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lundi, 15 août 2016

Les deux François

Le pape François est le successeur de Pierre. François Hollande n’est que le successeur de Nicolas Sarkozy. Cela fait, il faut l’avouer, une grande différence. Et le successeur de François sera le successeur de Pierre. Tandis que le successeur de Hollande ne sera que le successeur de Hollande [qui, je l’espère de tout cœur, ne sera jamais le successeur de soi-même].

Qu’est-ce que Hollande, qui se proclame athée à hue et à dia malgré son baptême à la cathédrale de Rouen, à l’endroit même où fut célébrée la messe du père Hamel, va mendier à Rome ? Qu’ira-t-il chercher à saint Louis des Français, auprès de Jeanne d’Arc et de saint Louis, lui dont la première phrase du clip de campagne proclamait honteusement que « l’âme de la France » c’était l’égalité, comme si le pays était né avec sa Révolution et que saint Louis était, je ne sais pas moi, un chinois. A propos, ce goujat ferait bien de passer par Latran qu’il n’a toujours honoré d’aucune visite alors qu’il en est chanoine d’honneur…Histoire de ne pas semer la pagaille avec son service de sécurité uniquement dans le centre historique de Rome...

Des voix pour 2017, murmurent certains. Il est vrai qu’on n’aura jamais vu tant de politiques à des messes qu’aujourd’hui. Juppé s’est même fendu d’une messe à Lourdes. « Être ici est pour moi l’occasion de redire mon soutien et ma solidarité aux chrétiens si durement éprouvés ces derniers temps », a-t-il confié. « Le sang-froid dont ils ont fait preuve m’impressionne beaucoup. Je suis admiratif de voir leur capacité à garder la tête froide et à se rassembler » Comme si aller à la messe était une question de sang-froid ! Un peu comme retourner aux terrasses après le Bataclan, monsieur le maire ?  Allons, allons, vous témoignez d’une connaissance de la spiritualité digne de Hollande. Nous sommes vraiment dirigés par des imbéciles, près à n’importe quoi pour grappiller de la « sympathie » et, croient-ils, des voix, auprès de ceux qu’ils prennent ouvertement pour des imbéciles…

En tout cas cette visite n’est guère rassurante au vu des nouvelles d'Italie concernant et les migrants et les terroristes. Pour François pape, le seul terrorisme, c’est le dieu argent. De quoi s’entendre avec François président dont l’ennemi est la finance. Ces banalités énoncées, ces arguments demeurent un peu courts, car ceux qui ont égorgé le père Hamel ne l’ont pas fait contre une rançon, et ce n’est pas la haute finance qui a rédigé le Coran.(1) Par conséquent, malgré la violence intrinsèque au monde économique, il doit y en avoir une autre, liée à l’Islam, sur laquelle le pape devrait un peu réfléchir. Certains prétendent qu'il agit ainsi par prudence, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu et provoquer de nouveaux attentats. Combien de morts parmi les Chrétiens d'Orient lui faut-il ? D’ailleurs, beaucoup de catholiques quelque peu endormis par Vatican II se réveillent aujourd’hui. Sans aller chercher les sourates les plus fanatiques du Coran, ils découvrent par exemple que dans l’ouverture de leur prière quotidienne (Al-Fātiha), les musulmans modérés récitent cinq fois par jour (et ce dès l’enfance) que les Chrétiens sont des égarés, et que les Juifs ont encouru la colère de Dieu

Benoit XVI, qui savait remettre plus justement à leur place leur théologie ambiguë, parlait en catholique. Le pape argentin, lui, fait de la politique globale. Est-ce lui que le sournois président français visait en évoquant « la capacité des responsables religieux à proposer des réponses, à faire face au mal, et à trouver des mots pour rassembler, bien au-delà des catholiques » ?

Il est à craindre que ces deux François-là, qui sont des militants du « vivre ensemble » à courte vue ne s'entendent pour mettre sur pied un discours commun afin d'endormir tout le monde.

 Jusqu'au prochain attentat...

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Casse la croix, couverture de l'organe de communication de Daesh, août 2016

(1) Encore que certains princes saoudiens y trouvent un solide allié à leurs revenus