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samedi, 02 septembre 2017

Un 2 septembre en 5 infinitifs

Rentrer : Le verbe, déjà, sonne bizarrement. Son préfixe le place sous l’égide de la répétition, de la reproduction. On réemprunte des sentiers battus, qui qu’on soit, de l’école à l’entreprise, on porte des habits éculés. La rentrée signe notre adhésion enthousiaste ou contrainte au système : une forme de soumission. C’est un « moment » de ce calendrier fixé par d‘autres sur nos vies, avec ses stéréotypes et ses clichés incontournables. La « vacance » n’était qu’une illusion. Et c’est ainsi qu’Allah est grand. 

Lapider : « Et c’est ainsi qu’Allah est grand » : la clausule de Vialatte est particulièrement ironique de nos jours. Je me demande ce que le Chroniqueur de La Montagne dirait de ce pèlerinage des musulmans qui confesse tout de ce qu’est leur foi, au fond. Lapider Satan… véritablement ? Quelle folle théologie le conseillerait ? Cela revient à lancer un gamin de trois ans contre une brigade de CRS… Il s’agit, plus prosaïquement, de lapider symboliquement ce qu’ils appellent Satan, c’est à dire nous, nous les Chrétiens, ainsi que et les Juifs. Symboliquement, en attendant…

Inculper :  A propos d‘Israël, parait que Sara Netanyahou vient d‘être inculpée pour corruption par le procureur général Avichaï Mandelbli. Une affaire de détournement, rien de très différent sous le soleil de Césarée. La famille Netanyahou allègue la même ligne de défense que celle de la famille Fillon : la persécution. Rien, décidément, qui ne se répète, ici ou là, encore. Et n’empire. C’est comme une spirale d‘incessants retours, ce monde, sur la même question jamais résolue.  Un Satan qui se mord incessamment la queue et par lequel, bien que semblant vivants, nous sommes morts.

Prier : La plupart des Français ont cessé de prier quand ils ont eu le droit de vote, les congés payés et la sécurité sociale. Que leur restait-il à demander à Dieu ? Les pauvres ! Dans une prison dorée, dont les murs s’effritent peu à peu devant leurs cerveaux ahuris, ils sont alors tombés.  Hier, nous n’étions qu’une vingtaine au grand maximum entre vingt heures et minuit à l’exposition du Saint Sacrement : pourtant, quand il s’agit de #prayfor, les messages se multiplient comme la chtouille. Les Français aiment « prier pour », mais sans complément. C’est pourtant dangereux, ils devraient l’avoir compris d‘attentat en d’attentat, de ne pas savoir qui on prie… Devant le Saint Sacrement, au moins sait-on qui on doit prier…

Écrire : on a tort de critiquer Moix ou Angot : ils ont compris à la perfection ce que doit être un écrivain aujourd’hui : un individu métissé, autant dans sa pensée que dans ses pratiques culturelles. Aussi se font-ils « chroniqueurs », comme les hommes politiques ou les anciens footballeurs, chacun dans sa bulle médiatique. Ce qui leur permet – car leurs bouquins ne sont pas aussi lus qu’on le croit –, d‘arrondir largement leurs fins de mois et de faire une rentrée, eux aussi, quelque part, eux aussi. Pas de quoi se déchainer en masse sur twitter…

lundi, 15 février 2016

Je trouve ça pitoyable

Laurent Blanc a répondu aujourd'hui à Serge Aurier qui l’avait traité de « fiotte » sur le net (d’où ce néologisme que je n’avais  jusqu’alors jamais entendu, et qui a été repris partout, de « webinjure »). On peut l’écouter sur une video en suivant ce lien, et je retranscris les propos tels quels.

« Comment je l’ai pris ? Très mal. Très mal dans la mesure où bon je pense que voilà on peut avoir certains avis on peut avoir certaines opinions, on est en démocratie et c’est encore heureux d’être dans un pays comme ça où tu peux avoir des opinions. Mais je pense que ce garçon vraiment, y’ a deux ans je me suis vraiment engagé vis-à-vis de ma direction pour le faire venir à Paris et je pense que euh euh vu ce que j’ai vu hier le remerciement que j’en ai c’est ça et je trouve ça pitoyable. »

Première remarque : utiliser  trois fois le verbe « je pense » pour dire ça c’est … euh … je pense que voilà c’est juste plutôt… pitoyable.

Deuxième remarque : Qu’est-ce que la démocratie vient faire là-dedans ?  Je porte pour la démocratie un sentiment de moins en moins amical mais j'ignorais que c’était le droit de se traiter de fiotte – et voilà qui en dit long sur la culture démocratique foot. J’ignorais aussi que fiotte fût une opinion. Et que vivre dans un pays où on peut se traiter de fiotte en toute liberté, c'est un acquis. C'est vrai, quoi, on pourrait vivre dans une dictature... Totalement autocentré sur lui-même, par ailleurs, l'entraîneur du Qatar PSG : « le remerciement que j'en ai...». Tous ces gens-là ont le droit de vote ? Font la vie dans la cité ? 

Troisième remarque : Ce tu qui surgit tout à coup, « tu peux avoir des opinions », et qui prend la place du on juste avant, quel est-il ? Le citoyen lambda, sans doute, auquel Blanc s'adresse. Ou peut-être lui-même, après tout... Dans les deux cas, le citoyen qui vote, même s'il ne sait plus ni parler ni penser, même s'il a perdu l'esprit. Car le brouillage de l'énonciation était jadis la marque du radotage ou de la perte de l'esprit. Il est devenu aujourd'hui  courant, aujourd'hui que tout le monde a perdu l'esprit en perdant la langue, et c'est grave. Irrémédiable, sans doute. 

Quatrième remarque : Ce Laurent Blanc, champion du monde 98, entraineur du PSG grassement payé par le Qatar, apparaît au fond bien de son temps, droit dans ses bottes comme le vieux Juppé en couverture des Inrokuptibles. Il en constitue une sorte d'allégorie, heureux de vivre dans un pays comme ça, heureux jusque dans son phrasé, un phrasé qu'on pourrait après tout placer tel quel dans le prochain Goncourt. On passerait alors chez Ruquier, et Yann Moix saluerait l'audace politique de la chose, et Léa Salamé s'enthousiasmerait pour la petite musique...

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Conclusion : il ne reste plus qu’à regarder PSG Chelsea demain à 20h 45, en se disant que c’est beau la France, que c’est chouette la démocratie, la culture des droits de l’homme et tout ça et tout ça, heureux de cet égalitarisme qui décompose autant la culture que la religion, la vie intellectuelle que spirituelle, la langue que la pensée...

mercredi, 30 septembre 2015

Putain d'ta race

Très sincèrement, je ne crois pas que Nadine Morano soit raciste ; en disant (après de Gaulle) que la France « est un pays de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne »,  elle employait le mot race pour le mot couleur, ce qui est une de ses acceptions courantes parmi d’autres (1) d’avant le Touche pas à mon pote et autres campagnes médiatiques de propagande, ce que le slogan black blanc beur, une invention de la gauche socialiste, signifie sans qu’on s’en  émeuve plus que ça… Que la France soit un pays séculairement peuplé de blancs, de culture gréco-latine et de religion chrétienne, tous nos mondialistes révisionnistes auront du mal à nous démontrer sérieusement le contraire. Que ces propos prennent une telle proportion dans le landernau politique, de Cambadélis à Juppé et NKM, en passant par l’ex du Medef, dame Parisot en personne, en dit assez long sur les stratégies de communication dans lesquelles ce petit monde de Bélise et de Trissotin s’est lui-même empêtré, dans l’indifférence générale du plus grand nombre.

A l’heure où l’on s’apprête enfin à constituer une coalition contre les salafistes de Daesh, il y a peut-être d’autres débats à tenir en métropole que ces procès en sorcellerie incessamment montés depuis Jacques Pilhan et sa petite main par les fabricants de clivage et les meneurs d’opinion. Il est vrai que depuis Hollande, qui ignore tout de la polysémie, le terme infamant a été retiré de la constitution. Mais pas du dictionnaire. Quand saisira-t-on enfin l'Académie Française, non d'un socialiste ? 

(1) Ce sont les biologistes et les anthropologues du XIXeme siècle qui ont foutu la merde, en quelque sorte, dans les connotations du mot race.  « Race de vipères », disait des Juifs le Christ, qui lui-même était Juif. «Le premier dont ma race ait vu rougir son front », lançait le vieux Don Diègue  (vers qui enflamma pour d’autres raisons jadis les manuels de rhétorique). Et Hugo : « Une race naîtrait de moi ! Comment le croire? Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants? »  Et Proust : « Monsieur de Charlus, se rappelant qu'il était de race plus pure que la maison de France »…

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Jacques Pilhan, derrière Mitterrand. Une bonne vieille histoire de com', une ficelle usée

dimanche, 15 mars 2015

Ruquier, entre parenthèses et points de suspension

Sous un régime « de droite » (Sarkozy), un homme « de gauche » (Ruquier) a pu non seulement conserver son droit d’antenne, mais également fonder une émission télé (ONPC) et,  grâce à un homme de droite (Zemmour) en faire une des émissions culte (comme on dit) du samedi soir cathodique.  Des c……. en or, j'vous dit pas ! Mais voilà que sous un régime « de gauche » (Hollande, Taubira, Valls et le reste du tralala), ce même Ruquier, dans un numéro d’ego hypertrophié regrette publiquement d’avoir «donné la parole pendant cinq ans à Éric Zemmour». Ce qui revient à condamner le principe même de son émission. 

Sur l’état du service public hollandais, tout est dit. Sur le nouveu goût de ce monsieur Ruquier pour la polémique aussi. Sur la vie intellectuelle en France, l'amour du débat, le goût de la contradiction, on pourrait ainsi continuer longtemps : Être Charlie, c’est aimer la liberté d’expression, le crier sur tous les toits tout en faisant son allégeance contrite au pouvoir en place et à la censure du vivre ensemble de M.Cazeneuve et Me Taubira. Être un veau, quoi ! Grotesque ! Un vrai comportement de l…… (Points de suspension pour ne pas être traité d’homophobe).  Entre parenthèses et en points de suspension pour ne pas vomir.

 

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17:57 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : ruquier, zemmour, onpc, valls, taubira, hollande, charlie, soicalisme, gauche | | |

lundi, 27 octobre 2014

Suceurs de sang

Tout le gotha politique et économique enterrait ce matin Christophe de Marjorie à Saint Sulpice. Il fallait entendre, à la sortie de l’église, les « personnalités » socialistes, comme on dit, parler de lui non seulement comme « un homme bien », « un homme atypique apprécié de tous », mais surtout comme un homme plein d’humour, quand le PS lui-même avait menacé Gérard Filoche d’exclusion pour avoir parlé à son propos de « suceur de sang ». Le pingouin Hollande, dont le sens de l’humour est proverbial et qui connaissait bien le défunt, avait justement salué « la finesse d’esprit » de ce « grand patron » lors de son communiqué. Il était présent au premier rang de l’église, en tant que président, bien sûr, mais aussi en tant que proche de la famille, aux côtés de l’émir du Qatar (un autre proche…)

« Suceur de sang » : ce n’était certes pas très malin, pas plus que de traiter de « singe » Christiane Taubira.  Mais depuis quand demande-t-on à l’humour d’être intelligent ? Et depuis quand exige-t-on du peuple qu’il ne rit plus ?

Depuis les salons précieux du XVIIe, salons hantés par les Trissotin et les Bélise (amateurs futiles et complices de petites blagues) que Molière ne se priva pas de tourner au ridicule ! C’est alors que se développa  cet humour français si connoté, qui se piquait d’être un trait d’esprit et un instrument de séduction en instaurant le culte du bon mot contre la franche saillie rabelaisienne et qui, de Voltaire à Sacha Guitry , passa par la suite pour un signe de culture ( en lieu et place de la saine érudition), quand il n’était qu’un marqueur de classe dans une société de plus en plus sotte et embourgeoisée.

Bien sûr, avant les précieux, les dévots avaient aussi condamné le rire, au motif que « le Seigneur ne rit jamais ». Certes, bien avant les précieux, d’austères gens d’Eglise avaient même été les premiers à interdire au peuple de rire, au risque de perdre son âme et de compromettre son Salut : le rire, une forme de péché, était la signature de Satan. Au moins cette injonction s’inscrivait-elle dans une hiérarchisation du monde, du profane au sacré, qui faisait sens, à l’heure des bâtisseurs de cathédrales, et les jours de carnaval permettaient de s’adonner au rite d’une joyeuse inversion.

 

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Gargantua, Envoi au lecteur

 

Nos puissants bourgeois bohèmes aux commandes aujourd’hui se comportent, avec les interdits qu’ils multiplient sur la liberté de rire de tout, à la fois  comme des curés sans soutane et des précieux ridicules. Sous leur règne attristant, c’est peu dire que la France va mal. On se demande si elle n’a pas complètement perdu la tête, alors que les comiques milliardaires et si accommodants avec le pouvoir emplissent les bacs des centres culturels d’objets indéterminés et les théâtres parisiens. En 1983, Gilles Lipovetsky appela cette ère « l’ère du vide ».  Dans cette époque, écrivait-il, l’humour apparait comme un « code de dressage égalitaire, qu’il faut concevoir ici comme un instrument de socialisation parallèle aux mécanismes disciplinaires » Nous y sommes. Tu ne diras pas singe ni suceur de sang, au risque d’apparaître tantôt comme diabolique, tantôt comme imbécile. Dans les deux cas, border line, c'est-à-dire infréquentable. Rire de certains trucs, c’est très vilain et ça peut te coûter cher. Confère Dieudonné. Mais tu riras du reste, officiellement drôle, ruquierisé devant ton écran : Tu riras seul, et seulement de ce qu’on te dira.

 

dimanche, 05 octobre 2014

Flinguer le petit Juif

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Léa Salamé et Eric Zemmour, On n'est pas couché, 4/10/14

Flinguer le petit Juif : C’était, de toute évidence, le mot que s’étaient donnés les habitués du Salon Verdurin télévisuel du samedi soir, je veux dire l’émission préchauffée et recuite de Ruquier. Zemmour venait y présenter son dernier livre qui, comme celui de Trierweiler (signe des temps), est déjà épuisé quelques jours après sa sortie. Avec Le suicide Français, il écrit au fond les Mythologies de ces quarante dernières années : du mariage de Coluche et le Luron au film Dupont Lajoie de Yves Boisset, de la féminisation de la société à l’islamisation des banlieues, du déclin du prolétariat et de l'Eglise à la montée des associations anti-racistes et sectorielles, Zemmour tente, comme le fit Roland Barthes en son temps, dans un « lien d’insistance, de répétition » de démystifier le « naturel dont la presse, l’art, le sens commun affublent sans cesse une réalité qui, pour être celle dans laquelle nous vivons, n’en est pas moins parfaitement historique » (1)

Sauf que ce n’est plus un penseur de gauche s’attaquant à l’ordre moral des années cinquante, c’est un penseur de droite s’attaquant, avec une même plume acérée, à l’ordre moral des années 2014. Un ordre, il le rappelle de page en page, fondé sur la déconstruction des valeurs et des traditions au profit d’un alliage redoutablement corrosif des libéraux et des libertaires fondateurs de la post-modernité : Le pire d’une gauche, qui a égaré en chemin la common decency chère au socialisme d’Orwell, et le pire d’une droite, affranchie de la morale catholique qu’elle a remplacée par celle, plus maçonnique, du marché. Le pire des deux qui s’incarne, il faut bien le reconnaître, dans le président godillot de la République actuelle, sa ministre de la justice et le reste de sa clique gouvernante, crispée dans la mauvaise foi, la démagogie et ce qu'ils nomment la justice.

Ce faisant, Eric Zemmour dénonce les acteurs embourgeoisés du soft-power culturel qui a façonné l’opinion depuis la mort de De Gaulle (c’est là qu’il situe caricaturalement le commencement de la fin) jusqu’au vote Maastricht, « le dernier moment démocratique français », juge-t-il avec raison. Comment s’étonner, dès lors, du tir tendu de tous les salonards du clan Verdurin contre lui, de Denisot à Ruquier, de Cohn-Bendit à Salamé, de Caron à la québécoise Anne Dorval, prototype de la femme savante des temps mondialisés, venue promouvoir dans l’hexagone  Mommy, son film-jackpot sur la relation fusionnelle mère/fils quand le père est absent. Cette ridicule Philaminte qui faillit s’étrangler devant ce qu’elle saisissait de Zemmour était, sur le plateau de Ruquier samedi soir, à se tordre de rire… Mais passons. Elle était bien du niveau des autres, à se prétendre distants et libres de toute idéologie, vivant eux dans un monde ouvert loin de la France rance, quand Zemmour, qui ne cessait de les placer devant leurs contradictions, vivrait lui dans la rancœur, le sectarisme et le passé.

Car c’est bien à la tirelire de tous ces gens et à leur compte en banque, in fine, que les arguments du polémiste s’attaquent, principalement. Tous ces idiots utiles du système, qui en vécurent comme Denisot ou Drucker depuis un demi-siècle - système auquel (Zemmour l’oublie-t-il ?) il appartient aussi -, soudainement attaqués en pleine face par un de leur pair ! un ancien de la boutique, qui plus est… Un renégat, un traître à sa cause...

Je glisserai sur les injures de Cohn Bendit (« Tu es un crétin »), les rodomontades de Caron (des chiffres, des chiffres, des chiffres…) pour en venir à ce qui fut le plus significatif, l’intervention de la nouvelle chroniqueuse de l’émission, Léa Salamé, fille de l’ancien ministre libanais de la culture Ghassan Salamé, qui s'enfuit du Liban lors de la guerre avec sa famille. : «Vous aimez tellement la France, vous, le Juif, vous voulez tellement faire plus goy que goy, faire plus français que français, que vous arrivez à remettre en cause Vichy et à réévaluer Pétain... », lui lança-t-elle, parce qu’il s’attaquait aussi au livre de Robert Paxton, La France de Vichy  (osant rappeler du même coup la complexité d'une période, qui sembla soudainement lettres mortes à tout ce plateau de joyeux festifs endoctrinés venus vendre leur soupe). Réponse de Zemmour, entre la consternation et l'agacement : « Pourquoi vous me ramenez à mon état de Juif? Je pourrais monter sur mes grands chevaux et vous dire que c'est antisémite! »

Et là j’ai senti comme un malaise : et je compris pourquoi il fallait tellement flinguer le petit Juif, ce soir, sur ce plateau où chacun se revendiquait d'une culture ou d'une communauté sexuelle différente, et qu'il menaçait de littéralement faire imploser de l'intérieur : parce qu’il avait passé les bornes, lui, le Juif, comme jadis Dieudonné, le Nègre, les passa chez Marc Olivier Fogiel, à se prendre pour un véritable Français de souche, à peut-être voter Marine Le Pen, et à parler comme l’aurait fait, tiens, ce dangereux fasciste de Renaud Camus, ou pire, l'innommable Alain Soral,  qu'on se garde bien, eux, évidemment, d'inviter. A oublier peut-être ce qu'il doit à ses origines, comme la jeune Libanaise arrivée en France à l'âge de 5 ans le lui rappela sèchement. Terrible, terrifiant,le racisme des anti-racistes, décidément ! Et l'on comprend même sans le lire combien le bouquin de Zemmour se situe encore en-deçà de la vérité, combien la décomposition du pays et la trahison de ses prétendues élites sont avancées, et combien terribles sont les événements que tous ces gens des médias et du show-business au compte en banque bien garni, tout prêts à fuir la France quand les premiers troubles éclateront vraiment, auront inexorablement et très cyniquement fait advenir...

(1) Roland Barthes, Mythologies, avant-propos

dimanche, 04 septembre 2011

Se coucher...

Quand, sur le plateau de Ruquier, une pétasse explique que « Shakespeare parle de cul et est hyper moderne » et un connard vante le théâtre des  années 70 comme « une arborescence qui part dans tous les coins » en rajoutant que « Shakespeare était un mec amoureux de l’environnement », ou quand Martine Aubry se lance dans son antienne « La France va mal, la France ira mieux » sur l'air du moi je gère nous on change,on se dit que Naulleau manque pour interrompre « la promo » des uns et Zemmour la logorhée politicienne de l’autre, et que finalement on va aller se coucher bien vite... Pulvar et Polony semblent avoir clairement reçu pour carnet de route d'en finir avec la polémique frontale pour renouer avec le débat inoffensif. De nombreux artistes ainsi que de nombreux politiques vont avoir besoin d'une promo pépère cette année. Ruquier la leur offrira en bon Drucker, rubis sur l'ongle ; Ruquier, morne plaine : si le tout arrive à décoller, pas sûr que la formule light parvienne cependant à voler loin dans la saison. 

09:53 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : ruquier, pulvar, polony, onpc, télévision | | |