jeudi, 18 décembre 2014
La dévotion à la fête
"L'homme ou la femme moderne, éclairé, émancipé, se révèle , lorsqu'on y regarde de près, n'être qu'un consommateur beaucoup moins souverain qu'on ne le croit. Loin d'assister à la démocratisation de la culture, nous sommes plutôt les témoins de son assimilation totale aux exigences du marché.
La confusion entre la démocratie et la libre circulation des biens de consommation est devenue si profonde que les critiques formulées contre cette industrialisation de la culture sont désormais automatiquement rejetées comme critiques de la démocratie elle-même, tandis que, d'un autre côté, la culture de masse en vient à être défendue au nom de l'idée qu'elle permet à chacun d'accéder à un éventail de choix jadis réservés aux riches. En réalité, le marketing de masse - dans la vie culturelle comme dans tout autre domaine - réduit l'éventail même des choix proposés aux consommateurs..."
Christopher Lasch, Culture de masse ou culture populaire, Climats, 2001
Lyon, Vue du 9 décembre 2014, en guise de dévotion à la fête
07:05 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : christopher lasch, démocratie, fête, consommation, détrits |