur...

 

mercredi, 26 août 2015

La fin chez Poutine ?

Paraît que Renaud est en train d’enregistrer un album contenant une chanson sur les événements de janvier, comme on dit dans l’hexagone. Je vous laisse deviner si le vieil alcoolisé de la variété franchouillarde est ou non Charlie. Je vous laisse deviner les paroles et la rengaine. Salut Cabu, ça f’rait un bon titre, mnémotechnique à souhait et viril à la mode pote, bien comme il faut. L’album doit sortir juste avant Noël et le premier anniversaire. Un hasard, dites-vous  ? On entend déjà la promo chez www.Ruquié&Drucker.servicepublic.com

Le frère de Ayoub El Khazzani explique dans son coin que son frère n’est pas un terroriste. Juste un bon p’tit gars bien comme il faut, qui n’a rien d’un jihadiste et serait devenu fou dans le train, comme ça, brusquement. La maman ne dort plus depuis quatre jours, elle doit prendre des médicaments et se sent mal. Très mal. Toujours selon le frère, le gars ne serait jamais allé en Turquie. Il le jure devant Dieu. Gare au troisième commandement…

Spielberg serait déjà sur le coup. Le film s’appellerait Je suis Thalys. A un journaliste qui lui a demandé s’il ne pensait pas que ça sentait un peu le réchauffé, le grand homme a répliqué : On ne s’en lasse pas…

Dans la Somme, tout le monde est effondré, choqué. Le ministre de l’Intérieur a encore exprimé toute sa solidarité, toute sa compassion. Il a dénoncé la violence abjecte. Le ministre de l’Intérieur n’en peut plus d’être ainsi un puits sans fond de compassion pour toutes les victimes des crimes commis en France ; il est plus compassé qu’un cardinal de l’Ancienne France. Mais je préférais les cardinaux de l’Ancienne France, leurs robes et leurs dentelles, plutôt que ce cardinal tout de noir vêtu.

 

Je disais à un ami que je songeais de plus en plus à quitter ce pays de fous dans lequel je me sens de moins en moins chez moi. Pour aller où ? me disait-il. Je lui parlais des pays slaves ou baltes. Nous regardions les passagers du bus… Pas très engageants, ces braves gens de tous horizons... Ou bien alors, me dit-il, dans la bonne vieille Russie orthodoxe. Ce qui reste de la vieille Europe… Oui, pourquoi pas, après tout ? Gégé, grand précurseur... On finira tous chez Poutine…

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dimanche, 15 mars 2015

Ruquier, entre parenthèses et points de suspension

Sous un régime « de droite » (Sarkozy), un homme « de gauche » (Ruquier) a pu non seulement conserver son droit d’antenne, mais également fonder une émission télé (ONPC) et,  grâce à un homme de droite (Zemmour) en faire une des émissions culte (comme on dit) du samedi soir cathodique.  Des c……. en or, j'vous dit pas ! Mais voilà que sous un régime « de gauche » (Hollande, Taubira, Valls et le reste du tralala), ce même Ruquier, dans un numéro d’ego hypertrophié regrette publiquement d’avoir «donné la parole pendant cinq ans à Éric Zemmour». Ce qui revient à condamner le principe même de son émission. 

Sur l’état du service public hollandais, tout est dit. Sur le nouveu goût de ce monsieur Ruquier pour la polémique aussi. Sur la vie intellectuelle en France, l'amour du débat, le goût de la contradiction, on pourrait ainsi continuer longtemps : Être Charlie, c’est aimer la liberté d’expression, le crier sur tous les toits tout en faisant son allégeance contrite au pouvoir en place et à la censure du vivre ensemble de M.Cazeneuve et Me Taubira. Être un veau, quoi ! Grotesque ! Un vrai comportement de l…… (Points de suspension pour ne pas être traité d’homophobe).  Entre parenthèses et en points de suspension pour ne pas vomir.

 

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17:57 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ruquier, zemmour, onpc, valls, taubira, hollande, charlie, soicalisme, gauche | | |

mardi, 24 février 2015

Charlie Officiel

Ils ont eu tort, les gens de Charlie-Hebdo, parmi la horde de fous furieux qui s'étale en couverture (Le Pen, Sarkozy, le pape, un financier, un terroriste, BFM - quel amalgame !!...) de n'avoir pas glissé un Juif  (Un rabbin ou Cukierman) et un socialiste au pouvoir (Valls ou Taubira eussent été bienvenus). Ce faisant, en effet, ils donnent à entendre vers quel maître court le petit chien qui tient LE journal dans sa gueule. 

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Alors que son Altesse Sérénissime François Hollande, s'en prenant à toutes les paroles, tous les écrits de hainedéclare une guerre sans précédent aux simples mots et affirme que tout propos antisémite,homophobe ou raciste ne relèvera plus du droit de la presse, mais du droit pénal", ce n'est pas négligeable de faire allégeance au pouvoir en place. Charlie est devenu en quelque sorte l'organe de presse officiel de la liberté d'expression. Ces débats sont risibles, alors que des drones survolent la capitale sans que personne ne soit en mesure de définir qui les dirige de loin, et que de l'autre côté de la Méditerranée, l'État Islamique déclare la guerre à la terre de la Croix, couteaux pointés vers Rome,  en décapitant 21 coptes sur une plage de Syrie. 

Ces gens n'ont rien d'enfants perdus de la République.  En Égypte, les noms de leurs victimes, tous chrétiens, viennent d'être insérés dans le Synaxaire, l'équivalent oriental du martyrologe. Cela revient à une canonisation. Tous ceux qui ont vu la vidéo de ce long cortège conduit vers la mise à mort la plus primitive qui soit, ont été impressionnés par le calme et la dignité de ces 21 chrétiens. Un psychologue égyptien, peu sensible à leur acte de foi, suggère qu'ils auraient été drogués par leurs bourreaux afin de ne pas sentir la douleur de la décapitation, théorie qui lui a valu les railleries de la toile, certains proposant que les Nations Unies décorent les assassins. Peu avant de mourir, Saint-Exupéry écrivait que l'humanité se dirigeait vers les temps les plus noirs du monde. Il ne se trompait pas. Nous y sommes. La propagande des islamistes ayant besoin de se poursuivre encore et encore, il est fort à craindre que ces spectacles inhumains soient loin d'être terminés. Ils viennent d'enlever 90 chrétiens dans un village de Syrie :

http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Daech-enleve-90-chretiens-dans-le-nord-est-de-la-Syrie-2015-02-24-1284286

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dimanche, 01 février 2015

Contrefaçons

Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, s’est écrié l’autre jour : « il y a une religion suprême, c’est la République. »  Curieuse façon d’opposer à l’Islam, qui est une religion d’état  (Cf. l’article III de la Constitution du Maroc), une autre religion d’état. Curieuse façon d’opposer, à un intégrisme, un autre intégrisme. Il serait si simple de rappeler, comme certains tentent de le faire, l’arbitraire de tous ces débats sur la représentation du signe que personnellement,en France du moins, je croyais réglés depuis longtemps. C’était ignorer les effets de l’acculturation scolaire à l’œuvre depuis plusieurs décennies (1), et de la régression intellectuelle qui s’ensuit, sur lesquelles les imams de tous crins cultivent leurs ouailles.

Non, la République n’est pas la religion suprême, pas davantage qu’elle n’est une religion tout court. La République est un régime politique, discutable, contestable, au même titre que n’importe quel autre, que n’importe quelle doctrine, que n’importe quelle religion, que n'importe quoi d'autre, en fait. Les faux Candide que sont les Peillon, Cazeneuve, Valls, Belkacem et autres Bartolone, qui s'en font les prêcheurs absolus, se rendent-ils compte qu’en judiciarisant certains mots et en en sanctuarisant d'autres, ils sont en passe de devenir les fossoyeurs ineptes et ridicules de l'arbitraire du signe et de la liberté d'expression qu'ils prétendent défendre ? Bien sûr. Au même titre que n'importe quels roués ayatollahs. Il y aurait –disent-ils - une certaine éthique à mener de tels combats et à prêcher de telles valeurs en temps de crise, dans une société où la laïcité serait en question. Mais faire de la laïcité une religion au prix d'un révisionnisme historique qui demanderait un développement hors de propos ici, cela relève de l'imposture. Si la laïcité doit devenir une religion, elle ne peut être que mimétique, et, face à toutes les autres,ne figurer qu'une religion de contrefaçon, un peu comme ces faux sacs imités des grandes marques, avec ses incantations vainement magiques, ses rassemblements faussement unitaires, ses discours intrinsèquement liés à la double contrainte. En témoigne l’enseignement moral et civique que Grenelle sort en toute hâte de ses cartons comme réponse à l’urgence du moment, et qui n’est qu’une resucée du projet Peillon. Les référentiels ne contiennent autre chose qu’une liste d’infinitifs pieusement récités hors de tout contexte et sans la moindre référence bibliographique, une sorte de formatage du citoyen de la zone, sans passé, lieu ni culture autre que verbeuse à laquelle s’arrimer. Serait plus judicieux, mais moins efficace en terme de propagande électorale, d'initier les élèves à la linguistique en les faisant réfléchir à ce que parler veut dire. La litanie des valeurs hollandaise s’assimile à du marketing républicain, rien d’autre. Et l'on veut faire advenir avec ça des citoyens éclairés ? Les imams, entre nous, n’ont pas fini de se marrer…

Il n'empêche.Nos curés laïques ont trouvé dans les morts tragiques de janvier les martyrs de leur endoctrinement à cette laïcité de combat dont le rôle est multiple :

- Faire oublier, dans un premier temps, la responsabilité du gouvernement qui, par son laxisme élevé en morale d’ État, n’a pas su nous prémunir contre les attentats de janvier, ni ceux de Noël (que tout le monde a déjà oublié), ni ceux qui sans doute sont à venir.

- masquer, dans un deuxième, leur véritable et concerté naufrage, tant économique avec des chiffres du chômage qui ne cessent et ne cesseront sans doute encore de grimper, que sociétal avec les distensions savamment entretenues au sein de la société pour favoriser les clans  (on dit communautés en novlangue médiatique) et mieux gouverner l'électeur.

- Contrer, enfin, l’inexorable progression de l’ennemi politique, – au premier rang desquels Le Front National : les cortèges du 11 janvier et « l’esprit » (2) qui se serait abattu sur les foules ne sont rien d’autre qu’une répétition générale de ceux qu’on ne manquera pas de rassembler au soir du premier tour de 2017, lorsque Marine Le Pen arrivera en tête, en raison même de toute cette politique désastreuse. Tout cela pue sa propagande à plein nez, la gauche gouvernementale et méprisant le peuple qu'elle prétend représenter, un remake mitterrandien dans toute sa splendeur.(3)

Et c'est ce Clergé trompeur, mondialisé et collecteur d'impôts, oublieux de sa longue histoire, fossoyeur de sa propre culture, initiateur du dogme unique et organisateur de spectacles mondialisés qui prétend triompher du terrorisme islamiste ? Avec ses rites mortifères, ses prêtres austères et bien payés, ses processions et ses slogans de contrefaçons, c'est peu probable. L'Occident aurait plutôt intérêt à en revenir à la vraie laïcité dont l'origine est, faut-il ici le rappeler, toute chrétienne. Car pendant ce temps, le diable en rit encore. Et c’est ainsi, rajouterait Vialatte, qu’Allah est grand !

 

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spécimen en chaire 

 (1) Me souviens avoir fort inutilement écrit alors L'École vendue... Par ceux-là même qui aujourd'hui prétendent la racheter...

 (2) Esprit pas très saint car dans l'argumentaire simpliste de l'actuel locataire de l'Élysée (voir video ci-dessous), la référence aux forces de l'esprit, je ne vous quitte pas et autres galimatias mitterrandôlatre est très prégnante

(3) Preuve, s'il en était besoin, de ce tripatouillage politicien, la manière dont tous les médias annoncent les résultats de la législative du Doubs de ce soir comme "le premier grand test électoral après les attentats parisiens". Triste à mourir pour les victimes qu'on commémore à grands frais par ailleurs


mercredi, 21 janvier 2015

Si par malheur, mon fils...

Paraît que la mairesse de Paris veut créer une carte du citoyen de Paris, à l’image de celle initiée à New York par son maire, de passage par le local de Charlie Hebdo et l’hyper kacher. Morale, laïcité, vivre ensemble, n’ont plus que ces mots à la bouche, les politiques qui gèrent la crise. Vous mettront bientôt des tampons, verrez ça. Estampillé bon membre du troupeau, au creux de l’oreille ou de la narine. Comme si le problème était purement administratif…  Façon de voir le monde, leur façon. Sinistres, les élus.

J’ai toujours pensé que Hollande aurait fait un très bon principal de collège. A l’entendre parler une fois de plus de règles et de punition,  je me suis senti confirmé dans mon jugement. Ça fait marrer de l’entendre évoquer l’école comme un sanctuaire. Impression que ces jobards peuvent dire tout et  n’importe quoi, au gré des événements, des retournements de situations.  Cette gauche qui s’accroche au pouvoir par le sécuritaire sur lequel elle n’a cessé de cracher, par le tout sécuritaire aussi incantatoire que nauséeux, c’est pathétique. Ma foi, si ça plait aux gens. Plus envie de me mêler de ce marché des contrefaçons.

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« Je recommande à mon fils, s’il avait le malheur de devenir Roi… », écrivit Louis XVI dans son testament, peu avant son exécution. Le fils en question n’eut pas ce malheur, mais d’autres, et puis « Je laisse mon âme à Dieu, mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde…», nulle fanfaronnade, à quoi bon ? Ce simple aveu, inaudible plus encore aujourd’hui qu’il ne le fut alors au milieu des piques brandies, dernières lignes d’un roi de France. Serait-il si insensé, si scandaleux, si absurde que le testament de Louis soit lu chaque 21 janvier dans toutes les écoles républicaines de France ?  Alors que la République s'égare dans une sorte d'amnésie nationale en guise d'histoire et un bricolage de vœux pieux en guise de religion laïque, ce serait une belle façon de se réconcilier avec elle-même que de reconnaître l'autorité des siècles qui l'ont précédée et la relativité des solutions qu'elle propose. Que de s'avouer que le problème au fond, ce n'était pas le seul roi, mais plus sérieusement, chaque citoyen...

22:09 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : louisxvi, révolution, testament, charlie, france | | |

samedi, 17 janvier 2015

La corruption des signes

En représailles  contre la France-Charlie, des musulmans ont incendié huit églises à Niamey et cherchent à s’en prendre à la cathédrale. Ces idiots croient-ils encore que la République radicale de France est catholique ?  Ils ne connaissent guère ses actuels dirigeants ! Dans ce contexte généralisé de perversion des signes, qu’on me permette (sans passer pour autant pour un provocateur), au Coran comme à la déclaration des Droits de l’homme, de préférer la grammaire de Panini dont, dans leur infinie sagesse, les prêtres sanskrits avaient fait un veda qu’ils faisaient lire dans les temples. Elle rappelle avec doigté que le signe – qu’il soit mot ou dessin - est avant tout une forme, un signifiant diront plus tard nos éminents linguistes occidentaux, et que cette forme n’a rien d’essentiel qui vaille qu’on s’étripe en actes puisqu’elle est avant tout expression, langage. Quant au signifié, qui vient en second dans la perception que nous avons du signe, il ne possède qu’un pouvoir de désignation, pas de représentation. « Les langues ne sont nées d’elles-mêmes en façon d’herbes, racines et arbres, écrivait le doux Du Bellay dans sa Défense et illustration de la langue française ; mais toute leur vertu est née au monde du vouloir et arbitre des mortels. » Voilà pourquoi leur usage doit passer par le tamis de la raison, ce n’est pas moi qui le dit, mais Boileau, qui conseillait de « vingt fois sur le métier remettre son ouvrage »

Toute corruption de ce principe, pour quelque raison que ce soit, mène à la manipulation et au conflit. Et nous y sommes, et sans doute pour longtemps, loin de la culture européenne et de ce qui fut sa brillance, sa subtilité, sa saveur, son goût, tandis que du marché de Tulle, le piètre monsieur Hollande, en campagne, déjà, pour sa ré-élection, cause à la presse de valeurs et de punitions, ce qui va évidemment solutionner bien des choses, à Niamey comme ailleurs, ça crève les yeux. 

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 Du Bellay

 

15:18 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : niamey, panini, charlie, boileau, sémiologie, manipulation | | |