samedi, 18 août 2018
Rester français...
À Cracovie, quelle que soit l’heure de la journée, vous trouvez une église à l’intérieur de laquelle le Saint Sacrement est exposé. En France ?
A Gènes, après une catastrophe nationale, on se réunit dans des églises et autour du Christ. En France ?
A Moscou, on rénove les monastères et on reconstruit les églises. En France ?
En France, après l’attentat du Bataclan et celui de Nice, on dépose des gerbes et des bougies devant la statue d’une allégorie ou sur du sable.
Que s’est-il passé ?
Il s’est passé que depuis longtemps, on n’enseigne plus la vénération authentique qu’on doit aux saints, et en tout premier lieu, la dévotion qu’on doit à la Vierge Marie, dont l’acquiescement ouvrit littéralement un Ciel fermé depuis toujours aux hommes. On n'enseigne plus que la communion des saints atteste de la véracité du salut que le Christ offrit sur la Croix à chacun ; et ne se peut donc dissocier de la vénération première qu'on doit à toute Justice. Dans les tristes écoles de la République égalitaire, nul ne parle de la Miséricorde aussi infinie qu’incompréhensible du Christ, qui fit d’un larron peu recommandable le premier saint de son Église.
On n’enseigne plus non plus que, pour avoir « payé » pour les fautes de chacun en subissant le châtiment le plus vil, Christ est en droit de racheter qui il l’entend et d’abaisser qui il l’entend, au mépris de toute hiérarchie et de toute morale simplement humaines.
Cette vérité qui fait du Christ un maitre en sainteté se trouve tout entière contenue à la fois dans l’Évangile et dans la Passion. On ne le dit plus trop non plus dans les écoles. Ni qu’elle est portée jusqu’à nous par l’Esprit Saint et lisible telle quelle dans le Sacré Cœur…
Lech Walesa et les ouvriers de Solidarnosc en grève ont prié avec ferveur la Vierge devant des autels dans les chantiers de Gdansk, pour qu’elle leur rende leur nation. En novembre 2016, les évêques de Pologne, le président de la République, le Premier ministre, les présidents de la Diète et du Sénat et quelque 100 000 fidèles ont participé au sanctuaire de sœur Faustine à Cracovie à l’Acte d’accueil du Christ comme Roi et Seigneur de Pologne.
Et en France ? Sarkozy... Hollande... Macron...
Malgré le vœu de Louis XIII, Louis XIV a refusé par orgueil et malgré la demande pressante du Christ à la moniale Marguerite Marie Alacoque à ce que la France le soit quand elle aurait dû l'être. Louis XVI s’en est amèrement repenti dans son cachot, mais un peu tard. Le désastre de la Révolution française s'était produit. Les autres allaient suivre.
Or depuis, les droits de l’homme, les prétendues Lumières, les inénarrables valeurs républicaines, voilà ce qu’on enseigne aux enfants du contribuable dans les écoles françaises prétendument objectives. Allez, sans une conscience claire de ce qu’est la Trinité et une reconnaissance avérée des vertus de la croix, comprendre en quoi l’Islam est un danger ! En quoi le mariage gay est un carnaval ! En quoi l'avortement est un meurtre ! Liberté, égalité, fraternite et en voiture Simone ! Tout passe...
En 1979, Marthe Robin continuait de prophétiser le fait que cet abaissement de la France est loin d’être achevé.; cest un fait...
« Ma fille, j'ai besoin de victimes, et de victimes fortes. Il me faut des âmes qui par leurs souffrances et leurs tribulations expient pour les pécheurs et les ingrats. Oh ! si je pouvais faire comprendre combien mon divin Père est irrité contre le monde impie ! Plus rien ne retient sa justice, et il se prépare un effroyable châtiment pour tout le genre humain. », a dit le Christ à sainte Gemma Galgani en 1902. Quelques années plus tard, alors que les tranchées de 14 /18 sont à peine refermées, que la révolution bolchévique bat son plein et que se prépare la Shoah, sœur Faustine écrit dans son Journal en 1938 : « Quand je priais pour la Pologne, j’ai entendu ces paroles : — J’aime particulièrement la Pologne, et si elle obéit à ma volonté je l’élèverai en puissance et en sainteté. D’elle sortira l’étincelle qui préparera le monde à mon ultime venue »
L’Éternel est l’Éternel ; la lecture de la Bible nous enseigne avant tout qu’Il a le temps. Combien de générations coûtera le redressement de la France ? Devra-t-elle, comme c'est arrivé à d'autres, disparaître ? J’ai bien peur de ne pas le connaître et d’assister le cœur navré et l’esprit démuni, de président en président, à cette chute inéluctable. En attendant je comprends que rester français, en dépit des multiples tentations d'exil, c'est avant tout rester catholique. Pour le reste ...
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mercredi, 24 février 2016
Faustine et le surnaturel
Août 1925. L’été bat son plein. Lorsque Hélène de Glogowiec pose enfin le pied en gare de Varsovie, elle ne vient pas conquérir l’immortalité de l’âme ni je ne sais quel étrange nirvana ; elle ne vient pas « faire le Jihad » ni venger on ne sait quel honneur perdu ; elle ne songe pas non plus à la Jérusalem terrestre. Son regard erre sur les quais puis les trottoirs bruyants, sans doute effaré. Les visages, les pas, le gestes des passants de toutes les capitales du monde jettent toujours un effroi dans l’âme du villageois fraîchement débarqué, qui n’y connait pas un chat. Pourtant, ni crainte pour soi-même, ni peur du lendemain : voilà Hélène de Glogowiec plus déterminée encore qu’au bal du village la veille, rassérénée même par le tourbillon du monde dont elle devine les profonds rugissements, qui ne l’engloutiront pas. D’un pas ferme, le front haut, tel un chevalier, elle emprunte l’interminable avenue Grojecka dans le quartier d’Ochota, jusqu’à ce qu’elle croise enfin une église, une église monumentale en briques rouges, une église dont elle ignore le nom, dont elle ne connaît pas même le prêtre. Toutes les églises n’appartiennent-elles pas à Marie? Or c’est vers son Fils Unique qu’elle va, son Fils seul qui l’a guidée jusque là. Aussi le père Dabrowski ne s’étonne pas d’entendre cette jeune fille un peu pataude, cette enfant presque, lui murmurer à l’oreille qu’elle aspire à devenir religieuse, qu’elle n’est venue jusqu’à sa sacristie qu’avec ce dessein en tête. Il la recommande auprès d’Aldona Lipszycowa, l’épouse d’un de ses amis. C’est lui qui les a mariés naguère et, ça tombe bien, elle cherche quelqu’un pour l’aider au ménage. Et c’est ainsi que débute l’histoire de sœur Faustine.
« Ô Amour Eternel, Vous me faites peindre votre sainte image,
Et Vous nous découvrez la source de miséricorde inconcevable »
C’est le commencement du premier cahier. Il y en aura six, dont la rédaction lui fut ordonnée par son confesseur, Michal Sopocko. L’ensemble constitue le Petit Journal de sainte Faustine, alias Héléna Kolwaska. Un livre rare, précieux, parce que, dans tous les sens du terme, un livre merveilleux. A titre d’exemple, ces quelques lignes :
« Je vois souvent l’Enfant Jésus pendant la Sainte Messe. Il est extrêmement beau et paraît avoir à peu près un an. Un jour dans notre chapelle, quand je vis ce même Enfant pendant la Sainte Messe, un désir fou et une envie irrésistible me prirent de m’approcher de l’autel et de Le prendre dans mes bras. Or à ce moment, l’Enfant Jésus vint près de moi, près de mon prie-Dieu. Il appuya des deux petites Mains sur mon épaule, gracieux et joyeux, le regard profond et pénétrant. Cependant, quand le prêtre rompit l’Hostie, Jésus revint sur l’autel et Il fut rompu et consommé par ce prêtre » ( 433)
En 1959 Sœur Faustine fut mise à l’index par un pape, Jean XXIII, puis canonisée par un autre en 2000, Jean Paul II. « La divine providence, déclara ce dernier dans l’homélie de canonisation, a voulu que la vie de cette humble fille de la Pologne soit totalement liée à l’histoire du vingtième siècle, le siècle que nous venons de quitter. C’est en effet entre la Première et la Seconde Guerre mondiale que le Christ lui a confié son message de miséricorde. Ceux qui se souviennent, qui furent témoins et qui prirent part aux événements de ces années et des atroces souffrances qui en découlèrent pour des millions d'hommes, savent bien combien le message de la miséricorde était nécessaire. »
Faustine fut donc la première sainte du XXIe siècle, avant même Padre Pio, avant Jean Paul II lui-même, évidemment. Elle fut, et Karol Wojtyla l’éprouva dans sa chair plus que nul autre lorsqu’il prononça ces paroles, la sainte d’une génération en effet particulièrement marquée par la violence, le manichéisme, l’implacable dureté de l’histoire. En même temps, aux flux tendus des images produites dans les hangars du lointain Hollywood de ces années trente, l’humble religieuse qui ne quitta jamais l’anonymat de son couvent et ne vécut que d’obéissance, opposa une image, une seule, celle de son Bien-Aimé que le peintre Eugène Kazimirowki réalisa sous ses ordres, auquel elle était venue consacrer sa vie ce jour d’août 25 qu’elle débarquait à Varsovie. Toutes les images hollywoodiennes de starlettes s’oublieront au fil des siècles sur la pellicule. Celle-ci ne commence que depuis peu à faire le tour du monde : Le Christ de la Miséricorde.
« Seul est vrai le pays des chimères », écrivit Rousseau dans sa Julie, pour dire que s’exprime dans les textes de fiction quelque chose de la vie de l’esprit, et que finalement, seul serait vrai le « pays de l’esprit ».
Mais avec Faustine, dès lors que se manifeste cette forme authentique de surnaturel que notre foi doit accepter comme une donnée du Réel, tout un rapport à la lecture de fictions se trouve questionné, ébranlé. C’est toute la différence entre un texte qui se veut une création, et un autre qui raconte la Création : Dans le cas de sainte Faustine, qui exalte dans son Petit journal un certain « esprit d’enfance » face à Dieu, c’est encore plus confrontant. Car des certitudes obtuses de la raison qui le bride, le broie, le lecteur doit laisser émerger de lui-même une sorte de candeur enfouie pour croire à ce qu’il lit. Croire, et non pas s’identifier. Le paragraphe que je citais plus haut, par exemple, qui chez un poète ne serait que métaphore ou allégorie, et qui s’offre ici telle une vision saisissante et fugace narrée par un vrai écrivain. Qui sait aussi rire d’elle :
« J’ai remarqué que depuis le moment où je suis entrée au couvent, on m’a toujours fait le même reproche, c’est d’être sainte ; mais ce nom était toujours dit de façon ironique. Au début ce me fut très pénible, puis en m’élevant spirituellement, je n’y ai plus fait attention ; mais quand une personne se trouva attaquée à cause de ma sainteté, j’ai éprouvé tant de mal que d’autres puissent avoir des désagréments à cause de moi que je m’en suis plainte auprès du Seigneur Jésus, pourquoi en est-il ainsi, et le Seigneur m’a répondu : Tu t’attristes de cela ? Mais tu es sainte, sous peu je le ferai paraître moi-même en toi et ils prononceront ce même mot « sainte » mais cette fois avec amour. » (1570)
Dans le cas de ses conversations avec les agonisants et de ses correspondances avec les âmes du purgatoire, le surnaturel jaillit de toute part. Or ces moments ne doivent pas être lus au premier degré, mais plutôt pris au pied de la lettre, je ne sais pas si je m’exprime correctement. Ainsi, ce passage, cet instant vécu :
« Surtout ici, depuis que je suis dans cet hôpital, j’éprouve un lien avec les agonisants qui, en entrant en agonie, me demandent de prier. Dieu me donne une étrange correspondance avec les mourants. Quand cela arrive, le plus souvent, j’ai même la possibilité de vérifier l’heure. Aujourd’hui, à onze heures du soir, je fus soudain éveillée et je sentis distinctement qu’il y avait auprès de moi, un esprit qui demandait ma prière ; une force me contraint tout simplement à la prière. Ma vision est purement spirituelle, par une soudaine lumière qu’en cet instant Dieu m’accorde. Je prie jusqu’au moment où je sens la paix en mon âme. La durée n’est pas toujours la même. Il arrive parfois qu’avec un seul Ave Maria je sois tranquillisée, et alors je dis le De profondis. Parfois il arrive que je dise le chapelet tout entier, et seulement alors j’éprouve un apaisement. » (834)
Ce qui doute du surnaturel en nous, c’est le ricanement rationnel du diable, hérité du scientisme et du positivisme de ce stupide dix-neuvième siècle, que nos avons bus au biberon. Le Surnaturel, pourtant, « l’autre monde,» n’est-il pas une alternative plus crédible que le virtuel peuplé de créations fictives dans lequel baigne l’imaginaire infirme de nos contemporains ?
Face à ce qui fascine les jeunes gens aujourd’hui, l’humanisme sans Dieu, le divertissement et la technologie toute puissante c’est peut-être par sa relation si désarmante d'évidence et de réalisme avec le surnaturel, au milieu des cyborgs des clones et des terroristes, que Faustine sera une sainte vénérée par les enfants encore vivants du vingt-et unième siècle, . « Malgré la méchanceté de Satan la miséricorde divine va triompher sur le monde entier et être adorée par toutes les âmes. », prophétise-t-elle (1711) Lisez son Petit Journal.
03:47 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : petit journal, faustine, héléna kolwaska, glogowiec, eugène kazimierowki, ochota, miséricorde, christ, pologne, cracovie, varsovie, littérature, surnaturel, merveilleux, jean paul ii |
samedi, 28 novembre 2015
La terreur
On glissera rapidement sur quelques formules oiseuses du président hier, du genre : « Ils ont le culte de la mort, nous avons l'amour de la vie » : cela veut dire quoi, président ? Les gens de Daech disent la même chose à leurs troupes ! Ou encore : « Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi » : Des hordes d’assassins sorties d’où ? Armées par qui ? Et le dieu trahi, c’est quoi ? D’où parlez-vous ? Êtes-vous imam ? Prêtre ? Et puis : « Ces femmes, ces hommes, étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre, qui chérit la culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures. » Sa culture, la sienne, toutes les cultures, euh… On ne suit plus, là… Vous passeriez le bac, François, c’est le 4/20 assuré… Et enfin : « L’ennemi, c’est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain, c’est l’obscurantisme, c’est-à-dire un islam dévoyé qui renie le message de son livre sacré » Ravi d’apprendre que pour vous, président d’un pays prétendument laïc, le Coran est un livre tout soudain électoralement sacré…
Pour mesurer la pente descendue, j’emprunte à mon ami Alexipharmaque ce dessin de Dutreix qu’il a publié sur son blog récemment. On y découvre les 4 dessinateurs de Charlie abattus en janvier riant à gorge déployée devant une voyante qui leur prédit un avenir alors incroyable, délirant, absurde, littéralement - et c'est la force de ce dessin - inenvisageable, si l'on se souvient des certitudes de l'époque... Et pourtant... Tout ce qui était encore une certitude est devenu depuis une incertitude : la fameuse liberté d'expression, certes, certes. Mais également une paix durable en Europe, et tout ce qui va avec, tant sur le plan culturel qu'intellectuel et matériel.
Car le dessin de Lutreix a tout l'air de surgir d'une société disparue. Une société qui - en toute insouciance - croyait globalement en sa force, son origine, son avenir, vivant dans l'enclos merveilleux d'une souveraineté assurée, sans qu'on pût imaginer qu'elle était peu à peu bradée, de traité en traité, par chacun de ses dirigeants. L'esprit Charlie, on ne dira jamais assez à quel point seul un pouvoir politique fort, celui hérité de De Gaulle, le rendit possible : il était enfant de la dissuasion nucléaire, d'une souveraineté républicaine que n'avaient entamée ni l'euro ni Schengen, d'une urbanité dans laquelle l'Islam faisait figure de lointain folklore inoffensif, entre hindouisme et bouddhisme, et d'une liberté de paroles et d'actions qui tient à présent, à l'ère de Google et de la vidéo-surveillance, de la rêverie antédiluvienne. On ne parlait pas de communautarisme mais de liberté individuelle de croire et de penser, pas de 90% de bacheliers, mais d'ascenseur social.
Il y avait certes dans cette posture autant d'arrogance que d'insouciance, comme si toute la génération qui naquit au sein de cet oasis français d'après-guerre, à l'abri de son histoire et de ses frontières, n'avait fréquenté vraiment le reste de la planète qu'en touristes peu éclairés, sans en mesurer la réelle dangerosité. Mais cette arrogante insouciance, ou cette insouciante arrogance, comme on voudra, tenait lieu de certitude, justement, et presque de citoyenneté.
« Nous sommes entrés dans la Troisième guerre mondiale, disait le pape François le 8 aout 2014, simplement c'est une guerre morcelée, menée par chapitres ». Que dit notre pitre de président, lors d'une cérémonie de commémoration après la mort de 130 français fauchés en plein Paris ? «Nous multiplierons les chansons, les concerts, les spectacles, nous continuerons à aller dans les stades». Avec François président, on résiste en continuant à rigoler, dans le déni de l'État d'urgence par lui, pourtant, déclaré, dans le déni surtout de ce que tout le monde voit... A quoi joue-t-il ? Parviendra-t-il - ou plutôt parviendrons-nous - au terme de son cauchemardesque quinquennat ?
Car ce dont ce dessin terriblement lucide se moque aussi, c'est de la puissance, de la généralisation et du ridicule de la récupération orchestrée après les événements de janvier par ce pouvoir hors-sol : Notre Dame, Hollande, Netaniyahou, le Nasdaq, l'Académie Française... Dès lors que le président à la cravate de travers eut donné son feu vert, tous les medias, toutes les institutions s'y sont mis. Après l'aveuglement de l'insouciance, l'ineptie de la déploration sur le mode de la pantomime Je suis Charlie. Une France décidément tout aussi aveugle que soumise, conduite par son président normal jusqu'aux confins de l'absurde anormalité. De quoi en effet rire aux éclats, comme si l'irréalité de la France de Hollande dépassait en degrés tout ce que la bohémienne au hibou pouvait prédire, pour s'écraser contre un réel plus compromis encore qu'aucune fiction ne saurait le dire : de quoi cesser, alors, de se tordre de rire comme des idiots.
Quittons dès lors le domaine franco-français, cessons de contempler notre nombril, prenons au sérieux les menaces qui pèsent sur nous : selon l'axe de la propagande des djihadistes sans cesse martelée dans leurs vidéos et sur leurs sites, leur objectif ultime, ce n'est ni New York, ni Paris, ni Londres, mais Rome. Pourquoi ? Parce que la guerre en cours, outre ses enjeux économiques, politiques, démographiques, puise sa raison d'être et le renforcement de sa main d'œuvre dans le religieux. Et parce que c’est de Rome que vint la force morale qui en 1571, à Lepante, et en 1683, à Vienne, repoussa l’Islam et configura l'Europe chrétienne d'où sont issues nos fameuses valeurs. C'est par conséquent Rome que l'État Islamique souhaite frapper le plus durement. C'est donc Rome qu'il nous faut tous protéger par-delà nos atermoiements républicains, dans le fond assez grotesque quand La Marseillaise y côtoie Perlimpinpin.
Le FBI, averti de risques potentiels, a en effet prévenu le pape François que le Jubilé de la Miséricorde est dans le collimateur des islamistes. Il va néanmoins heureusement s'ouvrir, mais sous une haute surveillance policière et militaire. Il est certain que la remise en cause, par les barbus de Daech, de ce Jubilé qui doit s'étendre durant un an, et dont l'un des points culminants sera les JMJ de Cracovie, serait un formidable moyen de déstabilisation des consciences et un levier puissant pour imposer un peu plus la terreur dans un continent de consommateurs soumis à une désorganisation politique et religieuse sans précédent dans son histoire.C'est tout ce que Rome représente qu'ils visent et, qu'on ait ou non la foi chrétienne, il va bien falloir se positionner devant ce fait autrement qu'en chantant du Brel et en allumant des bougies dans les rues..
Pour la première fois, j'ai rencontré hier à Lyon trois militaires devant la cathédrale saint-Jean, postés là comme devant une synagogue ou une mosquée. J'ai échangé quelques paroles avec l'un d'entre eux et lui ai souhaité Bon Courage. C'était à la fois irréaliste et chaleureux, leurs treillis, leurs bérets et leur jeunesse, devant cette façade aux niches de saints vides de la primatiale, et sur ce parvis délaissé par ses habituels clochards.
Robert Ménard vient de publier une charte de l'Imam contre laquelle s'enflamment quelques activistes des réseaux sociaux qui, dans leur rhétorique boursouflée, évoquent une charte de la honte. C'est simple, précis, et cela tient en six points :
• Tous les prêches doivent être faits en français.
• Imams et fidèles ne doivent faire aucun appel à la prière dans les rues.
• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas établir de liens avec des courants extrémistes.
• Imams et responsables des mosquées ne doivent pas diffuser des discours ou faire la promotion des cheikhs saoudiens (wahhabites) ou des Frères musulmans.
• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne pas promouvoir les textes et livres appelant au djihad et réclamant la peine de mort pour les apostats, les athées et les homosexuels.
• Imams et responsables des mosquées doivent s’engager à ne recevoir aucun financement d’un État, d’une collectivité ou d’une association étrangers.
Contient-elle autre chose que ce qu’a promis de faire l’État français ? Quel « républicain » favorable à la fameuse intégration et aux fameuses valeurs peut dire qu’il est contre ? A moins, d'une certaine façon, de céder à la Terreur...
09:47 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : béziers, ménard, charte de l'imam, lutreix, invalides, attentats, notre-dame, hollande, netaniyahou, le nasdaq, l'académie française, charlie, cabu, wolinski, jubilé de la miséricorde, rome, pape françois, fbi, jmj, cracovie, perlimpinpin, marseillaise |