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mardi, 24 novembre 2015

Guerre morcelée

Qui est, officiellement, en guerre contre qui ?  Le terrorisme, nous dit-on, est en guerre contre nous tous et nous sommes tous en guerre contre lui. Fort bien. Mais qu’est-ce que le terrorisme ? Un mode d’action emprunté tout à tour durant l’histoire par diverses organisations, partis, et parfois même des États. Être en guerre contre le terrorisme, nous le savons tous, est un propos qui n’a aucun sens.

Plus concrètement, la République serait en guerre contre « Daesh », sur un théâtre d’opération lointain où se mêlent également Américains, Russes, le Hezbollah libanais et syrien, soutenus par l’Iran, les terroristes d’Al Nosra, soutenus par Hollande et Fabius, et d’autres groupuscules encore : Derrière Daesh, le wahhabisme de nos chers alliés saoudiens qui font tourner les boutiques de luxe des Champs et le Qatar qui soutient les Frères musulmans tout en rachetant le PSG… Derrière Daesh, l’argent du pétrole : combattons-nous l’argent du pétrole ?

Aujourd’hui, la Turquie (membre de l'OTAN) a abattu un avion militaire russe, et Poutine qui dément la violation de l’espace aérien turc parle de trahison, tandis que Hollande toujours à la recherche de la stature internationale qu’il n’aura jamais tente en vain de convaincre Obama de s’engager plus encore à ses côtés.

Une guerre confuse, une « guerre morcelée », comme le déclare à Rome le ministre de l’Intérieur italien Angelo Alfano.

notre dame à bangui.jpg

 Bangui, cathédrale Notre Dame

Dans ce climat tendu, du 25 au 30 novembre, le pape François s’apprête à visiter le Kenya, l’Ouganda, la République centrafricaine. Sans doute  «le voyage le plus risqué de son pontificat, en papamobile découverte, d’un bidonville à une mosquée…», lit-on dans Jeune Afrique. Avant François, Jean Paul II avait dû renoncer à trois voyages.

C’est à Bangui, dans un contexte pré-électoral pour le moins tourmenté [un référendum constitutionnel prévu le 13 décembre, et une élection présidentielle le 27 du même mois] que la sécurité risque d’être le plus sur les dents. On se souvient que la MINUSCA (mission de l’ONU en Centrafrique) est agitée par des soupçons d’agressions sexuelles commises par de vaillants casques bleus sur des jolies femmes et jeunes filles, dont plusieurs seraient enceintes. Le représentant permanent adjoint britannique de l’ONU, Peter Wilson avait déjà souligné « le niveau particulièrement inquiétant des violences »  et leur « caractère de plus en plus inter-communautaire », entre chrétiens du quartier de Fatima et musulmans, au passage très hostiles à la France, du quartier de PK5.

Mugagga, un chrétien négociant en vin de 39 ans, témoignait dans les pages de La Croix  du 20 novembre :

« Dans notre pays, très marqué par la corruption et une forme d’indifférence à l’égard des petites gens, nos leaders ont besoin de devenir miséricordieux. Je suis persuadé que François, homme de Dieu, peut changer les choses. »

Espérons.

Rien n’est cependant moins sûr puisque  l’ouverture de la porte sainte dans la cathédrale de Bangui [anticipant de dix jours celle de Saint-Pierre lors du prochain Jubilé de la miséricorde] parait compromise et risque d’être annulée en raison des impératifs de sécurité, comme la visite de la Grande Mosquée en pleine enclave musulmane..

Trois cents casques bleus sénégalais supplémentaires viennent d’être déployés pour assurer la protection de François.  L’Égypte devrait par ailleurs envoyer 750 soldats et la Mauritanie 140 policiers pour renforcer les 12.000 soldats et policiers que compte déjà la Minusca, qui prévoit par ailleurs le survol de la capitale par ses drones…

A deux pas de chez moi, pendant ce temps, lors d'une perquisition effectuée dans le cadre de l'état d'urgence, on découvre dans un bar villeurbannais de l'avenue Roger Salengro des fusils et armes de poing disséminés dans tout l'établissement. Et Bruxelles tourne toujours au ralenti. Une guerre confuse, morcelée, palpable sous une forme ou une autre dans chaque continent, et que les grands systèmes de propagande mainstream et de divertissements médiatiques auront de plus en plus de difficultés à dérober à la vue de l'homme de la rue…

mercredi, 26 mars 2014

Un Chinois chez Guignol

Monsieur Collomb reçoit Monsieur Fabius qui reçoit le président chinois, pensez donc ! Les défenseurs de la liberté, de l'égalité, des Droits de l’homme dans le monde entier, les pourfendeurs de Poutine, les indignés devant le FN sont soudain, intérêts économiques et business obligent, tous au garde à vous. A quelques jours d’un second tour, cela fera-t-il tache ? Même pas, je crains. Les socialistes ont déjà vendu le quartier Grolée, la rue de la République, l’Hôtel-Dieu…  Qu’avons-nous à proposer à notre « interlocuteur », comme il est bon de le dire aujourd’hui ? Des gerbes d'Airbus, dit-on. On gèle les intérêts russes, mais on va vendre à la Chine, qui pourtant nous inonde de saloperies dont certains produits -à ce qu'il paraît- sont nuisibles à la santé, allez-y donc y comprendre quelque chose, comme ça se dit par  ici, vous autres.  ....

Tout le centre ville, -trottoirs, rues, bus, métros, vélos, -, se retrouve bouclé, pire que pour la fête des Lumières. Le centre Ville n'est donc plus que l'antichambre des salons de l'Hôtel de Ville où Gérard reçoit. C’est Xi Jinping et sa cantatrice d’épouse, devant lesquels on déroule le tapis rouge. Le Sofitel du quai Gailleton a été entièrement privatisé pour faire pioncer toute la délégation chinoise. Et demain, tout ce petit monde se rendra d’abord au fort saint Irénée, où se trouvait naguère l’institut franco-chinois, puis à Marcy dans les locaux BioMérieux, le fleuron, les bijoux de famille, ha ! ha !… En attendant, ça va bouchonner sec dans le cinquième arrondissement. Bref. Ceux qui travaillent dans le secteur expliqueront à leurs patrons que, ben ouais, c'était pas une panne de réveil de leur part, c'est la Chine qui s’est éveillée…

 

C’est, paraît-il une visite culturelle à la mémoire de la fameuse et défuntée route de la Soie. Diable ! Parait qu’on a redoré une plaque commémorative écrite en chinois au dessus du porche de l’entrée du fort. Il ne s’agit, avec Collomb, que d’une visite introductive, bien sûr. Ensuite, le président de l'Empire du Levant ira rencontrer le pingouin à Paname. Les affaires deviendront sérieuses auprès du petit homme du Couchant, qui lui prépare un accueil exceptionnel avec concert à Versailles et tout le tralala. Poutine méchant, XiJinping gentil. Si si. Bon chinois. En attendant, petit rappel historique ICI

xijinping,lyon,marcy,collomb,fabius,

Fort Saint-Irénée, Lyon 5ème