jeudi, 18 octobre 2018
L'écologisme sera la prochaine dictature.
La démocratie apprend-elle JAMAIS de ses erreurs ? Il semble que cela lui soit intrinsèquement impossible. En offrant la parole et le choix des options aux générations qui se succèdent de plus en plus imperméables et indifférentes à la Tradition, la démocratie peine de plus en plus à transmettre autre chose que son dogme et à enseigner autre chose que ses « valeurs », soumise qu’elle est au perpétuel mouvement qu’elle engendre, au continuel changement de cap et de direction qu’elle occasionne.
Après avoir engendré, à partir de ce désir intrinsèque de réorganiser le monde à chaque génération, deux monstres épouvantables, communisme et nazisme, deux antéchrists au visage et à l’ossature certes différents, mais qui se révélèrent au final tout aussi criminels, elle réitère aujourd’hui ses erreurs et continue, tout en tournant obstinément le dos au Christ, à produire de fausses solutions aux problèmes qu’elle a elle-même créées.
Terrorisme et écologisme apparaissent aujourd’hui comme deux corpus idéologiques que tout oppose et qui hantent simultanément les écrans de la propagande post-moderne : le mal total d’un côté, le bien absolu de l’autre. Or dans les faits, les deux se révèlent complémentaires, l’un servant de repoussoir et de faire valoir de l’autre, comme en leur temps, le nazisme et le communisme. Terrorisme, écologisme, nazisme et communisme, ces quatre dogmes idéologiques ont en effet un point commun : ils se développent dans le mépris de Dieu, c’est-à-dire contre ses œuvres, sa Grâce, sa Volonté. Ils sont des entreprises humaines qui engagent les masses de gens qu’ils conditionnent afin de créer les opinions publiques dont ils ont besoin pour prendre appui et croître.
Le communisme s’imposa comme un moindre mal face au nazisme, on voit aujourd’hui l’écologisme s’imposer comme un moindre mal à son tour face au terrorisme : « sauver la planète » serait être généreux, humain, solidaire de la vie, quand faire régner la terreur serait incarner le mal absolu. Je remarque cependant que cette planète qu’il faut sauver à tout prix n’est jamais considérée par les partisans de l’écologie comme la création de Dieu, mais plutôt comme l’environnement de l’homme et de son péché qui a tout contaminé : car enfin, qu’est-ce qui détruit la planète, les espèces, les océans, sinon le péché de l’homme, péché dont la terreur n’est que’ la phase visible la plus aboutie ?
L’homme ne parviendra pas à sauver la planète par lui-même, en demeurant dans la demeure de l’orgueil, pour la simple raison que s’il ne se convertit pas, ce qu’il cherche à sauver est en vérité son droit à pécher, son péché propre et celui de l’espèce : le péché originel dont cette terre est le théâtre constitutif. À moins d’un repentir collectif improbable, on ne pourra sauver la planète sans garder en même temps la terreur qui est, je le répète, la phase ultime et aboutie du péché. C’est l’homme sans Dieu qui a contaminé tout son environnement, comment ce même homme sans Dieu pourra-t-il donc le sauver – s’il ne se repend pas – puisqu’il est sa propre terreur ?
L’écologisme – ce bien apparent - est donc condamné s’il prospère, à devenir une forme de dictature ; la prochaine en vérité, qui sévira sur un plan mondial, ce que le communisme n’a pas réussi à faire en son temps. Et comme la belle idée – chrétienne à l’origine – du communisme fut discréditée par les hommes sans Dieu qui en firent un régime dictatorial haïssable, il y a fort à parier que la belle idée du respect de la nature suivra la même pente, livrée aux mains des mêmes hommes sans Dieu qui dirigent ce monde : ces deux belles idées discréditées, la société humaine sera prête pour la dictature technologique qui est le projet véritable des maitres du monde, une dictature absolue devant laquelle l’enfer lui-même paraîtra un doux lieu.
Le seul écologisme dont je peux pour ma part me revendiquer est donc spirituel : il porte un nom, conversion. Car se convertir au Christ, c’est en même temps abandonner le péché et la terreur qui lui est constitutive et se réconcilier avec la beauté de la création ; nature qui ne se définit nullement comme le simple environnement de l’homme, mais tel un jardin déchu et contaminé par le péché dans lequel Dieu attend de sa créature un repentir. Et si, pour l’obtenir, les générations doivent traverser encore un âge de fer, l’Éternel, qui a le temps, laissera faire.
Un repentir : simple, véritable, profond. Plutôt que ce mal dont la venue parait inéluctable, j’aimerais voir advenir ce Bien Véritable, mais je ne suis maitre que de mon libre arbitre, et encore, dans un corps lui-même corrompu par le péché originel, j’ai besoin de la grâce de Dieu toujours. La porte est donc étroite, plus que jamais, et la pérégrination de l’espèce sur Terre sans doute promise encore à bien des malheurs, sous couvert du bien apparent qu’elle professe.
Aux Chrétiens ne reste en propre que la prière ; arme que sans doute nous n’utilisons jamais assez, tant le vide à combler demeure béant devant nous. Nous devons croire, cependant, que chaque instant passé à prier véritablement est un instant arraché au règne dictatorial de Satan dont le Christ peut dans son Royaume faire au sens propre un véritable brin d’éternité. Nous devons le croire, avoir foi, et partager. Car sans la conscience apportée à chacun par ce repentir, il est inévitable que l'écologisme deviendra pour le plus grand nombre la prochaine et la plus meurtrière des dictatures...
00:48 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, dictature |
samedi, 08 septembre 2018
A un écologiste athée
Un écologiste qui ne mange que les produits issus de la Biocoop ou La Vie claire, qui s’astreint systématiquement au tri sélectif, qui se considère citoyen du monde ou enfant de la terre, qui pense que la liberté n'a pas de prix et que la démocratie est l'aboutissement de la civilisation tout en méprisant souverainement les électeurs de Trump, Poutine, Le Pen, Orban ou Salvani, qui cultive cet entre soi satisfait si propre aux habitants des centre-ville, qui est persuadé de finir plus que centenaire en comptant les pas qu’il fait chaque jour sur une application, en surveillant ses carences en oligo-éléments sur une autre, la qualité de son sommeil sur une troisième et en gérant son IMG comme un portefeuille d’actions, qui trouve enfin chez Matthieu Carrière le sommet de sa vie spirituelle, chez Nicolas Hulot celui de son intelligence, et dans l’individualisme libéral le modèle de toute politique, et qui par ailleurs jamais ne rend grâce au Père, jamais ne porte attention au sacrifice du Fils, jamais ne se tourne vers la beauté de la Vierge, mais considère l'existence de Satan tel un conte pour enfants et se plait à penser qu’il est lui et ses congénères la merveille la plus aboutie de ce pauvre monde; un tel homme se révèle incapable de comprendre qu’il constitue la part la plus subtile, la plus complexe et surtout la plus perverse de l’orgueil qu’il dénonce, et de la raison pour laquelle la planète qu’il veut tant sauver court à sa perte...
12:22 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, orgueil, satan |
lundi, 30 novembre 2015
D'un François, l'autre
J’aurais aimé (mais a quel titre ?) disposé d’une carte d’accréditation afin de suivre le pape dans sa tournée africaine, peut-être parce que j’ai aimé autrefois fouler du pied la terre ocre de ce continent, renifler l’humidité malodorante de ses tièdes faubourgs dans sa nuit sans électricité, peut-être aussi parce que l’air est irrespirable sous ce climat franco-français, sous la coupe de ce ridicule président surmédiatisé, d’attentats en COP 21. Alors, faute de pouvoir me mêler à l’allégresse si spontanée de la foule africaine, j’ai dû me contenter de quelques images (c’est souvent à cela que se borne hélas notre vécu dorénavant) sur KTO pour passer mélodieusement d’un François, l’autre.
« Ouvre-nous complètement la porte de Ta miséricorde », a déclamé le pape dans un français chantonnant au savoureux accent argentin, avant de pousser les deux battants de la porte sainte de la cathédrale de Bangui. L’Immaculée Conception aura donc supplanté Saint-Pierre dans la hiérarchie de l’ouverture des portes saintes du Jubilé de la Miséricorde. Au milieu des cris de joie, Bergoglio a poursuivi sur un ton de Charles Trenet chevrotant : « Aujourd'hui, Bangui devient la capitale spirituelle del mondo, de la prière adressée à Dieu le Père», tandis qu’une foule enthousiaste scandait chacune de ses paroles en chœur. A Paris, pendant ce temps-là, manifestants et CRS s’affrontaient à deux pas du mémorial païen improvisé devant le totem de la République, au milieu des chaussures en tas déposées là, en hommage ou en signe de je ne sais plus quoi, qu’on se serait cru dans un vide-grenier de la banlieue d’Abidjan. Le premier ministre a une fois de plus parlé « mémoire des victimes » en fronçant son sourcil de sorcier, les manifestants « d’état policier », Hollande avec sa tête de mage morose de je ne sais plus quoi… Eh oui, hélas, aujourd’hui Bangui était le centre du monde, et Paris, dans l’attente de tous ses puissants de pacotille en parade, capitale de plus grand-chose, hélas. De notre médiocrité, de notre passivité, de notre indignité.
00:17 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois hollande, pape françois, cop21, bangui, jubilé de la miséricorde, kto, place de la république, écologie, affrontements |
samedi, 21 janvier 2012
Billet de campagne : L'écolo
Le 100 francs Jeune paysan, imprimé de 1945 à 1954 et dessiné par Robert Poughéon dans un style franc art déco fut l'un des billets de cent balles les plus populaires en France. Il est aujourd'hui bien oublié, mais la campagne pour une juste verdure ou une verte justice d'Eva Joly est l'occasion de le ressortir des tiroirs.
Fallait-il qu'Eva gardât ses rouges binocles pour entrer dans la postérité de la BdF ? Si les boucles d'Eva, couleur paille, se fondent harmonieusement dans celles du jeune paysan, trop bobo, les rouges binocles ! Trop bobo, pour contempler la France dans les yeux, surtout la rurale.
Une question demeure pendante, concernant l'étrange campagne de la juge aux champs : Ce billet, l'Ecolo, est-il un vrai billet ? Ou, plus vraisemblablement, un faux-monnayage électoral consenti, entendez par là un simple ticket pour les législatives ? Difficile pour les purs de ne pas verser alors, comme ceux qu'ils critiquent, dans la tambouille...
07:18 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : eva joly, politique, billets français, écologie, jeune paysan |
dimanche, 07 juin 2009
Oncle Vania aux Célestins
Vu hier soir Oncle Vania, aux Célestins de Lyon. Mise en scène de la maîtresse de maison, Claudia Stavisky.
Etrange, vraiment, cette impression en retrouvant le pavé mouillé et la brasserie Francotte (celle où Charles Dullin allait boire son café), quelques heures après avoir quitté la salle, de ne pas avoir vu une véritable représentation; mauvais signe : signe d'un théâtre instable, d'un théâtre fugace, spectacle de quelques instants, dont rien ne demeure dans la ville, dans l’âme, dans l’esprit. A peine quelque perspective dans le regard, quand la foule se répand sur la place en quittant le grand hall : un effet de mise en scène, vase de roses brusquement transpercé d’une balle. Le souvenir d'un axe par lequel les comédiens entrent côté cour et sortent par la salle. L'image d’une robe, d’une table sur laquelle tout le monde, à tour de rôle, vient s’asseoir ou se coucher pour débiter du texte. Le souvenir pénible de la toile peinte d’une maison au demeurant fort laide qu’on conserve sous les yeux durant trois des quatre actes. Le texte de Tchekhov, pourtant, est passé par là.
Au théâtre tout est une question d’échelle : aussi une hiérarchie entre les acteurs s’est rapidement installée. Autant le dire tout de suite, je n’aime pas ce que fait généralement Philippe Torreton. En toute honnêteté, il fut pourtant, et de très loin, le moins pire, le meilleur, même... Torreton qui jouait un Astov, certes un peu d’un bloc… mais au moins campait-il un personnage cohérent, capable de jouer avec le silence, capable de prendre son texte à bras le corps, capable enfin d’écouter et de s’adresser à un partenaire, bref de produire de l'illusion théâtrale. Bientôt, on finira par trouver que c’est un exploit, vous verrez ! Quelques très beaux moments, notamment dans l’acte III, en compagnie de Marie Bunel, qui jouait Elena. Une brève complicité dans le premier tableau, avec Maria Verdi (la nounou)… Et une sortie fort juste. Ce qui fait que contre toute attente, je me retrouve à dire bravo Torreton. Pour le reste…
Etrange, cette impression, que les autres comédiens qui s’envoyaient des répliques par-dessus la table ne comprenaient ce qu’ils disaient qu’au premier degré. Et encore ! Parfois ne comprenaient pas. Ou ne comprenaient chaque réplique que toujours et inconsidérément ramenée à eux-mêmes, à leur petite aptitude à respirer et à l’instant toujours linéaire de leur gesticulation. C’est tout. Comme si l’art était mort, et que ne subsistait qu’un boulot assez narcissique qu’on fait sans passion quand le soir arrive. Tchékhov exige de la nuance. Un peu comme la fadeur de Verlaine. Et beaucoup d'intelligence. Une nuance qui ne fût pas de la convention. Une intelligence qui ne fût pas du lieu commun. Là, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y en eut pas. De nuances. De la convention, du lieu commun, on n’avait que l’embarras du choix.
Didier Bénureau en oncle Vania, c’est effrayant. Carrément. Et tandis qu’il se convulsionnait sur scène, l’ombre de Jean Pierre Marielle, au théâtre de l’Est parisien, dans la mise en scène de Christian Benedetti, qui date de 1986, me revenait mélancoliquement en mémoire. Un doux et lumineux souvenir refaisant surface, devant ce jeu ridicule, faux, boursouflé que propose Bénureau. Pas un seul moment juste. Mais qu’est-ce qui a pris à Staviski de le distribuer ainsi ? Et pourtant, Dieu sait si Vania est un beau rôle, Dieu sait ! On ne saura jamais ce que Bacri, l’acteur initialement prévu, en aurait fait… Ni à quoi tient que Bénureau soit si mauvais.
Quant à la comédienne interprétant Sonia, qui hurlait dans ce si beau morceau final « nous nous reposerons » assise sur une table... qu’en dire, qui ne soit pas cruel ? Rien, sans doute.
A quelle nécessité obéit donc, au final, cette mise en scène ?
La question demeure pendante.
Car ces comédiens/acteurs du vingt-et-unième siècle me paraissent plus éloignés de ce dix-neuvième siècle tchékhovien, que ceux du vingtième l’étaient, il y a trente ans, du Moyen-âge. Impression d’une incompréhension radicale entre un monde où le crépuscule était encore chrétien, et un autre où il n’est plus que technique. Où la province était encore un pays, l’ennui une émotion complexe, le rêve un refuge pour tout l’être, une rencontre un événement véritable. Où dire un texte était encore un vrai défi ; penser quelque chose un véritable goût; à présent… A présent, on ne comprend plus que la colère puisse se réfugier et presque prendre pour bouclier la pudeur, par exemple. On ne comprend plus que la passion puisse trouver son maître dans la charité. Demandez à une actrice de vous jouer ça. C’est bien pourtant cela, Sonia. A l’heure où triomphe le kit Charlotte Gainsbourg, vous ne trouverez plus aucune actrice foutue de jouer ça. Aucune. A qui la faute ? J’ai entendu une dame qui, en quittant les lieux, disait à son mari (j’ai supposé que c’était le mari): « C’est moderne, ça parle de déforestation des forêts ». Voilà ce qu’elle aura retenu du texte de Tchékhov qu’elle découvrait, visiblement. Elle a donc trouvé ça moderne. Un auteur écologique. « Qu’y faire ? Nous devons vivre ! », dirait Sonia. Devant ce truc, j’ai eu l’impression que tout le monde avait fait son boulot et qu’en n’applaudissant pas, j’étais au fond le seul à ne pas faire le mien. Mauvais garçon, une fois de plus.
Faut-il, alors, ne plus aller au théâtre ? J'ai l'impression finalement qu'il arrive au théâtre ce qui arrive à tout le reste, la politique, la littérature, l'enseignement ... Et pour quelle raison ai-je cru qu'il avait, lui, les moyens de passer à travers ? Je me souviens avec émotion de Giorgio Strehler, de Jean Claude Penchenat, de Patrice Chéreau, d'Antoine Vitez, de...
C'était un autre siècle.
A méditer. Dans le même ordre d’idée est-ce un hasard, qui a placé côte à côte, dans l’actualité du Grand Lyon ces deux nouvelles :
- Les droits TV accordés à l’OL s'élèvent à 43,5 millions d’euros. C’est un peu moins que Marseille (46,5) et un peu plus que Bordeaux (41,4). Joyeux transferts à tout le monde.
- Et le même jour, la Région vote un budget pour l’enseignement supérieur et la recherche : 39 millions.
Je ne ferme jamais les yeux sur ces rencontres inopinées d'informations, ces collages sans rigueur et pourtant très significatifs. A travers eux, bien souvent, se déchiffre l'air du temps d'une époque, se déclinent les priorités intellectuelles ou économiques d'une société. La société actuelle, qui a fait de l'ennui un vice, de la solitude un problème, de la sensation un impératif, est-elle encore une société à qui peut s'adresser, ne serait-ce que deux heures, l'oncle Vania ? Je rentre à pieds, du théâtre à la maison. Une violence latente flotte dans les rues, les places. Les gens qui crient se ressemblent. J'en doute.
10:41 Publié dans Des pièces de théâtre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : oncle vania, torreton, claudia stavisky, didier bénureau, tchekhov, littérature, écologie |