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dimanche, 19 mai 2019

Obeissance

L’obéissance au Seigneur n’est pas soumission, elle est filiation.

Cela suppose de ne pas se tromper quant à Sa nature.

Tout sacrifice fait au Père, qui n’est pas celui de son Fils devant son autel, conduit à l’orgueil et par conséquent déplait au Père

Qu’une goutte de rosée parait fragile lorsque, déposée à l’aube sur la brindille, les premières lueurs se reflètent sur elle !  Cette goutte, cependant, comprend dans sa joie d’être au monde qu’elle est de même nature que le soleil qui, déjà, sollicite son évaporation. Elle se convertit à sa puissance, dans la part la plus intime de ses molécules, de son essence, de sa prière

Quelle absurdité de croire qu’être de même nature implique une même forme et une même identité, un grand Tout, une même personne !

Quelle erreur, aussi de croire à l’autonomie de la goutte d’eau et de ses molécules !

 Et qu’il est grand, Yahvé, le Père, le dieu des Armées, et qu’il est grand Son Fils égorgé dont à la messe, nous, Chrétiens célébrons le sacrifice !

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit

Bon et saint dimanche à tous !

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13:44 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christianisme, islam, bouddhisme | | |

mardi, 19 juillet 2016

Entrailles

Le diable n’a pas d’entrailles.  Il est esprit, pur esprit. C’est pourquoi il s’est installé dans celles de l’homme et de la femme, pour s’y cacher de la colère de Dieu. C’est aussi pourquoi le Fils a dû descendre jusque dans la chair de l’homme, sans s’y corrompre par le péché originel comme n’importe quel homme, en passant par les entrailles d’une Vierge. Et il l’en a délogé. Mais à quel prix !

Satan n’aime pas la chair, parce qu’il est tombé à cause d’elle. Satan est tombé pour avoir refusé de servir le salut de l’homme comme Dieu le lui demandait. Satan a bien compris, grâce à sa haute intelligence, que Dieu lui offrait ce moyen de servir plus petit que lui, comme il l’offre à n’importe quel ange, pour gagner en charité. Mais Satan l’a refusé. Ce que Satan n’a pas compris, c’est la nature exacte de Dieu, qui est certes Lumière, Infini, Gloire et Puissance, mais qui ne s’exprime qu’à travers le vecteur de la charité. En refusant la charité, Satan s’est coupé de Dieu à jamais et s’est damné dans ce lieu où Dieu n’est pas, qui possède une largeur, une longueur, une profondeur, mais curieusement aucune hauteur, et où il doit ramper et mordre incessamment la poussière. Le feu éternel de l’enfer, explique le Christ, n’est pas la destination naturelle des hommes, mais le lieu « préparé pour le diable et pour ses anges » (Matthieu, 25,41)

Satan s’est damné d’une certaine façon à cause de nous. Et c’est à cause de nous qu’il a damné ses légions d’anges. D’où l’objet de sa haine. Nous sommes haïs de Satan presque autant que nous sommes aimés de Dieu. Autant l’amour de Dieu travaille à notre salut, autant la haine de Satan travaille à notre perte. Il ne nous pardonnera pas sa damnation, cette erreur de sa part qu’il nous attribue, car il ignore et la justice, et la charité. Il ignore Dieu. Aussi, dès que nous ne sentons plus la charité en nos entrailles, nous sommes potentiellement exposés à ses attaques. Satan est comme un camion fou qui fonce dans la nuit et disperse entre ses roues la chair des hommes, qu’il hait plus que tout.

De Satan et de toutes les formes qu’il prend dans le monde sensible et intelligible (le monde bas, le monde de la chair), l’homme n’a pas à avoir peur. Nous devons simplement comprendre comment Dieu nous protège de lui. Dieu nous protège de lui en nous faisant connaître la Charité. Tel est le sens de la phrase du Christ : « Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, pas plus qu’un mauvais arbre n’en peut porter de bons. Tour arbre qui ne donne pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous le reconnaîtrez » (Matthieu, 7, 18-20)

La preuve que le Christ est Fils de Dieu s’exprime tout entière dans la Croix : Ce que Satan lui-même n’a jamais compris, Le Christ est venu l’expliquer aux hommes. Il a vaincu Satan parce qu’il a montré à toutes les générations par sa chair crucifiée que la Lumière, l’Infini, la Gloire et la Puissance de Dieu ne s’expriment en réalité que par la Charité. Et c’est parce que Dieu est Charité que le Christ est son Fils. Le Christ est mort à 33 ans sur la Croix que Juifs et Romains ont plantée de concert sur le Golgotha, pour racheter tous les péchés des hommes qui souillaient leurs entrailles, après en avoir guéri en grand nombre ; Mahomet est mort à 63 ans d’une mauvaise grippe après avoir été chef de guerre et en avoir tué un grand nombre. Je ne nie pas qu’il y ait dans le bouddhisme une belle école de détachement et de confort spirituel, mais où s’y trouve la Charité ? Où s’y trouve Dieu ?

Le monde est infesté de gurus, d’imams, de bonzes, de prédicateurs et de francs-maçons plus ou moins complices les uns et les autres dans leur ignorance ou leur détestation du Christ : car aucun n’a accompli ce que le Fils de Dieu a accompli sur la croix, aucun. Qui que nous soyons, il nous faut bien l’admettre, à moins d’être fourbes, bêtes ou purement sataniques. Satan, si puissant soit-il, ne résiste pas à cette simple reconnaissance. Satan ne résiste pas à la Croix, et c’est pourquoi on peut sereinement affirmer non pas que le christianisme est la seule religion, il en existe des centaines. Mais que le christianisme est la vraie religion.

Satan ne résiste pas davantage à la Mère de Dieu, parce qu’elle l’a délogé un jour des entrailles des hommes d’où il dirigeait le monde, d’un simple acquiescement au saint Esprit, la Troisième Personne de la Divinité. Satan ne résiste pas à un seul Ave Maria convaincu. Dites-lui : « Et Jésus le fruit de tes entrailles est béni », et il fuira. Non que vous soyez spécialement saints vous-mêmes, loin s’en faut. Non que vous prononciez une parole particulièrement magique, tout au contraire. Mais songer que Dieu ait pu engendré, et que de ces entrailles qu'il abhorre ait pu naître le Fils de Dieu, le terrasse. Et la haine que Satan garde de la chair est moindre que l’amour que Dieu a pour elle, parce que malgré des siècles de dégradation, Il l’a faite à son image, et qu'Il est Charité.

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13:32 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christ, christianisme, charité, bouddhisme, islam, attentats, france | | |

samedi, 09 janvier 2016

Le trop œcuménique François

Mais de quelle religion François est-il le pape ?


 

17:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pape françois, œcuménisme, religion, bouddhisme, islam, catholicisme, bible, thora, vatican, vatican ii | | |

mercredi, 11 février 2015

Gérard de Kerouac, héros religieux

Visions de Gérard est un titre pluriel : Kerouac y entretient son lecteur autant des Visions qu’il recomposa de son jeune frère Gérard (mort à neuf ans alors qu’il n’en avait que quatre) que de celles, surnaturelles, qu’il prête à Gérard lui-même, un ange parmi les anges. Publié en septembre 1963 chez Farrar, Strauss & Cudahy après un retentissant refus de Malcom Cowley, le livre a été très mal accueilli. « Trop compliqué pour des lecteurs courants » (1) En décalage trop apparent, surtout, avec le mythe du beatnik déjà outrageusement exploité par les éditeurs et les journalistes.

Ce Visions de Gérard fut, de tous ses « livres sur Lowell » celui duquel Kerouac parla avec le plus de ferveur. Dans une lettre à Neal Cassady, il confesse adresser toujours des prières à Gérard, comme à Jésus-Christ, à Bouddha et à son père Leo (2), dont il dit dans une autre lettre à Stering Lord qu’il visite régulièrement les tombes (3).

Le livre naquit en janvier 1956, « un grand livre bien triste, écrit-il à Gary Sinder, sur la vie et la mort de mon petit frère Gérard dans les années 20, un livre bouddhiste, funéraire, sombre, pluvieux » (4)

Kerouac dit alors bouddhiste, il dira plus tard catholique. Dans une lettre à Fernanda Pivano datée de début 1964, il se plaint alors en ces termes de Ginsberg et de Corso : « Ils sont devenus tous les deux des fanatiques politiques, tous les deux ont commencé à me vilipender parce que je ne partage pas leurs opinions politiques et eux et leurs amis me rendent malades. Je veux que vous sachiez que Visions de Gérard publié l’année dernière représente le début de ma nouvelle perception de la vie, un retour strict à mes sentiments du début à Lowell, ceux d’un Catholique franco-canadien de Nouvelle-Angleterre et d’une nature solitaire » (5)

Une rupture, donc, qui s’affirme tel un nouveau début, ou plutôt, tel un retour vers le commencement de soi, et la solitude dans laquelle la mort du frère le laissa : « C’était un saint, mon Gérard, avec son visage pur et tranquille, son air mélancolique, et le petit linceul doux et pitoyable de ses cheveux qui retombaient sur son front et que la main écartait de ses yeux bleus et sérieux ». En composant le croquis de ce visage pur du frère perdu, on ressent qu’il s’agit pour l’homme abimé de reprendre pied dans une émotion heureuse parce que liminaire, celle de l’enfance, comme le confirme cette réflexion livrée plus tard dans un interview : « I have a recurring dream of simply walking around the deserted twilight streets of Lowell, in the mist, eager to return to every known and fabled corner.  A very eerie, recurrent dream, but it always makes me happy when I wake up. » (6)

 Il ne s’agit évidemment pas d’une réminiscence, puisque le narrateur de ce bref récit est l’enfant qui vient de naître et assiste, impuissant et sans la comprendre, à l’agonie de son frère à peine plus âgé que lui. Le programme narratif tient plutôt de la  recréation de soi, au sein de l idéal de sainteté qui est au cœur même du projet beatnik de Kerouac, et qui sert au plus près le sentiment d’être pleinement soi.

A l’aune de la mort de son frère, transfiguré par les détails qu’il en couche sur le papier, l’écrivain mesure la vanité de sa carrière, la vanité de son écriture, la vanité de toute vie : « et la seule raison pour laquelle j’ai repris mon souffle pour mordre en vain avec le style ce grand aiguillon au crayon utilisable et indéfendable, c’est Gérard, c’est l’idéalisme, c’est Gérard, le héros religieux ». Kerouac, assurément, a imaginé dès son plus jeune âge l’écrivain – le beatnik –tel un héros religieux. Son parcours dans l’Amérique matérialiste et brutale tint d’un chemin de croix que masquerent les succès de la Beat Generation : C’est avec Visions de Gérard qu’il devint le contradicteur de sa propre légende, et vraiment, avec ce petit livre aux antipodes de Sur la route, le plus crument, le plus fidèlement soi-même.

 

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1 Lettres choisies 1957-1969, à Robert Giroux, 18 avril 1963

2 Lettres choisies 1957-1969, à Neal Cassady, fin octobre 1957

3 Lettres choisies  1940-1956, à  Gary Snider, 17 janvier1956

4 Lettres choisies 1957-1969, à Fernanda Pivano, début 1964

5 Lettres choisies 1957-1969, à Robert Giroux, 9 septembre 1964

6 Book News from Farrar, Straus, & Cudahy, Inc. Empty Phatoms: Interviews and Encounters with Jack Kerouac. Ed. Paul Maher, Jr. New York: Thurder’s Mouth Press, 2005.  223

jeudi, 09 mai 2013

Le grand retournement

 Au printemps 1957, Kerouac traverse la France à toute vitesse et séjourne quelques jours seulement  à Paris. Il y rencontre Gregory Corso et sa bande, qui logent au Beat Hôtel, rue Gît le Cœur à Saint-Michel. C’est alors qu’il expérimente ce qu’il appelle « le grand retournement ». Une sorte de jeu ironique de l’existence, si l’on peut dire : tandis que Sur la Route est en cours d’impression et que son personnage littéraire s’apprête à devenir « le roi des beatniks » (1) au sein de sa génération, le voyage, qu’il a pratiqué toute sa vie, lui apparaît comme une forme de subtil conformisme, une illusoire solution, un mensonge : « ce fut au cœur de ce voyage que se produisit le grand changement de ma vie, ce que j’ai appelé le « grand retournement » passant d’un goût juvénile et courageux pour l’aventure à une nausée complète en ce qui concerne l’expérience dans le monde au sens large, une révulsion de l’ensemble des six sens. [...] mon âme se mettait à crier : Pourquoi n’es-tu pas resté chez toi ? Tout ce que je voulais maintenant d’une certaine manière, c’était des corn flakes près d’une fenêtre de cuisine en Amérique avec un vent chargé de l’odeur des pins, c’est-à-dire une vision de mon enfance en Amérique, je suppose. » (1)

A partir de ce moment, il se détourne peu à peu de tous les ingrédients qui sont en train de forger le mythe littéraire naissant : la route, la drogue, le bouddhisme… Son chemin bifurque de plus en plus loin de celui du personnage qu’il devient pour le public, pour plonger dans cet état qu’il appelle la désolation.

A l’époque, les beatniks ne sont pas encore baptisés du nom de Beat Génération et Kerouac, qui sent venir le vent écrit : « Il n’y a rien de plus sinistre que les gens à la coule, qui posent (…) Chez les poseurs, c’est une sorte de décontraction de nature sociologique qui allait bientôt devenir un engouement de masse dans la jeunesse des classes moyennes (…) Il y a même quelque chose d’insultant là-dedans» (2)

Dans une lettre écrite en aout 1960, il résume ainsi le retournement opéré durant ces quelques jours : « De là je suis allé à Paris, où il ne se passait rien, si ce n’est que la plus belle fille du monde n’aimait pas mon sac à dos et avait rendez-vous avec un type à moustache debout une main dans la poche et un sourire méprisant aux lèvres devant les cinémas de nuit de Paris. »  (3)

Vrai que ça doit être drôle de se sentir devenir - alors qu’on est si fêlé soi-même, si plein de troubles et de craintes- une sorte de valeur absolue pour ceux-là même qu’on méprise, et ce au nom des principes et des valeurs qu"on est en train d'abandonner.

Le grand retournement prend place aussi dans sa vie spirituelle : c’est l’abandon définitif du bouddhisme de L’écrit de l’éternité d’or (1956) et le retour vers le christianisme dans Vanité de Duluoz (1963) : « Quand j’eus écrit tout ceci, la croix m’apparut. Je ne peux échapper à sa pénétration mystérieuse dans ce monde brutal. Simplement, je la VOIS tout le temps, et même parfois la croix grecque. Les fous et les candidats au suicide ont ce genre de vision. De même les mourants et ceux qui souffrent d’une angoisse intolérable. Quel autre PÉCHÉ existe-t-il, sinon celui de la naissance ? ».

Et les écrits de Kerouac se referment sur une dernière parole, au bout du rouleau (si j'ose dire !) : « hic calix ! En latin, cela signifie Voici le calice, et vérifie bien qu’il y a du vin dedans. »

 

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Kerouac qui dort, 1958


1 Big Sur 

2 Les Anges de la désolation, Denoël

3 Sur la route et autres romans, Quarto, Gallimard

4 Vanité de Duluoz