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jeudi, 18 décembre 2014

La dévotion à la fête

"L'homme ou la femme moderne, éclairé, émancipé, se révèle , lorsqu'on y regarde de près, n'être qu'un consommateur beaucoup moins souverain qu'on ne le croit. Loin d'assister à la démocratisation de la culture, nous sommes plutôt les témoins de son assimilation totale aux exigences du marché. 

La confusion entre la démocratie et la libre circulation des biens de consommation est devenue si profonde que les critiques formulées contre cette industrialisation de la culture sont désormais automatiquement rejetées comme critiques de la démocratie  elle-même, tandis que, d'un autre côté, la culture de masse en vient à être défendue au nom de l'idée qu'elle permet à chacun d'accéder à un éventail de choix jadis réservés aux riches. En réalité, le marketing de masse  - dans la vie culturelle comme dans tout autre domaine - réduit l'éventail même des choix proposés aux consommateurs..."

Christopher Lasch, Culture de masse ou culture populaire, Climats, 2001

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Lyon, Vue du 9 décembre 2014, en guise de dévotion à la fête

07:05 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christopher lasch, démocratie, fête, consommation, détrits | | |

mercredi, 21 août 2013

Inassouvis, insatisfaits

Le monde entier nous immerge à notre insu dans la logique de la finalité.

Cela commence tôt, avec la note puis le diplôme, qui détourne l’attention vers un objectif d’insertion sociale (c'est-à-dire parmi les autres,  hors de soi), objectif de plus en plus précarisé. C’est la logique de l’esprit scientifique, entièrement focalisé vers un résultat à démontrer. Celle du négoce, de la procédure et du sport de compétition. C’est le cheminement du politique et sa volonté  insupportable de changer le monde ainsi que sa croyance puérile dans le progrès, qui le poussent à se fixer en permanence des objectifs décalés du Réel, au risque du ridicule comme on le voit aujourd’hui avec un premier ministre mobilisant pas moins de cinq de ses valets de pied, parce que 13 malfrats se sont entre-tués à Marseille en un an. C’est la logique de l’objet de consommation, dédié dès sa fabrication à son remplacement par un autre et celle de l’idéal de propagande, exclusivement  voué à dicter des comportements et à modeler des mœurs. Cette façon d’imaginer toute action humaine comme un parcours d’un point A à un point B s’est même furtivement glissée dans les idéologies du développement personnel issues des sectes qui se sont diffusées via l’entreprise et la publicité dans tout le corps social.

En deçà de cette logique mortifère, il y a celle du plaisir. Mais dans le monde inversé qui est le nôtre, le plaisir aussi peut se trouver contaminé par elle, dès que sa recherche devient aussi une fin en soi. Tous ces allumés du bonheur, tous ces ébahis de la santé, ces forcenés de la jouissance qu’on croise partout finissent souvent par s’engluer aussi dans la frustration qu’ils dénoncent, avec plus de radicalité encore.

Ce que nous désirons n’est pas d’ici. Ce n’est qu’en maintenant vivante cette soif inextinguible d’autre chose, les « merveilleux nuages » dont Baudelaire parle dans L’Etranger, qu’on peut vraiment demeurer vivant, c'est-à-dire inassouvi, insatisfait. Dans cette société du crime et du mensonge, il faut cultiver son désir comme les yogis cultivaient jadis dans la forêt leur respiration. La seule façon est de refuser de le nourrir exclusivement des objets, des sentiments et des idées dont l’instant sociétal (on ne peut même plus dire le présent, tant cette notion avait encore un peu de chair et leur monde n'en a plus) et les forces de la propagande nous abreuvent. Dans cette existence, je ne suis pas un consommateur, pas davantage un client. Mon désir ne me quittera qu'avec mon ultime souffle. Mon bonheur est tout entier dans mon inassouvissement et je n’ai pas de pires ennemis que ceux qui cherchent à tout prix à me satisfaire.

10:26 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : consommation, politique, société, désir, vie | | |

lundi, 17 septembre 2012

La grande distribution a perdu son guru

Monsieur Leclerc est allé rejoindre Bernardo Trujilo dans les souterrains infernaux de la grande distribution post mortem. Bon voyage, Edouard. Les centres Leclerc post-modernes vendent-ils des cercueils ? Il faudrait aller vérifier. La grande famille des consommateurs satisfaits pourrait dès lors se rassembler pour en offrir un au big boss qui vient d’avaler son extrait de naissance. Emballez c’est passez.

J’ai la chance d’habiter non loin d’un boulevard sur lequel siège un marché presque quotidien. Un vrai, avec des maraîchers qui gueulent, des fromagers qui plaisantent, des poissonniers qui glissent un citron dans le sac en plastique bleu, et un super tripier qui vend des andouillettes et de la salade de museau, un vrai bonheur...

Facile, dès lors, de se dispenser des courses chez Edouard and son. Du coup le « no parking no business » qui fit la fortune des Carrefour, Auchan et autres Darty me demeure lettres mortes.

Trujilo, c’est vrai, avait pourtant du talent : Son « les pauvres ont besoin des prix bas, les riches les adorent » témoigne d’une connaissance presque balzacienne du cœur humain. Et tous ses commandements sont du même acabit : « Empilez haut, vendez à prix bas », une véritable prophétie. N’empêche. La même répugnance, toujours, à entrer dans ces centres de distribution. « Tout et tous sous le même toit », ça n’a jamais été ma tasse de thé.

Deux phrases introduisaient, parait-il les séminaires de Trujilo :
- « Messieurs, un million de commerçants sont morts cette année dans le monde pour n’avoir pas su prévoir l’avenir. Je vous demande d’observer une minute de silence pour honorer leur mémoire ! »
- « Et maintenant, une autre minute de silence pour les millions d’autres qui vont mourir et qui ne le savent pas encore. J’en vois quelques-uns parmi vous… »

Sans jouer au poujadiste rétrograde, on ne sait non plus combien de petits commerçants Edouard le financier aura fait crever à feux lents. Il aura bel et bien été un de ceux par lequel un certain malheur s’est irrémédiablement abattu dans le fameux panier de la ménagère et sur l’assiette de bébé.  J’ai lu quelque part que le groupe, avec un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros en 2011,  vise aujourd’hui de détrôner Carrefour de sa place de leader d’ici 2015. Le nouveau premier ministre, dont je ne sais toujours pas orthographier le nom, a salué « une réussite économique incontestable » et son ministre de l’économie, Moscomachin, a évoqué «un pionnier de la grande distribution de talent ». Les héros qu'on peut, qu'on a, hein...

Bien dans leurs baskets, les nouveaux dirigeants. De la grande distribution langagière, dans toute sa gloire. Faut dire que certains sociologues n’hésitent pas non plus à faire du grand papa d’Issy les Moulineaux un des fondateurs de la révolution sociale en France. Un clerc, le clerc, quoi. Mériterait presque le Panthéon. Ce serait au fond une sorte d’honnêteté intellectuelle de cette République sociale et consumériste de l’y coller, entre Hugo, Moulin, Zola et autres Jaurès. A Leclerc, la patrie reconnaissante, je vous dis. Et foin du maréchal de Hauteclocque, libérateur d'un autre temps. Faut vous dire que chez ces gens-là,  on a, c’est vrai, les libérateurs qu’on peut…

 

edouard leclerc,bernardo trujilo,consommation,société



22:27 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : edouard leclerc, bernardo trujilo, consommation, société | | |

jeudi, 13 janvier 2011

Père peinard

Tout à l’heure, un homme traînait à grand peine un géant aux arêtes nues, qu’il a balancé par-dessus la barrière. Le géant a rebondi sur le matelas de ses collègues déjà abandonnés dans cette sorte de décharge improvisée depuis quelques jours sur la place, avant de s’immobiliser dans une posture grotesque, le tronc renversé vers le ciel. En divers points de la ville,  s’entassent ainsi ce qui reste des sapins.

Le soir, des camions municipaux viennent ramasser leurs cadavres. Une odeur vive de résine s’échappe des bois secs, lorsque des dents de fer les broient. Quelques secondes de vacarme, puis plus rien. On a le sentiment que tout, ainsi, du monde qui rutile, sera peu à peu ingéré, absorbé. Orifice final, terme de tout événement. Décharge finale.

Deux employés balaient en sifflotant sur l’asphalte des débris de rameaux verts, épars, Quand le trottoir est nickel, ils sautent sur le marchepied du camion, leurs instruments en mains. Le camion benne s’ébroue, avant de disparaître au virage dans la relative obscurité de la ville, les feux arrière clignotant comme des clémentines

J’en connais un qui, quelque part, sourit à vives dents, allume enfin sa clope. Pour quelques mois, et pour de bon, père enfin peinard.

 

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06:08 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : société, noël, sapins, actualité, consommation | | |

vendredi, 01 octobre 2010

L'obèse défunte

A un collectionneur, rencontré par hasard : « cela fait longtemps que je ne vous ai pas croisé en salle des ventes...

Lui : -Que voulez-vous, chez moi, les planchers craquent... »

Cela n'a rien à voir (quoique ...) , mais j'ai trouvé ça très drôle : lu sur le net qu'une girondine de 63 ans et  de 130 kilos s'était vu refuser l'incinération dans les différents crématoriums de la région bordelaise sur le motif d'une trop forte corpulence. Sa fille a dû pousser jusqu'à Toulouse (!) pour trouver un crématorium assez large pour laisser passer l'obèse défunte. Elle songe, évidemment, à porter plainte pour discrimination (les cabinets d'avocats ont de beaux jours devant eux) ...

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21:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crématorium, abondance, obésité, culture, consommation, france, société | | |

jeudi, 19 février 2009

Le monde change

"Le monde change." J'entends souvent débiter ce genre d'âneries par des gens qui souvent ont un portable à la main, des écouteurs à l'oreille. et une épingle de travers dans l'arcade sourcilière.  Le monde ne change pas. Non. Ce sont les générations qui le peuplent, qui changent. Qui passent la main. Qui se refilent, comme on dit, le témoin. Quand j'étais gosse, dans les années cinquante/soixante, j'ai vu partir aux caveaux de familles et aux fosses communes la dernière génération née dans le XIXéme siècle, celle, très pragmatique, dont les membres avaient commencé leur vie d'adulte durant la première guerre mondiale, dans une France encore en grande partie agricole, et dont les derniers rares centenaires viennent de quitter les vivants que nous sommes encore. Puis s'en est allée des affaires celle de leurs enfants, une génération ancrée dans le matérialisme, et qui a voulu et bâti la société de consommation dans laquelle nous sommes tous nés, quel que soit à présent notre âge. Celle du premier baby boom, qui n'aura en guise d'expériences historiques, vécu que le crédit , le spectacle et la consommation, quitte à son tour le monde du travail. Et je dois bien reconnaître que ce ne sont pas les mêmes vieux que ceux qui étaient vieux quand j'avais vingt ans, que je rencontre sur les marchés et dans les pharmacies. Souvent, je pense à ces vieux que je croisais, qui ne sont plus. D'autres vieux les ont remplacés. Qui leur ressemblent sans être comme eux. Autre langage. Autres préoccupations. Autre sagesse. Et ce qui est vrai des vieux est vrai de chaque tranche d'âge. Le quadragénaire d'aujourd'hui n'est plus le même que celui d'il y a cinquante ans. Même chose du moutard de six-sept ans. Et il faut être sacrément imbu de sa personne et de cette stupide société pour y voir un progrès. C'est moi qui vous le dis. Ou une regression, d'ailleurs. Quand serons-nous capables de voir les faits sans ce maudit esprit d'analogie, de comparaison, qui fausse tout jugement ? Oui, les générations passent à la queue leu leu et diffèrent, dans un monde qui, lui, imperturbable, suit sa loi. Ce sont les conditions d'existence,  et les mentalités dans ce monde stable, qui, elles, varient. Pour changer les conditions d'existence et les mentalités, comptez trois ou quatre générations. La génération aux affaires actuellement, celle des Nicolas et des Ségolène, sa niaiserie, son incroyable aveuglement historique, son égoïsme aussi béat que spectaculaire et frileux, est sortie tout droit des dessins animés de Walt Dysney, des boums du samedi soir dans les garages, du premier homme sur la lune et des belles illusions que lui avait léguées la précédente. Et quand on regarde les trentenaires, les "enfants de la téle" comme dit le cynique Arthur, cela ne s'arraange pas. Vous me direz, bien sûr, et vous aurez raison, que j'oublie un peu vite la valeur des individus en parlant ainsi. Soit. La vie intérieure, la vie spirituelle, la vie intellectuelle de chacun. Soit. Mais ce n'est pas cela qui détermine les grands phénomènes mondiaux. Hélas. Ni Jaurès, ni Romain Rolland, ni Proust, je prends au hasard trois noms d'hommes fort différents, n'ont empêché Quatorze Dix-huit, comme ni Rabelais, ni Erasme, ni Marguerite de Navarre n'ont su éviter les guerres de religion, et ni Chateaubriand, ni Danton, ni Madame Roland, la Terreur. Le monde ne change pas. C'est bien cela, le problème.

10:56 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : générations, consommation, culture, renouvellement, le monde change | | |

mardi, 25 décembre 2007

Histoire de dame brune...

Le souci commémoratif n'a jamais été aussi commercial que depuis quelques années.Dans les allées climatisées des centres de distribution de la culture, on voit s'amonceler des compilations d'œuvres d'artistes morts ou sur le point de l'être (je pense à Aznavour et Salvador, par exemple).

Bien sûr, tout n'est pas à jeter dans cet effort à l'adresse du bon public de la société de saturation, qui ne sait plus quoi s'entre-offrir durant cette période mièvre de fêtes de Noël. Ces compilations, ça aide, certes...  Je me demande ce qu'en aurait pensé Monique Serf, alias Barbara, dont on s'est souvenu, non sans émotion, durant ce mois de novembre, qu'elle nous avait quittés il y a déjà dix années. A première vue, comme ça, je dirais pas grand bien. Son souci d'éviter les plateaux-télé dans lequel le moindre citoyen lambda à présent se précipite tête baissée, au risque de se prendre les pieds dans les fils d'un projo, fut toute sa vie manifeste. Et la dame avait raison. Cela dit, il fallait bien vivre et aimer. Paradoxe du comédien, non des moindres, la scène est un métier public, dont il convient bien sûr honorer les exigences. N'empêche. Brel, son grand copain, dans le coffret-tombeau qui est à lui aussi dédié, déclare :

« et vous ne trouvez pas indécent, en 1967, que des gens soient encore obligés de montrer leur cul ? » Que dirait, à présent, le Grand Jacques ? Siècle de goujats ! Société de masses...

160.gif« Je ne peux pas me servir des morts qui ne sont pas les miens », déclare la longue dame brune à Denise Glaser, dans un enregistrement bien ancien de Discorama . Notre enfance, ni plus ni moins. Qui a connu un peu Barbara, de fait, sait qu'il y a un avant-Nantes comme un après Nantes. Comme il y aura par la suite un avant Perlimpimpin et un après- Perlimpimpin.  Avec beaucoup de délicatesse, de prudence et de talent, Barbara a su approcher un à un tous les éléments de son drame personnel pour l'envelopper derrière une confidence, dont elle apprit à son public qu'elle devait, cette confidence, devenir peu à peu un art - ou n'être pas : La confidence esthétisée, au risque de simplifier tragiquement celle qu'on se fait entre infirmes, très sérieusement, en se livrant ce qu'on appelle des secrets, au coin d'un trottoir. La confidence sublimée par la note et par l'articulation : écoutez-là, puisque c'est aujourd'hui jour de Noël, ar-ti-cu-ler les mots dents, puis gants, par exemple, dans la chanson pleine de légèreté et de gravité (ou de l'alliance des deux) intitulée Joyeux Noël. Ecoutez-là vous dire, yeux dans les yeux : « la so-li-tu-de... »

  Née en 1930, Monique Serf était, malgré son métier, quelqu'un de discret, quelqu'un - cela me fait drôle de l'écrire -  d'un autre siècle. A sa poursuite, j'ai couru un temps les routes de France et de Hollande, et campé non loin de son piano dans le provisoire du théâtre des Variétés ou de Bobino. Son approche de la scène était empreinte de la conscience du temps qui passe, de la mort qui vient, de l'amour qui illusionne, et de l'art, seul capable de figer l'instant de la mort comme celui de l'amour.  Recréer chaque soir, comme si le temps qui passe n'avait plus d'incidences, le même rituel, au geste près, au souffle près. Et, derrière le voile de cette maitrise technique, laisser croître en lui l'émotion du spectateur, comme monte la mayonnaise. J'avais vingt ans, et cela m'épatait :

« La scène est un pouvoir, disait-elle. Mais c'est un faux-pouvoir ». 

Toute la loyauté, toute l'honnêteté de Barbara est dans cette deuxième phrase.  Voilà ce qu'on ne comprend plus trop, aujourd'hui, mitraillés que nous sommes par de faux-artistes technologiquement assistés  : Le grand artiste n'est pas là pour mystifier les autres, ni pour les corrompre ou les manipuler  : bien au contraire, son art,  tout en même temps qu'il mystifie, démystifie. C'est cela le paradoxe. Tenir en haleine pour libérer l'haleine. Elle chantait la mort, l'enfance, l'amour, pour se libérer de la mort, de l'enfance, de l'amour. Toute la carrière de Barbara fut ainsi un long voyage pour aller d'un point A (parler de soi à soi-même devant les autres) à un point C  (parler des autres à soi-même devant soi) en passant par un point B (parler de soi aux autres devant soi-même).  J'utilise ces concepts soi, soi-même, autre, qui ne sont qu’approximatifs. Il faudrait d'ailleurs en rajouter un quatrième, inventé pour l'occasion, l'autre-même, auquel elle dédia « sa plus belle histoire d'amour. Question chez elle, non pas de sincérité (Dieu que ce mot est exécrable en matière artistique !), mais de moralité. Question, hélas aussi, d'un autre siècle...

 

08:35 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : noël, barbara, société, chanson, variété, culture, consommation | | |