lundi, 22 octobre 2012
La bonne attitude
En survoyant les quelques images de la naissance de l’UDI du play-boy recyclé Jean Louis Borloo, je comprenais pourquoi, décidément, je n’aime pas la politique. Je n’aime pas la politique parce qu’en effet, on ne peut en faire vraiment sans devoir d’abord accepter le cadre général dans lequel s’insère toute action politique dans la société contemporaine. Et le cadre en question, c’est d’abord l’ensemble des partis constitués. Puis les medias. Enfin l’opinion publique. Rien de très intéressant.
Ils se tiennent les uns les autres, des plus extrêmes aux plus centristes, en un équilibre nauséeux.
Je déteste les pseudos valeurs culturelles prônées par les cyniques caciques du PS, auquel par négligence le pays a confié son destin. Du multiculturalisme à l'égalitarime, du tout communication au tout communautarisme, ce panier de crabes n’a rien de neuf à proposer depuis le second septennat de Mitterrand, l’avocat roublard qui «croyait aux forces de l’esprit» et confia le destin de sa «génération» aux pattes sales de Séguéla. Hollande et sa grossière roublardise, Montebourg et sa première page en marinière en sont les héritiers directs, tout comme Valls tente d’être celui de Sarkozy. Ils n’ont rien à proposer, sinon une Restauration feinte qui sent déjà le sapin.
Pour autant, se positionner contre cette domination en carton pate, en allant militer au sein du front de gauche de Mélenchon, du front national de Marine le Pen, de l’UMP versus Copé ou bien Fillon, ou encore de l’UDI intronisé par les deux momies d’un autre siècle que sont Simone Veil et Giscard d’Estaing, demeure de toute évidence une activité aussi fumeuse que dérisoire.
L’art, décidément, est la seule bonne attitude. Même si ce n'est qu'une attitude.
06:59 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : borloo, udi, politique, france, société |
lundi, 15 octobre 2012
Vaudeville à l'Elysée
Depuis le mois de mai dernier, une sorte de gag permanent est entré à l’Elysée. Le président, sa concubine qui se prend pour une première dame, son ex qui a failli en être une et ne s’en est jamais remise, un premier ministre fantoche qui est devenu la risée de tous, et des ministres qu’il leur faut recadrer après chaque passage devant une caméra, ce mauvais pantomime offrant de la gauche en général et de la France en particulier une image gaguesque au reste de la planète, je ne vois d’autre terme approprié.
Un peu comme dans une pièce de Jarry, c’est le règne d’Ubu : Le ministre de l’éducation nationale veut dépénaliser le cannabis, la ministre de la justice marier les homosexuels, le ministre de la phynance annonce qu'il va falloir se serrer la ceinture pendant des mois et le président dans ses discours explique au monde entier qu’il n’y a qu’a, qu’il faut que et qu’on doit. On a le sentiment non seulement d’un flottement, mais d’un véritable délitement. Cela commence à se ressentir dans les sondages plus vite que le pire des opposants à toute cette mascarade aurait pu l’espérer. Le pouvoir est là, certes. Mais pas l’autorité. C’est un peu comme si une troupe de second rôle avait investi les palais de la République. Et c’est, en période de crise, de mauvais augures pour ce pauvre pays. Car il va falloir tenir encore quatre ans et demi. Et beaucoup se demandent déjà comment un tel pas de danse va être réalisable...
22:45 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : peillon, cannabis, ayrault, autorité, trierweiller, concubinage, france, sondages |
vendredi, 05 octobre 2012
Le petit marquis aussi dérisoire qu'inquiétant
C’est un cauchemar proclamait en début de semaine le pauvre Nicola Karabatic à propos de sa disgrâce médiatique. On veut bien le croire. Il est des cauchemars plus cuisants.
« Il leur a parlé comme un papa » assurait Valls le même jour, à propos de la visite de Hollande à Eychirolles. Sans rire. Le ridicule ne tue plus, le paternalisme de la gôgoche non plus. Opération de com réussi ? J’espère que la dame qui a interpellé le président a été bien payée.
80% des demandes d’indemnisation suite au scandale du Médiator viennent d’être rejetés. Sarkozy n’est plus là pour porter le chapeau. Mais que fait le gouvernement ?
Il enfume.
J’admire la manière qu’ont ces gens de la gogôche socialiste à critiquer ce que faisait la droite tout en appliquant le même programme et les mêmes stratégies discursives : pas besoin d’aller très loin pour recueillir mille exemples, en matière de traité européen, de sécurité, de finances, de contorsions médiatiques à la Duflot, à la Moscovici, à l'Ayrault ou à la Valls, de dérobade à la Montebourg, de faits divers bling-bling à la Trierweiller, de mauvaise foi partisane.
Sur ce terrain, la palme revient encore au premier pingouin de la tribu ; « Pour le respect de nos concitoyens et de nos assemblées concernées, il est préférable de reporter à 2015 l’organisation des deux consultations régionales et départementales » vient-il de déclarer à la Sorbonne. On cherche en vain le lien logique entre les deux propositions.
Cela s’appelle une mesure confiscatoire du pouvoir en temps de crise. Un pouvoir sur tous les centres de décisions du pays, acquis de manières circonstancielles au fil des élections en surfant sur l’anti-sarkozisme et le désespoir des Français, et auquel tout comme le modèle éjecté, on s’accroche en petit marquis bas de gamme et de talons. Sûr que c'était la mesure que tous les Français attendaient cette rentrée pour régler leurs problèmes. Aussi dérisoire qu'inquiétant.
10:48 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hollande, france, socialisme, trierweiller, duflot, montebourg, karabatic, manuel valls, politique, élections régionales, confiscation du pouvoir |
mercredi, 26 septembre 2012
Sur le racisme anti-blanc
Si drôle, et tellement consternant, cette défiance de la gogôche et de la droâte bien pensante, à l’égard du racisme anti-blanc. Le racisme serait une invention de la colonisation, une invention des blancs ? Les gens de couleurs, comme on le dit pudiquement, ne le ressentirait pas, entre eux et à l'égard des blancs ? Foutaise ! Car il est partout, le racisme, c’est évident !
Me souviens d’une amie black avec laquelle j’attendais en vain un jour à Hong-Kong qu’un taxi s’arrête. Hong-Kong : Allez voir si les «faces de citrons» de là-bas aiment les «nègres», ce qu’ils en pensent, ce qu’ils en disent… Mais ça fonctionne dans tous les sens, le racisme, et dans beaucoup de pays de manière bien plus forte qu'en France. Tous les voyageurs qui ont cessé un jour de lire Libé dans un aéroport le savent.
Nier qu’il y ait chez certains arabes ou certains asiatiques un racisme anti-français ne relève même pas de l’angélisme mais de l’idiotie. Ou de l’inconscience. Ou de l’aveuglement dû à certains comptes en banque. Car le racisme c’est d’abord un truc de pauvres. D’arabes pauvres et incultes comme de blancs pauvres et incultes, de chinois pauvres et incultes ou de noirs pauvres et incultes : quand le pognon est là, quelle que soit la couleur de la peau, ça arrondit certains angles. Le pognon, ça force la civilité. Vérité de tous temps.
Mais dans les cités, les collèges, entre pauvres on se fait la guerre. Et ça passe, n’en déplaise aux classes dominantes et à leur représentation policée du monde, par ce sentiment ou cette sensation dont il ne suffit pas de dire qu’elle est haïssable pour la voir s’envoler comme au cinéma, quand les violons surgissent et que les héros se roulent un patin grandeur panoramique.
Oui, un racisme anti-blanc s’exerce en certains lieux. Bien sûr. Et, oui il peut être violent. Et bien sûr que c’est dangereux de le nier, surtout quand on prétend être responsable et proche du terrain (on ne dit plus proche du peuple dès que la campagne électorale est terminée, z’avez remarqué ?).
Quant à l'Histoire, elle nous apprend assez qu'il n'y a d'anges nulle part, que tous les peuples se sont mis en servitude ou en esclavage les uns les autres dès qu'ils en ont eu les moyens, et que tous ces psaumes d'auto-flagellations conduits par une classe politique blanche, veule et irresponsable tiennent bien souvent plus du révisionnisme et du lieu commun que de la vérité.
Ce qui demeure le plus consternant dans ce type de polémiques, c'est qu'elles ne servent qu'à masquer les enjeux économiques ou nourrir de part et d'autre des stratégies politiciennes (SOS racisme et la petite main de Jacques Pilhan furent, de ce point de vue, une des plus percutantes mais pernicieuses trouvailles des stratégès en communication politique de ces dernières années, ).
Touche pas... Qu'importe le complément, pouvu qu'on ait l'injonction...
23:10 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : copé, estrosi, racisme anti-blanc, société, actualité |
lundi, 24 septembre 2012
Hollande en pays bas
On sortira de la crise par l’Europe. Et pour ça, il faut lutter contre Sarkozy Merkel qui ne sait faire qu’une politique d’austérité inacceptable. Et pour lutter contre Sarkozy Merkel, il faut conduire sur le plan national une politique d’austérité comme elle veut le faire sur un plan européen. Et c’est ce qu’on fait, nous, les socialistes français, on conduit une politique d’austérité sur le plan national pour n’avoir plus à en conduire une sur le plan européen, vous suivez ? Tout ça pour vous sortir de la crise, hein ! Alors si ça ne vous plait pas, on s’en fout. Y’a que les résultats d’élection qui comptent et on vous a bien niqués, on est là pour cinq ans.
08:25 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : politique, france, sondage, europe |
lundi, 17 septembre 2012
La grande distribution a perdu son guru
Monsieur Leclerc est allé rejoindre Bernardo Trujilo dans les souterrains infernaux de la grande distribution post mortem. Bon voyage, Edouard. Les centres Leclerc post-modernes vendent-ils des cercueils ? Il faudrait aller vérifier. La grande famille des consommateurs satisfaits pourrait dès lors se rassembler pour en offrir un au big boss qui vient d’avaler son extrait de naissance. Emballez c’est passez.
J’ai la chance d’habiter non loin d’un boulevard sur lequel siège un marché presque quotidien. Un vrai, avec des maraîchers qui gueulent, des fromagers qui plaisantent, des poissonniers qui glissent un citron dans le sac en plastique bleu, et un super tripier qui vend des andouillettes et de la salade de museau, un vrai bonheur...
Facile, dès lors, de se dispenser des courses chez Edouard and son. Du coup le « no parking no business » qui fit la fortune des Carrefour, Auchan et autres Darty me demeure lettres mortes.
Trujilo, c’est vrai, avait pourtant du talent : Son « les pauvres ont besoin des prix bas, les riches les adorent » témoigne d’une connaissance presque balzacienne du cœur humain. Et tous ses commandements sont du même acabit : « Empilez haut, vendez à prix bas », une véritable prophétie. N’empêche. La même répugnance, toujours, à entrer dans ces centres de distribution. « Tout et tous sous le même toit », ça n’a jamais été ma tasse de thé.
Deux phrases introduisaient, parait-il les séminaires de Trujilo :
- « Messieurs, un million de commerçants sont morts cette année dans le monde pour n’avoir pas su prévoir l’avenir. Je vous demande d’observer une minute de silence pour honorer leur mémoire ! »
- « Et maintenant, une autre minute de silence pour les millions d’autres qui vont mourir et qui ne le savent pas encore. J’en vois quelques-uns parmi vous… »
Sans jouer au poujadiste rétrograde, on ne sait non plus combien de petits commerçants Edouard le financier aura fait crever à feux lents. Il aura bel et bien été un de ceux par lequel un certain malheur s’est irrémédiablement abattu dans le fameux panier de la ménagère et sur l’assiette de bébé. J’ai lu quelque part que le groupe, avec un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros en 2011, vise aujourd’hui de détrôner Carrefour de sa place de leader d’ici 2015. Le nouveau premier ministre, dont je ne sais toujours pas orthographier le nom, a salué « une réussite économique incontestable » et son ministre de l’économie, Moscomachin, a évoqué «un pionnier de la grande distribution de talent ». Les héros qu'on peut, qu'on a, hein...
Bien dans leurs baskets, les nouveaux dirigeants. De la grande distribution langagière, dans toute sa gloire. Faut dire que certains sociologues n’hésitent pas non plus à faire du grand papa d’Issy les Moulineaux un des fondateurs de la révolution sociale en France. Un clerc, le clerc, quoi. Mériterait presque le Panthéon. Ce serait au fond une sorte d’honnêteté intellectuelle de cette République sociale et consumériste de l’y coller, entre Hugo, Moulin, Zola et autres Jaurès. A Leclerc, la patrie reconnaissante, je vous dis. Et foin du maréchal de Hauteclocque, libérateur d'un autre temps. Faut vous dire que chez ces gens-là, on a, c’est vrai, les libérateurs qu’on peut…
22:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : edouard leclerc, bernardo trujilo, consommation, société |
lundi, 10 septembre 2012
Années trente
A quoi ressembleront les années trente ?
22:44 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : années trente |
samedi, 08 septembre 2012
Entre gens normaux
Arnault fuit la Hollande par la Belgique : itinéraire d'un vilain patron français. On va se retrouver bientôt entre gens normaux, des pauvres égaux et satisfaits. Tout ça promet d'être culturellement gai et enrichissant pour tous. Un humble citoyen de Sa Majesté, Paul Mc Cartney vient, paraît-il, d'être décoré de la Légion d'honneur. On ne sait pas trop pourquoi aujourd'hui, pas de concert annoncé, pas de nouveau disque en vue.
Hollande a-t-il réalisé qu'il a été élu ? Avec la persévérance du pauvre type traumatisé, il continue à se déterminer par rapport à un Sarkozy que tout le monde a déjà oublié, comme s'il était en campagne infinie. Il demande encore du temps pour trouver son style. A l'âge qu'il a, ça craint. Le vide. Comme si les Français lui demandait du style... Quelques journalistes tentent de nous intéresser à la vie privée de cette pomme déjà dégonflée en publiant les aventures de Ségolène et Valérie. Bien content de ne pas avoir voté pour lui.
Tout ça fait penser que la Belgique, pour y revenir, a tenu des mois sans gouvernement. Une manière de leçon donnée au Nord par le Nord.
20:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : arnault, politique, france, belgique |
jeudi, 16 août 2012
Mariage gay, prière pour la France, quel copyright pour nos enfants ?
C’est toujours en distillant de la pensée binaire dans l’opinion, que les politiques tentent de faire passer les réformes de comportement. La polémique soulevée par la « prière pour la France », lue dans toutes les églises à l’occasion de la fête de l’Assomption hier, en est un nouvel exemple.
Que l’Eglise réagisse au sein de ses offices et devant ses fidèles, c’est son droit le plus strict. Qu’elle défende la Tradition n’a rien de choquant, bien au contraire : ceux qui s’attendent à ce qu’elle s’engage de façon instantanée dans des débats de société soumis à l’immanence sont tout simplement incultes. Le rôle de l’Eglise est de perpétuer le message liminaire et fondateur qui est le sien, Benoit XVI étant le successeur non pas de Jean Paul II, mais de Pierre. En essence, l’Eglise n’a donc rien à faire avec la fluctuante modernité, ses interrogations, ses errances, ses forces de proposition. Aussi, la prendre régulièrement à parti sur le terrain de l’opinion (on a déjà connu cela avec le port du préservatif), c’est volontairement (ou non) méconnaître le statut très spécial qui est le sien. Que l’Eglise s’oppose au mariage civil gay n’a rien de surprenant, ni de scandaleux, puisque le mariage gay contrevient fondamentalement à tous ses principes. Qu’on attende de l’Eglise qu’elle parle le langage des modernes relève en revanche de la franche mauvaise foi. Nous voici au cœur de la méthode socialiste.
64% des Français seraient pour le mariage gay (selon IFOP). Foutre ! La propagande a donc commencé !
Personnellement, si je comprends que des couples homosexuels refusent d’être discriminés voire spoliés et revendiquent la protection de la loi dans le champ du social, je ne comprends pas ce qu’ils entendent par « égalité » : Il n’y aura tout simplement jamais de similitude entre un couple normal (pour parler le hollandais) et un couple homosexuel parce que ce n’est pas en ces termes que la question se pose : d’un côte deux mêmes ; de l’autre côté un même et un autre. D'éminents universitaires entretenus par des groupes d'influence auront beau nous expliquer que nous ne sommes plus de sexes, mais de genres différents, cela n'y change rien. Deux mêmes ne sont pas comme un même et un autre. Point.
Alors pourquoi toucher au symbole millénaire qu’est le mariage, quand un PACS amélioré pourrait faire l’affaire sur le simple plan légal ?
Parce que, nous dit-on, se pose une question, cruciale, celle du droit à l’enfant.
Passons sur le fait que l'enfant n'est pas un droit, en effet, mais une personne. Il est assez amusant de constater qu’à l’ère de la nanotechnologie, dans une société si fanatique et si déboussolée qu'on n'y croit plus qu’en l’identité génétique de ses membres au point d’en faire le mode opératoire principal de tous ses contrôles, on invente cette distribution digne d’un mauvais mélodrame d’Huxley : d’un côté des faux pères ou des fausses mères, qui seraient reconnues par la Loi comme de vrais pères et de vraies mères (des parents légaux, du même sexe de surcroit), et de l’autre des pères procréateurs ou des mères porteuses qui ne seraient, eux, que des agents opérateurs d’autant plus insignifiants qu’ils seront réduits à la fonction de passeurs génétiques, bref, des faux pères et des fausses mères.
L’histoire, les mythes, la littérature ne sont-ils pas emplis de ces quêtes de pères ou de mères, morts ou inconnus, menés par des orphelins hagards bien que choyés par des parents adoptifs plus attentifs que jamais ? Même si cela n’empêche nullement, bien sûr, que des relations affectives profondes avec d’autres puissent se construire, hommes et femmes n’auront jamais d’autres père et mère que leurs père et mère effectifs, ceux par qui le lien historique avec leurs ancêtres réels s’opère, des liens de filiation. A moins de vouloir transformer l'humanité en un troupeau d'apatrides incultes, de clones inconscients et de nomades fanatisés. C'est ce que le législateur souhaite continuer de faire, pour dominer le monde. Il y a dans ce projet qui se veut libertaire un goût franchement totalitaire.
Nous touchons là me semble-t-il au point crucial de l’aliénation que l’Eglise (mais aussi toutes les autres religions attachées à la Tradition) dénoncent : on ne veut plus de transcendance, ni divine, ni humaine. Seul compte le caractère instantané du présent, comme si le vivant ne devait plus se nourrir exclusivement que du présent, du désir du présent, et non plus aussi du feu des ancêtres.
Dans la tourmente culturelle qui se généralise, voila donc que ce lien parental -qu’on appellera sournoisement ici ou là génétique- passe donc pour dangereux, parce qu’il demeure l'ultime lien culturel avec le passé, l'ultime repère encore vaguement efficace, dans une société qui a fait tabula rasa sur tout. On veut des apatrides et des incultes, des citoyens du monde parfaitement clonés, disposant d'une filiation à la carte : la cohorte des ancêtres dérange et la logique du c'est mon choix s'impose partout. Quoi de mieux, pour faire passer cette perversion, que d’utiliser ces homosexuels à la cervelle lavée, qui accepteront de passer devant monsieur le maire au nom de leur liberté individuelle déjà si galvaudée, et dont la loi interdira de se gausser à vive et franche voix, comme au temps carnavalesque et joyeux (un temps tout sauf normal) de Coluche et Le Luron, sous motif honteux d'homophobie ?
L’Eglise a donc raison d’inviter implicitement les dirigeants actuels et passagers à réfléchir à autre chose qu’à leurs intérêts électoraux (mais un socialiste sait-il faire ça ?). Là où elle-même est hypocrite, c’est dans la formulation choisie par les évêques, qui esquive la complexité du problème : « Que les enfants cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère » : comme si, dans le couple hétérosexuel, face à son vrai père et à sa vraie mère, l’enfant n’avait jamais été autre chose – avant qu’il ne s’émancipe de l’une et de l’autre – que l’objet des désirs et des conflits… Nous entrons là dans un débat d’une autre nature…
19:36 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : mariage gay, prière pour la france, poitique, socialisme |