Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 13 janvier 2012

Bref sabbat

Fin de fêtes pour les sapins. Scènes désormais courantes de la consommation souveraine, qui n’émeut personne, plus même les enfants. C’est sur une place de Lyon, au côté d’un abribus, les gens balancent leur arbre que des bennes viennent charger au petit matin.

sapins 2.jpg

Sauf que cette année, des loubes les enflammèrent le soir venu. Torche crépitant tout soudain, les sapins. Brûler la teuf, disent-ils. L’abribus a eu chaud quelques minutes. Une dizaine de pompiers quand c’est presque fini, dispersent les braises. Reste un cercle de sable noirci, trace d'un sabbat dérisoireet bref.

 

feu colbert.jpg


00:05 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : noël, sapins, société, lyon | | |

jeudi, 13 janvier 2011

Père peinard

Tout à l’heure, un homme traînait à grand peine un géant aux arêtes nues, qu’il a balancé par-dessus la barrière. Le géant a rebondi sur le matelas de ses collègues déjà abandonnés dans cette sorte de décharge improvisée depuis quelques jours sur la place, avant de s’immobiliser dans une posture grotesque, le tronc renversé vers le ciel. En divers points de la ville,  s’entassent ainsi ce qui reste des sapins.

Le soir, des camions municipaux viennent ramasser leurs cadavres. Une odeur vive de résine s’échappe des bois secs, lorsque des dents de fer les broient. Quelques secondes de vacarme, puis plus rien. On a le sentiment que tout, ainsi, du monde qui rutile, sera peu à peu ingéré, absorbé. Orifice final, terme de tout événement. Décharge finale.

Deux employés balaient en sifflotant sur l’asphalte des débris de rameaux verts, épars, Quand le trottoir est nickel, ils sautent sur le marchepied du camion, leurs instruments en mains. Le camion benne s’ébroue, avant de disparaître au virage dans la relative obscurité de la ville, les feux arrière clignotant comme des clémentines

J’en connais un qui, quelque part, sourit à vives dents, allume enfin sa clope. Pour quelques mois, et pour de bon, père enfin peinard.

 

lucky - 1936.jpg

 

06:08 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : société, noël, sapins, actualité, consommation | | |