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dimanche, 10 avril 2011

Je n'écrirai plus

Fut un temps, la mort d’un petit cave descendu par le milieu en banlieue parisienne méritait soit un silence digne et général, soit un bon polar de Simenon. A présent, dans la société du spectacle, elle ne mérite plus que quelques secondes dans les flashs infos en boucle. Simple faits-divers. Il faut dire qu’on en voit d’autres, tant d’autres. « Un jeune ». On ne s’intéresse plus trop au côté « loubard », dommage : le plus intéressant pourtant, le plus romanesque. On n’essaie plus de comprendre, de renifler d'où ça parfume et d'où ça pue..

« Un jeune », donc. Donc, et plutôt qu’un « cave ». C’est comme ça que l’auraient formulé Audiard et Gabin. « Devant ses parents » : sortons nos mouchoirs, même si on ne sait rien, rien de l’affaire. Rien de l’histoire.

« Il revenait de vacances », dit le commentateur. « Il avait peut-être une dette », lâche un policier. Un cave flingué par le milieu, devant ses vioques et dans son pieu, en rentrant de vacances

Pauvre chou, hein  ? Pas de quoi, pourtant, réveiller un Simenon...

jenecriraiplus.jpg


13:24 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, simenon, fait-divers, seine saint-denis, actualité | | |

dimanche, 20 mars 2011

Europe : l'aube de l'Odyssée...

Harmattan, tel est le nom de la participation militaire française qui fut le prélude de « l’Aube d’une Odyssée » (Odysséy Dawn), l’opération dirigée par le Pentagone et enclenchée cette nuit contre Kadhafi. A présent, sur CNN, Al Jazeera, la BBC, on évoque la coalition en citant sans cesse « US, UK, France, Italy, Canada, » comme si l’Europe, une fois de plus, n’existait pas. 

L’un des effets de la crise libyenne aura donc été  de remettre les projecteurs sur les fissures du bâtiment commun de cette l’Union monétaire européenne tant vantée. Son «haut représentant », la baronne Catherine Ashton, qui avait brillé surtout par son indifférence pour les soulèvements des peuples arabes, est absente à nouveau du débat lui-même, tandis que Sarkozy, Cameron, Merkel demeurent les seuls leaders affichés de cette Europe face à Obama. Mais la chancelière allemande s’étant publiquement abstenue pour des raisons de politique intérieure, il n’était, là encore, guère possible d’étaler avec plus de brio les divisions du vieux continent.

Nous n’avons décidément en commun qu’une monnaie, laquelle n’apparait comme un facteur d’unité que sur les terrains économiques, financiers et fiscaux, à l’aune des crises successifs et des endettements : c’est peu, pour donner corps et cohérence à l’hydre à plusieurs têtes.

Dans le monde globalisé, cette Europe est un kaléidoscope tronqué dans lequel se reflètent les intérêts variés et variables de ses fragments mobiles. Et comme toujours, le « grand machin »  n’est guère convaincant…

 

00:04 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lybie, kadhafi, odyssey dawn, politique, actualité | | |

vendredi, 11 mars 2011

D'un tsunami, l'autre

Aujourd’hui toutes les télés du monde ont emmené le chaland des grandes surfaces au Japon. Et c’était fort étrange à observer, cette vague géante multipliée  par  des murs d’écran plats empilés, dévastant en boucle voitures, avions et bâtiments, éventrant routes et ponts, parmi le confort douillet des rayons des grandes surfaces. On s’arrêtait, surpris, on regardait, sceptiques, ces intérieurs semblables aux nôtres dans lesquels ordinateurs, bureaux, dossiers s’effondraient. Et puis on traversait, indifférents ou occupés à d’autres choses.

Les vendeurs évoquaient le rendu de la couleur, sur tel ou tel autre. Emotions.

Une reconstitution du Réel qui, pourtant, ici, n’avalait rien du tout. Nos pas, feutrès sur la moquette. Des images qui n’intimidaient personne. La queue, aux caisses. Un Réel qui n’avait guère plus de poids qu’un film catastrophe, un dessin animé. Lointaine et domptée, la nature vue d’ici : un simple mur d'images.

Je quittais le magasin, songeant à ce qui resterait debout de nos vieux centre villes européens s’il prenait envie à ce Réel-là, d’une amplitude de 8,9, de nous rendre un jour visite. Je pensais à ces Japonais qui «se sont bien préparés », « ont fait bien des progrès depuis Kobé »,  imaginant tous ceux qui m’entouraient au milieu de grabats séculaires, la pierre, la poussière et le sang. 

A la droite socialiste comme à la droite sarkoziste, après le « tsunami Marine » (on sourit, n’est-ce pas), ce mur d’images qui se répand dans tous les foyers fait soudainement du bien. A tous les politiciens dont la cravate soudainement s'était mise à suer, c’est comme un grand vent frais venu du pays du soleil levant, qui permet de déplacer le regard courroucé de monsieur tout le monde loin des tactiques électorales. Le regard courroucé de monsieur Tout-le-Monde va redevenir compatissant. Peut-être même que monsieur Tout-le-Monde va verser son obole, une fois de plus.

Il sera toujours temps de retourner solliciter ses suffrages un peu plus tard. 

 

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18:14 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : tsunami, séisme, japon, tremblement de terre | | |

jeudi, 10 mars 2011

Martine chez les canuts

Une centaine de personnes, journalistes et gardes du corps compris, entourent la première secrétaire du PS en visite à la Maison des canuts, rue d’Ivry à Lyon, hier après-midi. En l’absence de Gérard Collomb retenu à Cannes, et qui dans le livre qu’il vient de publier critique « le retour d’un certain leadership, celui de Martine Aubry » -Dominique Bolliet et Nathalie Perrin-Gilbert, maires des 4ème et 1er arrondissements, accueillent la patronne en ces terres jadis ouvrières. La journée a quelque chose de printanier, qui invite à la déambulation.

Stricte et décontractée, la dame est accompagnée de Pierre Alain Muet, député socialiste. Le temps d’entrevoir un métier à tisser, quelques foulards en soie, elle ne prononcera pas de discours officiel, mais recevra des chocolats ainsi que le livre de Ludovic Frobert sur L’Echo de la Fabrique, Naissance de la presse ouvrière à Lyon.

Temps des mondanités.

Puis le petit groupe remonte à pied la rue du Mail jusqu’à la place de la Croix-Rousse. Avec les perches des micros et les caméras qui dominent les têtes, on dirait le corps d’un insecte lent, qui sillonne la rue entre les hautes façades où battaient les métiers.

Un certain climat d’irréalité plane sur la scène, au milieu de l’activité quotidienne des commerçants. Quelques  passants demandent ce qui se passe. Quand on leur dit que « c’est Martine Aubry », certains font « pfff », lèvent les yeux au ciel  et se détournent en haussant les épaules. D’autres tentent de la prendre en photo. Les maires d’arrondissements sont tout sourires et encadrent leur hôte prestigieux.  Drôle de temps.

A l’angle de la rue Victor Fort, on s’arrête quelques secondes devant deux musiciens des rues assis sur des pliants. Accordéon, guitare, quelques notes : c’est la précarité sympa. Devant les caméras, Martine magnanime, puis Pierre Alain jettent la pièce dans la casquette. Les deux musiciens n’ont pas l’air surpris de la présence médiatique qui entoure les étranges promeneurs qui sont déjà passés, tandis qu’ils échangent quelques paroles dans une langue que je ne comprends pas. Dommage.

Aux fenêtres entrouvertes, quelques silhouettes, sur lesquelles les gardes du corps conservent un œil vigilant. Devant la Brasserie des Croix-Roussiens, quelques échanges rapides avec des militants. Puis la première secrétaire, qui était le matin à Saint-Etienne, s’engouffre dans sa voiture. Cela s’appelle battre la campagne. Et pour ce qui est de la Croix-Rousse, circulez : c'est déjà terminé.

 

02:46 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, municipales, maison des canuts, martine aubry, ps | | |

samedi, 05 mars 2011

Marine en tête

Tous ont Marine en tête. Les journalistes, tout d’abord, pour qui vendre du papier demeure l’enjeu quotidien.

Ceux du Parisien comme les autres.

Les politiciens, ensuite : La fille Delors « pointe la responsabilité de Sarkozy », qui « fait peur aux Français ». On reconnaît là son côté fausse mère poule. Hamon parle de la « propagation d’un incendie ». Son côté étudiant hyperbolique.  Mélenchon parle de « guignolisation de la politique » Ferait bien de laisser Guignol tranquille, ce guignol là.  Laurent Fabius explique qu’il y a « une sorte de rejet qui se cristallise sur l’extrême-droite.» Son côté doctorant insatiable. J'en passe et des meilleures. Dis moi comment tu causes et je te dirai qui tu es.

A l’UMP comme au PS, au lieu de se poser vraiment la question du pourquoi,(1) on va commencer à entamer le grand air du vote utile. Si vous ne pensez pas à elle (vous avez sans doute d'autres chats à fouetter) eux,  ils y pensent. Pour vous.

Et que dit l’intéressée ?

Pas grand chose.

Elle compte les points et savoure l’héritage.

Je serais à sa place, je me marrerais.

Tous l’ont en tête. Et font d’elle l’incontournable de la prochaine élection. 

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(1) avoir laissé, à gauche comme à droite, les "élites" mondialisées (de la politique, du show-business, de l'économie, du sport) organiser en réseaux la vie publique et accumuler des fortunes gigantesques tout en se riant (le mot est faible) des petits, avoir instrumentalisé de façon éhontée la notion de racisme  tout en vivant dans des beaux quartiers, avoir laissé se dégrader le service public - à gauche comme à droite -, se poser constamment en moralisateur impuissant, tout cela me semble être les erreurs les plus criantes des politiciens des partis de l'alternance. 

 

19:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : politique, sondage, marine le pen, ps, ump, aubry | | |

Perplexité politique

Le débat politique qui s’engage aujourd’hui est pitoyable. Tout ce que les gens qui soutiennent le PS ont à reprocher à Sarkozy à présent, c’est une déclaration au Puy en Velay, dans laquelle il profère une évidence, à savoir que « la France a un héritage chrétien magnifique. » Oui. Peut-on dire plus banal. Et alors ?

Cela laisse à penser à quel point les gens du PS sont d’accord avec lui sur de nombreux autres sujets. Ce qu’ils n’aiment pas au fond chez ce président, c’est sa manière. Pour le reste, on voit bien qu’ils feraient, en gros, comme lui.

Suffit, pour comprendre cela, de mettre son nez dans le dernier livre du maire de Lyon qui, de « l’ardente obligation européenne » à « la nouvelle dynamique des territoires » égrène tous les lieux communs du « nouvel individualisme » dans une novlangue déjà éculée par moult gens de droite avant lui pour accéder au pouvoir. On a le sentiment que toute l’entreprise de ce petit livre (la dernière partie, notamment « problème de droite, réponse de gauche ») est de tenter de faire comprendre aux électeurs de l’UMP et du Modem qu’ils peuvent voter pour le candidat du PS en toute sécurité en 2012, car  ce candidat seul aurait la solution à leur problème (pas aux problèmes de l’électorat de la gauche traditionnelle, encore sensible aux « mythologies ouvrières ».)

La solution ? Sarkozy, au fond, serait juste un tout petit peu trop à droite, (un tout petit peu trop chrétien ? ) une sorte de méchant qui parle mal aux gens (Casse-toi, dégage, and Co). Eux, barons socialistes, seraient de bons gens de droite capables de contenir les récriminations de ceux de gauche, tout en caressant les musulmans dans le sens du poil. Quel programme ! 

Il est assez comique de noter que lorsque Collomb  parle des canuts dans son livre (p.111), c’est pour affirmer à quel point ces gens furent dans le fond chrétiens, à quel point l’Eglise  (le cardinal de Bonald, mais aussi Ozanam, le père Chevrier…) et le catholicisme social ont été déterminants dans la gestion politique de la ville au dix-neuvième siècle. Ce qui  (sommairement résumé il est vrai) demeure l’exacte vérité ; les canuts étaient en effet des chrétiens. Comme toute la France d’alors. Quelle découverte ! Mais que doivent penser de ces rappels du maire de Lyon si proches de ceux de Sarkozy les éditorialistes à l’emporte pièce que sont Laurent Jaffrin ou Claude Askrolovitch ? Mais glissons.

Pour justifier sa fadeur idéologique et son adaptation au marché, Collomb se fait le chantre d’une « consommation de masse étendue aux dimensions du monde – au moins du monde riche – qui n’est plus la consommation homogène qui contribuait en son temps à créer une identité commune. »  (il parle comme une brochure de l’OCDE – entendez par « commune » nationale). Citant Lipovetski, il continue : « La consommation s’est personnalisée, adaptée aux gouts, aux modes de vie, aux valeurs de chacun, permettant l’individu de cultiver ses propres tendances, ses propres passions, pour se distinguer des autres » (p 181). Et alors ?

Le territoire commun, la culture collective et la pensée singulière doivent-ils pour autant se plier devant ce mainstream universel de la consommation abrutissante ? Se fondre dans ce concert ?

J'ai reposé le livre que je venais de parcourir sur la pile.

Une chose est sure. Devant une telle médiocrité généralisée, la défaite de la pensée c'était encore un point de vue,  l’électeur-nomade et perplexe (pour ce que compte sa voix !) n’a plus qu’une solution pour répondre à ces imbéciles : voter-plaisir, en cherchant là où il derangera le mieux tous ces beaux projets huilés dont pas un ne sert ses véritables intérêts …

 

 

 

 

00:45 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, ps, ump, sarkozy, gérard collomb | | |

mercredi, 02 mars 2011

Et si la France s'éveillait ?

 

6a00e0098cd71e8833014e866f9df7970d-800wi.gifLe maire de Lyon aurait-il des ambitions présidentielles ? La dernière fois que j’ai entendu un discours de Gérard Collomb, il lâchait (sans rire), à propos de la rénovation contestée de l’Hôtel-Dieu : « J’ai besoin d’un hôtel de luxe à Lyon pour accueillir mes invités de marque » Dont acte.

Le voilà donc qui se positionne, comme on dit en marketing, le jour même où Martine Aubry dévoile la feuille de route du candidat socialiste à la présidentielle (dixit Le Monde), avec la parution de son petit livre rouge au titre peyrefittien délicieusement bling-bling : « Et si la France s’éveillait ? » (Plon, 17 euros).  Rien que ça... (je parle du titre...)

 Parce que vous tous l’avez remarqué, à Paris, à Marseille, dans le Nord, en Bretagne et dans le Limousin, partout en France, quoi, ça roupille, mais à Lyon, la vie intellectuelle bat son plein, si, si…

Qu'est-ce qu'on pense, qu'est-ce qu'on crée, qu'est-ce qu'on vit mieux et qu'est-ce qu'on rigole chez Gérard's land  !  Le local comme programme national je vous dis pas ! 

Un pavé de plus dans la mare socialiste, en tout cas, puisqu’il s’agit de se démarquer des frères et sœurs afin de les déloger de leur prétentions en affichant de concert les siennes : « Si Dominique n’y va pas, affirme sérieusement Gérard, j’y vais. »

Pour soutenir les propositions du sénateur-maire-candidat, parait qu’il sera en personne à Decitre Lyon le 18 et à la Fnac Bellecour le  24 mars à 17h 30 pour défendre sa prose et dédicacer le tout. Faute d'acheter et de le lire cet ouvrage de campagne, je vous conseille d’aller écouter la video d’accueil sur le blog de promotion sur Gerardcollomb.net : tous ces Lyonnais satisfaits, avec en arrière-plan les quais du Rhône, le passage de l'Argue ou des bouteilles de pinard, ça vaut le détour ! 

 

18:06 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : gérard collomb, politique, france, s'éveillait, ps, socialisme | | |

lundi, 21 février 2011

A nos Zemmours

Le polémiste a pour lui l’Antiquité. Si on l’a vu en tous siècles, depuis, déchaîner les esprits, c’est qu’il est associé autant à l’exercice de la liberté qu’à la passion du verbe. Du siècle d’Agrippa d’Aubigné à celui de Louis de Montalte, la France classique a trouvé en la polémique l’occasion de greffer en son vocable renaissant toutes les rodomontades et toutes les finesses de la rhétorique gréco-latine. Tout l’art de l’affrontement et de la recherche de l'autre. La Révolution la vit refleurir comme jamais avec le Père Duchesne, le plus célèbre marchand de fourneaux de son temps, et avec les plus grands orateurs de la Convention. Et comme il y eut Hébert, il y eut face à lui Rivarol. La polémique devint question de style.

On cite toujours LE fameux Napoléon le Petit de Hugo face à Napoléon III. Mais combien plus cinglante (et sans doute plus efficace), fut la sécheresse de ce simple Philippe de Chateaubriand face à Louis-Philippe. « Lorsque, dans le silence de l’abjection, l’on n’entend plus retentir que la chaîne de l’esclave et la voix du délateur ; lorsque tout tremble devant le tyran et qu’il est aussi dangereux d’encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l’historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. C’est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l’Empire ; il croit, inconnu, auprès des cendres de Germanicus et, déjà, l’intègre Providence a livré a un enfant obscur la gloire du maître du monde » (1)

Les polémistes de la Restauration,  puis ceux de la Monarchie de Juillet, les Constant, Courier, Carrel, Lamennais, Proudhon ont érigé la satire politique au rang d’institution à la fois littéraire et nationale. Le verbe haut et le plaisir de la joute.

Les vrais polémistes sont tous des dandys de la pensée. Les vrais polémistes ont toujours attiré les foudres des médiocres.

Dans sa préface de Belluaires et Porchers, Léon Bloy parle ainsi des campagnes montées contre sa plume et se moque des lyncheurs : « Nul n’ignore désormais que je suis un envieux, un paresseux, un traître, un mendiant ingrat, un scatologue, un insulteur de fronts olympiens, un assassin disponible, un raté sans pardon. » La peau du pamphlétaire : le XXème siècle, qui a promu l’information comme modèle de pensée l’aura en partie eue.  Malgré tous les efforts de Saussure et de ses descendants pour rappeler que le signe linguistique est arbitraire, on ne badine plus avec les mots. De nombreux pamphlétaires l’ont compris à leurs dépens, spécialement à la droite de l’échiquier : je pense à Daudet, à Céline et à Béraud, solitaires qui n’ont jamais tué personne, mais dont on n'a pas été loin de penser qu’ils étaient des assassins plus dangereux que les exécuteurs de l’aube, que les états-majors des armées ou que certains idéologues convaincus ou manoeuvriers, qui couvrirent de leur prudent silence toutes sortes de crimes.

Je ne suis pas spécialement un fan de Zemmour ni d’ailleurs de Naulleau : ni l’un ni l’autre ne me semblent des polémistes hors pair, n’en déplaise à Laurent Ruquier qui parle de ses deux Eric comme s’il tenait entre les mains deux bâtons de dynamite. Simplement, comment faire plus ridicule, plus veule, plus pisse-froid, que ces associations utilisant la justice pour obtenir gain de cause ?  Abominable procédure, détestable recours que celui du plaideur. Il faudrait que ces gens relisent Racine et sa comédie. Et vraiment, s’il était besoin de le dire, avec leurs termes hyperboliques (haine raciale, diable ! et pourquoi pas génocide à soi tout seul ?), le Mrap, SOS Racisme, la Licra, l’EJF, J’accuse (rien que ça !…) : autant d’associations qui me rappellent des associations de consommateurs plus que des lieux de bien ou de  mal pensance. Il paraît même que certaines se mettent à porter plainte contre des « comités de soutien » (suivre ce LIEN). Et qu'un syndicat (suivre ce LIEN) demande son exclusion de France Télévision ... 

Parce que la pensée, c’est autre chose que la plainte, ces associations se sont ridiculisées comme l’auraient fait des vieilles prudes de Molière, et, en compagnie de ce syndicat qui joue les Tartuffe de service, elles donnent, in fine, raison à celui qu’elles condamnent, si ce n’est sur le fond, du moins sur la forme. 

(1) Chateaubriand, Mémoires d'Outre Tombe, 4ème partie

 

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19:43 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : eric zemmour, procès, cgt, polémique, littérature, plaideurs, plaidoiries | | |

mardi, 01 février 2011

Pour commencer février pas n'importe comment...

Carla Bruni Sarkozy : « Je ne me sens plus vraiment de gauche ».

Luc Chatel : « Je préconise quinze à vingt minutes de calcul mental par jour ».

Bernadette Chirac : « Mon époux ne souffre pas de la maladie d’Alzheimer »

Jamel Debbouze :« Je n’ai pas le droit de dire n’importe quoi »

Hervé Morin : « Je souhaite qu’on évite les erreurs et qu’on construise des projets portés par le plus grand nombre »

Martine Aubry : « Ce qu’il faut préparer, c’est un nouveau 10 mai 1981 »

Jean Luc  Mélenchon : « Une révolution aura lieu en France »

Harlem Désir : « Les français aiment la diversité de la gauche »

Jean-Louis Borloo : « La France n’avance pas car chacun est dans son archipel de pouvoir. »

Jean François Copé : « Pendant quinze ans, il (Fillon, ndlr) nous a assommés avec ses discours de gaulliste social. Tout ça pour vendre son gaullisme contre un plat de lentilles »

Eva Joly : « Je ne comparais pas Jacques Chirac avec Pinochet (…) Je parlais du fait qu’il avait refusé de comparaitre et que chacun a pu voir qu’il avait vécu dix années après ».

Gérard Bapt (député) : Nous demanderons à entendre Jacques Servier, mais il n’est pas obligé de venir. »

Sophie Favier : « Je serai aux côtés de Bernard Lepmidi pendant la campagne car j’adore ma ville de Neuilly ».

Jean Miche Aulas : « On sait que Valenciennes avait battu Marseille ici et est à l’aise face aux grosses équipes. »

Jean-Christophe Cambadélis : « Les flingueurs vont être obligés de jouer l’unité »

Benoît Poelvoorde « Je ne suis pas la Belgique à moi tout seul »

Ariane Mnouchkine : « J’ai envie de les voir arriver, ces gens. J’ai très envie des petits mots gentils qu’ils me disent. »

 

 et cetera, et cetera

 

Un pays où l’on entend de toutes parts de tels propos est-il  encore un pays  intellectuellement en vie ?

 

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08:02 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : france, gauche, droite, calcul mental, alzheimer | | |